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Jacques

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En Hélène Palma & Martin Dufresne dans le texte :
* le: 10 juillet 2006, 10:05:08 *
* Modifié: 27 septembre 2018, 01:26:13 par Jacques *
Nous l'avions déjà publié le 1er avril 2003 sur  paternet.net

Par sécurité devant les instabilités de Christophe, propriétaire de www.forum-divorce-hommes.com, nous en faisons un copier-coller, afin que chacun puisse se faire une opinion sur pièces.

On pourra consulter un exercice de négationnisme à la manière de Hélène Palma et de Martin Dufresne à
http://www.phdn.org/negation/fous/intoxnormandie.html
Nous l'avons repris ci-contre à : http://deonto-famille.info/index.php?topic=60.0 :
Le débarquement en Normandie n’a jamais eu lieu ! Autopsie d’un mythe

Citation
Syndrome d'Aliénation Parentale: la fin du mythe
Un projet de loi est actuellement à l'étude au Texas; le syndrome d' alienation parentale risque fort d'être définitivement écarté des tribunaux familiaux : parce qu'il ne repose sur aucune base scientifique.

Adaptation française: Martin Dufresne et Hélène Palma

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Projet de loi n° 1903, Assemblée législative du Texas, déposé en mars 2003 afin d'interdire toute référence au prétendu " syndrome d'aliénation parentale " (syndrome d' alienation parentale)

Éléments de présentation

… Les témoignages à caractère scientifique peuvent avoir une importance considérable devant les tribunaux, à condition toutefois d'être pertinents et crédibles, sans quoi ils peuvent devenir gravement préjudiciables; l'usage du "syndrome d' alienation parentale", ou "syndrome d'aliénation parentale", dans les tribunaux familiaux en a fait la preuve.
… Le syndrome d' alienation parentale est présenté comme un diagnostic psychiatrique: en tant que tel, il devrait donc s'appuyer sur de solides fondements scientifiques afin d'être crédible. Dans l'affaire Daubert v. Merrell Dow Pharmaceuticals (509 U.S. 579, 1993), la Cour suprême des États-Unis a créé le test Daubert pour déterminer la crédibilité et l'acceptabilité d'une évaluation présentée comme scientifique. D'après le test de Daubert, tout élément de preuve présenté comme scientifique doit satisfaire aux critères suivants:
1) La théorie ou technique utilisée est-elle testable? A-t-elle fait l'objet de tests?
2) La théorie ou technique a-t-elle été soumise à la critique de pairs et publiée après examen d'un comité de lecture composé de pairs?
3) Dans le cas de techniques scientifiques, quel est le taux d'erreur potentiel ou avéré? Y a-t-il des critères contrôlant la mise en oeuvre de la technique?
4) La technique est-elle reconnue dans l'ensemble de la communauté scientifique? (Id.)
La Cour suprême du Texas a adopté le test Daubert dans l'affaire Du Pont de Nemours v. Robinson (923 SW 2d 549, 556, Tex. 1995), en statuant que le témoignage d'un expert devait être pertinent aux questions en cause et devait reposer sur des bases crédibles.

… De manière similaire, l'arrêt TEX. R. EVID. 702 prescrit que le point de vue d'un expert ne doit être accepté que si "des connaissances scientifiques, techniques ou autrement spécialisées aident le juge des faits à comprendre la preuve ou de déterminer un fait en litige."

… Le syndrome d' alienation parentale ne se conforme ni aux critères définis par le test Daubert ni à ceux du test Robinson. Loin d'aider les juges à comprendre les éléments de preuve, il les empêche au contraire de le faire. Le syndrome d' alienation parentale n'a pas fait l'objet de tests scientifiques. Il n'a pas été soumis à une évaluation par des pairs et il n'est pas reconnu par la communauté des psychiatres et des psychologues.

… Le syndrome d' alienation parentale est essentiellement la création d'un seul homme, le docteur Richard Gardner, un pédopsychiatre qui a "découvert" le syndrome aux environs de 1985. Gardner considère comme fausses la vaste majorité des accusations d'inceste portées contre des parents dans un contexte de divorce et de litige de garde d'enfants. Il pense que ces accusations sont formulées à cause d'un conditionnement de l'enfant, organisé par l'un des parents contre l'autre.
Gardner défend des points de vue tout à fait inhabituels, que partagent peu de psychiatres et de psychologues spécialistes de l'enfance et de la famille. Ainsi, le Dr Gardner s'est dit d'avis qu'une mère devrait punir son enfant s'il se plaint d'agressions et qu'une mère qui défend la parole de son enfant devrait être jetée en prison.

… Dans une prétendue affaire de syndrome d' alienation parentale qui a fait les manchettes aux USA, le docteur Gardner a soutenu qu'un père accusé d'agression devait obtenir la garde de ses deux fils, sous prétexte que sa femme dressait les enfants contre lui. Au cours de la procédure judiciaire relative à la garde des enfants, le père a surgi sur le parking du lieu de travail de son épouse et l'a abattue de 13 balles d'une arme semi-automatique. Au procès pour meurtre de cet homme, le docteur Gardner, témoignant en défense, a fait appel à sa théorie du syndrome d' alienation parentale pour affirmer :
"Je crois que c'est dans le contexte d'une escalade de frustration et de furie réprimée [contre la mère qui dressait les enfants contre lui], que cet homme est devenu gravement psychotique et a assassiné sa femme" (Cheri L. Wood, note et commentaire, The Parental Alienation Syndrome: a dangerous aura of reliability, 27 Loy. L. A. L. Rev. 1367, 1383 ; 1994).

… Richard Gardner a inventé la notion de syndrome d' alienation parentale mais a en général évité de la soumettre à la critique de ses pairs en publiant ses ouvrages à compte d'auteur à sa propre maison d'édition, Creative Therapeutics, et en publiant des articles dans des revues dépourvues de comité de lecture spécialisé. Ainsi que l'a fait remarquer un tribunal de l'État de New York en refusant d'admettre en preuve un témoignage de Richard Gardner au sujet du syndrome d' alienation parentale, "Gardner a écrit approximativement 43 livres mais, à l'exception d'un seul, tous ceux qui ont été publiés et commercialisés depuis 1978 l'ont été par sa propre maison d'édition, Creative Therapeutics". (People v. Fortin, 184 Misc. 2d 10, 11 NY Co. Ct. 2000).

… Richard Gardner a également publié ses articles dans une revue peu connue appelée Issues in Child Abuse Accusations. Loin de comprendre un comité de lecture de spécialistes, cette revue est publiée à partir du bureau de Ralph Underwager et Hollida Wakefield. Ralph Underwager a acquis une certaine notoriété en affirmant à un journaliste néerlandais : "Les pédophiles doivent acquérir une attitude plus positive ; ils doivent revendiquer la pédophilie comme mode d'expression acceptable de la volonté divine d'amour et d'unité entre tous les êtres humains".

… Le syndrome d' alienation parentale n'est pas reconnu dans la quatrième édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-IV), ni dans aucune des versions précédentes. Les psychologues pour enfants et les pédopsychiatres s'appuient invariablement sur ce manuel dans leur pratique clinique. Le DSM-IV n'inclut dans ses pages que les désordres mentaux confirmés par l'évaluation scrupuleuse de spécialistes, ce que l'American Pyschiatric Association justifie comme suit en préface: "La crédibilité et l'utilité du manuel DSM-IV nécessitent qu'il privilégie des objectifs cliniques, de recherche et d'éducation et qu'il repose sur de solides bases empiriques". (American Psychiatric Association, DSM-IV, 4e édition, 1994). Gardner n'a jamais demandé à ce que le syndrome d' alienation parentale soit répertorié dans le manuel DSM, malgré qu'il ait créé ce syndrome en 1985.

… Le syndrome d' alienation parentale s'appuie sur une logique circulaire, ce qui compromet radicalement sa crédibilité comme outil scientifique de diagnostic. En effet, on fait appel au syndrome d' alienation parentale pour tenter de démontrer qu'une agression n'a pas eu lieu; mais cet argument prend pour acquis ce qu'il prétend démontrer, à savoir la fausseté des énoncés de l'enfant. Même logique circulaire dans la prétention de Gardner que les accusations d'agressions formulées dans un contexte de litige de garde d'enfants sont fausses dans la grande majorité des cas ; l'un des principaux critères utilisés par Gardner pour déterminer la fausseté d'une accusation est précisément qu'elle soit soulevée au moment d'une procédure contestée de garde d'enfants. De plus, comme Gardner prend pour acquis que l'enfant n'a pas réellement été molesté, le syndrome d' alienation parentale ne rend compte que des comportements de la mère et de l'enfant. Cette théorie n'arrive pas à reconnaître que, si l'enfant a été agressé, son animosité à l'égard de son père, ainsi que les tentatives de sa mère pour empêcher les visites, sont non seulement justifiées mais prévisibles.

… Le syndrome d' alienation parentale est de plus en plus soulevé en défense lors des procès pour agression parentale. Une étude portant sur les causes portées devant les tribunaux américains de chaque État au cours des cinq dernières années ne révèle aucun jugement où l'on ait évalué cette théorie au Texas. Cependant il apparaît que, dans d'autres juridictions, des tribunaux ont refusé d'admettre en preuve des arguments basés sur le syndrome d' alienation parentale, parce que ce syndrome n'est pas reconnu par l'ensemble de la communauté scientifique compétente et qu'il n'est pas crédible. Par exemple, une instance de la Cour d'Appel de Floride a exprimé des préoccupations quant à la crédibilité du syndrome d' alienation parentale (In the Interest of T.M.W., 553 So. 2d 260, Fla. 1st DCA 1989). La Cour a déclaré:

"Aucun élément n'a été apporté dans l'ordonnance ou au dossier qui indique une reconnaissance professionnelle généralisée du syndrome d' alienation parentale comme instrument de diagnostic. Dans un contexte similaire (mais sans relation directe) au traité précité de Gardner, dont l'objet est les viols sur enfants, nous notons les avertissements d'autres commentateurs contemporains [qui indiquent] l'importance vitale d'éviter la confusion qu'engendre toute référence à des 'syndromes' Pour l'instant, les spécialistes ne conviennent pas de l'existence d'un syndrome psychologique qui permettrait de détecter les agressions sur des enfantsŠ" Id., pp. 262-263.

… Cependant, malgré la volonté de certains tribunaux de soumettre le syndrome d' alienation parentale aux mêmes critères que ceux requis pour tout soi-disant témoignage expert, de trop nombreux tribunaux continuent de s'appuyer sur le syndrome d' alienation parentale, explicitement ou implicitement. Dans de nombreux dossiers, le manque d'information du juge ou du procureur en matière de syndrome d' alienation parentale et l'absence de soutien juridique pour la mère entraînent l'admission en preuve du syndrome d' alienation parentale sans véritables objections. On voit également certains tribunaux, qui récusent le recours au syndrome d' alienation parentale comme tel, accepter néanmoins que des "experts" et des avocats se servent de la méthode inappropriée du syndrome d' alienation parentale pour formuler des recommandations et des déterminations de garde qui reposent sur la notion d'"aliénation" que tend à imposer la théorie circulaire et peu crédible du syndrome d' alienation parentale.


Jacques

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Re : En Hélène Palma et Martin Dufresne dans le texte :
* Réponse #1 le: 10 juillet 2006, 10:15:35 *
* Modifié: 22 novembre 2008, 01:52:44 par Jacques *
Autre rediffusion, en date du 2 avril 2003, celle là :
http://www.paternet.net/salon/forum/viewtopic.php?t=867

http://annuaire-au-feminin.tm.fr/autoritePARENTALE.html

Citation
Autorité parentale conjointe :
le retour de la loi du père


(Joint Parental Authority.
The Return of the Law of the Father)


Martin Dufresne et Hélène Palma
mise en ligne : 22 octobre 2002 (10.000 mots)

Martin Dufresne est un chercheur et militant québécois, attaché depuis 1980 au "Collectif masculin contre le sexisme". martin@laurentides.net (voir aussi Masculinisme et criminalité sexiste", publié dans la même revue - Nouvelles questions féministes - en 1998, sur le site http://cybersolidaires.org/docs/masc.html)


Hélène Palma est professeure agrégée d'anglais à l'Université Stendhal de Grenoble et doctorante; elle est militante de "Solidarité Femmes Grenoble" et de "SOS Sexisme" Paris. helene.palma@free.fr

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Résumé

Une nouvelle loi française relative à l'autorité parentale " élément d'une réforme plus globale du droit de la famille " est examinée à la lumière des droits des femmes et d'un processus de "reconstruction patriarcale", où l'État et le lobby masculiniste s'approprient les notions de parité, de partage des tâches parentales et de droits de l'enfant pour, en fait, réduire les obligations matérielles des hommes et accroître leur pouvoir à l'égard des femmes et des enfants. L'article fait un compte rendu des résistances féministes à ce "backlash" néo-libéral en France et au niveau international, en se fondant sur des lectures empiriques et matérialistes du travail et de l'expérience des mères qui luttent pour conserver le contrôle de leurs conditions de vie, l'accès à la justice et le droit d'échapper à la violence conjugale et incestueuse. L'article propose également un extrait traduit d'un ouvrage à paraître de Susan B. Boyd.


Abstract

New French legislation on parental authority "part of a larger family law reform" is examined in the light of the women's rights and a " patriarchal reconstruction " process, whereby the State and the masculinist lobby appropriate the notions of parity, male participation in parenting work and children's rights in order to effectively reduce men's obligations and increase their power over women and children. The article presents a report of French and international feminist grassroots resistance to this neo-liberal backlash, based on empirical and materialist readings of mothers work and experience of seeking to maintain control over their lives, access to justice and the right to escape domestic and incestuous violence. The article proposes also a translated excerpt of upcoming book by Susan B. Boyd.



10 mai 2002, la session spéciale de l'ONU sur les enfants, à New York, est le théâtre d'un coup d'éclat : les États-Unis, le Vatican et les pays musulmans les plus conservateurs bloquent l'adoption du programme d'action proposé. Motif allégué : la Convention internationale des droits de l'enfant mettrait en péril "l'autorité parentale" en plaçant les droits de l'enfant au-dessus des prérogatives parentales[1].

Quelques mois plus tôt en France, bousculant la procédure de la navette parlementaire et juste avant de quitter le pouvoir, le gouvernement Jospin fait adopter une Loi relative à l'autorité parentale qui réforme des articles clés du code civil en matière de droit familial. Au nom du "rôle fondateur des parents", le gouvernement accepte de marginaliser l'intérêt de l'enfant en biffant son rôle de fondement de l'autorité parentale : "L'autorité parentale est un ensemble de droits et de devoirs ayant pour finalité l'intérêt de l'enfant " (art. 371-1).

Ailleurs, sous les feux des médias ou dans le secret de sessions de médiation, se multiplient des pressions pour imposer aux enfants et aux adultes qui en ont la charge l'autorité continue de parents non résidents, absents, agresseurs, parfois même emprisonnés pour violences intrafamiliales (Armstrong, 1983; Chesler, 1986; ANFD, 1998; Mères en lutte, 2000).

Quel est donc ce parent dont l'autorité doit être protégée à tel point des droits des enfants et des mères, sous prétexte de parité? L'adoption en France d'une nouvelle loi édictant l'autorité parentale conjointe constitue un terrain privilégié où examiner des réformes qui témoignent d'une tendance internationale, en dévoiler les dérives et en contester les justifications. Nous voulons situer ces réformes dans le contexte matériel et politique de l'expérience concrète et diversifiée des mères, en révélant ce que Carol Smart et Selma Sevenhuijsen (1989) appellent un processus de "reconstruction patriarcale", mis en oeuvre au détriment d'une égalité véritable.


Notions clés : de la "puissance paternelle " à la "résidence alternée "

Le lexique actuel du droit familial est en pleine évolution. Ce n'est que récemment (loi du 4 juin 1970 en France) que la puissance paternelle traditionnelle est devenue l'autorité parentale dans la plupart des pays occidentaux.

