Déontologie pour la famille

Musée des horreurs et de la corruption => Exposition de la guerre sexiste. Industrie de la calomnie misandre. => Discussion démarrée par: Jacques le 10 juillet 2006, 10:05:08

Titre: En Hélène Palma & Martin Dufresne dans le texte :
Posté par: Jacques le 10 juillet 2006, 10:05:08
Nous l'avions déjà publié le 1er avril 2003 sur  paternet.net (http://www.paternet.net/salon/forum/viewtopic.php?t=862)

Par sécurité devant les instabilités de Christophe, propriétaire de www.forum-divorce-hommes.com (http://www.paternet.net/salon/forum), nous en faisons un copier-coller, afin que chacun puisse se faire une opinion sur pièces.

On pourra consulter un exercice de négationnisme à la manière de Hélène Palma et de Martin Dufresne à
http://www.phdn.org/negation/fous/intoxnormandie.html
Nous l'avons repris ci-contre à : http://deonto-famille.info/index.php?topic=60.0 :
Le débarquement en Normandie n’a jamais eu lieu ! Autopsie d’un mythe

Citation
Syndrome d'Aliénation Parentale: la fin du mythe
Un projet de loi est actuellement à l'étude au Texas; le syndrome d' alienation parentale risque fort d'être définitivement écarté des tribunaux familiaux : parce qu'il ne repose sur aucune base scientifique.

Adaptation française: Martin Dufresne et Hélène Palma

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Projet de loi n° 1903, Assemblée législative du Texas, déposé en mars 2003 afin d'interdire toute référence au prétendu " syndrome d'aliénation parentale " (syndrome d' alienation parentale)

Éléments de présentation

… Les témoignages à caractère scientifique peuvent avoir une importance considérable devant les tribunaux, à condition toutefois d'être pertinents et crédibles, sans quoi ils peuvent devenir gravement préjudiciables; l'usage du "syndrome d' alienation parentale", ou "syndrome d'aliénation parentale", dans les tribunaux familiaux en a fait la preuve.
… Le syndrome d' alienation parentale est présenté comme un diagnostic psychiatrique: en tant que tel, il devrait donc s'appuyer sur de solides fondements scientifiques afin d'être crédible. Dans l'affaire Daubert v. Merrell Dow Pharmaceuticals (509 U.S. 579, 1993), la Cour suprême des États-Unis a créé le test Daubert pour déterminer la crédibilité et l'acceptabilité d'une évaluation présentée comme scientifique. D'après le test de Daubert, tout élément de preuve présenté comme scientifique doit satisfaire aux critères suivants:
1) La théorie ou technique utilisée est-elle testable? A-t-elle fait l'objet de tests?
2) La théorie ou technique a-t-elle été soumise à la critique de pairs et publiée après examen d'un comité de lecture composé de pairs?
3) Dans le cas de techniques scientifiques, quel est le taux d'erreur potentiel ou avéré? Y a-t-il des critères contrôlant la mise en oeuvre de la technique?
4) La technique est-elle reconnue dans l'ensemble de la communauté scientifique? (Id.)
La Cour suprême du Texas a adopté le test Daubert dans l'affaire Du Pont de Nemours v. Robinson (923 SW 2d 549, 556, Tex. 1995), en statuant que le témoignage d'un expert devait être pertinent aux questions en cause et devait reposer sur des bases crédibles.

… De manière similaire, l'arrêt TEX. R. EVID. 702 prescrit que le point de vue d'un expert ne doit être accepté que si "des connaissances scientifiques, techniques ou autrement spécialisées aident le juge des faits à comprendre la preuve ou de déterminer un fait en litige."

… Le syndrome d' alienation parentale ne se conforme ni aux critères définis par le test Daubert ni à ceux du test Robinson. Loin d'aider les juges à comprendre les éléments de preuve, il les empêche au contraire de le faire. Le syndrome d' alienation parentale n'a pas fait l'objet de tests scientifiques. Il n'a pas été soumis à une évaluation par des pairs et il n'est pas reconnu par la communauté des psychiatres et des psychologues.

… Le syndrome d' alienation parentale est essentiellement la création d'un seul homme, le docteur Richard Gardner, un pédopsychiatre qui a "découvert" le syndrome aux environs de 1985. Gardner considère comme fausses la vaste majorité des accusations d'inceste portées contre des parents dans un contexte de divorce et de litige de garde d'enfants. Il pense que ces accusations sont formulées à cause d'un conditionnement de l'enfant, organisé par l'un des parents contre l'autre.
Gardner défend des points de vue tout à fait inhabituels, que partagent peu de psychiatres et de psychologues spécialistes de l'enfance et de la famille. Ainsi, le Dr Gardner s'est dit d'avis qu'une mère devrait punir son enfant s'il se plaint d'agressions et qu'une mère qui défend la parole de son enfant devrait être jetée en prison.

… Dans une prétendue affaire de syndrome d' alienation parentale qui a fait les manchettes aux USA, le docteur Gardner a soutenu qu'un père accusé d'agression devait obtenir la garde de ses deux fils, sous prétexte que sa femme dressait les enfants contre lui. Au cours de la procédure judiciaire relative à la garde des enfants, le père a surgi sur le parking du lieu de travail de son épouse et l'a abattue de 13 balles d'une arme semi-automatique. Au procès pour meurtre de cet homme, le docteur Gardner, témoignant en défense, a fait appel à sa théorie du syndrome d' alienation parentale pour affirmer :
"Je crois que c'est dans le contexte d'une escalade de frustration et de furie réprimée [contre la mère qui dressait les enfants contre lui], que cet homme est devenu gravement psychotique et a assassiné sa femme" (Cheri L. Wood, note et commentaire, The Parental Alienation Syndrome: a dangerous aura of reliability, 27 Loy. L. A. L. Rev. 1367, 1383 ; 1994).

… Richard Gardner a inventé la notion de syndrome d' alienation parentale mais a en général évité de la soumettre à la critique de ses pairs en publiant ses ouvrages à compte d'auteur à sa propre maison d'édition, Creative Therapeutics, et en publiant des articles dans des revues dépourvues de comité de lecture spécialisé. Ainsi que l'a fait remarquer un tribunal de l'État de New York en refusant d'admettre en preuve un témoignage de Richard Gardner au sujet du syndrome d' alienation parentale, "Gardner a écrit approximativement 43 livres mais, à l'exception d'un seul, tous ceux qui ont été publiés et commercialisés depuis 1978 l'ont été par sa propre maison d'édition, Creative Therapeutics". (People v. Fortin, 184 Misc. 2d 10, 11 NY Co. Ct. 2000).

… Richard Gardner a également publié ses articles dans une revue peu connue appelée Issues in Child Abuse Accusations. Loin de comprendre un comité de lecture de spécialistes, cette revue est publiée à partir du bureau de Ralph Underwager et Hollida Wakefield. Ralph Underwager a acquis une certaine notoriété en affirmant à un journaliste néerlandais : "Les pédophiles doivent acquérir une attitude plus positive ; ils doivent revendiquer la pédophilie comme mode d'expression acceptable de la volonté divine d'amour et d'unité entre tous les êtres humains".

… Le syndrome d' alienation parentale n'est pas reconnu dans la quatrième édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-IV), ni dans aucune des versions précédentes. Les psychologues pour enfants et les pédopsychiatres s'appuient invariablement sur ce manuel dans leur pratique clinique. Le DSM-IV n'inclut dans ses pages que les désordres mentaux confirmés par l'évaluation scrupuleuse de spécialistes, ce que l'American Pyschiatric Association justifie comme suit en préface: "La crédibilité et l'utilité du manuel DSM-IV nécessitent qu'il privilégie des objectifs cliniques, de recherche et d'éducation et qu'il repose sur de solides bases empiriques". (American Psychiatric Association, DSM-IV, 4e édition, 1994). Gardner n'a jamais demandé à ce que le syndrome d' alienation parentale soit répertorié dans le manuel DSM, malgré qu'il ait créé ce syndrome en 1985.

… Le syndrome d' alienation parentale s'appuie sur une logique circulaire, ce qui compromet radicalement sa crédibilité comme outil scientifique de diagnostic. En effet, on fait appel au syndrome d' alienation parentale pour tenter de démontrer qu'une agression n'a pas eu lieu; mais cet argument prend pour acquis ce qu'il prétend démontrer, à savoir la fausseté des énoncés de l'enfant. Même logique circulaire dans la prétention de Gardner que les accusations d'agressions formulées dans un contexte de litige de garde d'enfants sont fausses dans la grande majorité des cas ; l'un des principaux critères utilisés par Gardner pour déterminer la fausseté d'une accusation est précisément qu'elle soit soulevée au moment d'une procédure contestée de garde d'enfants. De plus, comme Gardner prend pour acquis que l'enfant n'a pas réellement été molesté, le syndrome d' alienation parentale ne rend compte que des comportements de la mère et de l'enfant. Cette théorie n'arrive pas à reconnaître que, si l'enfant a été agressé, son animosité à l'égard de son père, ainsi que les tentatives de sa mère pour empêcher les visites, sont non seulement justifiées mais prévisibles.

… Le syndrome d' alienation parentale est de plus en plus soulevé en défense lors des procès pour agression parentale. Une étude portant sur les causes portées devant les tribunaux américains de chaque État au cours des cinq dernières années ne révèle aucun jugement où l'on ait évalué cette théorie au Texas. Cependant il apparaît que, dans d'autres juridictions, des tribunaux ont refusé d'admettre en preuve des arguments basés sur le syndrome d' alienation parentale, parce que ce syndrome n'est pas reconnu par l'ensemble de la communauté scientifique compétente et qu'il n'est pas crédible. Par exemple, une instance de la Cour d'Appel de Floride a exprimé des préoccupations quant à la crédibilité du syndrome d' alienation parentale (In the Interest of T.M.W., 553 So. 2d 260, Fla. 1st DCA 1989). La Cour a déclaré:

"Aucun élément n'a été apporté dans l'ordonnance ou au dossier qui indique une reconnaissance professionnelle généralisée du syndrome d' alienation parentale comme instrument de diagnostic. Dans un contexte similaire (mais sans relation directe) au traité précité de Gardner, dont l'objet est les viols sur enfants, nous notons les avertissements d'autres commentateurs contemporains [qui indiquent] l'importance vitale d'éviter la confusion qu'engendre toute référence à des 'syndromes' Pour l'instant, les spécialistes ne conviennent pas de l'existence d'un syndrome psychologique qui permettrait de détecter les agressions sur des enfantsŠ" Id., pp. 262-263.

… Cependant, malgré la volonté de certains tribunaux de soumettre le syndrome d' alienation parentale aux mêmes critères que ceux requis pour tout soi-disant témoignage expert, de trop nombreux tribunaux continuent de s'appuyer sur le syndrome d' alienation parentale, explicitement ou implicitement. Dans de nombreux dossiers, le manque d'information du juge ou du procureur en matière de syndrome d' alienation parentale et l'absence de soutien juridique pour la mère entraînent l'admission en preuve du syndrome d' alienation parentale sans véritables objections. On voit également certains tribunaux, qui récusent le recours au syndrome d' alienation parentale comme tel, accepter néanmoins que des "experts" et des avocats se servent de la méthode inappropriée du syndrome d' alienation parentale pour formuler des recommandations et des déterminations de garde qui reposent sur la notion d'"aliénation" que tend à imposer la théorie circulaire et peu crédible du syndrome d' alienation parentale.

Titre: Re : En Hélène Palma et Martin Dufresne dans le texte :
Posté par: Jacques le 10 juillet 2006, 10:15:35
Autre rediffusion, en date du 2 avril 2003, celle là :
http://www.paternet.net/salon/forum/viewtopic.php?t=867

http://annuaire-au-feminin.tm.fr/autoritePARENTALE.html

Citation
Autorité parentale conjointe :
le retour de la loi du père


(Joint Parental Authority.
The Return of the Law of the Father)


Martin Dufresne et Hélène Palma
mise en ligne : 22 octobre 2002 (10.000 mots)

Martin Dufresne est un chercheur et militant québécois, attaché depuis 1980 au "Collectif masculin contre le sexisme". martin@laurentides.net (voir aussi Masculinisme et criminalité sexiste", publié dans la même revue - Nouvelles questions féministes - en 1998, sur le site http://cybersolidaires.org/docs/masc.html)


Hélène Palma est professeure agrégée d'anglais à l'Université Stendhal de Grenoble et doctorante; elle est militante de "Solidarité Femmes Grenoble" et de "SOS Sexisme" Paris. helene.palma@free.fr

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Résumé

Une nouvelle loi française relative à l'autorité parentale " élément d'une réforme plus globale du droit de la famille " est examinée à la lumière des droits des femmes et d'un processus de "reconstruction patriarcale", où l'État et le lobby masculiniste s'approprient les notions de parité, de partage des tâches parentales et de droits de l'enfant pour, en fait, réduire les obligations matérielles des hommes et accroître leur pouvoir à l'égard des femmes et des enfants. L'article fait un compte rendu des résistances féministes à ce "backlash" néo-libéral en France et au niveau international, en se fondant sur des lectures empiriques et matérialistes du travail et de l'expérience des mères qui luttent pour conserver le contrôle de leurs conditions de vie, l'accès à la justice et le droit d'échapper à la violence conjugale et incestueuse. L'article propose également un extrait traduit d'un ouvrage à paraître de Susan B. Boyd.


Abstract

New French legislation on parental authority "part of a larger family law reform" is examined in the light of the women's rights and a " patriarchal reconstruction " process, whereby the State and the masculinist lobby appropriate the notions of parity, male participation in parenting work and children's rights in order to effectively reduce men's obligations and increase their power over women and children. The article presents a report of French and international feminist grassroots resistance to this neo-liberal backlash, based on empirical and materialist readings of mothers work and experience of seeking to maintain control over their lives, access to justice and the right to escape domestic and incestuous violence. The article proposes also a translated excerpt of upcoming book by Susan B. Boyd.



