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Jacques

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Bloquer les métacommunications, un jeu à somme négative
* le: 27 mars 2006, 07:35:38 *
* Modifié: 01 mars 2009, 02:50:49 par Jacques *
Bloquer les métacommunications, un jeu à somme négative

    Métacommunications : les communications sur la communications.

    Des exemples : Une mère houspille son fils de dix-sept ans. Il est probable que la tâche qu’elle exige ainsi de lui, soit justifiée. Toutefois, une communication se déroule à plusieurs niveaux, dont cette mère n’est pas, ici, consciente. Le fils répond par : « Arrête de me traiter en petit garçon ! »
    Voici un exemple non verbal : ce Christian D. n’avait pas son pareil pour lancer des vannes féroces et cyniques. Voilà que cette fois, c’est sa jeune épouse qui est la cible de sa dernière vanne. L’un de nous s’inquiète : « Et tu laisses dire cela ? Geneviève ? ». Mais la jeune femme sourit, s’avance, enlace son jeune mari, et lui ferme la bouche d’un large et long baiser. On n’a plus jamais entendu Christian lancer une vanne sur sa femme en sa présence... Trop forte pour lui.
    Dans ces deux exemples, le second acteur pointe celui des niveaux de communication dont l’émetteur était le moins conscient, et le remet au premier plan.
    Cette métacommunication réussit-elle ? Oui dans les cas les moins pathologiques, non dans les pires cas. Une mère capable de considérer son fils comme une personne distincte, accuserait sa surprise, en lui demandant : « Tu trouves que je te traite en petit garçon ? Comment ça ? », et elle l’autoriserait à le lui expliquer. Elle se ferait expliquer ses autres attitudes qui handicapent la croissance émotionnelle et morale de son fils. Ils étudieraient ensemble les solutions. Puis reviendraient pacifiquement au sujet initial : la tâche attendue par la mère.
    Dans le cas que je connais de trop près, cette mère est narcissique et égocentrique, donc incapable de tolérer que les membres de sa famille soient des personnes distinctes : elle ne les tolère que comme des ustensiles, prolongements de son corps, des actionneurs chargés de deviner ce qu’elle a ruminé, et de lui obéir avant même qu’elle ait cherché ses mots. L’établissement des frontières de soi et d’autrui, claires, ne lui avait jamais été autorisé par sa propre mère. Toute réponse non prévue, lui déclenche une furieuse panique : « Ce salopard ose ne pas m’obéir ! ».

    Un métaprogramme fâcheux.

    « Métaprogramme » ? Ici, je désigne un générateur des programmes de détail, donc un des apprentissages les plus précoces, fondations du restant des attitudes dans la vie.

    Les garçons s’intéressent aux choses, aux machines, et à explorer le monde. Les filles s’intéressent aux gens. Je me fie là aux statistiques énoncées par A.S. Neill, dans ses « Libres enfants de Summerhill ». Nous sommes incapables de discerner là dedans ce qui est strictement génétique, de ce qui est induit par les nombreuses différences dans le comportement des mères à l’égard de leur bébé, selon son sexe : différences d’allaitement, de portage, de jeux, de tons de voix, de temps passés à la vocalisation... Statistiquement, le fait est incontestable. Que ceux qui ont encore un doute, aillent jeter un coup d’oeil sur les bancs des amphithéâtres de facultés : masculinisation à outrance des mathématiques et de la physique, féminisation de la biologie, et plus encore de la psychologie.