En cas de séparation des parents biologiques, par défaut, décès ou divorce, l'assignation de la responsabilité des enfants est longtemps passée par la notion juridique de garde (custody dans les pays anglo-saxons), dévolue automatiquement au père ou à sa lignée jusqu'au début du XXe siècle en Europe (Delphy, 1974; Dhavernas, 1978; Hufton, 1995). Le père demeurait libre de confier le soin des enfants à n'importe quelle femme ou de les abandonner. Depuis, les revendications féministes du droit au divorce et une attention accrue à l'intérêt de l'enfant ont conduit les tribunaux à reconnaître progressivement aux mères "quand leur conduite est jugée suffisamment morale" la possibilité d'obtenir la garde en cas de divorce (Boyd, 2002). Contrairement au nouveau stéréotype culturel du père "dépossédé ", cela se fait habituellement par consensus des parents ou par défaut : la majorité des pères qui réclament la garde l'obtiennent (Chesler, 1986; Côté, 2000). Depuis 30 ans en France, la garde des enfants implique la reconnaissance de l'exercice de l'autorité parentale par le parent gardien, ainsi que le droit à une pension alimentaire pour les enfants et à certaines prestations d'assistance sociale.

Cet arrangement bascule actuellement dans l'ensemble des pays occidentaux, à la suite d'un mouvement généralisé de rétablissement des privilèges paternels (Smart et Sevenhuijsen, 1989; Boyd, 2002). Un des éléments de cette évolution est une scission progressive entre les composantes juridique (l'autorité) et matérielle (le travail de soin) de la garde des enfants. Brophy et Smart (1981) signalent l'apparition, dans l'Angleterre des années 1950, de la pratique d'ordonnances de garde divisée (split orders), où le tribunal ne laissait aux mères jugées indignes que la garde physique des enfants, en réservant au père leur garde légale, c'est-à-dire l'autorité parentale. Smart (1989) y voit la préfiguration de la garde partagée (joint custody) que tente d'imposer le lobby des droits du père dans le monde anglo-saxon depuis le milieu des années 1970. La garde partagée, c'est l'exercice conjoint de l'autorité parentale et, contrairement à une impression répandue, elle n'entraîne pas nécessairement un partage des tâches parentales, ni une alternance de la résidence (Côté, 2000).

En France, la notion de droit de garde avait déjà été marginalisée dans le code civil par la loi du 22 juillet 1987 au profit d'une simple obligation pour le tribunal de reconnaître à l'enfant une résidence habituelle chez l'un des parents. Quant à l'exercice de l'autorité parentale, il était conditionnel au consensus des parents et à leur vie commune lors de la reconnaissance de l'enfant.

La loi française du 4 mars 2002 relative à l'autorité parentale, adoptée à l'initiative du lobby des hommes divorcés[2], an une fois de plus, transformé ces conditions.


Que change la nouvelle loi?

En bref, les modifications principales apportées au code civil sont les suivantes :

L'obligation de reconnaître à l'enfant une résidence habituelle est supprimée. La résidence alternée " jusqu'ici interdite parce que contraire à l'intérêt de l'enfant (article 287 de la version 1993 du code: "le juge ne peut confier la garde des enfants communs alternativement au père et à la mère ") " peut maintenant être accordée par le tribunal à la demande des deux parents, ou de l'un seulement d'entre eux contre le gré de l'autre, ou même être imposée à deux parents récalcitrants, et ce sans limitation d'âge minimum de l'enfant.

L'État justifie la résidence alternée comme une application de l'autorité parentale, attribuée conjointement par le nouvel article 371-1 du code "aux père et mère jusqu'à la majorité ou l'émancipation de l'enfant ". L'exercice de l'autorité parentale cesse donc d'être limité au parent qui prend en charge l'enfant (résidence habituelle) et est conjoint aux parents qui ont fait vie commune. L'autorité parentale est posée en droit absolu pour tout géniteur qui "établit la filiation " de l'enfant, avec ou sans l'accord de la mère, dans l'année suivant la naissance.

Un mouvement de privatisation se dessine : à la demande du lobby des pères divorcés, la nouvelle loi permet de substituer aux ordonnances du juge aux affaires familiales, garant de l'intérêt de l'enfant et des ordonnances de pensions alimentaires, la simple homologation des conventions ou "accords amiables" obtenus du parent gardien en matière d'entretien des enfants (art. 372-3).

Même si la loi ne le reconnaît pas explicitement, les accords incluant une promesse de partage de la résidence de l'enfant suppriment habituellement toute pension alimentaire pour enfants[3]. Le gouvernement a reconnu implicitement cet effet en ajoutant en dernière heure un amendement au projet de loi, pour permettre à un parent lésé de retourner devant le tribunal réclamer un "complément, notamment sous forme de pension alimentaire " si l'autre parent ne s'acquitte pas de se s engagements (art. 373-2-4).

Mais le recours au tribunal est lui-même marginalisé : la loi institue en effet un processus de médiation, spécifiquement limité à "faciliter un exercice consensuel de l'autorité parentale " (art. 372-4). Un amendement imposé par le Sénat et accepté par le gouvernement permet aux juges d'imposer cette médiation aux parents en désaccord, même en cas de "violences constatées ".

Le droit à la mobilité de territoire est supprimé : "Tout changement de résidence de l'un des parents qui modifie les modalités d'exercice de l'autorité parentale doit faire l'objet d'une information préalable et en temps utile de l'autre parent. En cas de désaccord, le parent le plus diligent [4] saisit le juge aux affaires familiales qui statue selon ce qu'exige l'intérêt de l'enfant" (art. 373-2).

Mais la loi surdétermine cette évaluation en instituant le principe de la "continuité et l'effectivité du maintien des liens de l'enfant avec chacun de ses parents" (art. 373-2-6). Elle durcit les sanctions imposées à tout parent qui chercherait à protéger l'enfant d'agressions subies lors d'une visite. La "non-présentation d'enfant", nouvellement passible de 3 ans de prison et de 45 000 Euros d'amende en France, est déjà assimilée à un enlèvement dans les arrêts judiciaires récents [5].

La place des femmes dans le processus d'adoption de la loi

Le gouvernement et les médias n'ont pas manqué de présenter la nouvelle loi comme une réponse aux demandes des femmes pour "une plus juste répartition des tâches entre femmes et hommes ". On a parlé de "parité parentale" et d'"exercice de la solidarité ".

Toutefois, contrairement au processus adopté dans d'autres pays pour l'étude de réformes semblables, les associations féministes ou les groupes d'aide aux femmes et aux enfants agressés dans un contexte familial n'ont été ni sollicités ni entendus par les parlementaires ou même par les délégations aux droits des femmes de l'Assemblée nationale et du Sénat. Une demande en ce sens de la Fédération Nationale Solidarité Femmes, qui offre des services de première ligne à des femmes victimes de violence conjugale, est restée sans réponse.

En contrepartie, le lobby masculiniste disant parler au nom des pères (Association "Allo Papa-Allo Maman" et "Le Collectif paternité" (l'enfant et son droit)) a été invité à présenter ses revendications aux élus. Les motifs anti-mères de son discours ont même été repris par le gouvernement dans la présentation du projet de loi aux parlementaires. La ministre Ségolène Royal a notamment parlé du "droit de tout enfant à être éduqué par ses deux parents" et des "violences sans violence qui dépossèdent un enfant d'un père et de son nom même", une référence à l'accouchement sous X. Pour défendre l'imposition de la résidence alternée, elle a clamé qu'il fallait "bannir de notre vocabulaire cette notion aussi absurde qu'obsolète de droit de visite et d'hébergement" et "s'interdire d'insulter l'enfant dans son amour de l'autre parent" [6].

Tenues à l'écart du processus parlementaire, les associations féministes et les groupes qui les soutiennent ont tenté d'alerter les médias et les députés à titre individuel sur les risques liés au projet de loi. La Fédération Nationale Solidarité Femmes s'est inquiétée en conférence de presse du "peu de cas fait des violences morales et physiques imposées aux femmes et aux enfants, dans un contexte où il est déjà très difficile d'arriver à obtenir que soient prises en compte ces violences au sein des familles ou lors des visites chez le père". Elle a dénoncé l'ouverture que laissait le projet de loi à une "continuité du contrôle et du harcèlement du conjoint violent", faisant état des femmes ayant annoncé qu'elles abandonneraient le projet de quitter un conjoint violent si elles devaient se voir imposer l'autorité parentale ou la résidence alternée.

Un regroupement d'associations, comprenant notamment la Coordination nationale d'associations pour le droit à l'avortement et à la contraception (CADAC), le "Collectif féministe contre le viol" et le "Mouvement français pour le planning familial", s'est particulièrement inquiété d'un amendement apporté par le Sénat "et justifié par la ministre Royal" pour permettre que la médiation familiale soit imposée aux parents en désaccord, même dans les cas de violences familiales constatées. Mais ces interventions n'ont pas trouvé d'échos dans les médias ou d'écoute au gouvernement, laissant aux seuls parlementaires la main haute sur les conditions de vie des femmes.


Commentaires des Délégations aux Droits des Femmes

Essentiellement favorables au projet de loi, les délégations des droits des femmes du Sénat et de l'Assemblée nationale avaient toutefois formulé certaines recommandations fondées sur les avis des professionnels entendus.

Devant le projet de loi gouvernemental et les amendements qu'y a apportés le Sénat, elles ont souligné, parfois même avec "indignation", la non-inclusion ou la suppression des plus importantes de leurs propositions. Elles réclamaient notamment : la suppression de toute obligation à une "médiation familiale" pour les femmes victimes de violences masculines domestiques ; la limitation à six mois des ordonnances provisoires de résidence alternée avant leur évaluation par le juge ; la possibilité d'une enquête de suivi sur les modalités d'exercice de l'autorité parentale et la responsabilité pour les juges de rappeler un parent absent à ses devoirs parentaux.

Ces mêmes délégations avaient en outre relevé une série de dangers liés au projet de loi, dont : le fait que les ententes de résidence alternée s'accompagnent logiquement de la suppression de la pension alimentaire des enfants ; le risque de déstabiliser les enfants par une résidence alternée quiles forcerait à changer constamment d'école ; la nocivité de la résidence alternée pour les très jeunes enfants selon le pédopsychiatre entendu en audience [7] ; l'impossibilité d'improviser une coparentalité au moment du divorce si un partage réel de tâches au sein du couple ne l'avait pas permise en amont ; la très large possibilité laissée aux pères de contester leur filiation pour s'éviter le paiement de la pension ; et l'absence de moyens matériels, sociaux et fiscaux favorisant l'accès des femmes aux tribunaux au moment de la rupture.

Néanmoins, afin de faire adopter la loi avant la dissolution de l'Assemblée nationale, la Commission des lois et le gouvernement ont fait la sourde oreille, accepté la totalité des amendements négociés dans cette commission, et fait voter la nouvelle loi sur l'autorité parentale conjointe sans égard aux représentations des féministes et des déléguées des droits des femmes.

Un deuxième volet de la réforme du code civil en matière de divorce "la loi Colcombet sur la suppression des torts du divorce et la réduction des prestations compensatoires" avait disparu du projet au printemps 2001 en raison d'un délai non respecté. Il est à craindre qu'avec le virage à droite actuel, cette réforme sera réintroduite par le nouveau gouvernement français et poursuivra la même dynamique de désappropriation des femmes au nom des droits des hommes.


Glissements et inversions

Si le discours qui assimile l'intérêt de l'enfant aux droits du père est aujourd'hui devenu hégémonique (Théry, 1986; Boyd, 2002), il n'en présente pas moins plusieurs glissements et inversions omniprésents dans les justifications des réformes néo-patriarcales : comment des droits de l'enfant deviennent-ils des droits à l'enfant? Comment expliquer que l'on justifie au nom du "consensus parental" l'imposition aux femmes de la volonté des pères, des juges ou de l'État? Si l'intérêt de l'enfant est vraiment la finalité de la loi, pourquoi compromettre de façon aussi expéditive "à l'encontre des avis des experts consultés et, on le verra, des données empiriques" son droit à une résidence stable, ses ressources financières, sa protection efficace contre la violence d'un parent et les possibilités d'accès au tribunal pour le parent qui a la charge de l'enfant? (Bonnet, 1999; Collectif féministe contre le viol, 2000; Association "mères en lutte", 2000). Pourquoi une réforme censée favoriser l'investissement quotidien des hommes auprès de leurs enfants conduit-elle avant tout à aménager de nouvelles prérogatives pour le parent le moins impliqué : économie de la pension ou déductions fiscales, capacité de réclamer l'alternance de résidence dès la naissance, prérogatives d'allocations sociales accordées "sur l'honneur ", droit de veto sur toutes les décisions du parent soignant, tout en conservant la liberté de n'effectuer aucun partage de ce travail de soin aux enfants. Enfin, quelle est cette "parité " qui ne prévoit de sanctions que pour un des parents, celui ou plutôt celle à qui incombe ainsi le travail parental? Qui nie l'existenc e de ce travail? Qui force le parent qui s'en charge à le faire avec moins de ressources et sous surveillance accrue?



...
(coupé, pour la taille maximale sur SMF)

Jacques

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Re : En Hélène Palma et Martin Dufresne dans le texte (3) :
* Réponse #2 le: 10 juillet 2006, 10:22:24 *
* Modifié: 22 novembre 2008, 01:53:15 par Jacques *
Suite du texte cité, coupé par suite des limitations de SMF :

http://www.paternet.net/salon/forum/viewtopic.php?t=867

http://annuaire-au-feminin.tm.fr/autoritePARENTALE.html
Citation

...

Contexte

L'accès au travail salarié, au divorce, à la propriété, à la contraception, au statut de sujet en droit et à des soutiens sociaux comme les crèches ont graduellement permis à de plus en plus de mères d'échapper à des relations de couple insatisfaisantes et même d'élever des enfants [gros mot censuré par le serveur]çus hors des liens du mariage. Il y a accélération du recours au divorce depuis les années 1960, et on observe un désintérêt croissant des pères pour le soin des enfants : le partage des tâches domestiques plafonne depuis longtemps [8] et en France, les demandes de garde par les pères au moment du divorce sont passées de 15% à 6% entre 1975 et 1989. De plus en plus de femmes se retrouvent donc en position d'ayant droit à l'autorité parentale et à un soutien matériel des pères et de l'État (pension alimentaire pour enfants, prestation compensatoire, allocations sociales).

Cette évolution donne lieu aujourd'hui à un backlash des hommes divorcés et, graduellement, de l'État, inquiet de voir de plus en plus de familles échapper à la norme maritale. Les rapports d'information déposés avec le projet de loi sur l'autorité parentale ont un ton particulièrement alarmiste au sujet du taux de divorces en France (une union sur trois) et de naissances hors-mariage (une sur deux), associés par la droite à tous les maux sociaux : délinquance, abandon scolaire, et tutti quanti.

À la suggestion de rapports déposés dans les années précédentes par Irène Théry (1998) et la Commission Dekeuwer-Defossez (1999), l'État français semble avoir choisi une approche d'ingénierie sociale pour rétablir d'un trait de plume les pères désinvestis dans leurs prérogatives traditionnelles. Abandonnant les critères du mariage, de la vie commune ou du partage des tâches parentales, il s'est rabattu sur la filiation biologique comme ultime fondement, naturaliste, du pouvoir masculin : tous les hommes sur le même pied pour toujours, bons pères, donneurs de sperme et violeurs confondus, et plus question de leur échapper. Dans sa version initiale, finalement rejetée comme irréaliste par le Sénat, le premier article de la nouvelle loi se lisait comme suit : "Le divorce n'emporte par lui-même aucun effet sur les droits et devoirs des parents à l'égard des enfants ni sur les règles relatives à l'autorité parentale "[9]. Cette mise à égalité artificielle de parents biologiques inégalement investis dans l'activité de soin des enfants a emprunté le discours des droits de l'enfant et celui des pères soi-disant victimisés, omniprésent dans la culture occidentale depuis les années 1970.

Le backlash des pères

Des féministes ont mis en lumière les efforts faits pour nier les privilèges masculins face aux avancées et revendications des femmes (Ehrenreich, 1983; Faludi, 1991; Bard, 1999). Dans le cas des pères, Barbara Ehrenreich (1983) situe à la fin des années 1950 aux USA l'apparition des premières associations d'hommes divorcés se posant en victimes et reg roupés principalement dans la lutte contre leurs obligations matérielles (partage des biens du couple au moment du divorce et pensions alimentaires). De moins en moins d'hommes demandent la garde et ceux qui la demandent l'obtiennent dans plus de 50% des cas (Chesler, 1986; Fineman, 1989; Boyd, 2002), contrairement aux prétentions masculinistes. Cependant, le mouvement visant à accroître les prérogatives du parent non gardien a pris depuis trente ans une ampleur extraordinaire, relancé notamment par les représentations culturelles associées aux hommes victimisés par les femmes et par le divorce comme dans le film Kramer contre Kramer (Faludi, 1991).