10 mai 2002, la session spéciale de l'ONU sur les enfants, à New York, est le théâtre d'un coup d'éclat : les États-Unis, le Vatican et les pays musulmans les plus conservateurs bloquent l'adoption du programme d'action proposé. Motif allégué : la Convention internationale des droits de l'enfant mettrait en péril "l'autorité parentale" en plaçant les droits de l'enfant au-dessus des prérogatives parentales[1].

Quelques mois plus tôt en France, bousculant la procédure de la navette parlementaire et juste avant de quitter le pouvoir, le gouvernement Jospin fait adopter une Loi relative à l'autorité parentale qui réforme des articles clés du code civil en matière de droit familial. Au nom du "rôle fondateur des parents", le gouvernement accepte de marginaliser l'intérêt de l'enfant en biffant son rôle de fondement de l'autorité parentale : "L'autorité parentale est un ensemble de droits et de devoirs ayant pour finalité l'intérêt de l'enfant " (art. 371-1).

Ailleurs, sous les feux des médias ou dans le secret de sessions de médiation, se multiplient des pressions pour imposer aux enfants et aux adultes qui en ont la charge l'autorité continue de parents non résidents, absents, agresseurs, parfois même emprisonnés pour violences intrafamiliales (Armstrong, 1983; Chesler, 1986; ANFD, 1998; Mères en lutte, 2000).

Quel est donc ce parent dont l'autorité doit être protégée à tel point des droits des enfants et des mères, sous prétexte de parité? L'adoption en France d'une nouvelle loi édictant l'autorité parentale conjointe constitue un terrain privilégié où examiner des réformes qui témoignent d'une tendance internationale, en dévoiler les dérives et en contester les justifications. Nous voulons situer ces réformes dans le contexte matériel et politique de l'expérience concrète et diversifiée des mères, en révélant ce que Carol Smart et Selma Sevenhuijsen (1989) appellent un processus de "reconstruction patriarcale", mis en oeuvre au détriment d'une égalité véritable.


Notions clés : de la "puissance paternelle " à la "résidence alternée "

Le lexique actuel du droit familial est en pleine évolution. Ce n'est que récemment (loi du 4 juin 1970 en France) que la puissance paternelle traditionnelle est devenue l'autorité parentale dans la plupart des pays occidentaux.

En cas de séparation des parents biologiques, par défaut, décès ou divorce, l'assignation de la responsabilité des enfants est longtemps passée par la notion juridique de garde (custody dans les pays anglo-saxons), dévolue automatiquement au père ou à sa lignée jusqu'au début du XXe siècle en Europe (Delphy, 1974; Dhavernas, 1978; Hufton, 1995). Le père demeurait libre de confier le soin des enfants à n'importe quelle femme ou de les abandonner. Depuis, les revendications féministes du droit au divorce et une attention accrue à l'intérêt de l'enfant ont conduit les tribunaux à reconnaître progressivement aux mères "quand leur conduite est jugée suffisamment morale" la possibilité d'obtenir la garde en cas de divorce (Boyd, 2002). Contrairement au nouveau stéréotype culturel du père "dépossédé ", cela se fait habituellement par consensus des parents ou par défaut : la majorité des pères qui réclament la garde l'obtiennent (Chesler, 1986; Côté, 2000). Depuis 30 ans en France, la garde des enfants implique la reconnaissance de l'exercice de l'autorité parentale par le parent gardien, ainsi que le droit à une pension alimentaire pour les enfants et à certaines prestations d'assistance sociale.

Cet arrangement bascule actuellement dans l'ensemble des pays occidentaux, à la suite d'un mouvement généralisé de rétablissement des privilèges paternels (Smart et Sevenhuijsen, 1989; Boyd, 2002). Un des éléments de cette évolution est une scission progressive entre les composantes juridique (l'autorité) et matérielle (le travail de soin) de la garde des enfants. Brophy et Smart (1981) signalent l'apparition, dans l'Angleterre des années 1950, de la pratique d'ordonnances de garde divisée (split orders), où le tribunal ne laissait aux mères jugées indignes que la garde physique des enfants, en réservant au père leur garde légale, c'est-à-dire l'autorité parentale. Smart (1989) y voit la préfiguration de la garde partagée (joint custody) que tente d'imposer le lobby des droits du père dans le monde anglo-saxon depuis le milieu des années 1970. La garde partagée, c'est l'exercice conjoint de l'autorité parentale et, contrairement à une impression répandue, elle n'entraîne pas nécessairement un partage des tâches parentales, ni une alternance de la résidence (Côté, 2000).

En France, la notion de droit de garde avait déjà été marginalisée dans le code civil par la loi du 22 juillet 1987 au profit d'une simple obligation pour le tribunal de reconnaître à l'enfant une résidence habituelle chez l'un des parents. Quant à l'exercice de l'autorité parentale, il était conditionnel au consensus des parents et à leur vie commune lors de la reconnaissance de l'enfant.

La loi française du 4 mars 2002 relative à l'autorité parentale, adoptée à l'initiative du lobby des hommes divorcés[2], an une fois de plus, transformé ces conditions.


Que change la nouvelle loi?

En bref, les modifications principales apportées au code civil sont les suivantes :

L'obligation de reconnaître à l'enfant une résidence habituelle est supprimée. La résidence alternée " jusqu'ici interdite parce que contraire à l'intérêt de l'enfant (article 287 de la version 1993 du code: "le juge ne peut confier la garde des enfants communs alternativement au père et à la mère ") " peut maintenant être accordée par le tribunal à la demande des deux parents, ou de l'un seulement d'entre eux contre le gré de l'autre, ou même être imposée à deux parents récalcitrants, et ce sans limitation d'âge minimum de l'enfant.

L'État justifie la résidence alternée comme une application de l'autorité parentale, attribuée conjointement par le nouvel article 371-1 du code "aux père et mère jusqu'à la majorité ou l'émancipation de l'enfant ". L'exercice de l'autorité parentale cesse donc d'être limité au parent qui prend en charge l'enfant (résidence habituelle) et est conjoint aux parents qui ont fait vie commune. L'autorité parentale est posée en droit absolu pour tout géniteur qui "établit la filiation " de l'enfant, avec ou sans l'accord de la mère, dans l'année suivant la naissance.

Un mouvement de privatisation se dessine : à la demande du lobby des pères divorcés, la nouvelle loi permet de substituer aux ordonnances du juge aux affaires familiales, garant de l'intérêt de l'enfant et des ordonnances de pensions alimentaires, la simple homologation des conventions ou "accords amiables" obtenus du parent gardien en matière d'entretien des enfants (art. 372-3).

Même si la loi ne le reconnaît pas explicitement, les accords incluant une promesse de partage de la résidence de l'enfant suppriment habituellement toute pension alimentaire pour enfants[3]. Le gouvernement a reconnu implicitement cet effet en ajoutant en dernière heure un amendement au projet de loi, pour permettre à un parent lésé de retourner devant le tribunal réclamer un "complément, notamment sous forme de pension alimentaire " si l'autre parent ne s'acquitte pas de se s engagements (art. 373-2-4).

Mais le recours au tribunal est lui-même marginalisé : la loi institue en effet un processus de médiation, spécifiquement limité à "faciliter un exercice consensuel de l'autorité parentale " (art. 372-4). Un amendement imposé par le Sénat et accepté par le gouvernement permet aux juges d'imposer cette médiation aux parents en désaccord, même en cas de "violences constatées ".

Le droit à la mobilité de territoire est supprimé : "Tout changement de résidence de l'un des parents qui modifie les modalités d'exercice de l'autorité parentale doit faire l'objet d'une information préalable et en temps utile de l'autre parent. En cas de désaccord, le parent le plus diligent [4] saisit le juge aux affaires familiales qui statue selon ce qu'exige l'intérêt de l'enfant" (art. 373-2).

Mais la loi surdétermine cette évaluation en instituant le principe de la "continuité et l'effectivité du maintien des liens de l'enfant avec chacun de ses parents" (art. 373-2-6). Elle durcit les sanctions imposées à tout parent qui chercherait à protéger l'enfant d'agressions subies lors d'une visite. La "non-présentation d'enfant", nouvellement passible de 3 ans de prison et de 45 000 Euros d'amende en France, est déjà assimilée à un enlèvement dans les arrêts judiciaires récents [5].

La place des femmes dans le processus d'adoption de la loi

Le gouvernement et les médias n'ont pas manqué de présenter la nouvelle loi comme une réponse aux demandes des femmes pour "une plus juste répartition des tâches entre femmes et hommes ". On a parlé de "parité parentale" et d'"exercice de la solidarité ".

Toutefois, contrairement au processus adopté dans d'autres pays pour l'étude de réformes semblables, les associations féministes ou les groupes d'aide aux femmes et aux enfants agressés dans un contexte familial n'ont été ni sollicités ni entendus par les parlementaires ou même par les délégations aux droits des femmes de l'Assemblée nationale et du Sénat. Une demande en ce sens de la Fédération Nationale Solidarité Femmes, qui offre des services de première ligne à des femmes victimes de violence conjugale, est restée sans réponse.

En contrepartie, le lobby masculiniste disant parler au nom des pères (Association "Allo Papa-Allo Maman" et "Le Collectif paternité" (l'enfant et son droit)) a été invité à présenter ses revendications aux élus. Les motifs anti-mères de son discours ont même été repris par le gouvernement dans la présentation du projet de loi aux parlementaires. La ministre Ségolène Royal a notamment parlé du "droit de tout enfant à être éduqué par ses deux parents" et des "violences sans violence qui dépossèdent un enfant d'un père et de son nom même", une référence à l'accouchement sous X. Pour défendre l'imposition de la résidence alternée, elle a clamé qu'il fallait "bannir de notre vocabulaire cette notion aussi absurde qu'obsolète de droit de visite et d'hébergement" et "s'interdire d'insulter l'enfant dans son amour de l'autre parent" [6].

Tenues à l'écart du processus parlementaire, les associations féministes et les groupes qui les soutiennent ont tenté d'alerter les médias et les députés à titre individuel sur les risques liés au projet de loi. La Fédération Nationale Solidarité Femmes s'est inquiétée en conférence de presse du "peu de cas fait des violences morales et physiques imposées aux femmes et aux enfants, dans un contexte où il est déjà très difficile d'arriver à obtenir que soient prises en compte ces violences au sein des familles ou lors des visites chez le père". Elle a dénoncé l'ouverture que laissait le projet de loi à une "continuité du contrôle et du harcèlement du conjoint violent", faisant état des femmes ayant annoncé qu'elles abandonneraient le projet de quitter un conjoint violent si elles devaient se voir imposer l'autorité parentale ou la résidence alternée.

Un regroupement d'associations, comprenant notamment la Coordination nationale d'associations pour le droit à l'avortement et à la contraception (CADAC), le "Collectif féministe contre le viol" et le "Mouvement français pour le planning familial", s'est particulièrement inquiété d'un amendement apporté par le Sénat "et justifié par la ministre Royal" pour permettre que la médiation familiale soit imposée aux parents en désaccord, même dans les cas de violences familiales constatées. Mais ces interventions n'ont pas trouvé d'échos dans les médias ou d'écoute au gouvernement, laissant aux seuls parlementaires la main haute sur les conditions de vie des femmes.


Commentaires des Délégations aux Droits des Femmes

Essentiellement favorables au projet de loi, les délégations des droits des femmes du Sénat et de l'Assemblée nationale avaient toutefois formulé certaines recommandations fondées sur les avis des professionnels entendus.

Devant le projet de loi gouvernemental et les amendements qu'y a apportés le Sénat, elles ont souligné, parfois même avec "indignation", la non-inclusion ou la suppression des plus importantes de leurs propositions. Elles réclamaient notamment : la suppression de toute obligation à une "médiation familiale" pour les femmes victimes de violences masculines domestiques ; la limitation à six mois des ordonnances provisoires de résidence alternée avant leur évaluation par le juge ; la possibilité d'une enquête de suivi sur les modalités d'exercice de l'autorité parentale et la responsabilité pour les juges de rappeler un parent absent à ses devoirs parentaux.

Ces mêmes délégations avaient en outre relevé une série de dangers liés au projet de loi, dont : le fait que les ententes de résidence alternée s'accompagnent logiquement de la suppression de la pension alimentaire des enfants ; le risque de déstabiliser les enfants par une résidence alternée quiles forcerait à changer constamment d'école ; la nocivité de la résidence alternée pour les très jeunes enfants selon le pédopsychiatre entendu en audience [7] ; l'impossibilité d'improviser une coparentalité au moment du divorce si un partage réel de tâches au sein du couple ne l'avait pas permise en amont ; la très large possibilité laissée aux pères de contester leur filiation pour s'éviter le paiement de la pension ; et l'absence de moyens matériels, sociaux et fiscaux favorisant l'accès des femmes aux tribunaux au moment de la rupture.

Néanmoins, afin de faire adopter la loi avant la dissolution de l'Assemblée nationale, la Commission des lois et le gouvernement ont fait la sourde oreille, accepté la totalité des amendements négociés dans cette commission, et fait voter la nouvelle loi sur l'autorité parentale conjointe sans égard aux représentations des féministes et des déléguées des droits des femmes.

Un deuxième volet de la réforme du code civil en matière de divorce "la loi Colcombet sur la suppression des torts du divorce et la réduction des prestations compensatoires" avait disparu du projet au printemps 2001 en raison d'un délai non respecté. Il est à craindre qu'avec le virage à droite actuel, cette réforme sera réintroduite par le nouveau gouvernement français et poursuivra la même dynamique de désappropriation des femmes au nom des droits des hommes.