    Je vais donner une première version folklorique, quoique sans grande gravité, du « monde vu à la féminine ». Ensuite, je détaillerai une autre pathologie bien moins comique.
    La première déviation, vient du postulat : « Pour manipuler les hommes, et éviter d’être manipulée par eux, il faut pratiquer une psychologie des profondeurs, toujours chercher tout autre chose que ce qu’ils disent clairement ». Quand les premiers micro-ordinateurs sont entrés dans les bureaux, années septante, nombreuses furent les employées qui usèrent de psychologie des profondeurs, pour dominer ces machines... C’était tout aussi efficace que la logique des Shadoks !
    Un voilier est une machine simple, composée de deux profils, orientés dans deux fluides en mouvement relatif : une voile dans l’air, et une quille dans l’eau. Là dessus viennent des complications dans la structure du vent (ses rafales, ses sautes), des complications dans l’eau (vagues, proximité du fond, courants et cisaillements de courants) des complications dans la coque et dans le gréement, par exemple un gouvernail, des écoutes... Tout cela reste une machine, simple dans son principe. Que croyez-vous que cela devienne quand on l’enseigne à certaines femmes ? Encore et toujours de la psychologie des profondeurs ! Quelle que fut la phrase qu’elle entendait de ma part, sur la façon de conduire cette machine, telle femme réfléchissait profondément, puis me corrigeait : « Alors, AU FOND ... », et la suite de sa traduction animiste des profondeurs était aussi hilarante qu’absurde.

    Les centres d’intérêts très exploratoires des garçons, peuvent les amener à être exposés à un fait expérimental : les bonnes solutions sont souvent plusieurs, quoique peu nombreuses, en regard des mauvaises réponses, qui sont innombrables. Le développement d’inventions et de technologies innovantes, peut les familiariser avec la dialectique du développement, avec le fait qu’aucune idée brute n’est directement parfaite, mais qu’il faut la travailler en équipe, combiner tel élément d’idée brute, avec beaucoup d’autres éléments d’idées, de nombreuses origines, jusqu’à une bonne solution. Cela ne peut se faire que si la discussion porte non pas sur « Qui a raison ? Qui sera le vainqueur et qui sera le vaincu ? », mais bien sur « quels sont les éléments faux, et pourquoi ? Que faut-il corriger pour avoir moins faux ? ». Cette coopération dialectique est l’un des meilleurs exemples de jeux à somme positive : tout le monde gagne, à jouer ainsi. Alors que l’affrontement pour la position dominante, est au mieux un jeu à somme nulle, et le plus souvent à somme négative.

    Ne s’intéressant guère qu’aux gens, et à leur statut envers eux, les filles sont plus exposées à rester prisonnières des attitudes maladives de gens qu’elles ont fréquenté, et avant tout, de celles de leur mère. L’introjection des attitudes maternelles reste souvent brute et non questionnée, jusqu’à la mort. C’est par ce moyen inattendu (l’introjection), que se reproduit sur plusieurs générations, l’inculture et l’inéducation de leurs mères, de leurs grands-mères, et arrière-grand-mères. Beaucoup de ces femmes furent éduquées dans des certitudes péremptoires, issues de la religion, par exemple. Si les justifications d’origine sont frappées d’obsolescence, l’attitude de certitude péremptoire, sans examen critique, a souvent franchi les générations féminines. La presse féminine se charge de fournir des justifications plus à la mode, à un besoin de sentiment de supériorité à tout prix, qui lui, reste impérieux. Le choix des justifications est strictement anecdotique.

    Autre structure maladive qui franchit les générations : le secret de famille. Depuis deux générations, on ne sait plus du tout le contenu du secret, ni même qu’il y a un secret. Mais on a gardé l’habitude de censurer, d’obliger au silence, d’interdire les questionnements. Le clinicien débarque un jour, éberlué, dans cette formidable prison vide, parce qu’un adolescent a craqué, et a fait une tentative de suicide assez grave, pour que la société s’inquiète (parfois) enfin de son sort, et délègue le clinicien (parfois) pour aider l’adolescent à soulever quelques couvercles, et reprendre la direction de sa propre vie.