Nous avons décrit ailleurs (Dufresne, 1998) quelques autres figures du mouvement masculiniste, particulièrement actif aux USA, dans le monde anglo-saxon (Royaume-Uni et Australie) et en bonne voie d'implantation dans le reste de l'Europe. En plus des associations de pères divorcés, on y trouve notamment des associations pourvoyeuses de témoins experts négationnistes des agressions sexuelles, par exemple la False Memory Syndrome Foundation, des filières de déjudiciarisation des agressions sexistes (violence conjugale, viol, viol d'enfants, prostitution), des universitaires réclamant un traitement préférentiel des garçons et des hommes décrits comme laissés pour compte "sinon franchement castrés" par les institutions pédagogiques et sociales, des organisations charismatiques comme les Promise Keepers américains qui prônent un réarmement moral des époux et des pères, appelés à restaurer leur loi au foyer, etc.

Les masculinistes ont leurs entrées aux plus hauts échelons de l'institution politique. Carol Smart (1989) s'est penchée sur les interactions entre les visées de réforme sociale de la nouvelle droite et celles du lobby des pères. Aux Etats-Unis, l'élection de George W. Bush a permis à ce lobby, investi de longue date au Republican Party, de prendre le contrôle de certains appareils d'État essentiels. Selon des féministes américaines qui étudient cette mouvance (Wilson, 2000; Ross, 2002), la nouvelle droite néo-conservatrice et des mouvements de reconstruction patriarcale comme la Fatherhood Initiative et le Children's Rights Council s'affairent à démanteler, ou détourner au profit de leurs propres entreprises les ressources d'assistance sociale aux femmes appauvries ou violentées, obtenues de haute lutte par le mouvement des droits civiques et le mouvement des femmes depui les années 1960. Susan Boyd (2002) associe les nouveaux pouvoirs concédés aux pères au mouvement généralisé de privatisation qui repousse les femmes dans la sphère du privé, comme le fait la suppression des programmes sociaux et de l'aide juridique en droit de la famille, progressivement remplacée par la médiation imposée.


Discours de légitimation

Cette politique néo-libérale demeure toutefois masquée par certains discours de légitimation qu'on a vus à l'oeuvre autour de la loi française sur l'autorité parentale.

Le projet de loi 687 a d'abord été présenté "aux parlementaires par le gouvernement et à la population par les médias libéraux " comme un simple reflet fonctionnel de nouveaux comportements : divorces consensuels, couples parentaux harmonieux même en l'absence de vie commune, pères investis dans les tâches parentales et simplement désireux d'en faire plus, enfants avides de courir chez des papa-poules, résidences alternées vécues sans autre problème que le retard de la loi à les reconnaître, belles fratries transgénérationnelles, mères éperdues de reconnaissance.

Mais les perspectives ainsi affichées juraient vraiment trop avec le réel : la moitié des divorces sont dûs à la violence conjugale, le quart des pères divorcés fuient leurs responsabilités, et la résidence alternée "extrêmement onéreuse au plan logistique" (Côté, 2000) n'est le fait que d'un pour cent des familles françaises. Le discours s'est alors fait normatif, imposant la réforme au nom de l'intérêt de l'enfant et de l'équité entre les sexes. Tandis que la garde exclusive et celles à qui on l'avait laissée étaient conspuées comme retardataires et égoïstes, les parlementaires de droite et de gauche ont rivalisé de rhétorique pour encenser ces pères à qui on tendait de nouveau le pouvoir. Au nom desdroits de l'enfant, bien sûr.

L'épreuve des faits

Ces discours de légitimation ont beaucoup emprunté à l'aura de professionnels (psychologues, médiateurs, protecteurs de l'enfant) luttant pour imposer leur expertise en concurrence directe au droit de la famille. Fineman (1988) décrit ces nouveaux experts comme systématiquement hostiles au divorce et à la notion même de parent gardien.

Mais depuis une vingtaine d'années, dans d'autres territoires et de plus en plus en France, tout un travail se fait pour répondre à ces discours et mettre en lumière la réalité de l'activité parentale et des ruptures familiales. Travail de soutien de première ligne et d'enquête statistique. Travail de témoignage et de relais des violences divulguées. Travail de confrontation des apologistes du retour à la loi du silence et du pouvoir masculin absolu. Travail d'analyse féministe de l'évolution du droit et des politiques sociales entourant la reproduction.

Nous ne pouvons qu'esquisser ici les lignes de force de cette lecture de terrain matérialiste, opposée aux fictions néo-libérales. Les féministes attentives à ce dossier parlent d'un déni et d'une évacuation systématique de l'expérience des femmes (travail matériel, rapport aux enfants, violences subies) dans les nouvelles formules "neutres" d'assignation des enfants, rappelant que le traitement égalitaire d'êtres inégalement situés ne génère que plus d'inégalité. Elles interrogent le caractère essentiel et essentialiste prêté à l'autorité paternelle et aux modèles qu'elle justifie, contrairement aux données empiriques de plus en plus nombreuses (voir encadré) sur ce que vivent les femmes et les enfants à qui on impose ce traitement. Elles désignent la hausse des violences que provoquent déjà les nouvelles prérogatives masculines de garde, d'accès et de contrôle des enfants et des ex-conjointes, accordées sans égard aux comportements passés; le harcèlement juridique imposé au nom des "droits du père "; les chantages associés aux conventions privées et à la mé ;diation, réduite à une courroie de transmission de l'autorité paternelle. Elles dénoncent une dépossession des femmes dans la restriction croissante de leurs droits, y compris le droit d'accès à une avocate et au tribunal. Les témoignages recueillis démontrent que ce déni de justice touche particulièrement les femmes des catégories doublement opprimées, femmes racialisées, pauvres, lesbiennes, handicapées, marginales ou autrement discriminées (Boyd, 2002).



Fonction symbolique de la résidence alternée

Si les pères choisissent de laisser le travail parental aux femmes après comme avant la rupture, il leur faut néanmoins un prétexte pour conserver l'autorité sur elles et l'image d'une participation équitable, pouvant justifier l'économie d'une pension alimentaire. De leur côté, des politiciens de droite s'inquiètent de voir des femmes échapper à l'emprise masculine et réclamer à l'État une prise en charge sociale du travail de reproduction. Les deux groupes ont graduellement fait front commun autour d'un discours familialiste, rétablissant et prolongeant les prérogatives masculines en jouant sur les notions de besoins de l'enfant, de consensus et d'équité. Tout en continuant à aider en sous-main les pères séparés et divorcés à boycotter les pensions alimentaires et à discréditer les victimes d'agressions intrafamiliales, le lobby masculiniste a peu à peu redéfini le critère de l'intérêt de l'enfant, dont des féministes soulignent les ambivalences depuis longtemps (Polikoff, 1983; Théry, 1986).

À l'université, dans les médias, et dans les antichambres du pouvoir, ils ont ramené cet intérêt au rétablissement de l'autorité paternelle au nom d'une vague promesse d'implication, coulée dans un lexique ambigu. Ainsi, la notion juridique de garde des enfants, où les soins prodigués et la résidence stable avaient un rôle central, a progressivement été remplacée, dans leurs revendications puis dans les textes de loi, par des termes aussi vagues que droits et devoirs, coparentalité ou partage des responsabilités parentales. Cette tactique a permis de rétablir le pouvoir du père en supprimant la prise en charge du soin des enfants qu'aurait exigée leur garde exclusive, ainsi qu'en esquivant des obligations matérielles comme le partage des biens du mariage et la pension alimentaire.

Leur autorité assurée et leurs obligations financières escamotées sous prétexte d'équité parentale, les pères et l'État peuvent désormais laisser aux femmes le plein poids de la garde d'enfants " c'est-à-dire un travail parental redevenu invisible " et l'essentiel des coûts liés à l'entretien des enfants. Cette nouvelle donne " miroir des stéréotypes de genre traditionnels : à eux le pouvoir, à elles le plumeau " est tenue hors champ par l'attention donnée au modèle apparemment équitable de la résidence alternée, mesure dont les hommes peuvent menacer les femmes pour obtenir des conventions à l'amiable mais à laquelle ils demeurent entièrement libres de se soustraire. Même si sa pratique demeure très minoritaire et contestée par plusieurs spécialistes[11], la fonction de la résidence alternée est d'être une vitrine, servant à légitimer l'imposition de l'autorité parentale conjointe, véritable sens de la nouvelle loi. Il est significatif que cette notion ambiguë de garde partagée fasse simultanément l'objet d'un lobbying international, comme en témoigne l'anthologie novatrice Child Custody and the Politics of Gender (1989), où Smart et Sevenhuijsen ont regroupé des textes de féministes françaises, britanniques, néerlandaises, canadiennes, australiennes, norvégiennes, irlandaises et américaines.

Les données empiriques recueillies dans les territoires où la garde partagée est déjà préférée, imposée aux parents récalcitrants, ou même statutaire, témoignent que le travail de soin demeure très majoritairement effectué par celui des parents qui l'assumait avant la rupture et chez qui l'enfant continue habituellement d'habiter. La réalité ne correspond pas au message. "La force de l'image projetée par la garde partagée n'est pas garante de sa justesse ", écrit Denyse Côté (2000 : 12) ; "Ce n'est pas nécessairement un mode de garde équitable : elle n'a pas la portée réelle que suggère son symbole ". Côté a mené une enquête auprès de 12 "unités de garde " montréalaises vivant une résidence alternée à la fois librement choisie et symétrique, c'est-à-dire avec un partage égal des temps de garde des enfants. Or, même dans ces conditions apparemment idéales au plan de l'équité et du consensus, elle a constaté une profonde asymétrie entre pères et mères, tant au plan financier " aucune pension pour les enfants n'est versée pour compenser les inégalités de revenus, alors que les principaux coûts d'entretien incombent aux mères " qu'au plan du partage du temps de garde et des tâches[12].

Dans un jugement rendu à la Cour suprême du Canada (1993), la juge Claire L'Heureux-Dubé s'inquiétait déjà, il y a neuf ans, de cette "mise en veilleuse de la reconnaissance sociale du travail de soin habituellement pris en charge par les mères au profit de la revalorisation sans contrepartie du rôle paternel , nouveau modèle fondé sur la notion d'équité et sur la notion de l'intérêt de l'enfant définie en termes de permanence des liens biologiques ". Ce déni permet de ne pas voir à quel point le partage physique de la garde demeure une fiction, y compris dans les cas où la pension alimentaire a sauté au nom d'une "garde conjointe ". Pour Smart (1989 : 17), "Le potentiel progressiste contenu dans l'idée de partage des tâches parentales tend à être discrédité par la manière dont il est récupéré par un mouvement réactionnaire qui cherche simplement à attribuer plus de pouvoirs aux hommes . Après avoir été un idéal progressiste aux débuts du mouvement féministe, la coparentalité semble être devenue un Cheval de Troie . Ces récents développements peuvent être interprétés comme participant d'un processus de reconstruction patriarcale ".

En Amérique du Nord, des experts disconviennent maintenant des mérites de l'autorité parentale conjointe. Par exemple, la psychologue Judith Wallerstein, dont l'optimisme initial (1980) pour cette formule avait longtemps été exploité par le lobby des pères divorcés, jusqu'à ce qu'elle se dissocie explicitement, dans une lettre ouverte aux décideurs, de toute imposition ou présomption de garde partagée (joint custody), écrivait récemment : "Les enfants " aux vies régies par des arrangements parentaux arrêtés devant un tribunal ou en médiation m'ont tous dit avoir eu l'impression de devenir des personnes de seconde classe, dépouillées des libertés que leurs pairs tenaient pour acquises. À leurs dires, plus ils avançaient en âge et en désir d'indépendance, moins ils avaient de droit de regard ou de contrôle sur leur horaire et sur la possibilité de décider du moment et du lieu où passer leur temps, notamment leur précieux temps de vacances. " (Wallerstein, 2000 : 181-2).

Autre facteur crucial : la perpétuation des conflits entre parents " encouragée par le refus de réserver l'autorité parentale au parent gardien " a été qualifiée d'élément le plus nocif à l'intérêt des enfants par l'American Psychological Association (1995), dans un rapport synthétique sur les tenants et aboutissants de la violence domestique.

La législation californienne, souvent citée en exemple par le lobby des pères[13], a récusé en 1989 une présomption favorable à l'autorité parentale conjointe, après en avoir constaté les effets néfastes sur les enfants[14]. Les états du Colorado et du Maryland ont récemment fait de même. Ils l'ont fait en s'appuyant sur les résultats d'études empiriques comme celle de Mnookin et al. (1990), résumée par Côté (2000 : 33) : "Les pères en situation de garde légale partagée ne cherchent pas à voir plus souvent leurs enfants que les pères non gardiens, ils ne communiquent pas davantage avec leurs ex-épouses et ne participent pas plus aux décisions concernant la vie de leurs enfants. ". Elle cite deux études américaines concluant que moins de 25% des enfants censés être en résidence alternée vont dans les deux domiciles parentaux sur une base régulière. En 1994, au Canada, seulement 7% des enfants concernés par une ordonnance de garde partagée demeuraient autant chez leur père que chez leur mère (Gouvernement du Canada, 1999 : 22).


... (Coupé. Voir la suite en dessous)


Jacques

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Re : En Hélène Palma et Martin Dufresne dans le texte (4) :
* Réponse #3 le: 10 juillet 2006, 10:24:52 *
* Modifié: 22 novembre 2008, 01:53:40 par Jacques *
Suite de leur texte, saucissonné par suite des limitation de SMF :

http://www.paternet.net/salon/forum/viewtopic.php?t=867
http://annuaire-au-feminin.tm.fr/autoritePARENTALE.html

Citation
Reprivatisation de la violence des pères?

D'autres innovations lexicales ont contribué à diaboliser le parent qui tentait de protéger l'enfant des violences de l'autre. La nouvelle loi française sur l'autorité parentale témoigne de ces influences. Par exemple, la notion énigmatique de "parent le plus diligent ", insérée sans explications à l'article 373-2 de la nouvelle loi française pour désigner le parent qui dénonce le risque d'une fuite de l'autre, est l'équivalent du critère friendly parent (parent amical), glissé dans plusieurs lois américaines pour accréditer celui des parents qui, selon la juriste Margaret K. Dore[15], "ne dépose pas d'allégations contre l'autre, ne refuse pas l'accès à l'enfant et se montre coopératif. Le "parent amical" obtient la garde de l'enfant ou, du moins, plus de temps auprès de lui. La faille de cette approche est qu'elle fait de la garde la récompense d'un comportement qui ne correspond pas nécessairement à l'intérêt de l'enfant " (Dore et Weiss, 2001 : 32). Pour Fineman (1989), de tels critères sont simplement le reflet d'un préjugé hostile des professionnels à la notion même de parent gardien. Comme d'autres analystes de l'évolution du droit de la famille, elle interpelle l'idéologie qui, en faisant l'impasse sur le soin aux enfants, a progressivement redéfini l'intérêt de l'enfant pour l'opposer à ceux du parent qui fait ce travail. Dore rapporte que le critère du friendly parent, particulièrement dévastateur pour les mères qui tentent de protéger leurs enfants ou elles-mêmes en cas d'agressions, vient d'être invalidé par un tribunal de l'État de Washington, mais demeure en vigueur et utilisé contre les mères dans beaucoup d'autres législations, dont celle du Canada. Il faudra voir, en France, comment les pères agresseurs utiliseront le nouvel article 373-2 qui leur accorde la haute main sur la liberté de territoire de leur ex-conjointe.

On voit ainsi l'État se dessaisir de responsabilités essentielles et en détourner les juges face à la violence ou à l'irresponsabilité familiale, plus souvent qu'autrement cause des ruptures. Ce qui n'empêche pas que le discours sur le désengagement de l'État et la réduction du rôle des tribunaux marque une forte montée de son pouvoir d'intervention pour rétablir et préserver l'autorité paternelle, quelles que soient les violences exercées, et pour créer et financer des filières de diversion et d'encadrement qui viennent se substituer aux droits des femmes et des enfants (médiation, pseudo-thérapies pour pères agresseurs, suppression des pensions, transfert des allocations, etc.).