Glissements et inversions

Si le discours qui assimile l'intérêt de l'enfant aux droits du père est aujourd'hui devenu hégémonique (Théry, 1986; Boyd, 2002), il n'en présente pas moins plusieurs glissements et inversions omniprésents dans les justifications des réformes néo-patriarcales : comment des droits de l'enfant deviennent-ils des droits à l'enfant? Comment expliquer que l'on justifie au nom du "consensus parental" l'imposition aux femmes de la volonté des pères, des juges ou de l'État? Si l'intérêt de l'enfant est vraiment la finalité de la loi, pourquoi compromettre de façon aussi expéditive "à l'encontre des avis des experts consultés et, on le verra, des données empiriques" son droit à une résidence stable, ses ressources financières, sa protection efficace contre la violence d'un parent et les possibilités d'accès au tribunal pour le parent qui a la charge de l'enfant? (Bonnet, 1999; Collectif féministe contre le viol, 2000; Association "mères en lutte", 2000). Pourquoi une réforme censée favoriser l'investissement quotidien des hommes auprès de leurs enfants conduit-elle avant tout à aménager de nouvelles prérogatives pour le parent le moins impliqué : économie de la pension ou déductions fiscales, capacité de réclamer l'alternance de résidence dès la naissance, prérogatives d'allocations sociales accordées "sur l'honneur ", droit de veto sur toutes les décisions du parent soignant, tout en conservant la liberté de n'effectuer aucun partage de ce travail de soin aux enfants. Enfin, quelle est cette "parité " qui ne prévoit de sanctions que pour un des parents, celui ou plutôt celle à qui incombe ainsi le travail parental? Qui nie l'existenc e de ce travail? Qui force le parent qui s'en charge à le faire avec moins de ressources et sous surveillance accrue?



...
(coupé, pour la taille maximale sur SMF)
Titre: Re : En Hélène Palma et Martin Dufresne dans le texte (3) :
Posté par: Jacques le 10 juillet 2006, 10:22:24
Suite du texte cité, coupé par suite des limitations de SMF :

http://www.paternet.net/salon/forum/viewtopic.php?t=867

http://annuaire-au-feminin.tm.fr/autoritePARENTALE.html
Citation

...

Contexte

L'accès au travail salarié, au divorce, à la propriété, à la contraception, au statut de sujet en droit et à des soutiens sociaux comme les crèches ont graduellement permis à de plus en plus de mères d'échapper à des relations de couple insatisfaisantes et même d'élever des enfants [gros mot censuré par le serveur]çus hors des liens du mariage. Il y a accélération du recours au divorce depuis les années 1960, et on observe un désintérêt croissant des pères pour le soin des enfants : le partage des tâches domestiques plafonne depuis longtemps [8] et en France, les demandes de garde par les pères au moment du divorce sont passées de 15% à 6% entre 1975 et 1989. De plus en plus de femmes se retrouvent donc en position d'ayant droit à l'autorité parentale et à un soutien matériel des pères et de l'État (pension alimentaire pour enfants, prestation compensatoire, allocations sociales).

Cette évolution donne lieu aujourd'hui à un backlash des hommes divorcés et, graduellement, de l'État, inquiet de voir de plus en plus de familles échapper à la norme maritale. Les rapports d'information déposés avec le projet de loi sur l'autorité parentale ont un ton particulièrement alarmiste au sujet du taux de divorces en France (une union sur trois) et de naissances hors-mariage (une sur deux), associés par la droite à tous les maux sociaux : délinquance, abandon scolaire, et tutti quanti.

À la suggestion de rapports déposés dans les années précédentes par Irène Théry (1998) et la Commission Dekeuwer-Defossez (1999), l'État français semble avoir choisi une approche d'ingénierie sociale pour rétablir d'un trait de plume les pères désinvestis dans leurs prérogatives traditionnelles. Abandonnant les critères du mariage, de la vie commune ou du partage des tâches parentales, il s'est rabattu sur la filiation biologique comme ultime fondement, naturaliste, du pouvoir masculin : tous les hommes sur le même pied pour toujours, bons pères, donneurs de sperme et violeurs confondus, et plus question de leur échapper. Dans sa version initiale, finalement rejetée comme irréaliste par le Sénat, le premier article de la nouvelle loi se lisait comme suit : "Le divorce n'emporte par lui-même aucun effet sur les droits et devoirs des parents à l'égard des enfants ni sur les règles relatives à l'autorité parentale "[9]. Cette mise à égalité artificielle de parents biologiques inégalement investis dans l'activité de soin des enfants a emprunté le discours des droits de l'enfant et celui des pères soi-disant victimisés, omniprésent dans la culture occidentale depuis les années 1970.

Le backlash des pères

Des féministes ont mis en lumière les efforts faits pour nier les privilèges masculins face aux avancées et revendications des femmes (Ehrenreich, 1983; Faludi, 1991; Bard, 1999). Dans le cas des pères, Barbara Ehrenreich (1983) situe à la fin des années 1950 aux USA l'apparition des premières associations d'hommes divorcés se posant en victimes et reg roupés principalement dans la lutte contre leurs obligations matérielles (partage des biens du couple au moment du divorce et pensions alimentaires). De moins en moins d'hommes demandent la garde et ceux qui la demandent l'obtiennent dans plus de 50% des cas (Chesler, 1986; Fineman, 1989; Boyd, 2002), contrairement aux prétentions masculinistes. Cependant, le mouvement visant à accroître les prérogatives du parent non gardien a pris depuis trente ans une ampleur extraordinaire, relancé notamment par les représentations culturelles associées aux hommes victimisés par les femmes et par le divorce comme dans le film Kramer contre Kramer (Faludi, 1991).

Nous avons décrit ailleurs (Dufresne, 1998) quelques autres figures du mouvement masculiniste, particulièrement actif aux USA, dans le monde anglo-saxon (Royaume-Uni et Australie) et en bonne voie d'implantation dans le reste de l'Europe. En plus des associations de pères divorcés, on y trouve notamment des associations pourvoyeuses de témoins experts négationnistes des agressions sexuelles, par exemple la False Memory Syndrome Foundation, des filières de déjudiciarisation des agressions sexistes (violence conjugale, viol, viol d'enfants, prostitution), des universitaires réclamant un traitement préférentiel des garçons et des hommes décrits comme laissés pour compte "sinon franchement castrés" par les institutions pédagogiques et sociales, des organisations charismatiques comme les Promise Keepers américains qui prônent un réarmement moral des époux et des pères, appelés à restaurer leur loi au foyer, etc.

Les masculinistes ont leurs entrées aux plus hauts échelons de l'institution politique. Carol Smart (1989) s'est penchée sur les interactions entre les visées de réforme sociale de la nouvelle droite et celles du lobby des pères. Aux Etats-Unis, l'élection de George W. Bush a permis à ce lobby, investi de longue date au Republican Party, de prendre le contrôle de certains appareils d'État essentiels. Selon des féministes américaines qui étudient cette mouvance (Wilson, 2000; Ross, 2002), la nouvelle droite néo-conservatrice et des mouvements de reconstruction patriarcale comme la Fatherhood Initiative et le Children's Rights Council s'affairent à démanteler, ou détourner au profit de leurs propres entreprises les ressources d'assistance sociale aux femmes appauvries ou violentées, obtenues de haute lutte par le mouvement des droits civiques et le mouvement des femmes depui les années 1960. Susan Boyd (2002) associe les nouveaux pouvoirs concédés aux pères au mouvement généralisé de privatisation qui repousse les femmes dans la sphère du privé, comme le fait la suppression des programmes sociaux et de l'aide juridique en droit de la famille, progressivement remplacée par la médiation imposée.


Discours de légitimation

Cette politique néo-libérale demeure toutefois masquée par certains discours de légitimation qu'on a vus à l'oeuvre autour de la loi française sur l'autorité parentale.

Le projet de loi 687 a d'abord été présenté "aux parlementaires par le gouvernement et à la population par les médias libéraux " comme un simple reflet fonctionnel de nouveaux comportements : divorces consensuels, couples parentaux harmonieux même en l'absence de vie commune, pères investis dans les tâches parentales et simplement désireux d'en faire plus, enfants avides de courir chez des papa-poules, résidences alternées vécues sans autre problème que le retard de la loi à les reconnaître, belles fratries transgénérationnelles, mères éperdues de reconnaissance.

Mais les perspectives ainsi affichées juraient vraiment trop avec le réel : la moitié des divorces sont dûs à la violence conjugale, le quart des pères divorcés fuient leurs responsabilités, et la résidence alternée "extrêmement onéreuse au plan logistique" (Côté, 2000) n'est le fait que d'un pour cent des familles françaises. Le discours s'est alors fait normatif, imposant la réforme au nom de l'intérêt de l'enfant et de l'équité entre les sexes. Tandis que la garde exclusive et celles à qui on l'avait laissée étaient conspuées comme retardataires et égoïstes, les parlementaires de droite et de gauche ont rivalisé de rhétorique pour encenser ces pères à qui on tendait de nouveau le pouvoir. Au nom desdroits de l'enfant, bien sûr.

L'épreuve des faits

Ces discours de légitimation ont beaucoup emprunté à l'aura de professionnels (psychologues, médiateurs, protecteurs de l'enfant) luttant pour imposer leur expertise en concurrence directe au droit de la famille. Fineman (1988) décrit ces nouveaux experts comme systématiquement hostiles au divorce et à la notion même de parent gardien.

Mais depuis une vingtaine d'années, dans d'autres territoires et de plus en plus en France, tout un travail se fait pour répondre à ces discours et mettre en lumière la réalité de l'activité parentale et des ruptures familiales. Travail de soutien de première ligne et d'enquête statistique. Travail de témoignage et de relais des violences divulguées. Travail de confrontation des apologistes du retour à la loi du silence et du pouvoir masculin absolu. Travail d'analyse féministe de l'évolution du droit et des politiques sociales entourant la reproduction.

Nous ne pouvons qu'esquisser ici les lignes de force de cette lecture de terrain matérialiste, opposée aux fictions néo-libérales. Les féministes attentives à ce dossier parlent d'un déni et d'une évacuation systématique de l'expérience des femmes (travail matériel, rapport aux enfants, violences subies) dans les nouvelles formules "neutres" d'assignation des enfants, rappelant que le traitement égalitaire d'êtres inégalement situés ne génère que plus d'inégalité. Elles interrogent le caractère essentiel et essentialiste prêté à l'autorité paternelle et aux modèles qu'elle justifie, contrairement aux données empiriques de plus en plus nombreuses (voir encadré) sur ce que vivent les femmes et les enfants à qui on impose ce traitement. Elles désignent la hausse des violences que provoquent déjà les nouvelles prérogatives masculines de garde, d'accès et de contrôle des enfants et des ex-conjointes, accordées sans égard aux comportements passés; le harcèlement juridique imposé au nom des "droits du père "; les chantages associés aux conventions privées et à la mé ;diation, réduite à une courroie de transmission de l'autorité paternelle. Elles dénoncent une dépossession des femmes dans la restriction croissante de leurs droits, y compris le droit d'accès à une avocate et au tribunal. Les témoignages recueillis démontrent que ce déni de justice touche particulièrement les femmes des catégories doublement opprimées, femmes racialisées, pauvres, lesbiennes, handicapées, marginales ou autrement discriminées (Boyd, 2002).



Fonction symbolique de la résidence alternée

Si les pères choisissent de laisser le travail parental aux femmes après comme avant la rupture, il leur faut néanmoins un prétexte pour conserver l'autorité sur elles et l'image d'une participation équitable, pouvant justifier l'économie d'une pension alimentaire. De leur côté, des politiciens de droite s'inquiètent de voir des femmes échapper à l'emprise masculine et réclamer à l'État une prise en charge sociale du travail de reproduction. Les deux groupes ont graduellement fait front commun autour d'un discours familialiste, rétablissant et prolongeant les prérogatives masculines en jouant sur les notions de besoins de l'enfant, de consensus et d'équité. Tout en continuant à aider en sous-main les pères séparés et divorcés à boycotter les pensions alimentaires et à discréditer les victimes d'agressions intrafamiliales, le lobby masculiniste a peu à peu redéfini le critère de l'intérêt de l'enfant, dont des féministes soulignent les ambivalences depuis longtemps (Polikoff, 1983; Théry, 1986).

À l'université, dans les médias, et dans les antichambres du pouvoir, ils ont ramené cet intérêt au rétablissement de l'autorité paternelle au nom d'une vague promesse d'implication, coulée dans un lexique ambigu. Ainsi, la notion juridique de garde des enfants, où les soins prodigués et la résidence stable avaient un rôle central, a progressivement été remplacée, dans leurs revendications puis dans les textes de loi, par des termes aussi vagues que droits et devoirs, coparentalité ou partage des responsabilités parentales. Cette tactique a permis de rétablir le pouvoir du père en supprimant la prise en charge du soin des enfants qu'aurait exigée leur garde exclusive, ainsi qu'en esquivant des obligations matérielles comme le partage des biens du mariage et la pension alimentaire.