    A l’approche de la ménopause surtout, nombreuses sont les femmes qui ne s’intéressent plus guère à autre chose qu’à consolider et agrandir un territoire, où elles exerceront un commandement sans réplique. Si les humains leur résistent trop, elles élèveront des chiens, par exemple. Et si même les chiens sont trop compliqués pour elles, elles se replieront sur le seul potager. Telle autre plus autoritaire, cherchait un mari-intendant-jardinier, qui conduirait le motoculteur à sa place, tandis qu’elle se lancerait à l’assaut de la mairie de son village.

    Tant que l’instinct de reproduction est là, qui pousse une jeune femme à s’assurer d’un reproducteur pour lui faire des enfants, c’est étonnant ce qu’une femme peut s’intéresser à vous, le mâle. Surtout si elle a besoin de recruter un allié contre sa mère, un allié doux et patient, qui lui permette enfin de croître et d’exister en tant que personne distincte de sa mère. Et puis, c’est si beau, une femme amoureuse !

    C’est à ce moment là, avant que le premier bébé soit là, qu’il faut s’assurer qu’elle et vous, ayez enfin appris à être des individus, et que vous vous respectez en tant qu’individus distincts, et non chaque autre comme le prolongement de soi-même, et que vous acceptez de communiquer qui vous êtes. Après, il sera trop tard, vous serez débordés par le court terme. Le soin commun aux enfants vous absorbera assez pour vous cacher combien vous êtes un couple chaque jour plus dysfonctionnel, qui élève une famille dysfonctionnelle. Le moins scrupuleux d’entre vous, utilisera bientôt les enfants comme alliés, comme engins de guerre, contre son conjoint, ou contre tout ce qu’il ne comprend pas dans le vaste monde. Combien de fois, une femme utilise un bébé et son allaitement, pour délaisser et écarter ouvertement son mari !

    C’est à ce moment là, de votre découverte mutuelle, au plus tard, qu’il faut apprendre à communiquer sur le fond. Là, il y a urgence à se mettre au clair avec les confusions que l’on fait entre tous les gens que l’on rencontre d’une part, avec son père et sa mère d’autre part. Je peux garantir à chacun d’entre vous, que vous ne soupçonnez pas combien vous recelez encore de telles confusions, qui n’attendent qu’à faire votre malheur, et celui de ceux qui vous sont chers. Si ces clarifications ne sont pas accomplies, tôt, attendez vous à ce que bientôt, on vous accusera de presque toutes les turpitudes pratiquées en réalité par votre beau-père ou votre belle-mère; ou leurs parents.

    Sachez que plus un parent délaisse son conjoint pour se consacrer à un enfant, plus cet enfant va mal, étouffé... Un enfant a besoin de ses DEUX parents, pour pouvoir se situer de lui même, par rapport à eux. Et il a besoin de pouvoir se situer par rapport à des attitudes saines et aimantes, pas en fonction d’attitudes pathologiques.


    La combinaison désastreuse.

    La combinaison désastreuse, la voilà : « Dans la vie, la seule chose importante, c’est de dominer les gens, de s’assurer la position haute en permanence », plus « Toute métacommunication, sur la partie implicite de mes attitudes, c’est des ruses de rebelle pour ne pas m’obéir au doigt et à l’oeil ! Répression immédiate ! », plus « Il ne peut y avoir qu’un seul vainqueur, donc il n’est qu’une seule bonne solution : la mienne ! ». La position est alors hermétiquement fermée. Les délires personnels sont alors inexpugnables.

    Et en pratique, que faire ? Regardez ce qu’ont fait les deux générations précédentes, chez votre bien aimé(e). Si on y a méprisé, ou maltraité quelqu’un, bientôt ce sera votre tour... Si on y a refusé de communiquer, et de se mettre au clair, attendez-vous à ce que la présente génération fasse aussi mal. Automatiquement. Mais si vous êtes des humains doués de coeur et de raison, vous pouvez encore débrancher ces automatismes désastreux, et reconstruire des relations vraiment humaines. Je n'ai pas dit que c'est facile, seulement que c'est possible.
Que choisissez-vous ?

    Jacques

Première publication le 3 juin 2000, sur ReseauContact.com