Il s'agit de risques bien réels, qui avaient pourtant été signalés en France dans le rapport de la Commission Dekeuwer-Desfossés et dans une foule de rapports remis au gouvernement par des groupes de femmes et des professionnels. Entre autres, le Secrétariat d'État aux Droits des femmes et le Ministère de la Santé ont fait réaliser deux études capitales sur les violences faites aux femmes. La première de ces études, l'Enquête nationale sur les violences envers les femmes (ENVEFF), qui a révélé en décembre 2000 que "une femme sur dix qui vit en couple en France avait été victime de violences au cours de l'année écoulée" ne semble pas avoir influé sur les choix des parlementaires.

Pourtant, d'autres données indiquent que ce sont précisément ces violences "et celles infligées aux enfants" qui amènent les femmes, dans quelque 50% des cas, à demander le divorce (McKie et al., 1983; Gill, 1986; Kingston-Reichers, 1998)[16]. La deuxième étude, le rapport Henrion (2001), établit d'ailleurs le lien entre la violence d'un homme à l'égard de sa conjointe et le danger qu'il représente pour ses enfants : "La violence dont l'enfant est témoin a les mêmes effets sur lui que s'il en était victime. 68 % des enfants avaient été témoins de scènes de violences. Le risque pour les enfants de mères violentées d'être eux-mêmes victimes serait de 6 à 15 fois plus élevé (Rosalind J. Wright and coll., 1997) ".

Ces risques sont multipliés si l'on refuse de tenir compte de la violence familiale au moment d'attribuer l'autorité parentale ou des droits d'accès sans surveillance (Palma, 2002), si l'on ôte aux femmes le droit de s'éloigner ou de juger au quotidien des risques de nouvelles agressions, si on les détourne de l'accès à la justice au profit d'ententes à l'amiable ou d'un processus de médiation ayant pour mandat d'assurer les prérogatives paternelles[17].

Un dépouillement exhaustif des meurtres de femmes et d'enfants commis par des hommes au Québec révèle que les meurtres d'enfants par leur père connaissent une inquiétante accélération : ils ont plus que doublé entre les périodes 1991-1994 et 1997-2001[18]. Fait significatif : la majorité de ces crimes ont lieu durant ou peu après un processus de divorce, souvent à l'occasion des premiers droits de visite ou d'une résidence alternée, accordée, contre l'avis de la mère, à des hommes aux antécédents violents ou à l'état dépressif.

La fin du droit au divorce?

En conclusion, nous aimerions proposer quelques pistes d'interrogation et d'action.

D'abord, un état des lieux réaliste après l'adoption de la loi sur l'autorité parentale. Pour les mères : droit de veto pour tout géniteur sur toute décision des mères, y compris sur leur mobilité géographique; exemption de la pension alimentaire à verser aux enfants et du partage des biens (mais appropriation de la moitié des avantages sociaux et fiscaux) pour qui réclame une résidence alternée qu'il demeurera libre d'utiliser ou non de façon équitable; suppression imminente des torts du divorce et des prestations compensatoires, qui va multiplier les répudiations; restriction de l'accès des femmes à la justice par l'accent mis sur les ententes privées et un processus de conciliation biaisé et susceptible d'être imposé même en cas de violences [19], filière qui remplace déjà dans d'autres pays l'aide juridique en droit familial; résistance croissante à limiter les droits des pères agresseurs ou menaçants, même en cas de viols ou violences avérées; durcissement des sanctions contre les mères et les intervenantes qui tentent de mettre ces limites; résurgence des discours anti-mère sur toutes les tribunes ; autant d'indices d'un arraisonnement croissant des femmes et d'une marginalisation du droit au divorce, même pour les femmes qui ne s'étaient pas mariées!

Biologiste et essentialiste par sa sacralisation aveugle des pères, la nouvelle loi repousse dans le privé, en les déqualifiant, la prise en charge des enfants et le travail ménager, ce qui cesse de justifier l'autorité parentale des femmes, plus que jamais soumises à celle des hommes. Un bouclage sous haute surveillance qui rétablit les stéréotypes de sexe au nom du père symbolique, incarné dans le triumvirat État-géniteur-médiateur. Comme dans d'autres champs réduits au bénévolat, on mise sur les valeurs que défendent les femmes pour piller et compromettre les conditions matérielles du soin parental qu'elles dispensent, en les menaçant de pire car si les pères ont maintenant tous les droits " y compris celui de déléguer l'autorité parentale à quelqu'un d'autre " c'est cependant leur souffrance à eux qui fait la une, même et surtout quand ils frappent, enlèvent ou tuent.

Assignation à résidence donc, zone réoccupée avec le soutien de l'État, particulièrement pour les catégories de femmes déjà victimisées, celles à qui on peut reprocher, en plus, une origine raciale suspecte, une identité sexuelle minoritaire, une pauvreté dont on taira la cause, ou surtout leurs "allégations " d'une violence masculine redevenue plus tabou que jamais.

Des pères au-dessus de tout soupçon

Pour le mouvement des femmes, quelle leçon tirer de l'adoption quasi-routinière d'une loi aussi patriarcale, dans une belle unanimité des partis de gauche et de droite, et ce même à un moment où le gouvernement était particulièrement vulnérable? La France a chuté plus vite et plus bas face au backlash néo-patriarcal qu'aucun autre pays où a joué ce lobbying. Pourquoi? Et comment empêcher le processus de se poursuivre?

Du côté des hommes qui se prétendent non sexistes, comment expliquer qu'ils aient entièrement laissé le terrain de la représentation masculine à autant de kidnappeurs, de mauvais payeurs, d'agresseurs non repentis, de pères en délire de pouvoir frustré? Les associations qui disent parler "au nom des hommes " doivent avoir raison : elles n'en trouvent pratiquement aucun pour les démentir. Est-ce parce qu'il y a si peu d'hommes qui prennent en charge ou même partagent réellement le travail parental que le lobby des hommes a le champ aussi libre dans sa lutte contre les prérogatives du "parent dispensateur de soin "?

Des éléments encourageants

Si le tableau est sombre, c'est du moins le début d'une prise de conscience de violences que beaucoup de femmes vivent depuis longtemps dans le secret de litiges individuels. Le forcing des pères et les complicités qu'ils trouvent provoquent en retour la mise en commun de résistances, l'affrontement de l'institution et des débuts d'arrimages avec d'autres luttes. À Lyon comme à Vancouver, des mères commencent à s'organiser en solidarité aux résistantes. Leur expérience et leur analyse ébranlent les clichés libéraux et la confiance trop longtemps accordée à l'appareil judiciaire ou politique. Décapage idéologique vécu au plan personnel et collectif. Des femmes qui avaient cru que le travail maternel leur vaudrait une certaine protection se découvrent une cause commune avec d'autres mères et d'autres catégories d'exclues, dont la vie de famille les avait isolées. Groupes de soutien, meetings, recours en appel, expertises, publications, conférences de presse, campagnes de pression ; un travail effectué en collaboration avec des avocates et des militantes qu'elles n'auraient jamais côtoyées autrement et qui sont aussi confrontées dans les institutions à des préjugés traditionnels. Des témoignages sont transcrits, des pétitions rédigées, des politiciens interpellés, des journalistes approchés, des sites Internet créés, des livres publiés, des conférences organisées, des recours collectifs envisagés; comme dans d'autres mobilisations menées contre la montée de la droite, du racisme ou de la prévarication.

Aux universitaires et aux militantes, ce mouvement novateur et populaire de résistance au putsch des pères offre le matériau et la pratique d'une foule de nouvelles investigations théoriques : vision dynamique plutôt qu'historique du patriarcat, analyse économiste des rapports de genre, limites du libéralisme comme stratégie de changement social, réfutation de l'idée selon laquelle les mères bénéficieraient de la préférence des tribunaux, interrogation des rapports entre droit et genre, analyse de la politique masculine y compris dans son discours de plainte affective.

Les dilemmes ne manquent pas : faut-il soutenir la discrétion des juges contre l'interventionnisme de la nouvelle loi ou, au contraire, en faire les cibles prioritaires du travail de dénonciation, au nom de leur imputabilité? Comment dire la vérité au sujet du pouvoir des hommes sans pour cela être marginalisée? Comment protéger le libre choix des femmes " celui de la gardealternée par exemple, quand elles la jugent appropriée " tout en empêchant que telle ou telle formule ne soit imposée comme norme, question qui s'est posée dans la lutte pour les droits génésiques (contraception, avortement, socialisation)? De même, comment déconstruire suffisamment l'idéologie pour faire place à une solidarité entre mères et non-mères? Comment dépasser le fait d'évaluer selon de mêmes critères oppresseurs et opprimées, tel que le pratique le droit libéral? Comment mettre l'exigence d'un comportement équitable des hommes à l'abri du pouvoir juridique et romantique qu'ils tirent de simples promesses en ce sens? Comment avertir les jeunes femmes du carcan qui peut aujourd'hui être refermé sur n'importe quelle mère, dès qu'elle révèle le nom d'un géniteur? Comment contourner le reproche constamment fait auxfemmes d'avoir à la fois trop et pas assez de pouvoir, trop pour le confort des hommes et pas (encore) assez pour protéger d'eux les enfants et elles-mêmes? Comment réintroduire une analyse matérialiste genrée " axée sur le travail des femmes " dans un contexte juridique, un langage et des institutions qu'a dévastés l'idéologie libérale de neutralisation du genre?

Nous croyons que ces questions se résoudront dans un mouvement de solidarité avec les mères assiégées et de recentrage de l'analyse sur leur expérience matérielle.[20]

...
(Voir références ci-dessous)


Jacques

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Re : En Hélène Palma et Martin Dufresne dans le texte (5) :
* Réponse #4 le: 10 juillet 2006, 10:31:09 *
* Modifié: 22 novembre 2008, 01:54:11 par Jacques *
Et enfin voici leurs références. Nous prions nos lecteurs d'excuser ce saucissonnage de leur citation, pour des raisons techniques qui s'imposent à nous.

http://www.paternet.net/salon/forum/viewtopic.php?t=867
http://annuaire-au-feminin.tm.fr/autoritePARENTALE.html

Citation
Références



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Armstrong, Louise (1983). The Home Front : Notes from the Family War Zone. New York : McGraw Hill.

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(http://lexum.umontreal.ca/csc-scc/fr/pub/ 1993/vol4/html/1993rcs4_0003.html)

Dekeuwer-Defossez, Françoise (1999). "Rénover le droit de la famille". Rapport remis le 14 septembre 1999 au Ministère français de la Justice.

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NOTES

[1] Marion Piekarec, "Droits des enfants : le déni américain ", Le Devoir (Montréal), 8 mai 2002.

[2] L'organisation masculiniste [une association de défense des pères et des enfants] parle de la "loi ROYAL/[une association de défense des pères et des enfants] ", en page frontispice du numéro 45 de [une association de défense des pères et des enfants] Magazine, mars 2002.

[3] Voir Côté, 2000 : 90-105. Extrait de l'audience de Me Claire Hocquet au moment de l'examen du projet de loi sur l'autorité parentale par la Délégation aux droits des femmes de l'Assemblée nationale, le 29 mai 2001 :

Claire Hocquet: "Il faut absolument dissocier la question de la résidence partagée des parents et la question de la pension alimentaire. Il ne faut pas imaginer que la résidence partagée ou alternée supprime la pension alimentaire."
Martine Lignières-Cassou (présidente de la Délégation): "C'est l'un des risques."
Claire Hocquet: "Je ne le crois pas. Il faut que la loi soit claire à cet égard."
Chantal Robin-Rodrigo: "Ce n'est pas clair pour l'instant."
Martine Lignières-Cassou: "Dans les accords passés aujourd'hui, il n'y a pas de pension alimentaire." (http://assemblee-nationale.fr/rao-info/i3111.asp).
[4] Souligné par nous.

[5] Marc Habib Eghbal, finalement traduit en justice à Nantes après avoir tailladé le visage de son ex-conjointe et enlevé sa fillette de 4 ans pour se cacher avec elle au Canada où il a été arrêté ce printemps, vient de voir sa sentence de 3 ans de réclusion ferme pour enlèvement d'enfant réduite du tiers, le Procureur ayant transformé l'accusation en simple non-présentation d'enfant à l'autre parent. C'est ce dont sont routinièrement accusées les mères qui s'opposent au "droit "

Jacques

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Comment on vous accuse de la rage pour vous noyer :
* Réponse #5 le: 10 juillet 2006, 10:40:39 *
* Modifié: 07 octobre 2020, 11:02:12 par Jacques *
Comment on vous accuse de la rage pour vous noyer :
http://arte-tv.com/fr/histoire-societe/Quand_20des_20p_C3_A8res_20se_20vengent/Le_20masculinisme/813720.html
ou si vous le préférez sous la forme d'un minilien :
http://minilien.com/?gD9MSz9sZf


Il va de soi que les professionnelles de la guerre sexiste hurlent de joie, de voir que la rédaction d'ARTE est à leurs ordres.
Voir par exemple sur fr.soc.feminisme.

Tout paysan plus entreprenant et mieux assis que ses voisins était bientôt déporté comme "koulak", sous Staline. Et si cela ne suffisait pas, on le forçait à avouer qu'il était trotskiste...

Je ne suis plus accusé d'être trotskiste, ni juif, l'époque n'est plus favorable à cela, mais je suis régulièrement accusé d'être "masculiniste". Cela, c'est une accusation qui fait très tendance, très dans le vent.

De la même manière qu'à l'affut de toute astuce qui pourrait le rehausser, tel indécis qui veut ériger sa confusion mentale au rang de sagesse suprême, proclamera que tout athée est un croyant qui s'ignore. Je cite : "D'ailleurs tout athée ne croit-il pas à l'inexistence de dieu ? Inexistence qu'il ne peut prouver ?"

Alors sachez le bien, dans la propagande des professionnelles de la guerre sexiste, SOS_papa et paternet, sont réputés être, selon leurs termes "des repaires de répugnants masculinistes"


Rappelons aussi qu'en l'état actuel de nos informations, peut-être périmées, l'affaire Arte est devant le tribunal correctionnel de Nanterre.
Lien d'information : http://www.immigrer-contact.com/bestof/pages/can_fem_1222.htm 
"Les coquerelles féministes" en bon québécois.

Jacques

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En Hélène Palma dans le texte :
* Réponse #6 le: 10 juillet 2006, 12:23:23 *
* Modifié: 22 novembre 2008, 01:55:07 par Jacques *
Paru dans le numéro 5 de
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SEXISME et DROITS des FEMMES / SEXISM and WOMEN'S RIGHTS : Bulletin 2004 - 5

     

    Cher-e-s ami-e-s, dear friends,
    Ci-joint quelques courriers. There is some news.
    Merci de prévenir si vous ne souhaitez plus en recevoir;
    Thanks for sending an e-mail if you want to cancel :
    dolist@pro.dolist.net?subject=leave+sos-sexisme

      Sororalement. Sisterly yours.

    sexisme@sos-sexisme.org
    http://www.sos-sexisme.org

    Forum / Newsgroup
    http://www.sos-sexisme;org/forum/BulletinBoard.asp

     

    SEXISME et DROITS des FEMMES / SEXISM and WOMEN'S RIGHTS : Bulletin 2004 - 5
     
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    * Le SAP : un « syndrome » dépourvu de fondement scientifique...

    Le SAP : un « syndrome » dépourvu de fondement scientifique[1]

    Dans le N° 466 de Lyon Capitale, le psychiatre lyonnais Ladislas Kiss a rédigé un article dans la rubrique forum sous le titre : Séparation : pour une meilleure protection de l'enfant « . Ce texte faisait la présentation et la promotion du « Syndrome » d'Aliénation Parentale (SAP) et se référait de manière élogieuse à son inventeur, Richard Gardner. Il paraît capital et urgent de rappeler ici que le SAP fait l'objet de très vives critiques dans le monde médical. Il ne peut en effet être considéré comme médicalement fiable : « le syndrome d'aliénation parentale ne remplit pas les conditions pour rentrer dans la nosographie psychiatrique »[2]. Le SAP n'a d'ailleurs jamais été reconnu par l'Association Américaine de Psychiatrie (AAP)  qui refuse depuis près de vingt ans de l'inclure parmi les syndromes définis dans le DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders), précis de psychiatrie publié par l'AAP. Le SAP n'offre d'autre part qu'une lecture très univoque des comportements de rejet d'un enfant à l'égard d'un de ses parents : selon Gardner, lorsqu'un enfant rejette un parent, il serait « dressé » contre lui par son autre parent : or l'aversion qu'un enfant peut (et a le droit de) ressentir pour l'un de ses parents peut résulter de causes extrêmement diverses parmi lesquelles d'éventuelles agressions psychologiques, physiques ou sexuelles : des phénomènes réels mais la plupart du temps niés, et dont le dogmatique SAP contribue dangereusement à entretenir sinon même aggraver l'occultation.