Leur autorité assurée et leurs obligations financières escamotées sous prétexte d'équité parentale, les pères et l'État peuvent désormais laisser aux femmes le plein poids de la garde d'enfants " c'est-à-dire un travail parental redevenu invisible " et l'essentiel des coûts liés à l'entretien des enfants. Cette nouvelle donne " miroir des stéréotypes de genre traditionnels : à eux le pouvoir, à elles le plumeau " est tenue hors champ par l'attention donnée au modèle apparemment équitable de la résidence alternée, mesure dont les hommes peuvent menacer les femmes pour obtenir des conventions à l'amiable mais à laquelle ils demeurent entièrement libres de se soustraire. Même si sa pratique demeure très minoritaire et contestée par plusieurs spécialistes[11], la fonction de la résidence alternée est d'être une vitrine, servant à légitimer l'imposition de l'autorité parentale conjointe, véritable sens de la nouvelle loi. Il est significatif que cette notion ambiguë de garde partagée fasse simultanément l'objet d'un lobbying international, comme en témoigne l'anthologie novatrice Child Custody and the Politics of Gender (1989), où Smart et Sevenhuijsen ont regroupé des textes de féministes françaises, britanniques, néerlandaises, canadiennes, australiennes, norvégiennes, irlandaises et américaines.

Les données empiriques recueillies dans les territoires où la garde partagée est déjà préférée, imposée aux parents récalcitrants, ou même statutaire, témoignent que le travail de soin demeure très majoritairement effectué par celui des parents qui l'assumait avant la rupture et chez qui l'enfant continue habituellement d'habiter. La réalité ne correspond pas au message. "La force de l'image projetée par la garde partagée n'est pas garante de sa justesse ", écrit Denyse Côté (2000 : 12) ; "Ce n'est pas nécessairement un mode de garde équitable : elle n'a pas la portée réelle que suggère son symbole ". Côté a mené une enquête auprès de 12 "unités de garde " montréalaises vivant une résidence alternée à la fois librement choisie et symétrique, c'est-à-dire avec un partage égal des temps de garde des enfants. Or, même dans ces conditions apparemment idéales au plan de l'équité et du consensus, elle a constaté une profonde asymétrie entre pères et mères, tant au plan financier " aucune pension pour les enfants n'est versée pour compenser les inégalités de revenus, alors que les principaux coûts d'entretien incombent aux mères " qu'au plan du partage du temps de garde et des tâches[12].

Dans un jugement rendu à la Cour suprême du Canada (1993), la juge Claire L'Heureux-Dubé s'inquiétait déjà, il y a neuf ans, de cette "mise en veilleuse de la reconnaissance sociale du travail de soin habituellement pris en charge par les mères au profit de la revalorisation sans contrepartie du rôle paternel , nouveau modèle fondé sur la notion d'équité et sur la notion de l'intérêt de l'enfant définie en termes de permanence des liens biologiques ". Ce déni permet de ne pas voir à quel point le partage physique de la garde demeure une fiction, y compris dans les cas où la pension alimentaire a sauté au nom d'une "garde conjointe ". Pour Smart (1989 : 17), "Le potentiel progressiste contenu dans l'idée de partage des tâches parentales tend à être discrédité par la manière dont il est récupéré par un mouvement réactionnaire qui cherche simplement à attribuer plus de pouvoirs aux hommes . Après avoir été un idéal progressiste aux débuts du mouvement féministe, la coparentalité semble être devenue un Cheval de Troie . Ces récents développements peuvent être interprétés comme participant d'un processus de reconstruction patriarcale ".

En Amérique du Nord, des experts disconviennent maintenant des mérites de l'autorité parentale conjointe. Par exemple, la psychologue Judith Wallerstein, dont l'optimisme initial (1980) pour cette formule avait longtemps été exploité par le lobby des pères divorcés, jusqu'à ce qu'elle se dissocie explicitement, dans une lettre ouverte aux décideurs, de toute imposition ou présomption de garde partagée (joint custody), écrivait récemment : "Les enfants " aux vies régies par des arrangements parentaux arrêtés devant un tribunal ou en médiation m'ont tous dit avoir eu l'impression de devenir des personnes de seconde classe, dépouillées des libertés que leurs pairs tenaient pour acquises. À leurs dires, plus ils avançaient en âge et en désir d'indépendance, moins ils avaient de droit de regard ou de contrôle sur leur horaire et sur la possibilité de décider du moment et du lieu où passer leur temps, notamment leur précieux temps de vacances. " (Wallerstein, 2000 : 181-2).

Autre facteur crucial : la perpétuation des conflits entre parents " encouragée par le refus de réserver l'autorité parentale au parent gardien " a été qualifiée d'élément le plus nocif à l'intérêt des enfants par l'American Psychological Association (1995), dans un rapport synthétique sur les tenants et aboutissants de la violence domestique.

La législation californienne, souvent citée en exemple par le lobby des pères[13], a récusé en 1989 une présomption favorable à l'autorité parentale conjointe, après en avoir constaté les effets néfastes sur les enfants[14]. Les états du Colorado et du Maryland ont récemment fait de même. Ils l'ont fait en s'appuyant sur les résultats d'études empiriques comme celle de Mnookin et al. (1990), résumée par Côté (2000 : 33) : "Les pères en situation de garde légale partagée ne cherchent pas à voir plus souvent leurs enfants que les pères non gardiens, ils ne communiquent pas davantage avec leurs ex-épouses et ne participent pas plus aux décisions concernant la vie de leurs enfants. ". Elle cite deux études américaines concluant que moins de 25% des enfants censés être en résidence alternée vont dans les deux domiciles parentaux sur une base régulière. En 1994, au Canada, seulement 7% des enfants concernés par une ordonnance de garde partagée demeuraient autant chez leur père que chez leur mère (Gouvernement du Canada, 1999 : 22).


... (Coupé. Voir la suite en dessous)

Titre: Re : En Hélène Palma et Martin Dufresne dans le texte (4) :
Posté par: Jacques le 10 juillet 2006, 10:24:52
Suite de leur texte, saucissonné par suite des limitation de SMF :

http://www.paternet.net/salon/forum/viewtopic.php?t=867
http://annuaire-au-feminin.tm.fr/autoritePARENTALE.html

Citation
Reprivatisation de la violence des pères?

D'autres innovations lexicales ont contribué à diaboliser le parent qui tentait de protéger l'enfant des violences de l'autre. La nouvelle loi française sur l'autorité parentale témoigne de ces influences. Par exemple, la notion énigmatique de "parent le plus diligent ", insérée sans explications à l'article 373-2 de la nouvelle loi française pour désigner le parent qui dénonce le risque d'une fuite de l'autre, est l'équivalent du critère friendly parent (parent amical), glissé dans plusieurs lois américaines pour accréditer celui des parents qui, selon la juriste Margaret K. Dore[15], "ne dépose pas d'allégations contre l'autre, ne refuse pas l'accès à l'enfant et se montre coopératif. Le "parent amical" obtient la garde de l'enfant ou, du moins, plus de temps auprès de lui. La faille de cette approche est qu'elle fait de la garde la récompense d'un comportement qui ne correspond pas nécessairement à l'intérêt de l'enfant " (Dore et Weiss, 2001 : 32). Pour Fineman (1989), de tels critères sont simplement le reflet d'un préjugé hostile des professionnels à la notion même de parent gardien. Comme d'autres analystes de l'évolution du droit de la famille, elle interpelle l'idéologie qui, en faisant l'impasse sur le soin aux enfants, a progressivement redéfini l'intérêt de l'enfant pour l'opposer à ceux du parent qui fait ce travail. Dore rapporte que le critère du friendly parent, particulièrement dévastateur pour les mères qui tentent de protéger leurs enfants ou elles-mêmes en cas d'agressions, vient d'être invalidé par un tribunal de l'État de Washington, mais demeure en vigueur et utilisé contre les mères dans beaucoup d'autres législations, dont celle du Canada. Il faudra voir, en France, comment les pères agresseurs utiliseront le nouvel article 373-2 qui leur accorde la haute main sur la liberté de territoire de leur ex-conjointe.

On voit ainsi l'État se dessaisir de responsabilités essentielles et en détourner les juges face à la violence ou à l'irresponsabilité familiale, plus souvent qu'autrement cause des ruptures. Ce qui n'empêche pas que le discours sur le désengagement de l'État et la réduction du rôle des tribunaux marque une forte montée de son pouvoir d'intervention pour rétablir et préserver l'autorité paternelle, quelles que soient les violences exercées, et pour créer et financer des filières de diversion et d'encadrement qui viennent se substituer aux droits des femmes et des enfants (médiation, pseudo-thérapies pour pères agresseurs, suppression des pensions, transfert des allocations, etc.).

Il s'agit de risques bien réels, qui avaient pourtant été signalés en France dans le rapport de la Commission Dekeuwer-Desfossés et dans une foule de rapports remis au gouvernement par des groupes de femmes et des professionnels. Entre autres, le Secrétariat d'État aux Droits des femmes et le Ministère de la Santé ont fait réaliser deux études capitales sur les violences faites aux femmes. La première de ces études, l'Enquête nationale sur les violences envers les femmes (ENVEFF), qui a révélé en décembre 2000 que "une femme sur dix qui vit en couple en France avait été victime de violences au cours de l'année écoulée" ne semble pas avoir influé sur les choix des parlementaires.

Pourtant, d'autres données indiquent que ce sont précisément ces violences "et celles infligées aux enfants" qui amènent les femmes, dans quelque 50% des cas, à demander le divorce (McKie et al., 1983; Gill, 1986; Kingston-Reichers, 1998)[16]. La deuxième étude, le rapport Henrion (2001), établit d'ailleurs le lien entre la violence d'un homme à l'égard de sa conjointe et le danger qu'il représente pour ses enfants : "La violence dont l'enfant est témoin a les mêmes effets sur lui que s'il en était victime. 68 % des enfants avaient été témoins de scènes de violences. Le risque pour les enfants de mères violentées d'être eux-mêmes victimes serait de 6 à 15 fois plus élevé (Rosalind J. Wright and coll., 1997) ".

Ces risques sont multipliés si l'on refuse de tenir compte de la violence familiale au moment d'attribuer l'autorité parentale ou des droits d'accès sans surveillance (Palma, 2002), si l'on ôte aux femmes le droit de s'éloigner ou de juger au quotidien des risques de nouvelles agressions, si on les détourne de l'accès à la justice au profit d'ententes à l'amiable ou d'un processus de médiation ayant pour mandat d'assurer les prérogatives paternelles[17].

Un dépouillement exhaustif des meurtres de femmes et d'enfants commis par des hommes au Québec révèle que les meurtres d'enfants par leur père connaissent une inquiétante accélération : ils ont plus que doublé entre les périodes 1991-1994 et 1997-2001[18]. Fait significatif : la majorité de ces crimes ont lieu durant ou peu après un processus de divorce, souvent à l'occasion des premiers droits de visite ou d'une résidence alternée, accordée, contre l'avis de la mère, à des hommes aux antécédents violents ou à l'état dépressif.

La fin du droit au divorce?

En conclusion, nous aimerions proposer quelques pistes d'interrogation et d'action.

D'abord, un état des lieux réaliste après l'adoption de la loi sur l'autorité parentale. Pour les mères : droit de veto pour tout géniteur sur toute décision des mères, y compris sur leur mobilité géographique; exemption de la pension alimentaire à verser aux enfants et du partage des biens (mais appropriation de la moitié des avantages sociaux et fiscaux) pour qui réclame une résidence alternée qu'il demeurera libre d'utiliser ou non de façon équitable; suppression imminente des torts du divorce et des prestations compensatoires, qui va multiplier les répudiations; restriction de l'accès des femmes à la justice par l'accent mis sur les ententes privées et un processus de conciliation biaisé et susceptible d'être imposé même en cas de violences [19], filière qui remplace déjà dans d'autres pays l'aide juridique en droit familial; résistance croissante à limiter les droits des pères agresseurs ou menaçants, même en cas de viols ou violences avérées; durcissement des sanctions contre les mères et les intervenantes qui tentent de mettre ces limites; résurgence des discours anti-mère sur toutes les tribunes ; autant d'indices d'un arraisonnement croissant des femmes et d'une marginalisation du droit au divorce, même pour les femmes qui ne s'étaient pas mariées!

Biologiste et essentialiste par sa sacralisation aveugle des pères, la nouvelle loi repousse dans le privé, en les déqualifiant, la prise en charge des enfants et le travail ménager, ce qui cesse de justifier l'autorité parentale des femmes, plus que jamais soumises à celle des hommes. Un bouclage sous haute surveillance qui rétablit les stéréotypes de sexe au nom du père symbolique, incarné dans le triumvirat État-géniteur-médiateur. Comme dans d'autres champs réduits au bénévolat, on mise sur les valeurs que défendent les femmes pour piller et compromettre les conditions matérielles du soin parental qu'elles dispensent, en les menaçant de pire car si les pères ont maintenant tous les droits " y compris celui de déléguer l'autorité parentale à quelqu'un d'autre " c'est cependant leur souffrance à eux qui fait la une, même et surtout quand ils frappent, enlèvent ou tuent.

Assignation à résidence donc, zone réoccupée avec le soutien de l'État, particulièrement pour les catégories de femmes déjà victimisées, celles à qui on peut reprocher, en plus, une origine raciale suspecte, une identité sexuelle minoritaire, une pauvreté dont on taira la cause, ou surtout leurs "allégations " d'une violence masculine redevenue plus tabou que jamais.

Des pères au-dessus de tout soupçon

Pour le mouvement des femmes, quelle leçon tirer de l'adoption quasi-routinière d'une loi aussi patriarcale, dans une belle unanimité des partis de gauche et de droite, et ce même à un moment où le gouvernement était particulièrement vulnérable? La France a chuté plus vite et plus bas face au backlash néo-patriarcal qu'aucun autre pays où a joué ce lobbying. Pourquoi? Et comment empêcher le processus de se poursuivre?