    Qui était Richard Gardner ?

    Au-delà même de la contestation du SAP, il paraît important de brosser le portrait de son inventeur. Richard Gardner était psychiatre et a publié de nombreux livres grâce à sa propre maison d'édition « Creative Therapeutics ». Dans ses nombreux ouvrages, il a pu écrire, par exemple, que les enfants peuvent eux-mêmes initier des 'rencontres sexuelles' en séduisant des adultes : il indiquait à ce titre que l'enfant ne doit alors pas nécessairement être tenu pour victime d'une agression sexuelle.[3] . Il s'est également permis d'écrire que l'initiation précoce des enfants à la sexualité peut être bénéfique : « Plus la machine à survie est jeune au moment où apparaissent les pulsions sexuelles, plus longue sera la capacité procréatrice et plus grande la probabilité que l'individu engendre à son tour plus de machines à survie à la génération suivante » [4].
    Outre ce discours extrêmement équivoque, Gardner préconisait des « prises en charge » assez particulières pour les familles au sein desquelles les enfants avaient été victimes d'inceste. (...)

     

    [1] « la conceptualisation du Syndrome d'aliénation parentale est conçue à partir de mauvaises bases scientifiques et prétend plus qu'il ne peut prouver », Philippe Jaffé, La  judiciarisation de la violence familiale: Le recours à des stratégies pseudo-scientifiques comme le "Syndrome" d'aliénation parentale (Octobre 2003) : conférence donnée dans le cadre de la Journée de formation sur la violence conjugale à l'intention des magistrat(e)s du Canton de Vaud, Bureau Cantonal de l'Egalité, Lausanne. Philippe Jaffé est professeur de psychologie à l'Université de Genève : Philippe.Jaffe@pse.unige.ch

    [2]  Philippe Jaffé, mêmes références.

    [3]  « A l'heure actuelle, l'enfant sexuellement agressé est considéré comme la victime alors qu'il est susceptible d'initier des rencontre sexuelles en 'séduisant' l'adulte » Gardner, Richard A.,  Child Custody Litigation : A Guide for Parents and Mental Health Professionals. Cresskill, NJ: Creative Therapeutics (1986), p.93.

    [4] Gardner, Richard A.,  True and False Accusations of Child Sex Abuse, NJ: Creative Therapeutics (1992), pp.24-25.

     
    Hélène Palma, Professeure agrégée à l'Université Stendhal-Grenoble 3 (membre de SOS SEXISME).

   

Jacques

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Re : En Hélène Palma et Martin Dufresne dans le texte (6) :
* Réponse #7 le: 10 juillet 2006, 12:36:53 *
* Modifié: 22 novembre 2008, 01:56:01 par Jacques *
http://sisyphe.org/imprimer.php3?id_article=294
http://sisyphe.org/IMG/pdf/doc-163.pdf

Citation

        source - http://sisyphe.org/article.php3?id_article=294 -



        Quand un spécialiste justifie la pédophilie
        ADAPTATION FRANÇAISE DE MARTIN DUFRESNE, HÉLÈNE PALMA ET LÉO-THIERS VIDAL

        30 novembre 2003

        par Stephanie J. Dallam, infirmière et chercheuse



        Richard A. Gardner, un expert légiste très connu, fait depuis longtemps carrière dans l’évaluation des enfants, notamment dans le contexte de litiges de garde entre leurs parents. D’aucuns le considèrent comme une autorité dans ce domaine : on a été jusqu’à le qualifier de « gourou » des évaluations en matière d’attribution de garde d’enfants (Quinn, 1991). Gardner a élaboré de nombreuses théories et instruments relatifs aux enfants et ses travaux continuent à servir de base à des arrêts judiciaires qui affectent le mieux-être d’enfants partout aux États-Unis. En 1992, un article paru dans The National Law Journal décrivait Gardner « comme l’un des plus éminents - certains disent dangereux - ténors de la thèse réactionnaire selon laquelle on assisterait à une épidémie de femmes vindicatives qui accusent faussement les pères d’agressions sexuelles contre des enfants afin d’obtenir gain de cause dans des différends de droit de garde » (Sherman, 1993, p.1).


        Si les théories de Gardner à propos d’une hystérie collective en matière d’agressions sexuelles ont largement été critiquées, ses opinions concernant les véritables agressions sexuelles sur mineur-es et ses recommandations en matière de traitement des familles touchées par l’inceste ont fait l’objet de très peu d’attention. Le présent article soumet à un examen approfondi les conceptions de Gardner en matière de pédophilie et son approche thérapeutique de l’intervention auprès des familles où un enfant a subi des agressions sexuelles de la part d’un parent.

        Les antécédents professionnels de Gardner

        Gardner a une pratique de pédopsychiatre et de psychanalyste pour adultes. Il est professeur de pédopsychiatrie clinique au College of Physicians and Surgeons de la Columbia University. Il a rédigé plus de 250 livres et articles comprenant des conseils adressés aux professionnels de la santé mentale et du droit, aux adultes qui divorcent et à leurs enfants (Sherman, 1993, p. 45). La maison d’édition privée de Gardner, "Creative Therapeutics", publie ses nombreux livres, cassettes et vidéos. Gardner a également son propre agent ainsi qu’un site Internet (1) où sont annoncées ses publications. On y apprend qu’il a été reconnu témoin expert dans quelque 300 instances, tant correctionnelles que civiles, intentées dans plus de 24 États américains. Gardner témoigne presque exclusivement pour la défense dans les procès pour agression sexuelle sur enfants.

        La théorie de Gardner concernant la sexualité atypique

        « Plus la machine à survie est jeune au moment de l’apparition des pulsions sexuelles, plus durable sera sa capacité procréatrice... »

        Gardner (1992, pp. 18-32) a élaboré sa propre théorie sur les bénéfices, du point de vue de l’évolution , des pratiques sexuelles déviantes, qualifiées de paraphilies. Selon lui, plusieurs comportements sexuels humains particuliers, dont la pédophilie, le sadisme (sexuel), la nécrophilie (la sexualité avec des cadavres), la zoophilie (la sexualité avec des animaux), la coprophilie (la sexualité impliquant la défécation), la klismaphilie (la sexualité impliquant des lavements) et l’urophilie (la sexualité impliquant l’urine), peuvent être considérés comme utiles à la survie de l’espèce. Il ne serait donc « pas justifié de les exclure de la liste des ’formes prétendûment naturelles du comportement sexuel humain’ ». À son avis, de telles paraphilies pourraient servir les buts de la Nature par leur capacité à augmenter le niveau général d’excitation sexuelle dans la société et donc la probabilité que les gens aient des rapports sexuels, contribuant ainsi à la survie de l’espèce (Gardner, 1992, p. 20).

        Dans le cadre de sa théorie, Gardner (1992, pp. 24-5) prête à la pédophilie des fins liées à la procréation. Même si une grossesse est encore impossible, il prétend que l’enfant attiré-e dans des rencontres sexuelles dès l’enfance est susceptible de devenir hautement sexualisé-e et de rechercher activement des expériences sexuelles durant les années précédant la puberté. Ainsi « chargé-e à bloc », l’enfant est plus susceptible de transmettre très tôt ses gènes à sa progéniture. Pour Gardner (1992, pp.24-5) : « Plus la machine à survie est jeune au moment de l’apparition des pulsions sexuelles, plus durable sera sa capacité procréatrice et plus grande la probabilité que cet individu engendre d’autres machines à survie dans la génération suivante. »

        Note
        1. http://www.rgardner.com

        -  Lire la version intégrale de ce document exceptionnel en format PDF

        (Document PDF, 36 ko)



        -  En version anglaise sur le site The Leadership Council For Mental Health, Justice & the Media à cette page.

        -  Cet article est le premier d’une série en deux parties. Le deuxième article est intitulé « Le Syndrome d’Aliénation Parentale a-t-il une base empirique ? Examen des théories et opinions de R. Gardner ». On peut le lire et le télécharger en PDF depuis le site Sisyphe à cette page.

        COMPLÉMENT D’INFORMATION

        Décès de Richard Gardner

        Sur le site de "The Independant" (http://news.independent.co.uk/people/obituaries/story.jsp ?story=411000) : une sommation par Andrew Gumbel de la triste carrière du principal "témoin expert" utilisé par les violeurs d’enfant pour discréditer leurs victimes et leurs mères. Gumbel décrit Gardner - qui est mort dimanche dernier - comme un "authentique monstre américain" dont la recommandation-type à une femme qui apprendrait que son enfant est agressé par son père était de recommander qu’elle menace l’enfant dans ces termes : "Don’t you say that about your father. If you do, I’ll beat you." !...

        Richard Gardner est l’auteur du prétendu "syndrome d’aliénation parentale", une fiction déculpabilisante qui ferait, si on y accordait foi, de tout enfant qui témoigne d’une agression subie par le père une victime de sa mère... Il a été jusqu’à écrire que, selon lui, les femmes qui divulguaient l’agression de l’enfant par le père exprimaient en fait leurs "propres" inclinations sexuelles à l’égard de la victime !... Ses thèses sont reprises au Québec et en Europe par Hubert van Ghyseghem, un "témoin expert" montréalais spécialisé dans l’approche "Monsieur ne peut pas être pédophile ; mon test scientifique le démontre..."

        Malheureusement, faute de plus d’exigence de la part des médias, le lobby des agresseurs sexistes continue à tenter d’imposer le "SAP" comme légitime sur toutes les tribunes, malgré son rejet par l’ensemble des instances de contrôle d’une pratique qui ne fait déjà pas de cadeaux aux femmes.

        Pour en savoir plus : Lire ici

        Stephanie J. Dallam, infirmière et chercheuse

        P.S.


        -  L’original du présent article (« Dr. Richard Gardner : A Review of His Theories and Opinions on Atypical Sexuality, Pedophilia, and Treatment Issues ») a été publié dans le numéro de janvier-février 1998 (Volume 8, no 1) de Treating Abuse Today.

        -  L’adaptation française a été réalisée par Martin Dufresne, Hélène Palma et Léo Thiers-Vidal. Conversion en PDF : Michel Pelletier.


        -  Tous droits réservés à l’auteure et aux traducteurs et traductrice.



        Source - http://sisyphe.org/article.php3?id_article=294 -



Suite, toujours par Hélène Palma et Martin Dufresne :

http://sisyphe.org/imprimer.php3?id_article=296

Citation
source -  http://sisyphe.org/article.php3?id_article=296  -



SYNDROME D’ALIÉNATION PARENTALE
Une théorie inventée utile au lobby des pères
ADAPTATION FRANÇAISE DE MARTIN DUFRESNE, HÉLÈNE PALMA ET LÉO-THIERS VIDAL

8 février 2003

par Stephanie J. Dallam, infirmière et chercheuse



La théorie du Syndrome d’Aliénation Parentale (SAP) a eu une profonde influence sur la manière dont les dossiers de droit de garde sont gérés par l’appareil judiciaire. Le Dr Richard A. Gardner, professeur de pédopsychiatrie clinique au College of Physicians and Surgeons (École de médecine et de chirurgie) à l’Université de Columbia, est le créateur et le principal promoteur du SAP. Gardner étale ses théories dans de nombreux livres et articles, dans lesquels il adresse des conseils aux professionnels de la santé mentale et de la sphère judiciaire en matière de droit de garde (1) .


J’entends examiner ici le fondement scientifique prêté au SAP, tel que conceptualisé par Gardner, et la pertinence de cette notion pour ce qui est des accusations d’agressions sexuelles sur enfants portées dans un contexte de différend de garde. Cet article analyse également les problèmes conceptuels inhérents à la théorie du SAP et les conséquences sociales de l’aval donné par l’appareil judiciaire aux théories de Gardner. Étant donné que la théorie du SAP repose essentiellement sur la pratique et sur la perspective du Dr Gardner, je traiterai brièvement de ses opinions sur la pédophilie et sur ce qu’il appelle un « climat d’hystérie » entourant l’agression sexuelle sur enfants.

Le contexte de la théorie du SAP de Gardner

Le SAP ne repose pas sur une recherche systématique : Gardner (1987) a plutôt créé cette théorie en s’appuyant sur ses observations personnelles de familles vivant des litiges de garde d’enfants. Étant donné que les seuls fondements de la théorie du SAP ont toujours été les seuls écrits de Gardner, il apparaît essentiel de se livrer à une analyse approfondie des ses théories et de ses opinions en matière d’agressions sexuelles sur enfants. Ce sont plus particulièrement ses positions en matière de pédophilie et du « climat d’hystérie » entourant l’agression sexuelle sur enfants qui doivent être examinées, car elles indiquent le contexte dans lequel Gardner procède à ses observations pour des évaluations de garde.

Les positions de Gardner en matière de pédophilie

Pour Gardner (1992, pp. 670-671), les activités sexuelles entre adultes et enfants font partie du répertoire naturel de l’activité sexuelle humaine. Il croit même que la pédophilie peut améliorer la survie de l’espèce humaine en servant des « buts procréateurs » (1992, pp. 24-5) (2). Selon Gardner (1992, p. 593), « la pédophilie a été considérée comme la norme par une vaste majorité de gens dans toute l’histoire du monde » et « c’est une pratique largement répandue et acceptée par, littéralement, des milliards de gens ». Gardner (1986, p. 93) croit que les enfants ont spontanément des comportements sexuels et peuvent initier des rencontres sexuelles en « séduisant » l’adulte. De plus, Gardner (1992, pp. 670-71) soutient qu’une agression sexuelle n’est pas nécessairement traumatisante ; ce qui détermine un éventuel traumatisme chez l’enfant, c’est l’attitude de la société envers ces rencontres sexuelles. En conséquence, Gardner (1992, p. 593-4) considère que notre société a une attitude excessivement punitive et moralisatrice envers ceux qui actualisent leurs pulsions pédophiles (Voir la section « L’épreuve des faits »).

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Jacques

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Intimidations terroristement correctes
* Réponse #8 le: 10 juillet 2006, 01:38:52 *
* Modifié: 22 novembre 2008, 01:56:46 par Jacques *
Ces dames veulent tuer, mais n'en assumer aucune responsabilité ni conséquences.

C'est comme les tueurs de l'OAS, résolus à abattre Charles de Gaulle : ils voulaient tuer, mais ne courir aucun risque eux-mêmes.
C'est en bonne partie grâce à cette couardise de la part des tueurs et surtout de leur chef Bastien-Thiry, tout juste capable de lever son journal au carrefour, en large partie aussi par une sacrée baraka, que de Gaulle leur a finalement échappé.

Les idéologues de la guerre sexiste veulent bien tuer de loin, et organiser l'idéologie du crime sexiste, mais ne jamais être connus comme tels, de la part des victimes passées, présentes ou futures.

J'ai donc reçu l'intimidation suivante, en Hélène Palma dans le texte :
Citation
de la part de
helene palma <h.palma@free.fr>

Bonjour,

je viens de découvrir vos propos diffamatoires me concernant sur Internet. Un certain Jacques Lavau, membre actif du forum de sos papa, et autres groupes de pères divorcés, apparemment scientifique (... dommage que les sciences dites "dures" soient depuis trop longtemps coupées de l'apprentissage des humanités : cela éviterait la fabrication de personnages de votre type), se permet de dresser des "profils psychologiques" me concernant ou concernant un ami, Martin Dufresne. Vos propos ont immédiatement été ré-expédiés à mon avocat, qui s'occupe de lancer une procédure en diffamation si votre logorrhée délirante ne disparaît pas dans les plus brefs délais des pages d'internet.
On peut ne pas être d'accord avec les positions des uns et des autres, mais pour sa propre crédibilité, on s'interdira à l'avenir, cher monsieur, des attaques personnelle contre ses adversaires, qui ne manqueraient pas d'aller loin.
La moindre des choses serait de vous appliquer à vous-même la courtoisie et l'honnêteté que vous prônez sur ce ton docte et comminatoire typique des Tartuffe.


J'avoue être partagée entre amusement et consternation devant vos diagnostics définitifs et dignes d'un tribunal d'inquisition. Je pense que vous n'êtes hélas pas loin de l'état d'esprit du clergé à cette époque (voir vos propos sur les femmes qui me donnent l'impression d'halluciner). Le fatras d'amalgames mérite tout juste qu'on le commente. Je vous rappellerai seulement, pour votre gouverne, que le documentaire diffusé sur arte est la création de Myriam Tonelotto et Marc Hansman. Me faire figurer parmi les auteurs de ce documentaire montre la piètre qualité de vos renseignements et donne du coup une idée assez précise du degré de fiabilité de vos diagnostics, anathèmes, parallèles et autres comparaisons douteuses qui vont jusqu'à des références au Nazisme... Chacun appréciera.
En l'espèce cher monsieur, je ne puis que vous rappeler que ce genre d'amalgame est qualifiable par la justice, notamment les profils psychologiques que vous prétendez dresser de Martin Dufresne et de moi-même. Depuis hier, mon avocat (joint par téléphone portable) est prévenu de vos agissements et se tient prêt à agir si vous ne faites pas disparaître vos propos de l'espace PUBLIC et REGI PAR LE DROIT qu'est internet.
Hélène Palma.


En conséquence, j'ai réuni quelques écrits publics de ces deux personnages à l'adresse http://deonto-famille.info/index.php?topic=25.0

Comme cela les lecteurs se feront leur opinion sur pièces.
Ce n'est qu'un début, je joindrai bientôt leurs autres écrits publics, tous aussi terroristement corrects.

Jacques

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En Hélène Palma dans le texte :
* Réponse #9 le: 12 juillet 2006, 01:57:23 *
* Modifié: 22 novembre 2008, 01:57:21 par Jacques *
En Hélène Palma dans le texte :


http://forum.aceboard.net/60786-1802-6172-0-PALMA-Helene.htm

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Auteur :     Sujet: PALMA Helene      Bas
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Intervention d'Helene Palma aux "6h contre les VIOLENCES"
21 novembre 2004  organisees par le CNDF


Masculinisme et groupes de pères : les nouveaux ennemis des avancées féministes.


Bonjour à toutes. Je suis bien désolée de ne pas pouvoir assister à ces 6 heures contre les violences faites aux femmes mais je souhaite y contribuer un peu, en vous faisant part de mon expérience de femme, de mère, et de témoin de ce que vivent d’autres femmes, d’autres mères, en France et ailleurs.
Depuis que je me suis impliquée sur le terrain de la lutte féministe, j’ai constaté les progrès d’un certain type de militantisme masculin. J’ai appris à les connaître en discutant avec Martin Dufresne et en lisant Michèle Le Doeuff : ce sont ceux qu’on appelle les « masculinistes ».

Ces groupes d’hommes, fréquemment des groupes voués à défendre les droits des pères, sont en fait des cellules au sein desquelles se développe un discours néo-misogyne et néo-patriarcal extrêmement insidieux puisqu’il se présente sous la forme rassurante de la demande d’égalité de la part de pères qui se prétendent lésés par le système judiciaire. En grattant le vernis mince de leur discours apparemment égalitaire, on se rend pourtant compte qu’ils sont foncièrement opposés au divorce (surtout lorsqu’il est demandé par les femmes), qu’ils dénoncent le paiement des pensions alimentaires en se présentant comme victimes d’horribles ex-conjointes qui les ponctionnent sans remords, qu’ils nient la réalité des violences domestiques commises sur les femmes, et qu’ils refusent toute crédibilité à la parole des enfants, parole selon eux manipulée par des mères hystériques et menteuses.

Je vais ici dresser le portrait de SOS PAPA, de la CONDITION PATERNELLE, de la CONDITION MASCULINE, de JUSTICE PAPA, ou de tout autre groupe parmi lesquels je compte aussi les structures de médiation ou les points-rencontre dits neutres, tous luttant plus ou moins ouvertement pour les droits des hommes. Cette descrption  peut vous paraître caricaturale ou du moins exagérée. La situation est pourtant grave, et c’est selon moi par l’action de ces groupes que nos acquis sont le plus menacés.
Les groupes d’hommes, les experts psychologues, psychiatres, psychanalystes qui les entourent, et les media qui les soutiennent, diffusent en effet dans notre société un discours dangereux qui tend

1) à discréditer la parole des victimes


2) à justifier la domination masculine
3) à nier les inégalités existant encore entre hommes et femmes


4) à lutter contre la conquête de nouveaux droits pour les femmes


5) à faire reculer les acquis féminins


*********************


1) Discréditer la parole des victimes

Outre le déni opposé à la violence contre les femmes, ces groupes utilisent et diffusent tout un arsenal de pseudo-théories servant à museler la parole des victimes de crimes familiaux tels que l’inceste. Ainsi l’enfant qui se plaint est immédiatement traité de menteur et sa parole est discréditée, taxée de « fausse allégation « . Sa mère sera ensuite accusée d’avoir manipulé l’enfant, ce que Richard Gardner (théoricien masculiniste et pro-pédophile) appelait un « Syndrome d’Aliénation Parentale ». Ces diagnostics pseudo-scientifiques, bien que non-vérifiés (le SAP n’a jamais été reconnu, en 20 ans, par l’APA, Association Américaine de Psychiatrie), sont pourtant utilisés de plus en plus fréquemment lors de procédures judiciaires : des mères de bonne foi se voient ainsi retirer la garde de leurs enfants dont elles savent le calvaire, au motif qu’elles et leurs enfants auraient « menti ». Au nombre des experts qui contribuent à pratiquer ces injustices, il faut citer des noms et s’en souvenir : Ralph Underwager, Hubert Van Gijseghem, ou encore Paul Ben Sussan, ainsi que tous leurs émules parmi lesquels on compte de nombreux experts judiciaires.

2) Justifier la domination masculine

Ces groupes et leurs représentants sont des défenseurs des droits des pères et des hommes. Ils revendiquent clairement les privilèges réservés au sexe masculin dans le cadre d’un patriarcat : le droit de voir leurs enfants et de s’amuser avec mais non de les élever et de les éduquer ainsi que le droit de leur transmettre leur nom : ils sont généralement très attachés au principe de patrifiliation, comme le montre le slogan d’une de ces associations de pères : « Quand on donne son nom, ça engage » . Ces groupes se livrent par ailleurs fréquemment à des propos ou actions extrêmement misogynes et anti-féministes (SOS PAPA a ainsi créé un néologisme qui se veut insultant : les féministes sont rebaptisées « feminalistes » sur le site internet sospapa.net). Ajouté au fait qu’ils nient et/ou justifient la violence des hommes dans le cadre privé, il est certain  que nous avons affaire à des personnes qui luttent pour le maintien de la domination masculine.

3) Nier les inégalités qui existent encore entre les hommes et les femmes

Bien loin d’admettre que les écarts de salaire sont toujours importants et toujours en défaveur des femmes, les groupes masculinistes tentent au contraire de démontrer que les femmes ont pris le pouvoir et sont désormais dominantes. Ils appuient leurs démonstrations sur des statistiques douteuses soulignant le taux de suicide masculin, la précarité masculine ou encore le nombre de victimes masculines de violences domestiques (Yvon Dallaire, célèbre masculiniste québécois, auteur de Homme et fier de l’être, vantait l’an dernier un livre intitulé L’homme battu, dû à une certaine Sophie Torrent, et SOS PAPA se propulsait en janvier 2003 dans une émission d’Yves Calvi, C’est dans l’air, sur la 5, consacrée à la violence conjugale, en nous présentant quelques messieurs prétendument victimes de « coups de griffes »).

4) Lutter contre la conquête de nouveaux droits pour les femmes

Cette rhétorique a pour but de donner à croire que l’égalité des sexes est chose acquise et que les femmes n’ont plus rien à demander. En conséquence, les revendications féministes apparaissent comme exagérées, infondées  et démodées. C’est ainsi que la question des écarts de salaire, du non-partage des tâches domestiques et parentales, des violences (et de leur quasi-absence de traitement par la justice) apparaissent comme complètement décalées. Les media, séduits par ce discours tenu par des hommes, leur emboîtent le pas : c’est ainsi que ELLE a pu avoir le culot de nous imposer un numéro spécial « Hommes » le 8 mars 2003, en nous mettant en garde contre tout « excès » de féminisme . C’est ainsi également que Badinter a pu vendre son dernier livre, Fausse route, lui aussi consacré à dénoncer le féminisme.

5) Faire reculer les acquis féminins

Ce n’est pas le moindre des objectifs de ces groupes. Le divorce demandé par les femmes, leur indépendance financière récemment acquise, leur droit à accoucher sous X, à avoir une contraception, à refuser une grossesse : toutes ces nouvelles libertés, chèrement conquises par les luttes féministes, sont vécues par ces groupes d’hommes comme des atteintes à leur pouvoir. Un pouvoir qu’ils veulent récupérer. A tout prix.
Tout est ainsi fait pour que les femmes divorcent moins. L’imposition de la garde alternée à des femmes qui n’en veulent pas permet notamment de leur retirer le paiement d’une pension alimentaire. Une garde alternée permet aussi à l’ex-conjoint de surveiller de très près son ex-femme. Inversement, la garde alternée n’instaure pas nécessairement une implication accrue des pères dans la vie de leurs enfants, la prise en charge de ceux-ci pouvant être effectuée par des femmes de l’entourage du père. La garde alternée imposée (ainsi que le prévoit la loi relative à l’autorité parentale de 2002, votée sous la pression des groupes de pères) représente donc d’abord et avant tout un dispositif dissuasif dont le but est de décourager les femmes de demander le divorce.
L’accouchement sous X est remis en cause, l’avortement contesté et vilipendé, les violences niées et discréditées, le divorce rendu plus complexe : on le voit, ces groupes inscrivent leur action à contresens de nos liber


Jacques

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Re : En Hélène Palma dans le texte (2) :
* Réponse #10 le: 12 juillet 2006, 02:03:46 *
* Modifié: 22 novembre 2008, 01:58:04 par Jacques *
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  Posté le 24/03/2005 07:48:02   
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La soirée thema diffusée sur la chaîne arte le 22 mars 2005 à 20h30 présentait deux documentaires au cours desquels, pour la première fois,  il était proposé d'observer d'une manière novatrice les effets concrets de la résidence alternée imposée sur les enfants et d'analyser ce qui se cache derrière les revendications des groupes de pères.
On est en effet plus habitué à entendre et voir des pères (des adultes, donc) se lamenter sur leur sort après une séparation/un divorce en évitant le plus souvent de se renseigner sur les raisons de cette séparation ou de ce divorce. On est plus habitué à voir les mêmes pères se dire innocents quand ils ont été accusés de violences sur leurs ex-conjointes et parfois même sur leurs enfants.
Les chiffres sont disponibles, pourtant, et ils sont connus : on sait qu'environ 2 et millions et demi de femmes sont victimes de violences de tous types en France  dans le cadre privé. On sait que des enfants sont victimes de brutalités dans le cadre familial. On sait aussi que ces violences sont majoritairement masculines : même s'il existe des épouses et des mères violentes, les statistiques sont claires et il est même possible de leur donner une interprétation politique : en l'espèce, il est bien évident et reconnu que si ce sont des hommes qui battent des femmes, des hommes qui agressent des enfants, c'est parce que notre société ne s'est pas débarrassée de sa vieille hiérarchie sexiste.
Malgré cette connaissance des données tangibles mises au jour par des chercheurs et chercheuses, lorsqu'on en vient à discuter du divorce, tout le monde, au parlement comme dans les media semble étonnamment perdre la mémoire. C'est comme si la séparation remettait tout à plat, alors que ce sont précisément les femmes victimes de violences ou les femmes dont les enfants sont violentés qui cherchent les premières à fuir l'ambiance délétère de leur couple.
Or que propose-t-on à ces femmes-là? La perpétuation quasi-sadique des contacts avec celui qui les a terrorisées. Au nom d'un lien sacrosaint qui se devrait d'être maintenu entre les enfants et leur père (qui est en l'occurrence aussi l'agresseur de leur mère voire leur agresseur tout court).
Jusqu'ici, personne n'avait tourné la caméra dans cette nouvelle direction : celle du sort réservé aux victimes de violences lorsqu'elles doivent s'accommoder sans la moindre compassion des services sociaux ou judiciaires de dispositions aussi contraignantes qu'une résidence alternée.
On a donc pu voir Sabine, Nathalie, Martina, toutes victimes d'agressions (brutalités, cicatrice de césarienne ré-ouverte sous les coups, viols, insultes, dévalorisation, pression économique) expliquer combien la résidence alternée qui leur avait été imposée (comme le prévoit imprudemment la loi relative à l'autorité parentale votée en mars 2002) nuisait à leur bien-être et à celui de leurs enfants : Nathalie, agressée, doit laisser partir deux tous petits garçons même s'ils sont malades et se passer de leurs nouvelles (le père refuse d'en donner) pendant des semaines (5 semaines en été). Martina a elle aussi subi une résidence alternée alors qu'elle n'en voulait pas et alors que son ex-mari la battait et instrumentalise désormais leur fille.
Le documentaire était sobre, émaillé de très peu de commentaires : on nous a simplement donné à voir dans quelle terreur vivent ces femmes.
Le second documentaire se proposait lui de pousser un peu plus loin encore la réflexion et de se demander comment il a pu se faire qu'une loi aussi facile à pervertir que celle relative à l'autorité parentale de mars 2002 ait pu être votée en France. On s'est alors aperçu que la France n'est pas seule ni la première à avoir voté ce genre de texte, sous la pression d'associations de pères que les media nous présentent d'ordinaire comme des groupes de "victimes" absolument inoffensives. La réalité pourtant est bien plus préoccupante. Le milieu militant auquel j'appartiens sait cela depuis longtemps, à force de se contraindre à lire les élucubrations répugnantes accessibles sur les sites de ces associations; mais pour la première fois, là encore, on a pu voir et surtout entendre les énormités qui se cachent derrière le discours que nous tiennent ces hommes. L'intérêt des enfants leur importe peu : ils veulent "leur part", quoi qu'il en coûte à l'enfant. Surtout, ils ne supportent pas la liberté économique et idéologique qui permet désormais aux anciennes victimes de se défaire de l'emprise d'un agresseur. Ils ne savent plus comment rétablir leur domination (qui n'est pas aussi morte qu'ils essaient de nous le faire croire). Ils veulent même pouvoir intervenir sur une décision de poursuite ou d'interruption de grossesse alors que, faut-il le rappeler, l'affaire se passant dans le corps des femmes, et notre corps nous appartenant, la décision finale nous revient. Indiscutablement.
On a pu voir, ce soir-là, des hommes crispés sur leur désir de revanche, qui ont volé jusqu'à la couleur du féminisme (le violet) après avoir volé et vidé de son sens sa revendication à l'égalité : comment, en effet, un groupe économiquement et politiquement dominant peut-il avoir l'outrecuidance de demander l' "égalité"?
Comment les défenseurs des intérêts masculins les plus réactionnaires ont-ils pu berner les media, les parlementaires,l'opinion publique pendant si longtemps?
Il aura fallu attendre le regard aiguisé de Myriam Tonelotto, de Marc Hansmann et de Claudia Déjà pour nous ouvrir (au moins pendant quelques heures) les yeux.
Espérons que cela n'aura pas été en vain.




hélène palma
co-auteure (avec martin dufresne) de l'article "Le retour de la loi du père" paru en septembre 2002 aux Nouvelles Questions Féministes (volume 21, n°2)
professeure agrégée à l'Université Stendhal-Grenoble 3, docteure es lettres
féministe


****

J'ajoute, pour info et réflexion, ces quelques articles :


CONTRE L'EMANCIPATION DES FEMMES,
DES HOMMES ONT INVENTE «LA CRISE DE LA MASCULINITE».
Les hommes vont mal. Ah bon?

PAR VIRGINIE POYETTON
Paru le Vendredi 18 Mars 2005 dans Le Courrier, Genève
http://www.lecourrier.ch/modules.php?op=modload&name=NewsPaper&file=article&sid=39337
.
Egalité Le 8 mars 2003, Genève accueillait la première grand-messe des
hommes blessés: le «congrès international de la condition masculine». En
avril de cette année, le relais sera passé à Montréal. Ces colloques
font partie d'un mouvement plus large qui met en avant «la crise de la
masculinité» en réaction à l'émancipation (trop?) radicale des femmes.
Si ce courant est minoritaire au sein de la gent masculine, il participe
d'une tendance qui remet en question l'avancée des droits des femmes.