Du côté des hommes qui se prétendent non sexistes, comment expliquer qu'ils aient entièrement laissé le terrain de la représentation masculine à autant de kidnappeurs, de mauvais payeurs, d'agresseurs non repentis, de pères en délire de pouvoir frustré? Les associations qui disent parler "au nom des hommes " doivent avoir raison : elles n'en trouvent pratiquement aucun pour les démentir. Est-ce parce qu'il y a si peu d'hommes qui prennent en charge ou même partagent réellement le travail parental que le lobby des hommes a le champ aussi libre dans sa lutte contre les prérogatives du "parent dispensateur de soin "?

Des éléments encourageants

Si le tableau est sombre, c'est du moins le début d'une prise de conscience de violences que beaucoup de femmes vivent depuis longtemps dans le secret de litiges individuels. Le forcing des pères et les complicités qu'ils trouvent provoquent en retour la mise en commun de résistances, l'affrontement de l'institution et des débuts d'arrimages avec d'autres luttes. À Lyon comme à Vancouver, des mères commencent à s'organiser en solidarité aux résistantes. Leur expérience et leur analyse ébranlent les clichés libéraux et la confiance trop longtemps accordée à l'appareil judiciaire ou politique. Décapage idéologique vécu au plan personnel et collectif. Des femmes qui avaient cru que le travail maternel leur vaudrait une certaine protection se découvrent une cause commune avec d'autres mères et d'autres catégories d'exclues, dont la vie de famille les avait isolées. Groupes de soutien, meetings, recours en appel, expertises, publications, conférences de presse, campagnes de pression ; un travail effectué en collaboration avec des avocates et des militantes qu'elles n'auraient jamais côtoyées autrement et qui sont aussi confrontées dans les institutions à des préjugés traditionnels. Des témoignages sont transcrits, des pétitions rédigées, des politiciens interpellés, des journalistes approchés, des sites Internet créés, des livres publiés, des conférences organisées, des recours collectifs envisagés; comme dans d'autres mobilisations menées contre la montée de la droite, du racisme ou de la prévarication.

Aux universitaires et aux militantes, ce mouvement novateur et populaire de résistance au putsch des pères offre le matériau et la pratique d'une foule de nouvelles investigations théoriques : vision dynamique plutôt qu'historique du patriarcat, analyse économiste des rapports de genre, limites du libéralisme comme stratégie de changement social, réfutation de l'idée selon laquelle les mères bénéficieraient de la préférence des tribunaux, interrogation des rapports entre droit et genre, analyse de la politique masculine y compris dans son discours de plainte affective.

Les dilemmes ne manquent pas : faut-il soutenir la discrétion des juges contre l'interventionnisme de la nouvelle loi ou, au contraire, en faire les cibles prioritaires du travail de dénonciation, au nom de leur imputabilité? Comment dire la vérité au sujet du pouvoir des hommes sans pour cela être marginalisée? Comment protéger le libre choix des femmes " celui de la gardealternée par exemple, quand elles la jugent appropriée " tout en empêchant que telle ou telle formule ne soit imposée comme norme, question qui s'est posée dans la lutte pour les droits génésiques (contraception, avortement, socialisation)? De même, comment déconstruire suffisamment l'idéologie pour faire place à une solidarité entre mères et non-mères? Comment dépasser le fait d'évaluer selon de mêmes critères oppresseurs et opprimées, tel que le pratique le droit libéral? Comment mettre l'exigence d'un comportement équitable des hommes à l'abri du pouvoir juridique et romantique qu'ils tirent de simples promesses en ce sens? Comment avertir les jeunes femmes du carcan qui peut aujourd'hui être refermé sur n'importe quelle mère, dès qu'elle révèle le nom d'un géniteur? Comment contourner le reproche constamment fait auxfemmes d'avoir à la fois trop et pas assez de pouvoir, trop pour le confort des hommes et pas (encore) assez pour protéger d'eux les enfants et elles-mêmes? Comment réintroduire une analyse matérialiste genrée " axée sur le travail des femmes " dans un contexte juridique, un langage et des institutions qu'a dévastés l'idéologie libérale de neutralisation du genre?

Nous croyons que ces questions se résoudront dans un mouvement de solidarité avec les mères assiégées et de recentrage de l'analyse sur leur expérience matérielle.[20]

...
(Voir références ci-dessous)

Titre: Re : En Hélène Palma et Martin Dufresne dans le texte (5) :
Posté par: Jacques le 10 juillet 2006, 10:31:09
Et enfin voici leurs références. Nous prions nos lecteurs d'excuser ce saucissonnage de leur citation, pour des raisons techniques qui s'imposent à nous.

http://www.paternet.net/salon/forum/viewtopic.php?t=867
http://annuaire-au-feminin.tm.fr/autoritePARENTALE.html

Citation
Références



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NOTES

[1] Marion Piekarec, "Droits des enfants : le déni américain ", Le Devoir (Montréal), 8 mai 2002.

[2] L'organisation masculiniste [une association de défense des pères et des enfants] parle de la "loi ROYAL/[une association de défense des pères et des enfants] ", en page frontispice du numéro 45 de [une association de défense des pères et des enfants] Magazine, mars 2002.

[3] Voir Côté, 2000 : 90-105. Extrait de l'audience de Me Claire Hocquet au moment de l'examen du projet de loi sur l'autorité parentale par la Délégation aux droits des femmes de l'Assemblée nationale, le 29 mai 2001 :

Claire Hocquet: "Il faut absolument dissocier la question de la résidence partagée des parents et la question de la pension alimentaire. Il ne faut pas imaginer que la résidence partagée ou alternée supprime la pension alimentaire."
Martine Lignières-Cassou (présidente de la Délégation): "C'est l'un des risques."
Claire Hocquet: "Je ne le crois pas. Il faut que la loi soit claire à cet égard."
Chantal Robin-Rodrigo: "Ce n'est pas clair pour l'instant."
Martine Lignières-Cassou: "Dans les accords passés aujourd'hui, il n'y a pas de pension alimentaire." (http://assemblee-nationale.fr/rao-info/i3111.asp).
[4] Souligné par nous.

[5] Marc Habib Eghbal, finalement traduit en justice à Nantes après avoir tailladé le visage de son ex-conjointe et enlevé sa fillette de 4 ans pour se cacher avec elle au Canada où il a été arrêté ce printemps, vient de voir sa sentence de 3 ans de réclusion ferme pour enlèvement d'enfant réduite du tiers, le Procureur ayant transformé l'accusation en simple non-présentation d'enfant à l'autre parent. C'est ce dont sont routinièrement accusées les mères qui s'opposent au "droit "
Titre: Comment on vous accuse de la rage pour vous noyer :
Posté par: Jacques le 10 juillet 2006, 10:40:39
Comment on vous accuse de la rage pour vous noyer :
http://arte-tv.com/fr/histoire-societe/Quand_20des_20p_C3_A8res_20se_20vengent/Le_20masculinisme/813720.html
ou si vous le préférez sous la forme d'un minilien :
http://minilien.com/?gD9MSz9sZf


Il va de soi que les professionnelles de la guerre sexiste hurlent de joie, de voir que la rédaction d'ARTE est à leurs ordres.
Voir par exemple sur fr.soc.feminisme.

Tout paysan plus entreprenant et mieux assis que ses voisins était bientôt déporté comme "koulak", sous Staline. Et si cela ne suffisait pas, on le forçait à avouer qu'il était trotskiste...

Je ne suis plus accusé d'être trotskiste, ni juif, l'époque n'est plus favorable à cela, mais je suis régulièrement accusé d'être "masculiniste". Cela, c'est une accusation qui fait très tendance, très dans le vent.

De la même manière qu'à l'affut de toute astuce qui pourrait le rehausser, tel indécis qui veut ériger sa confusion mentale au rang de sagesse suprême, proclamera que tout athée est un croyant qui s'ignore. Je cite : "D'ailleurs tout athée ne croit-il pas à l'inexistence de dieu ? Inexistence qu'il ne peut prouver ?"

Alors sachez le bien, dans la propagande des professionnelles de la guerre sexiste, SOS_papa et paternet, sont réputés être, selon leurs termes "des repaires de répugnants masculinistes"


Rappelons aussi qu'en l'état actuel de nos informations, peut-être périmées, l'affaire Arte est devant le tribunal correctionnel de Nanterre.
Lien d'information : http://www.immigrer-contact.com/bestof/pages/can_fem_1222.htm 
"Les coquerelles féministes" en bon québécois.
Titre: En Hélène Palma dans le texte :
Posté par: Jacques le 10 juillet 2006, 12:23:23
Paru dans le numéro 5 de
Citation
SEXISME et DROITS des FEMMES / SEXISM and WOMEN'S RIGHTS : Bulletin 2004 - 5

     

    Cher-e-s ami-e-s, dear friends,
    Ci-joint quelques courriers. There is some news.
    Merci de prévenir si vous ne souhaitez plus en recevoir;
    Thanks for sending an e-mail if you want to cancel :
    dolist@pro.dolist.net?subject=leave+sos-sexisme

      Sororalement. Sisterly yours.

    sexisme@sos-sexisme.org
    http://www.sos-sexisme.org

    Forum / Newsgroup
    http://www.sos-sexisme;org/forum/BulletinBoard.asp

     

    SEXISME et DROITS des FEMMES / SEXISM and WOMEN'S RIGHTS : Bulletin 2004 - 5
     
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    * Le SAP : un « syndrome » dépourvu de fondement scientifique...

    Le SAP : un « syndrome » dépourvu de fondement scientifique[1]

    Dans le N° 466 de Lyon Capitale, le psychiatre lyonnais Ladislas Kiss a rédigé un article dans la rubrique forum sous le titre : Séparation : pour une meilleure protection de l'enfant « . Ce texte faisait la présentation et la promotion du « Syndrome » d'Aliénation Parentale (SAP) et se référait de manière élogieuse à son inventeur, Richard Gardner. Il paraît capital et urgent de rappeler ici que le SAP fait l'objet de très vives critiques dans le monde médical. Il ne peut en effet être considéré comme médicalement fiable : « le syndrome d'aliénation parentale ne remplit pas les conditions pour rentrer dans la nosographie psychiatrique »[2]. Le SAP n'a d'ailleurs jamais été reconnu par l'Association Américaine de Psychiatrie (AAP)  qui refuse depuis près de vingt ans de l'inclure parmi les syndromes définis dans le DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders), précis de psychiatrie publié par l'AAP. Le SAP n'offre d'autre part qu'une lecture très univoque des comportements de rejet d'un enfant à l'égard d'un de ses parents : selon Gardner, lorsqu'un enfant rejette un parent, il serait « dressé » contre lui par son autre parent : or l'aversion qu'un enfant peut (et a le droit de) ressentir pour l'un de ses parents peut résulter de causes extrêmement diverses parmi lesquelles d'éventuelles agressions psychologiques, physiques ou sexuelles : des phénomènes réels mais la plupart du temps niés, et dont le dogmatique SAP contribue dangereusement à entretenir sinon même aggraver l'occultation.

    Qui était Richard Gardner ?

    Au-delà même de la contestation du SAP, il paraît important de brosser le portrait de son inventeur. Richard Gardner était psychiatre et a publié de nombreux livres grâce à sa propre maison d'édition « Creative Therapeutics ». Dans ses nombreux ouvrages, il a pu écrire, par exemple, que les enfants peuvent eux-mêmes initier des 'rencontres sexuelles' en séduisant des adultes : il indiquait à ce titre que l'enfant ne doit alors pas nécessairement être tenu pour victime d'une agression sexuelle.[3] . Il s'est également permis d'écrire que l'initiation précoce des enfants à la sexualité peut être bénéfique : « Plus la machine à survie est jeune au moment où apparaissent les pulsions sexuelles, plus longue sera la capacité procréatrice et plus grande la probabilité que l'individu engendre à son tour plus de machines à survie à la génération suivante » [4].
    Outre ce discours extrêmement équivoque, Gardner préconisait des « prises en charge » assez particulières pour les familles au sein desquelles les enfants avaient été victimes d'inceste. (...)

     

    [1] « la conceptualisation du Syndrome d'aliénation parentale est conçue à partir de mauvaises bases scientifiques et prétend plus qu'il ne peut prouver », Philippe Jaffé, La  judiciarisation de la violence familiale: Le recours à des stratégies pseudo-scientifiques comme le "Syndrome" d'aliénation parentale (Octobre 2003) : conférence donnée dans le cadre de la Journée de formation sur la violence conjugale à l'intention des magistrat(e)s du Canton de Vaud, Bureau Cantonal de l'Egalité, Lausanne. Philippe Jaffé est professeur de psychologie à l'Université de Genève : Philippe.Jaffe@pse.unige.ch

    [2]  Philippe Jaffé, mêmes références.

    [3]  « A l'heure actuelle, l'enfant sexuellement agressé est considéré comme la victime alors qu'il est susceptible d'initier des rencontre sexuelles en 'séduisant' l'adulte » Gardner, Richard A.,  Child Custody Litigation : A Guide for Parents and Mental Health Professionals. Cresskill, NJ: Creative Therapeutics (1986), p.93.

    [4] Gardner, Richard A.,  True and False Accusations of Child Sex Abuse, NJ: Creative Therapeutics (1992), pp.24-25.

     
    Hélène Palma, Professeure agrégée à l'Université Stendhal-Grenoble 3 (membre de SOS SEXISME).

   
Titre: Re : En Hélène Palma et Martin Dufresne dans le texte (6) :
Posté par: Jacques le 10 juillet 2006, 12:36:53
http://sisyphe.org/imprimer.php3?id_article=294
http://sisyphe.org/IMG/pdf/doc-163.pdf

Citation

        source - http://sisyphe.org/article.php3?id_article=294 -



        Quand un spécialiste justifie la pédophilie
        ADAPTATION FRANÇAISE DE MARTIN DUFRESNE, HÉLÈNE PALMA ET LÉO-THIERS VIDAL

        30 novembre 2003

        par Stephanie J. Dallam, infirmière et chercheuse



        Richard A. Gardner, un expert légiste très connu, fait depuis longtemps carrière dans l’évaluation des enfants, notamment dans le contexte de litiges de garde entre leurs parents. D’aucuns le considèrent comme une autorité dans ce domaine : on a été jusqu’à le qualifier de « gourou » des évaluations en matière d’attribution de garde d’enfants (Quinn, 1991). Gardner a élaboré de nombreuses théories et instruments relatifs aux enfants et ses travaux continuent à servir de base à des arrêts judiciaires qui affectent le mieux-être d’enfants partout aux États-Unis. En 1992, un article paru dans The National Law Journal décrivait Gardner « comme l’un des plus éminents - certains disent dangereux - ténors de la thèse réactionnaire selon laquelle on assisterait à une épidémie de femmes vindicatives qui accusent faussement les pères d’agressions sexuelles contre des enfants afin d’obtenir gain de cause dans des différends de droit de garde » (Sherman, 1993, p.1).


        Si les théories de Gardner à propos d’une hystérie collective en matière d’agressions sexuelles ont largement été critiquées, ses opinions concernant les véritables agressions sexuelles sur mineur-es et ses recommandations en matière de traitement des familles touchées par l’inceste ont fait l’objet de très peu d’attention. Le présent article soumet à un examen approfondi les conceptions de Gardner en matière de pédophilie et son approche thérapeutique de l’intervention auprès des familles où un enfant a subi des agressions sexuelles de la part d’un parent.

        Les antécédents professionnels de Gardner

        Gardner a une pratique de pédopsychiatre et de psychanalyste pour adultes. Il est professeur de pédopsychiatrie clinique au College of Physicians and Surgeons de la Columbia University. Il a rédigé plus de 250 livres et articles comprenant des conseils adressés aux professionnels de la santé mentale et du droit, aux adultes qui divorcent et à leurs enfants (Sherman, 1993, p. 45). La maison d’édition privée de Gardner, "Creative Therapeutics", publie ses nombreux livres, cassettes et vidéos. Gardner a également son propre agent ainsi qu’un site Internet (1) où sont annoncées ses publications. On y apprend qu’il a été reconnu témoin expert dans quelque 300 instances, tant correctionnelles que civiles, intentées dans plus de 24 États américains. Gardner témoigne presque exclusivement pour la défense dans les procès pour agression sexuelle sur enfants.

        La théorie de Gardner concernant la sexualité atypique

        « Plus la machine à survie est jeune au moment de l’apparition des pulsions sexuelles, plus durable sera sa capacité procréatrice... »

        Gardner (1992, pp. 18-32) a élaboré sa propre théorie sur les bénéfices, du point de vue de l’évolution , des pratiques sexuelles déviantes, qualifiées de paraphilies. Selon lui, plusieurs comportements sexuels humains particuliers, dont la pédophilie, le sadisme (sexuel), la nécrophilie (la sexualité avec des cadavres), la zoophilie (la sexualité avec des animaux), la coprophilie (la sexualité impliquant la défécation), la klismaphilie (la sexualité impliquant des lavements) et l’urophilie (la sexualité impliquant l’urine), peuvent être considérés comme utiles à la survie de l’espèce. Il ne serait donc « pas justifié de les exclure de la liste des ’formes prétendûment naturelles du comportement sexuel humain’ ». À son avis, de telles paraphilies pourraient servir les buts de la Nature par leur capacité à augmenter le niveau général d’excitation sexuelle dans la société et donc la probabilité que les gens aient des rapports sexuels, contribuant ainsi à la survie de l’espèce (Gardner, 1992, p. 20).

        Dans le cadre de sa théorie, Gardner (1992, pp. 24-5) prête à la pédophilie des fins liées à la procréation. Même si une grossesse est encore impossible, il prétend que l’enfant attiré-e dans des rencontres sexuelles dès l’enfance est susceptible de devenir hautement sexualisé-e et de rechercher activement des expériences sexuelles durant les années précédant la puberté. Ainsi « chargé-e à bloc », l’enfant est plus susceptible de transmettre très tôt ses gènes à sa progéniture. Pour Gardner (1992, pp.24-5) : « Plus la machine à survie est jeune au moment de l’apparition des pulsions sexuelles, plus durable sera sa capacité procréatrice et plus grande la probabilité que cet individu engendre d’autres machines à survie dans la génération suivante. »

        Note
        1. http://www.rgardner.com

        -  Lire la version intégrale de ce document exceptionnel en format PDF

        (Document PDF, 36 ko)



        -  En version anglaise sur le site The Leadership Council For Mental Health, Justice & the Media à cette page.

        -  Cet article est le premier d’une série en deux parties. Le deuxième article est intitulé « Le Syndrome d’Aliénation Parentale a-t-il une base empirique ? Examen des théories et opinions de R. Gardner ». On peut le lire et le télécharger en PDF depuis le site Sisyphe à cette page.

        COMPLÉMENT D’INFORMATION

        Décès de Richard Gardner

        Sur le site de "The Independant" (http://news.independent.co.uk/people/obituaries/story.jsp ?story=411000) : une sommation par Andrew Gumbel de la triste carrière du principal "témoin expert" utilisé par les violeurs d’enfant pour discréditer leurs victimes et leurs mères. Gumbel décrit Gardner - qui est mort dimanche dernier - comme un "authentique monstre américain" dont la recommandation-type à une femme qui apprendrait que son enfant est agressé par son père était de recommander qu’elle menace l’enfant dans ces termes : "Don’t you say that about your father. If you do, I’ll beat you." !...

        Richard Gardner est l’auteur du prétendu "syndrome d’aliénation parentale", une fiction déculpabilisante qui ferait, si on y accordait foi, de tout enfant qui témoigne d’une agression subie par le père une victime de sa mère... Il a été jusqu’à écrire que, selon lui, les femmes qui divulguaient l’agression de l’enfant par le père exprimaient en fait leurs "propres" inclinations sexuelles à l’égard de la victime !... Ses thèses sont reprises au Québec et en Europe par Hubert van Ghyseghem, un "témoin expert" montréalais spécialisé dans l’approche "Monsieur ne peut pas être pédophile ; mon test scientifique le démontre..."

        Malheureusement, faute de plus d’exigence de la part des médias, le lobby des agresseurs sexistes continue à tenter d’imposer le "SAP" comme légitime sur toutes les tribunes, malgré son rejet par l’ensemble des instances de contrôle d’une pratique qui ne fait déjà pas de cadeaux aux femmes.

        Pour en savoir plus : Lire ici

        Stephanie J. Dallam, infirmière et chercheuse

        P.S.


        -  L’original du présent article (« Dr. Richard Gardner : A Review of His Theories and Opinions on Atypical Sexuality, Pedophilia, and Treatment Issues ») a été publié dans le numéro de janvier-février 1998 (Volume 8, no 1) de Treating Abuse Today.

        -  L’adaptation française a été réalisée par Martin Dufresne, Hélène Palma et Léo Thiers-Vidal. Conversion en PDF : Michel Pelletier.


        -  Tous droits réservés à l’auteure et aux traducteurs et traductrice.



        Source - http://sisyphe.org/article.php3?id_article=294 -



Suite, toujours par Hélène Palma et Martin Dufresne :

http://sisyphe.org/imprimer.php3?id_article=296

Citation
source -  http://sisyphe.org/article.php3?id_article=296  -



SYNDROME D’ALIÉNATION PARENTALE
Une théorie inventée utile au lobby des pères
ADAPTATION FRANÇAISE DE MARTIN DUFRESNE, HÉLÈNE PALMA ET LÉO-THIERS VIDAL

8 février 2003

par Stephanie J. Dallam, infirmière et chercheuse



La théorie du Syndrome d’Aliénation Parentale (SAP) a eu une profonde influence sur la manière dont les dossiers de droit de garde sont gérés par l’appareil judiciaire. Le Dr Richard A. Gardner, professeur de pédopsychiatrie clinique au College of Physicians and Surgeons (École de médecine et de chirurgie) à l’Université de Columbia, est le créateur et le principal promoteur du SAP. Gardner étale ses théories dans de nombreux livres et articles, dans lesquels il adresse des conseils aux professionnels de la santé mentale et de la sphère judiciaire en matière de droit de garde (1) .


J’entends examiner ici le fondement scientifique prêté au SAP, tel que conceptualisé par Gardner, et la pertinence de cette notion pour ce qui est des accusations d’agressions sexuelles sur enfants portées dans un contexte de différend de garde. Cet article analyse également les problèmes conceptuels inhérents à la théorie du SAP et les conséquences sociales de l’aval donné par l’appareil judiciaire aux théories de Gardner. Étant donné que la théorie du SAP repose essentiellement sur la pratique et sur la perspective du Dr Gardner, je traiterai brièvement de ses opinions sur la pédophilie et sur ce qu’il appelle un « climat d’hystérie » entourant l’agression sexuelle sur enfants.

Le contexte de la théorie du SAP de Gardner

Le SAP ne repose pas sur une recherche systématique : Gardner (1987) a plutôt créé cette théorie en s’appuyant sur ses observations personnelles de familles vivant des litiges de garde d’enfants. Étant donné que les seuls fondements de la théorie du SAP ont toujours été les seuls écrits de Gardner, il apparaît essentiel de se livrer à une analyse approfondie des ses théories et de ses opinions en matière d’agressions sexuelles sur enfants. Ce sont plus particulièrement ses positions en matière de pédophilie et du « climat d’hystérie » entourant l’agression sexuelle sur enfants qui doivent être examinées, car elles indiquent le contexte dans lequel Gardner procède à ses observations pour des évaluations de garde.

Les positions de Gardner en matière de pédophilie

Pour Gardner (1992, pp. 670-671), les activités sexuelles entre adultes et enfants font partie du répertoire naturel de l’activité sexuelle humaine. Il croit même que la pédophilie peut améliorer la survie de l’espèce humaine en servant des « buts procréateurs » (1992, pp. 24-5) (2). Selon Gardner (1992, p. 593), « la pédophilie a été considérée comme la norme par une vaste majorité de gens dans toute l’histoire du monde » et « c’est une pratique largement répandue et acceptée par, littéralement, des milliards de gens ». Gardner (1986, p. 93) croit que les enfants ont spontanément des comportements sexuels et peuvent initier des rencontres sexuelles en « séduisant » l’adulte. De plus, Gardner (1992, pp. 670-71) soutient qu’une agression sexuelle n’est pas nécessairement traumatisante ; ce qui détermine un éventuel traumatisme chez l’enfant, c’est l’attitude de la société envers ces rencontres sexuelles. En conséquence, Gardner (1992, p. 593-4) considère que notre société a une attitude excessivement punitive et moralisatrice envers ceux qui actualisent leurs pulsions pédophiles (Voir la section « L’épreuve des faits »).

Lire intégralement et télécharger cet important document en PDF.


http://sisyphe.org/IMG/pdf/doc-164.pdf
Titre: Intimidations terroristement correctes
Posté par: Jacques le 10 juillet 2006, 01:38:52
Ces dames veulent tuer, mais n'en assumer aucune responsabilité ni conséquences.

C'est comme les tueurs de l'OAS, résolus à abattre Charles de Gaulle : ils voulaient tuer, mais ne courir aucun risque eux-mêmes.
C'est en bonne partie grâce à cette couardise de la part des tueurs et surtout de leur chef Bastien-Thiry, tout juste capable de lever son journal au carrefour, en large partie aussi par une sacrée baraka, que de Gaulle leur a finalement échappé.

Les idéologues de la guerre sexiste veulent bien tuer de loin, et organiser l'idéologie du crime sexiste, mais ne jamais être connus comme tels, de la part des victimes passées, présentes ou futures.

J'ai donc reçu l'intimidation suivante, en Hélène Palma dans le texte :
Citation
de la part de
helene palma <h.palma@free.fr>

Bonjour,

je viens de découvrir vos propos diffamatoires me concernant sur Internet. Un certain Jacques Lavau, membre actif du forum de sos papa, et autres groupes de pères divorcés, apparemment scientifique (... dommage que les sciences dites "dures" soient depuis trop longtemps coupées de l'apprentissage des humanités : cela éviterait la fabrication de personnages de votre type), se permet de dresser des "profils psychologiques" me concernant ou concernant un ami, Martin Dufresne. Vos propos ont immédiatement été ré-expédiés à mon avocat, qui s'occupe de lancer une procédure en diffamation si votre logorrhée délirante ne disparaît pas dans les plus brefs délais des pages d'internet.
On peut ne pas être d'accord avec les positions des uns et des autres, mais pour sa propre crédibilité, on s'interdira à l'avenir, cher monsieur, des attaques personnelle contre ses adversaires, qui ne manqueraient pas d'aller loin.
La moindre des choses serait de vous appliquer à vous-même la courtoisie et l'honnêteté que vous prônez sur ce ton docte et comminatoire typique des Tartuffe.


J'avoue être partagée entre amusement et consternation devant vos diagnostics définitifs et dignes d'un tribunal d'inquisition. Je pense que vous n'êtes hélas pas loin de l'état d'esprit du clergé à cette époque (voir vos propos sur les femmes qui me donnent l'impression d'halluciner). Le fatras d'amalgames mérite tout juste qu'on le commente. Je vous rappellerai seulement, pour votre gouverne, que le documentaire diffusé sur arte est la création de Myriam Tonelotto et Marc Hansman. Me faire figurer parmi les auteurs de ce documentaire montre la piètre qualité de vos renseignements et donne du coup une idée assez précise du degré de fiabilité de vos diagnostics, anathèmes, parallèles et autres comparaisons douteuses qui vont jusqu'à des références au Nazisme... Chacun appréciera.
En l'espèce cher monsieur, je ne puis que vous rappeler que ce genre d'amalgame est qualifiable par la justice, notamment les profils psychologiques que vous prétendez dresser de Martin Dufresne et de moi-même. Depuis hier, mon avocat (joint par téléphone portable) est prévenu de vos agissements et se tient prêt à agir si vous ne faites pas disparaître vos propos de l'espace PUBLIC et REGI PAR LE DROIT qu'est internet.
Hélène Palma.