Depuis que les femmes s'émancipent, les hommes vont mal. Du moins, c'est
ce qu'affirment certains groupes d'hommes s'exprimant dans des congrès
ou sur de florissants sites Internet (1). Sans importance? Leur discours
est néanmoins à la mode et abondamment relayé par les médias.
L'argumentaire se veut simple, cohérent, concret: le féminisme a forcé
les hommes à changer et depuis ils se sentent dépossédés de leur
identité et de leurs droits. La liste des injustices dont ils souffrent
est longue: discrimination positive au travail en faveur des femmes,
préjugés favorables aux mères en cas de divorce, fausses allégations de
violence ou d'inceste, pensions alimentaires disproportionnées, hausse
du décrochage scolaire des garçons, augmentation des prescrïption
d'antidépresseurs. «Un discours de dominants», résume Anne-Marie
Devreux, sociologue française, chargée de recherche au CNRS. Les
arguments utilisés sont majoritairement reliés à l'émotionnel et
l'identitaire. Probablement parce que les inégalités matérielles entre
femmes et hommes sont toujours favorables à ces derniers.

SOUFFRANCE SUSPECTE

Cette «crise» trouve ses racines dans les années septante et les
avancées acquises alors par les femmes, notamment en termes de
participation au marché du travail et de contraception. Selon Anne-Marie
Devreux, les réactions positives de quelques hommes à ces changements
furent montés en mayonnaise et arbitrairement extrapolés à l'ensemble de
la société tout au long des années quatre-vingt. Ce n'est que dans les
années nonante, comme l'explique la sociologue Pascale Molinier dans
L'énigme de la femme active (2), que le discours optimiste sur les
nouveaux hommes et la constitution d'une nouvelle société égalitaire
laissa la place à un discours alarmiste sur «le malaise des hommes». Un
malaise qui s'expliquerait par la remise en question de certaines
pratiques et cadres traditionnels.
Si certaines féministes concèdent que l'évolution des rapports entre
femmes et hommes ont poussé des hommes à une remise en question de leur
rôle dans la société, elles restent très réservées quant à l'ampleur du
phénomène. D'abord parce que les inégalités touchent toujours
majoritairement les femmes - chômage, précarité, bas salaires - sans
oublier la violence, ensuite parce que la «crise» ne concerne qu'une
partie minime de la population masculine. «Chez les bourgeois ou dans
les cités, les garçons ne traversent pas de «crise de la masculinité»,
souligne Anne-Marie Devreux.
Par ailleurs, certaines «souffrances» masculines peuvent paraître très
suspectes. Comme la douleur des pères spoliés du droit de s'occuper de
leurs enfants. Etonnamment, souligne la sociologue, cette souffrance
apparaît essentiellement lors de la séparation du couple. «Quand les
hommes parlent «au nom de leurs enfants», c'est souvent contre les
femmes. La dépossession des pères de leurs droits est complètement
mythique. Ils oublient que la responsabilité parentale implique aussi
des devoirs.»

PERTE DE PRIVILÈGES

Au-delà d'un passager accès de colère, que cache alors cette «crise de
la masculinité»? «On constate qu'un état de crise surgit à chaque fois
qu'une domination est remise en question», remarque Anne-Marie Devreux.
Cette angoisse serait liée au sentiment de la perte des privilèges et du
monopole des hommes. Faut-il vraiment la prendre au sérieux? «Ce n'est
pas un phénomène secondaire. Cette «crise de la masculinité» est une
version soft de ce qui est en train de se mener plus particulièrement au
Canada et en France: une lutte ouverte des hommes contre les femmes et
contre les féministes», analyse Anne-Marie Devreux. Le débat sur la
mixité à l'école en est un bon exemple. Parti du Québec, il occupe
aujourd'hui ceux qui se sont auto-baptisés les «masculinistes». Sous
prétexte de défendre les garçons qui souffriraient de la réussite
scolaire des filles, ces derniers proposent un retour en arrière à des
classes non-mixtes.

SOUFFRANCE FÉMININE

Absurde, dira-t-on. La sociologue française ne banalise pas le
phénomène. En matière de droit des femmes, rien n'est jamais acquis.
Comme le prouve la mise en place de l'Allocation parentale d'éducation
(APE) en France, initialement attribuée à l'un des deux parents à
condition qu'il reste à la maison pour s'occuper de l'enfant entre 0 et
3 ans. Résultat: l'APE touche essentiellement des femmes et le taux
d'activité des mères de deux enfants a chuté de 80% à 50%. Un procédé
pernicieux pour remettre les femmes au foyer. «Il faut envisager le
phénomène au niveau mondial. Je pense que l'oppression des Afghanes ou
des Algériennes est de même essence que ces politiques de régression du
droit des femmes», commente Anne-Marie Devreux.
Pour la sociologue Pascale Molinier, cette «crise» cache également un
processus d'euphémisation des souffrances féminines. Contrairement à ces
dernières, «les formes masculines de décompensation sont spectaculaires
et bruyantes: rixe, sabotage, surendettement, violences domestiques,
suicides. Quant à la souffrance des hommes dominants, ce n'est rien de
dire qu'elle fait recette. «Le stress des cadres» a fait couler plus
d'encre ces dernières années que celui des caissières d'hypermarché. En
pointant la vulnérabilité des hommes ne risque-t-on pas d'avaliser
l'idée, bien commode pour le maintien de l'ordre social, que les femmes
sont formidables dans l'adversité?»
D'ailleurs, beaucoup de femmes ont elles-mêmes intégré ce discours sur
la «crise de la masculinité». Elles culpabilisent, ont le sentiment de
mettre la barre trop haut, d'en demander beaucoup, de vouloir trop.
Certaines sont aussi sensibles au discours des hommes bafoués dans leurs
droits parce qu'elles y trouvent plus de bénéfices personnels.

Notes :
(1) Divers sites Internet comme: http://www.la-cause-des-hommes.com ou
http://www.garscontent.com/index.html ou http://www.mensongefeministe.ca
ou http://www.perepourtoujours.ch
(2) Payot, Paris, 2003.
________

(Coupé pour les limitations de SMF. Suite dans le message suivant.)

Jacques

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Re : En Hélène Palma dans le texte (3) :
* Réponse #11 le: 12 juillet 2006, 02:05:22 *
* Modifié: 12 juillet 2006, 02:23:21 par Jacques *
Suite du message précédent, coupé par suite des limitations techniques de SMF.

http://forum.aceboard.net/60786-1802-6172-0-PALMA-Helene.htm

Citation
LE CONGRÈS QUI ENTEND REDONNER LA PAROLE AUX HOMMES

«Est-ce que l'homme est aussi méchant ou aussi minable que le suggèrent
les féministes? Est-ce que les femmes et les enfants seraient mieux si
les hommes disparaissaient de la planète? L'homme doit-il changer pour
se conformer aux attentes de la femme?» Voilà une série de questions
sans réponses qui auraient poussé John Goetelen, naturopathe, et Yvon
Dallaire, auteur de Homme et fier de l'être, à organiser le premier
Congrès international de la condition masculine, «Paroles d'hommes», en
2003 (1). Pour les deux hommes, ce congrès devait être l'occasion de
réfléchir sur la condition de l'homme aujourd'hui. Neuf intervenants
belges, suisses, français et québécois y ont abordé des thèmes tels que
«La femme n'est pas l'avenir de l'homme», «La violence faite aux
hommes», «La tendresse suspecte: pères présumés coupables» ou «Les
réseaux d'hommes: quand les hommes parlent». Quelque cent personnes
(dont 30% de femmes) auraient pris part au congrès. Le deuxième congrès,
qui aura lieu à Montréal du 22 au 24 avril prochain, entend avancer dans
la définition de l'homme du XXIe siècle. «Au lieu de se définir en
fonction des attentes des femmes ou en réaction à leurs exigences, les
hommes se demandent ce qu'ils voudraient devenir maintenant que les
femmes sont plus autonomes et de plus en plus responsables de leur
propre vie et survie.» En plus des thématiques déjà abordées, les
intervenants traiteront, entre autres, du mouvement gay et de la
condition masculine, des garçons à l'école et de l'influence des pères
sur l'éducation des fils, de la garde partagée ainsi que du suicide des
hommes. VPn

(1) Site Internet: www.parolesdhommes.com



*******************************

LE SEXE, UNE DIFFERENCE COMME UNE AUTRE
Propos recueillis par VPn

Si certains hommes se complaisent dans leur rôle de victimes, d'autres
cherchent à questionner leur place dans une société inégalitaire.
Rencontre avec Mathieu Carnal, sociologue, assistant à l'Université de
Lausanne et ancien membre des «Mâles Barrés». De 1998 à 2003, ce groupe
d'une quinzaine d'hommes a cherché à créer un espace de discussion sur
les rapports de genre et la domination masculine. Le groupe a disparu,
il y a deux ans, parce que, comme le signale en souriant Mathieu Carnal,
beaucoup sont devenus pères «et comme ils essaient de partager les
tâches, ils n'ont plus beaucoup de temps. Manière de prendre conscience
de la lourde responsabilité domestique des femmes.»

«Le Courrier»: Les hommes sont-ils réellement en crise?
Mathieu Carnal: A mon avis, non. Cette «crise de la masculinité» est
essentiellement une invention médiatique et psychologique. Elle est
apparue il y a quelques années dans les médias et dans certains
ouvrages. Elle postule que les féministes ont gagné la lutte, que les
femmes sont désormais au pouvoir et que, du coup, les hommes sont en
crise. Selon ses défenseurs, la société demande trop aux hommes: ils
doivent à la fois être virils et sensibles. Les pères divorcés seraient
spoliés de leurs droits. Cette théorie appartient à ce que Susan Faludi
a baptisé le «backlash». Dans un ouvrage du même nom, la journaliste
américaine montre comment les quelques modestes avancées du féminisme
ont engendré une contre-attaque violente du patriarcat.


L'émancipation des femmes passe-t-elle forcément par le malaise des hommes?
- Oui et non. Cela ne devrait normalement pas créer de malaise.
L'émancipation des femmes apporte beaucoup aux hommes.
Traditionnellement, les rôles sexués sont très limités. Les luttes pour
l'égalité ont permis aux hommes d'avoir un autre rapport aux enfants, à
leur sensibilité, à leur vie professionnelle. En revanche, si on part du
principe que la position avantageuse des hommes s'effrite avec les
avancées du droit des femmes, on peut imaginer le malaise de certains.
Ils perdent certaines de leur prérogatives masculines dans la
répartition des tâches domestiques ou dans la prise de décision au sein
du couple, par exemple. Au final, il s'agit d'un choix de société, à
savoir si on préfère vivre de manière égalitaire ou dans un rapport de
domination.


Les identités féminines/masculines seraient donc interchangeables?
- Le 8 mars, il y a eu beaucoup de débats autour de cette question à la
télé et dans les journaux. On nous agite toujours le spectre de la
similitude, d'une perte des différences qui feraient la richesse
humaine. C'est un argument peu convaincant. De manière globale, il y a
une infinité de différences entre les gens. Est-ce que les différences
entre une femme et un homme doivent être forcément plus grandes et plus
significatives que celles entre deux personnes du même sexe? En quoi la
différence de sexe serait-elle fondatrice de toutes les autres? Elle ne
devrait pas avoir plus d'importance que la couleur des chaussettes des
gens. Si l'appartenance à un sexe est tant martelée dans nos sociétés,
c'est bien parce qu'elle permet de perpétuer la domination masculine et
non pas parce qu'elle est une «richesse».


Est-il possible de s'affranchir d'une identité masculine stéréotypée?
- C'est extrêmement difficile. Nous sommes soumis à beaucoup de messages
contradictoires. Le principe de l'égalité, qui est le corollaire de
l'idéal démocratique, est généralement bien accepté par l'opinion
publique. Paradoxalement, il est également admis par la plupart des gens
que les hommes ont un rôle spécifique à jouer. Et cela est sans cesse
rappelé aux hommes dans les stéréotypes que véhiculent: le sport, les
images publicitaires, le cinéma ou les médias. Il devient alors
compliqué pour un homme de sortir de ce schéma, il passera plutôt pour
un inadapté que pour un progressiste. D'où la création des «Mâles
barrés». En constituant ce groupe, nous voulions nous donner d'autres
possibilités collectives d'appréhender les rapports femmes/hommes.
L'idéologie machiste doit être détournés non seulement par la présence
des femmes dans des lieux essentiellement masculins, mais aussi par le
changement des modes de fonctionnement. Ainsi la relative féminisation
des salles de rédaction ne sera un vrai pas pour l'égalité que si les
médias adoptent une manière moins sexiste de gérer leur fonctionnement
et de relater les affaires du monde.

Un homme peut-il être féministe?
- Je peux me dire féministe dans le sens où c'est un projet de société
qui est positif pour les femmes et les hommes. On pourrait alors être
homme féministe comme on peut aujourd'hui être blanc anti-colonialiste.
Dans le groupe des «Mâles barrés», nous avons préféré nous dire
pro-féministes. Les femmes doivent mener leur émancipation elles-mêmes
et les hommes peuvent valoriser leur propre travail d'émancipation en
espérant qu'un jour ces différences deviennent caduques. Etre un homme
et se dire féministe est présomptueux puisqu'on n'a pas accès à toute
une sphère de vécu féminin. Cela a mené à des dérives où des hommes
s'affichent publiquement féministes tout en restant profondément
machistes dans leur action. En se disant pro-féministe ou anti-sexiste
on évite de faire ce que les hommes savent si bien faire: tirer la
couverture à eux et récupérer un mouvement.

************************************

Bien que sa signature n'apparaisse dans ce tronçon, pour cause de troncature, il s'agit toujours du message d'Hélène Palma.

Jacques

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Re : En Hélène Palma dans le texte (4) :
* Réponse #12 le: 12 juillet 2006, 02:11:16 *
* Modifié: 22 novembre 2008, 01:59:25 par Jacques *
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Bonjour,

Je me suis régulièrement tenue informée des
messages qui paraissaient sur le forum de sos
papa depuis la diffusion de la soirée thema du 22
mars 2005.
Amusée au début par l'extrême violence des propos
qui s'y tenaient, je me dois à présent
d'intervenir pour clarifier les choses.
Dans les derniers messages que j'ai pu lire, je
constate en effet que sos papa s'obnubile
maintenant sur la présence de mon nom, à la fin
du générique du second documentaire, dans la
partie "remerciements". Sos papa y voit la
"preuve" que je serais le "cerveau" de cette
enquête et en profite au passage pour
m'égratigner.

Je rappelle donc pour commencer qui je suis.
Universitaire, agrégée et docteure ès lettres, je
n'ai aucune preuve à fournir ni de ma compétence
intellectuelle, ni de mon recul analytique (ce
dont aucun membre de sos papa ne peut
manifestement se targuer). Militante de terrain,
j'ai été au contact plusieurs années de suite
auprès de femmes (et souvent d'enfants) victimes
de violences domestiques : je bénéficie donc
d'une expérience qui me donne la capacité de
penser en termes sociologiques, assortie d'une
connaissance des données scientifiques
disponibles sur les violences domestiques,
incestueuses, etc.
J'en ai d'ailleurs fait la preuve en écrivant un
article avec Martin Dufresne ("autorité
parentale: le retour de la loi du père") paru
dans une revue scientifique de sociologie (les
Nouvelles Questions Féministes, dont le comité de
lecture est composé de chercheurs et chercheuses
renommés parmi lesquels Annick Houel de
l'Université Lyon 2, Patricia Roux de
l'Université de Lausanne, Christine Delphy,
chercheuse en sociologie au CNRS).
Sos papa n'a rien d'autre comme légitimité que sa
"virilité" (mais il y a longtemps que cela n'est
plus une légitimité, et ça les fait enrager
d'ailleurs!) à opposer au travail de recherche
que nous menons.

Je voudrais ensuite clarifier ceci : j'ai été
contactée par email par une équipe indépendante
de réalisateurs de documentaires franco-allemands
en septembre 2003 : cette équipe avait lu en
ligne l'article que j'ai écrit avec Martin
Dufresne et l'avait trouvé très intéressant.
Ayant eu mon email, ils me demandaient
l'autorisation de s'en servir comme base d'un
travail de recherche journalistique. J'ai trouvé
l'idée excellente et l'ai encouragée. Je n'ai
cependant pas accepté d'être interviewée et j'ai
conseillé aux membres de cette équipe de faire
une enquête seuls afin de voir par eux-mêmes ce
qu'ils découvriraient. Ils ont donc fait ceci. En
surfant sur internet, ils ont trouvé les sites
orduriers que créent ces associations de pères,
la négation des violences domestiques, les
chiffres délirants sur les "fausses allégations",
le SAP, et  les autres élucubrations qu'on peut y
lire. Ensuite, ils sont allés les voir sur pied,
eux et leurs victimes. Et ils n'ont pas été déçus
comme le montrent leurs documentaires. Je ne suis
pas intervenue dans leur travail. A aucun moment.
On peut juste dire qu'en effet, l'article que
j'ai co-écrit et donc j'assume chaque virgule, a
pu leur ouvrir les yeux. Mais comme tout citoyen
je bénéficie de la liberté d'expression et en
l'occurrence, l'expression, à travers un article
documenté, d'un point de vue mûri et illustré par
des données sociologiques (ce qu'on ne trouve
jamais chez les groupes de pères militants: car
ces pères-là ne sauraient être considérés comme
la représentation fidèle de ce que sont les pères
aujourd'hui).
Sos papa préfèrerait sans doute que la revue NQF
et les articles qu'elle peut contenir soient
purement et simplement censurés: cela en dit long
sur l'appartenance politique qu'ils peuvent
avoir. Ils sont tout simplement ce qu'il convient
d'appeler des réactionnaires, nostaliques d'un
temps où les hommes avaient tous les pouvoirs
(celui de battre épouse et enfants, de répudier
l'épouse, de lui prendre biens, dot et enfants
sans qu'elle ait contre cela le moindre recours
possible. Vous aviez oublié? C'est dans le Code
Civil de Napoléon et symétriquement, dans la
législation britannique au même moment...).



Cordialement,


hélène palma.

Jacques

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Re : En Hélène Palma dans le texte (5) :
* Réponse #13 le: 12 juillet 2006, 02:14:13 *
* Modifié: 22 novembre 2008, 02:00:09 par Jacques *
http://forum.aceboard.net/60786-1802-6172-0-PALMA-Helene.htm suite encore

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  Posté le 30/04/2005 22:32:15   
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Bonjour,
voici ce qu'on peut lire sur un site de groupe de pères divorcés belges.
L'écriture est parfois un peu confuse, mais l'essentiel est dit (voir passages en rouge) : ces hommes ne pensent pas, contrairement à Alain Lipietz, qui l'a clairement exprimé lors du documentaire diffusé le 22 mars 2005 sur Arte, que le corps des femmes étant le leur (et seulement le leur) c'est à elles seules que revient la décision de recourir ou non à une IVG.  Ces hommes-là pensent tout au contraire que l'autre parent a son mot à dire : comprenez en clair qu'ils veulent pouvoir imposer une grossesse à une femme qui n'en veut pas ou imposer un avortement à une femme qui se sent tout à fait prête à assumer seule un enfant.




Bienvenue au Moyen-âge.






Hélène.










***********








Les brèves parentales
L'essentiel de l'actualité parentale belge et internationale
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Age du père, fausses couches et infanticide (04/05) ab21
En France, l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) vient de publier une étude sur les fausses couches. Le nombre de fausses couches spontanées entre le 2e et le 4e mois d'une grossesse augmenterait de 30% quand le père est âgé de 35 ans ou plus. Etre père avant 35 ans diminue fortement le nombre de ces fausses couches.
Les chercheurs français ont détecté un lien entre la fréquence des anomalies chromosomiques dans les spermatozoïdes et l'âge du père. Ces anomalies provoquent la moitié des fausses couches spontanées. Le risque augmente progressivement de sorte qu'entre 20 et 50 ans, le risque est doublé.
Ces recherches ont été validées quel que soir l'âge de la femme. Lorsque la femme et l'homme sont plus âgés, les risques sont cumulés. Pour rappel, chez les femmes, l'effet de l'âge était connu depuis longtemps. Par exemple, une femme de 40 ans sera confronté à un risque de fausse couche trois fois plus élevé qu'à 20 ans.
Cette étude prouve, pour ceux et celles qui en doutent encore, tel le député européen vert français, Alain Lipiets, que l'embryon, sa santé, son bagage génétique ainsi que l'enfant à naître sont le fruit de deux êtres différents, un père et une mère et non uniquement celui de la mère. Si effectivement, c'est la mère qui porte l'enfant, que c'est son corps, il n 'en reste pas moins que ni mère ni père n'en sont le ou les propriétaires. Ils ont surtout des responsabilités dès qu'ils ont décidé de le garder.
La mère ayant le droit d'avorter si elle le choisit, en respect des législations nationales. Une fois le choix opéré et/ou les délais légaux dépassés, sauf circonstances médicales exceptionnelles, l'enfant " n'appartient " plus à la maman. L'avortement est donc un droit relatif (pas absolu) jusqu'à un certain âge de l'embryon selon les diverses cultures juridiques.
Il est relatif car il est lié à la volonté ou à la possibilité ou non de garder un enfant. Lorsque le choix est définitif, l'enfant à naître récupère sa personnalité ethico-juridique même s'il garde sa dépendance alimentaire (au sens juridique) et éducative vis-à-vis de ces deux parents.
Il n'est plus un embryon, ni un foetus, ni un possible, ni une excroissance ; il devient une réalité, un enfant à venir, un être à part entière parce qu'il a été choisi. Ni le père, ni la mère n'ont alors le droit de lui ôter la vie. Un certain nombre de femmes infanticides ne l'ont pas encore intégré, un certain nombre d'hommes démago-féministes non plus.

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  Posté le 06/05/2005 18:18:04   
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Pour info
******






Bonjour,




je viens de prendre connaissance de votre article intitulé "Enfants: les réacs de la famille ne baissent pas la garde" paru dans le Libération du 05/05/05, et je tiens à vous écrire pour vous faire part de mon point de vue.


Tout d'abord, je ne vois aucune signature à cet article et m'en étonne un peu : j'aurais aimé savoir à qui m'adresser.


Mais ce qui est le plus préoccupant dans cet article, est le fait que vous tentiez de stigmatiser comme "réacs", dans le but évident de les discréditer, TOUS les opposants à cette mesure rendue légale par la loi relative à l'autorité parentale de 2002 : l'imposition judiciaire de la résidence alternée quel que soit le contexte de la séparation.
Or, et vous le montrez vous-même, cette mesure est très loin de faire l'unanimité. Elle est même très controversée, pour différentes raisons, par des personnes et des professionnels très variés, des pédopsychiatres, l'Association Française de Psychiatrie (ce qui n'est quand même pas rien), autant que des sociologues, des philosophes, le plus souvent féministes.
Vous n'auriez rien perdu, avant de vous lancer à écrire cet article, à vous renseigner sur le contenu de la revue  Nouvelles Questions Féministes n°2 volume 21, dans lequel Christine Delphy, sociologue féministe, directrice de recherches au CNRS égratigne dans son éditorial la loi de mars 2002. Vous auriez aussi beaucoup appris en consultant le point de vue de Michèle Le Doeuff, philosophe, féministe, et professeure à l'EHESS (ce qu'elle pense de cette loi est notamment lisible dans un entretien paru dans l'ouvrage Intellectuelles, du genre en histoire des intellectuels Nicole Racine et Michel Trebisch, pp 293-308).
En voici une citation :


"Que s'est-il donc passé? On peut d'abord dire ceci : une cassure se fit sentir au tout début de 2002, quand le gouvernement proposa au Parlement une réforme de l'autorité parentale renforçant considérablement les droits des pères divorcés, même si le divorce est prononcé pour violences domestiques. Cela fut vécu par beaucoup comme un acte de collusion entre l'Etat et le patriarcat à l'état pur, car le patriarcat, c'est aussi l'appropriation des enfants par les pères, celle des femmes par les hommes pouvant être vue comme le moyen de cette appropriation fondamentale. ou peut-être convient-il de dire que ces deux facettes renvoient l'une à l'autre, les enfants pouvant être un mode d'appropriation de leur mère par leur père ("si tu me quittes, je les garde"). En tout cas, des associations et des intellectuelles exprimèrent leur désaccord vis-à-vis de la réforme de l'autorité parentale, mais en pure perte." Michèle Le Doeuff, p. 307, opus cité.


Plutôt que de vous évertuer à chercher chez "l'enfant d'abord", association honnête et travailleuse, les traces d'un esprit dit "réactionnaire", vous feriez peut-être mieux de vous pencher sur la prose des associations de pères divorcés : comme l'a montré la soirée thema du 22 mars 2005 (deux documentaires excellents: "Quand le père devient l'ennemi" et "in nomine patris"), ces groupes de pères ont tout lieu d'inquiéter, si l'on prête attention à leurs arguments violents, à leurs actions-choc et à leur accoutrement para-militaire (treillis, char d'assaut)... C'est plutôt là que je les vois, moi, les "réacs"....




Hélène Palma
Féministe
Professeure agrégée et docteure ès Lettres (Université Stendhal)
co-auteure de l'article "autorité parentale: le retour de la loi du père" paru dans les Nouvelles Questions Féministes volume 21 n° 2.

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  Posté le 05/09/2005 00:27:06   
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Reçu de H.PALMA

il y a 4 ans, à l'automne 2001, Martin Dufresne
et moi-même tentions de lancer une action pour
contrer la progression au Parlement d'une réforme
du Code Civil permettant l'imposition par la
justice, à des parents qui n'en voudraient pas,
de la résidence alternée de leurs enfants en cas
de divorce ou de séparation.

Martin Dufresne avait sous les yeux, au Canada,
d'innombrables exemples de femmes et d'enfants,
qui, victimes de violences psychologiques et/ou
physiques avant la séparation, voyaient leur
calvaire prolongé pendant des années à cause de
ce type de disposition légale. Nous avons donc
uni nos forces, bientôt rejoints par d'autres,
pour tenter de raisonner le gouvernement Jospin
de l'époque, et le ministre de la famille,
Ségolène Royal.
Ce fut en pure perte: nous avons en effet vite
constaté que des groupes de pères, et notamment
Sos Papa, avaient soigneusement préparé le
terrain, s'introduisant directement ou par voie
détournée, aux plus hauts niveaux de décisions,
faisant pression sur le Parlement, notamment lors
des réunions préalables à la préparation de cette
proposition de loi, ou encore auprès de nombreux
députés à titre individuel.
C'est dans ces conditions que le 21 février 2002,
lors de la dernière séance de l'assemblée
nationale avant fermeture de sa session, cette
proposition de loi était adoptée, à la hussarde,
et non sans faire l'objet de contestations de la
part de plusieurs groupes parlementaires de
divers bords politiques.
En mars 2002, cette réforme du Code Civil entrait
en vigueur et ce fut un déferlement de résidences
alternées autoritairement ordonnées par des juges
aux affaires familiales enthousiastes. Femmes
battues, femmes menacées de mort, enfants
victimes de brutalités de tous types: tout le
monde fut traité sur un pied "d'égalité".
On s'aperçut avec étonnement que même les bébés
n'échappaient pas à la règle cruelle du
"découpage en deux selon les pointillés": des
rythmes aussi farfelus qu'une demi-semaine par
parent furent ainsi imposés à des nourrissons.
Des médecins spécialistes de psychiatrie de
l'enfant, comme le Docteur Maurice Berger,
eurent, en conséquence directe de cette réforme
du Code Civil, à soigner des enfants atteints de
pathologies variées et sérieuses, certaines
n'ayant plus été observées dans de telles
proportions depuis la seconde guerre mondiale
(angoisses d'abandon notamment).
En 2003, des psychiatres membres de l'Association
Française de Psychiatrie firent connaître au
nouveau gouvernement leur grande inquiétude. Mais
là encore sans effet.

Aujourd'hui, le drame continue. Le caractère
autoritaire de cette réforme du Code Civil est
une absurdité: une résidence alternée doit être
un choix de vie concerté et librement accepté par
toutes les parties. Un tel mode d'hébergement des
enfants ne peut se pratiquer dans un contexte de
violences ou de conflits. Il ne peut se pratiquer
chez tous les enfants quel que soit leur âge,
leur psychologie, leur personnalité. Il ne doit
pas empêcher des parents chômeurs d'envisager un
déménagement pour trouver un emploi...
Autant de précautions que cette réforme du Code
Civil, et par conséquent la Justice, préfèrent
ignorer. Royalement.

Il est temps que la Justice laisse aux individus,
et notamment les plus vulnérables d'entre eux, le
choix de décider de leur existence.
Il est temps d'arrêter les dégâts.
...

Jacques

  • *****
  • Néophyte
  • Messages: 29
Re : En Hélène Palma dans le texte (6) :
* Réponse #14 le: 12 juillet 2006, 02:16:54 *
* Modifié: 22 novembre 2008, 02:00:49 par Jacques *
http://forum.aceboard.net/60786-1802-6172-0-PALMA-Helene.htm fin provisoire pour cette source.
Citation
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  Posté le 04/10/2005 12:05:24   
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Bonjour,


l'association l'Enfant D'Abord organise un rassemblement le 19 novembre 2005 contre les résidences alternées imposées judiciairement.


Voici leur tract. Merci de diffuser.




Hélène Palma.




********


RASSEMBLEMENT AU TROCADERO


organisé par


L'ENFANT D'ABORD
8 rue de Turenne - 38000 Grenoble
T : 04 76 46 30 86
association@lenfantdabord.org
                       http://www.lenfantdabord.org

Sur le Parvis des Droits de l'Homme


Pour la journée des Droits de l'Enfant




SAMEDI 19 NOVEMBRE
De 14heures 30 à 17 heures
                                                 


             Pour dire NON aux résidences alternées IMPOSEES PAR LA JUSTICE

                                                           EN EFFET :

Lors des divorces ou séparations parentales, la loi de Mars 2002 permet aux juges aux affaires familiales d'imposer aux enfants des résidences alternées entre le père et la mère.

                                                                 MAIS


I - Cette loi ne précise rien :


Age de l'enfant :

Exemple : arrêt de l'allaitement au sein de bébés afin de leur imposer une résidence alternée de 8 jours chez la mère, 8 jours chez le père.

Distance des domiciles des parents:

Exemples : un enfant de 24 mois a passé, alternativement et pendant un an, un mois chez son père aux USA puis un mois chez sa mère dans le sud de la France, puis un mois chez son père aux USA puis un mois chez sa mère etc. etc  (durée voyages :18h, décalage horaire : 7h.)

Une petite fille de 5 ans vient de partir pour 1 an chez son père. L'année prochaine, à la rentrée, elle passera 1 an chez sa mère, puis elle repartira 1 an chez son père etcŠ Elle changera d'école ainsi chaque année !

Conflit entre les parents :

Exemple : des pères qui jettent le « doudou » de tous petits enfants parce qu'il vient de chez la mère ou qui changent les vêtements mis à l'enfant par la mèreŠ.


Violences conjugales :

Exemple : une jeune mère qui a été frappée violemment, certificat médical à l'appui et quinze jours d'ITT, s'est vue ordonner une résidence alternée de 8 jours/8 jours pour ses tous jeunes enfants.



II - Des juges maintiennent la résidence alternée alors que les enfants en sont malades :

Hurlements et réveils la nuit, crises d'angoisse, prostration, eczéma, asthme, vomissements, dépression, menace de fugue ou de suicide etc. 

III - Mais aussi de plus en plus souvent :

Des mères perdent la garde totale de leurs enfants encore très jeunes parce que :

Elles ont enfin trouvé du travail mais trop loin de chez le père !

Elles ont été mutées professionnellement !

Elles ont accepté une promotion qui leur permettait de mieux vivre, mais qui les éloignait du domicile paternel !

Elles ont repris des études et devaient faire un stage ailleurs qu'à l'endroit où habite le père !

IV- Enfin :

Des pères ne peuvent voir leur enfant qu'un week-end sur deux !


Nous demandons que cette maltraitance cesse.

Que les juges aient une grille de lecture de rythmes d'hébergement  qui préserve :


- L'équilibre de la mère
- L'équilibre du père
- Et surtout celui de l'ENFANT  en fonction de son âge et du contexte familial.

VENEZ NOMBREUX. NOUS DEVONS ETRE ENTENDUS.




L'ENFANT D'ABORD
8 rue de Turenne - 38000 Grenoble
T : 04 76 46 30 86
association@lenfantdabord.org
http://www.lenfantdabord.org