En conséquence, j'ai réuni quelques écrits publics de ces deux personnages à l'adresse http://deonto-famille.info/index.php?topic=25.0

Comme cela les lecteurs se feront leur opinion sur pièces.
Ce n'est qu'un début, je joindrai bientôt leurs autres écrits publics, tous aussi terroristement corrects.
Titre: En Hélène Palma dans le texte :
Posté par: Jacques le 12 juillet 2006, 01:57:23
En Hélène Palma dans le texte :


http://forum.aceboard.net/60786-1802-6172-0-PALMA-Helene.htm

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Auteur :     Sujet: PALMA Helene      Bas
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  Posté le 30/11/2004 17:37:27   
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Intervention d'Helene Palma aux "6h contre les VIOLENCES"
21 novembre 2004  organisees par le CNDF


Masculinisme et groupes de pères : les nouveaux ennemis des avancées féministes.


Bonjour à toutes. Je suis bien désolée de ne pas pouvoir assister à ces 6 heures contre les violences faites aux femmes mais je souhaite y contribuer un peu, en vous faisant part de mon expérience de femme, de mère, et de témoin de ce que vivent d’autres femmes, d’autres mères, en France et ailleurs.
Depuis que je me suis impliquée sur le terrain de la lutte féministe, j’ai constaté les progrès d’un certain type de militantisme masculin. J’ai appris à les connaître en discutant avec Martin Dufresne et en lisant Michèle Le Doeuff : ce sont ceux qu’on appelle les « masculinistes ».

Ces groupes d’hommes, fréquemment des groupes voués à défendre les droits des pères, sont en fait des cellules au sein desquelles se développe un discours néo-misogyne et néo-patriarcal extrêmement insidieux puisqu’il se présente sous la forme rassurante de la demande d’égalité de la part de pères qui se prétendent lésés par le système judiciaire. En grattant le vernis mince de leur discours apparemment égalitaire, on se rend pourtant compte qu’ils sont foncièrement opposés au divorce (surtout lorsqu’il est demandé par les femmes), qu’ils dénoncent le paiement des pensions alimentaires en se présentant comme victimes d’horribles ex-conjointes qui les ponctionnent sans remords, qu’ils nient la réalité des violences domestiques commises sur les femmes, et qu’ils refusent toute crédibilité à la parole des enfants, parole selon eux manipulée par des mères hystériques et menteuses.

Je vais ici dresser le portrait de SOS PAPA, de la CONDITION PATERNELLE, de la CONDITION MASCULINE, de JUSTICE PAPA, ou de tout autre groupe parmi lesquels je compte aussi les structures de médiation ou les points-rencontre dits neutres, tous luttant plus ou moins ouvertement pour les droits des hommes. Cette descrption  peut vous paraître caricaturale ou du moins exagérée. La situation est pourtant grave, et c’est selon moi par l’action de ces groupes que nos acquis sont le plus menacés.
Les groupes d’hommes, les experts psychologues, psychiatres, psychanalystes qui les entourent, et les media qui les soutiennent, diffusent en effet dans notre société un discours dangereux qui tend

1) à discréditer la parole des victimes


2) à justifier la domination masculine
3) à nier les inégalités existant encore entre hommes et femmes


4) à lutter contre la conquête de nouveaux droits pour les femmes


5) à faire reculer les acquis féminins


*********************


1) Discréditer la parole des victimes

Outre le déni opposé à la violence contre les femmes, ces groupes utilisent et diffusent tout un arsenal de pseudo-théories servant à museler la parole des victimes de crimes familiaux tels que l’inceste. Ainsi l’enfant qui se plaint est immédiatement traité de menteur et sa parole est discréditée, taxée de « fausse allégation « . Sa mère sera ensuite accusée d’avoir manipulé l’enfant, ce que Richard Gardner (théoricien masculiniste et pro-pédophile) appelait un « Syndrome d’Aliénation Parentale ». Ces diagnostics pseudo-scientifiques, bien que non-vérifiés (le SAP n’a jamais été reconnu, en 20 ans, par l’APA, Association Américaine de Psychiatrie), sont pourtant utilisés de plus en plus fréquemment lors de procédures judiciaires : des mères de bonne foi se voient ainsi retirer la garde de leurs enfants dont elles savent le calvaire, au motif qu’elles et leurs enfants auraient « menti ». Au nombre des experts qui contribuent à pratiquer ces injustices, il faut citer des noms et s’en souvenir : Ralph Underwager, Hubert Van Gijseghem, ou encore Paul Ben Sussan, ainsi que tous leurs émules parmi lesquels on compte de nombreux experts judiciaires.

2) Justifier la domination masculine

Ces groupes et leurs représentants sont des défenseurs des droits des pères et des hommes. Ils revendiquent clairement les privilèges réservés au sexe masculin dans le cadre d’un patriarcat : le droit de voir leurs enfants et de s’amuser avec mais non de les élever et de les éduquer ainsi que le droit de leur transmettre leur nom : ils sont généralement très attachés au principe de patrifiliation, comme le montre le slogan d’une de ces associations de pères : « Quand on donne son nom, ça engage » . Ces groupes se livrent par ailleurs fréquemment à des propos ou actions extrêmement misogynes et anti-féministes (SOS PAPA a ainsi créé un néologisme qui se veut insultant : les féministes sont rebaptisées « feminalistes » sur le site internet sospapa.net). Ajouté au fait qu’ils nient et/ou justifient la violence des hommes dans le cadre privé, il est certain  que nous avons affaire à des personnes qui luttent pour le maintien de la domination masculine.

3) Nier les inégalités qui existent encore entre les hommes et les femmes

Bien loin d’admettre que les écarts de salaire sont toujours importants et toujours en défaveur des femmes, les groupes masculinistes tentent au contraire de démontrer que les femmes ont pris le pouvoir et sont désormais dominantes. Ils appuient leurs démonstrations sur des statistiques douteuses soulignant le taux de suicide masculin, la précarité masculine ou encore le nombre de victimes masculines de violences domestiques (Yvon Dallaire, célèbre masculiniste québécois, auteur de Homme et fier de l’être, vantait l’an dernier un livre intitulé L’homme battu, dû à une certaine Sophie Torrent, et SOS PAPA se propulsait en janvier 2003 dans une émission d’Yves Calvi, C’est dans l’air, sur la 5, consacrée à la violence conjugale, en nous présentant quelques messieurs prétendument victimes de « coups de griffes »).

4) Lutter contre la conquête de nouveaux droits pour les femmes

Cette rhétorique a pour but de donner à croire que l’égalité des sexes est chose acquise et que les femmes n’ont plus rien à demander. En conséquence, les revendications féministes apparaissent comme exagérées, infondées  et démodées. C’est ainsi que la question des écarts de salaire, du non-partage des tâches domestiques et parentales, des violences (et de leur quasi-absence de traitement par la justice) apparaissent comme complètement décalées. Les media, séduits par ce discours tenu par des hommes, leur emboîtent le pas : c’est ainsi que ELLE a pu avoir le culot de nous imposer un numéro spécial « Hommes » le 8 mars 2003, en nous mettant en garde contre tout « excès » de féminisme . C’est ainsi également que Badinter a pu vendre son dernier livre, Fausse route, lui aussi consacré à dénoncer le féminisme.

5) Faire reculer les acquis féminins

Ce n’est pas le moindre des objectifs de ces groupes. Le divorce demandé par les femmes, leur indépendance financière récemment acquise, leur droit à accoucher sous X, à avoir une contraception, à refuser une grossesse : toutes ces nouvelles libertés, chèrement conquises par les luttes féministes, sont vécues par ces groupes d’hommes comme des atteintes à leur pouvoir. Un pouvoir qu’ils veulent récupérer. A tout prix.
Tout est ainsi fait pour que les femmes divorcent moins. L’imposition de la garde alternée à des femmes qui n’en veulent pas permet notamment de leur retirer le paiement d’une pension alimentaire. Une garde alternée permet aussi à l’ex-conjoint de surveiller de très près son ex-femme. Inversement, la garde alternée n’instaure pas nécessairement une implication accrue des pères dans la vie de leurs enfants, la prise en charge de ceux-ci pouvant être effectuée par des femmes de l’entourage du père. La garde alternée imposée (ainsi que le prévoit la loi relative à l’autorité parentale de 2002, votée sous la pression des groupes de pères) représente donc d’abord et avant tout un dispositif dissuasif dont le but est de décourager les femmes de demander le divorce.
L’accouchement sous X est remis en cause, l’avortement contesté et vilipendé, les violences niées et discréditées, le divorce rendu plus complexe : on le voit, ces groupes inscrivent leur action à contresens de nos liber

Titre: Re : En Hélène Palma dans le texte (2) :
Posté par: Jacques le 12 juillet 2006, 02:03:46
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  Posté le 24/03/2005 07:48:02   
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La soirée thema diffusée sur la chaîne arte le 22 mars 2005 à 20h30 présentait deux documentaires au cours desquels, pour la première fois,  il était proposé d'observer d'une manière novatrice les effets concrets de la résidence alternée imposée sur les enfants et d'analyser ce qui se cache derrière les revendications des groupes de pères.
On est en effet plus habitué à entendre et voir des pères (des adultes, donc) se lamenter sur leur sort après une séparation/un divorce en évitant le plus souvent de se renseigner sur les raisons de cette séparation ou de ce divorce. On est plus habitué à voir les mêmes pères se dire innocents quand ils ont été accusés de violences sur leurs ex-conjointes et parfois même sur leurs enfants.
Les chiffres sont disponibles, pourtant, et ils sont connus : on sait qu'environ 2 et millions et demi de femmes sont victimes de violences de tous types en France  dans le cadre privé. On sait que des enfants sont victimes de brutalités dans le cadre familial. On sait aussi que ces violences sont majoritairement masculines : même s'il existe des épouses et des mères violentes, les statistiques sont claires et il est même possible de leur donner une interprétation politique : en l'espèce, il est bien évident et reconnu que si ce sont des hommes qui battent des femmes, des hommes qui agressent des enfants, c'est parce que notre société ne s'est pas débarrassée de sa vieille hiérarchie sexiste.
Malgré cette connaissance des données tangibles mises au jour par des chercheurs et chercheuses, lorsqu'on en vient à discuter du divorce, tout le monde, au parlement comme dans les media semble étonnamment perdre la mémoire. C'est comme si la séparation remettait tout à plat, alors que ce sont précisément les femmes victimes de violences ou les femmes dont les enfants sont violentés qui cherchent les premières à fuir l'ambiance délétère de leur couple.
Or que propose-t-on à ces femmes-là? La perpétuation quasi-sadique des contacts avec celui qui les a terrorisées. Au nom d'un lien sacrosaint qui se devrait d'être maintenu entre les enfants et leur père (qui est en l'occurrence aussi l'agresseur de leur mère voire leur agresseur tout court).
Jusqu'ici, personne n'avait tourné la caméra dans cette nouvelle direction : celle du sort réservé aux victimes de violences lorsqu'elles doivent s'accommoder sans la moindre compassion des services sociaux ou judiciaires de dispositions aussi contraignantes qu'une résidence alternée.
On a donc pu voir Sabine, Nathalie, Martina, toutes victimes d'agressions (brutalités, cicatrice de césarienne ré-ouverte sous les coups, viols, insultes, dévalorisation, pression économique) expliquer combien la résidence alternée qui leur avait été imposée (comme le prévoit imprudemment la loi relative à l'autorité parentale votée en mars 2002) nuisait à leur bien-être et à celui de leurs enfants : Nathalie, agressée, doit laisser partir deux tous petits garçons même s'ils sont malades et se passer de leurs nouvelles (le père refuse d'en donner) pendant des semaines (5 semaines en été). Martina a elle aussi subi une résidence alternée alors qu'elle n'en voulait pas et alors que son ex-mari la battait et instrumentalise désormais leur fille.
Le documentaire était sobre, émaillé de très peu de commentaires : on nous a simplement donné à voir dans quelle terreur vivent ces femmes.
Le second documentaire se proposait lui de pousser un peu plus loin encore la réflexion et de se demander comment il a pu se faire qu'une loi aussi facile à pervertir que celle relative à l'autorité parentale de mars 2002 ait pu être votée en France. On s'est alors aperçu que la France n'est pas seule ni la première à avoir voté ce genre de texte, sous la pression d'associations de pères que les media nous présentent d'ordinaire comme des groupes de "victimes" absolument inoffensives. La réalité pourtant est bien plus préoccupante. Le milieu militant auquel j'appartiens sait cela depuis longtemps, à force de se contraindre à lire les élucubrations répugnantes accessibles sur les sites de ces associations; mais pour la première fois, là encore, on a pu voir et surtout entendre les énormités qui se cachent derrière le discours que nous tiennent ces hommes. L'intérêt des enfants leur importe peu : ils veulent "leur part", quoi qu'il en coûte à l'enfant. Surtout, ils ne supportent pas la liberté économique et idéologique qui permet désormais aux anciennes victimes de se défaire de l'emprise d'un agresseur. Ils ne savent plus comment rétablir leur domination (qui n'est pas aussi morte qu'ils essaient de nous le faire croire). Ils veulent même pouvoir intervenir sur une décision de poursuite ou d'interruption de grossesse alors que, faut-il le rappeler, l'affaire se passant dans le corps des femmes, et notre corps nous appartenant, la décision finale nous revient. Indiscutablement.
On a pu voir, ce soir-là, des hommes crispés sur leur désir de revanche, qui ont volé jusqu'à la couleur du féminisme (le violet) après avoir volé et vidé de son sens sa revendication à l'égalité : comment, en effet, un groupe économiquement et politiquement dominant peut-il avoir l'outrecuidance de demander l' "égalité"?
Comment les défenseurs des intérêts masculins les plus réactionnaires ont-ils pu berner les media, les parlementaires,l'opinion publique pendant si longtemps?
Il aura fallu attendre le regard aiguisé de Myriam Tonelotto, de Marc Hansmann et de Claudia Déjà pour nous ouvrir (au moins pendant quelques heures) les yeux.
Espérons que cela n'aura pas été en vain.




hélène palma
co-auteure (avec martin dufresne) de l'article "Le retour de la loi du père" paru en septembre 2002 aux Nouvelles Questions Féministes (volume 21, n°2)
professeure agrégée à l'Université Stendhal-Grenoble 3, docteure es lettres
féministe


****

J'ajoute, pour info et réflexion, ces quelques articles :


CONTRE L'EMANCIPATION DES FEMMES,
DES HOMMES ONT INVENTE «LA CRISE DE LA MASCULINITE».
Les hommes vont mal. Ah bon?

PAR VIRGINIE POYETTON
Paru le Vendredi 18 Mars 2005 dans Le Courrier, Genève
http://www.lecourrier.ch/modules.php?op=modload&name=NewsPaper&file=article&sid=39337
.
Egalité Le 8 mars 2003, Genève accueillait la première grand-messe des
hommes blessés: le «congrès international de la condition masculine». En
avril de cette année, le relais sera passé à Montréal. Ces colloques
font partie d'un mouvement plus large qui met en avant «la crise de la
masculinité» en réaction à l'émancipation (trop?) radicale des femmes.
Si ce courant est minoritaire au sein de la gent masculine, il participe
d'une tendance qui remet en question l'avancée des droits des femmes.

Depuis que les femmes s'émancipent, les hommes vont mal. Du moins, c'est
ce qu'affirment certains groupes d'hommes s'exprimant dans des congrès
ou sur de florissants sites Internet (1). Sans importance? Leur discours
est néanmoins à la mode et abondamment relayé par les médias.
L'argumentaire se veut simple, cohérent, concret: le féminisme a forcé
les hommes à changer et depuis ils se sentent dépossédés de leur
identité et de leurs droits. La liste des injustices dont ils souffrent
est longue: discrimination positive au travail en faveur des femmes,
préjugés favorables aux mères en cas de divorce, fausses allégations de
violence ou d'inceste, pensions alimentaires disproportionnées, hausse
du décrochage scolaire des garçons, augmentation des prescrïption
d'antidépresseurs. «Un discours de dominants», résume Anne-Marie
Devreux, sociologue française, chargée de recherche au CNRS. Les
arguments utilisés sont majoritairement reliés à l'émotionnel et
l'identitaire. Probablement parce que les inégalités matérielles entre
femmes et hommes sont toujours favorables à ces derniers.

SOUFFRANCE SUSPECTE

Cette «crise» trouve ses racines dans les années septante et les
avancées acquises alors par les femmes, notamment en termes de
participation au marché du travail et de contraception. Selon Anne-Marie
Devreux, les réactions positives de quelques hommes à ces changements
furent montés en mayonnaise et arbitrairement extrapolés à l'ensemble de
la société tout au long des années quatre-vingt. Ce n'est que dans les
années nonante, comme l'explique la sociologue Pascale Molinier dans
L'énigme de la femme active (2), que le discours optimiste sur les
nouveaux hommes et la constitution d'une nouvelle société égalitaire
laissa la place à un discours alarmiste sur «le malaise des hommes». Un
malaise qui s'expliquerait par la remise en question de certaines
pratiques et cadres traditionnels.
Si certaines féministes concèdent que l'évolution des rapports entre
femmes et hommes ont poussé des hommes à une remise en question de leur
rôle dans la société, elles restent très réservées quant à l'ampleur du
phénomène. D'abord parce que les inégalités touchent toujours
majoritairement les femmes - chômage, précarité, bas salaires - sans
oublier la violence, ensuite parce que la «crise» ne concerne qu'une
partie minime de la population masculine. «Chez les bourgeois ou dans
les cités, les garçons ne traversent pas de «crise de la masculinité»,
souligne Anne-Marie Devreux.
Par ailleurs, certaines «souffrances» masculines peuvent paraître très
suspectes. Comme la douleur des pères spoliés du droit de s'occuper de
leurs enfants. Etonnamment, souligne la sociologue, cette souffrance
apparaît essentiellement lors de la séparation du couple. «Quand les
hommes parlent «au nom de leurs enfants», c'est souvent contre les
femmes. La dépossession des pères de leurs droits est complètement
mythique. Ils oublient que la responsabilité parentale implique aussi
des devoirs.»

PERTE DE PRIVILÈGES

Au-delà d'un passager accès de colère, que cache alors cette «crise de
la masculinité»? «On constate qu'un état de crise surgit à chaque fois
qu'une domination est remise en question», remarque Anne-Marie Devreux.
Cette angoisse serait liée au sentiment de la perte des privilèges et du
monopole des hommes. Faut-il vraiment la prendre au sérieux? «Ce n'est
pas un phénomène secondaire. Cette «crise de la masculinité» est une
version soft de ce qui est en train de se mener plus particulièrement au
Canada et en France: une lutte ouverte des hommes contre les femmes et
contre les féministes», analyse Anne-Marie Devreux. Le débat sur la
mixité à l'école en est un bon exemple. Parti du Québec, il occupe
aujourd'hui ceux qui se sont auto-baptisés les «masculinistes». Sous
prétexte de défendre les garçons qui souffriraient de la réussite
scolaire des filles, ces derniers proposent un retour en arrière à des
classes non-mixtes.

SOUFFRANCE FÉMININE

Absurde, dira-t-on. La sociologue française ne banalise pas le
phénomène. En matière de droit des femmes, rien n'est jamais acquis.
Comme le prouve la mise en place de l'Allocation parentale d'éducation
(APE) en France, initialement attribuée à l'un des deux parents à
condition qu'il reste à la maison pour s'occuper de l'enfant entre 0 et
3 ans. Résultat: l'APE touche essentiellement des femmes et le taux
d'activité des mères de deux enfants a chuté de 80% à 50%. Un procédé
pernicieux pour remettre les femmes au foyer. «Il faut envisager le
phénomène au niveau mondial. Je pense que l'oppression des Afghanes ou
des Algériennes est de même essence que ces politiques de régression du
droit des femmes», commente Anne-Marie Devreux.
Pour la sociologue Pascale Molinier, cette «crise» cache également un
processus d'euphémisation des souffrances féminines. Contrairement à ces
dernières, «les formes masculines de décompensation sont spectaculaires
et bruyantes: rixe, sabotage, surendettement, violences domestiques,
suicides. Quant à la souffrance des hommes dominants, ce n'est rien de
dire qu'elle fait recette. «Le stress des cadres» a fait couler plus
d'encre ces dernières années que celui des caissières d'hypermarché. En
pointant la vulnérabilité des hommes ne risque-t-on pas d'avaliser
l'idée, bien commode pour le maintien de l'ordre social, que les femmes
sont formidables dans l'adversité?»
D'ailleurs, beaucoup de femmes ont elles-mêmes intégré ce discours sur
la «crise de la masculinité». Elles culpabilisent, ont le sentiment de
mettre la barre trop haut, d'en demander beaucoup, de vouloir trop.
Certaines sont aussi sensibles au discours des hommes bafoués dans leurs
droits parce qu'elles y trouvent plus de bénéfices personnels.

Notes :
(1) Divers sites Internet comme: http://www.la-cause-des-hommes.com ou
http://www.garscontent.com/index.html ou http://www.mensongefeministe.ca
ou http://www.perepourtoujours.ch
(2) Payot, Paris, 2003.
________

(Coupé pour les limitations de SMF. Suite dans le message suivant.)
Titre: Re : En Hélène Palma dans le texte (3) :
Posté par: Jacques le 12 juillet 2006, 02:05:22
Suite du message précédent, coupé par suite des limitations techniques de SMF.

http://forum.aceboard.net/60786-1802-6172-0-PALMA-Helene.htm

Citation
LE CONGRÈS QUI ENTEND REDONNER LA PAROLE AUX HOMMES

«Est-ce que l'homme est aussi méchant ou aussi minable que le suggèrent
les féministes? Est-ce que les femmes et les enfants seraient mieux si
les hommes disparaissaient de la planète? L'homme doit-il changer pour
se conformer aux attentes de la femme?» Voilà une série de questions
sans réponses qui auraient poussé John Goetelen, naturopathe, et Yvon
Dallaire, auteur de Homme et fier de l'être, à organiser le premier
Congrès international de la condition masculine, «Paroles d'hommes», en
2003 (1). Pour les deux hommes, ce congrès devait être l'occasion de
réfléchir sur la condition de l'homme aujourd'hui. Neuf intervenants
belges, suisses, français et québécois y ont abordé des thèmes tels que
«La femme n'est pas l'avenir de l'homme», «La violence faite aux
hommes», «La tendresse suspecte: pères présumés coupables» ou «Les
réseaux d'hommes: quand les hommes parlent». Quelque cent personnes
(dont 30% de femmes) auraient pris part au congrès. Le deuxième congrès,
qui aura lieu à Montréal du 22 au 24 avril prochain, entend avancer dans
la définition de l'homme du XXIe siècle. «Au lieu de se définir en
fonction des attentes des femmes ou en réaction à leurs exigences, les
hommes se demandent ce qu'ils voudraient devenir maintenant que les
femmes sont plus autonomes et de plus en plus responsables de leur
propre vie et survie.» En plus des thématiques déjà abordées, les
intervenants traiteront, entre autres, du mouvement gay et de la
condition masculine, des garçons à l'école et de l'influence des pères
sur l'éducation des fils, de la garde partagée ainsi que du suicide des
hommes. VPn

(1) Site Internet: www.parolesdhommes.com



*******************************

LE SEXE, UNE DIFFERENCE COMME UNE AUTRE
Propos recueillis par VPn

Si certains hommes se complaisent dans leur rôle de victimes, d'autres
cherchent à questionner leur place dans une société inégalitaire.
Rencontre avec Mathieu Carnal, sociologue, assistant à l'Université de
Lausanne et ancien membre des «Mâles Barrés». De 1998 à 2003, ce groupe
d'une quinzaine d'hommes a cherché à créer un espace de discussion sur
les rapports de genre et la domination masculine. Le groupe a disparu,
il y a deux ans, parce que, comme le signale en souriant Mathieu Carnal,
beaucoup sont devenus pères «et comme ils essaient de partager les
tâches, ils n'ont plus beaucoup de temps. Manière de prendre conscience
de la lourde responsabilité domestique des femmes.»

«Le Courrier»: Les hommes sont-ils réellement en crise?
Mathieu Carnal: A mon avis, non. Cette «crise de la masculinité» est
essentiellement une invention médiatique et psychologique. Elle est
apparue il y a quelques années dans les médias et dans certains
ouvrages. Elle postule que les féministes ont gagné la lutte, que les
femmes sont désormais au pouvoir et que, du coup, les hommes sont en
crise. Selon ses défenseurs, la société demande trop aux hommes: ils
doivent à la fois être virils et sensibles. Les pères divorcés seraient
spoliés de leurs droits. Cette théorie appartient à ce que Susan Faludi
a baptisé le «backlash». Dans un ouvrage du même nom, la journaliste
américaine montre comment les quelques modestes avancées du féminisme
ont engendré une contre-attaque violente du patriarcat.


L'émancipation des femmes passe-t-elle forcément par le malaise des hommes?
- Oui et non. Cela ne devrait normalement pas créer de malaise.
L'émancipation des femmes apporte beaucoup aux hommes.
Traditionnellement, les rôles sexués sont très limités. Les luttes pour
l'égalité ont permis aux hommes d'avoir un autre rapport aux enfants, à
leur sensibilité, à leur vie professionnelle. En revanche, si on part du
principe que la position avantageuse des hommes s'effrite avec les
avancées du droit des femmes, on peut imaginer le malaise de certains.
Ils perdent certaines de leur prérogatives masculines dans la
répartition des tâches domestiques ou dans la prise de décision au sein
du couple, par exemple. Au final, il s'agit d'un choix de société, à
savoir si on préfère vivre de manière égalitaire ou dans un rapport de
domination.


Les identités féminines/masculines seraient donc interchangeables?
- Le 8 mars, il y a eu beaucoup de débats autour de cette question à la
télé et dans les journaux. On nous agite toujours le spectre de la
similitude, d'une perte des différences qui feraient la richesse
humaine. C'est un argument peu convaincant. De manière globale, il y a
une infinité de différences entre les gens. Est-ce que les différences
entre une femme et un homme doivent être forcément plus grandes et plus
significatives que celles entre deux personnes du même sexe? En quoi la
différence de sexe serait-elle fondatrice de toutes les autres? Elle ne
devrait pas avoir plus d'importance que la couleur des chaussettes des
gens. Si l'appartenance à un sexe est tant martelée dans nos sociétés,
c'est bien parce qu'elle permet de perpétuer la domination masculine et
non pas parce qu'elle est une «richesse».


Est-il possible de s'affranchir d'une identité masculine stéréotypée?
- C'est extrêmement difficile. Nous sommes soumis à beaucoup de messages
contradictoires. Le principe de l'égalité, qui est le corollaire de
l'idéal démocratique, est généralement bien accepté par l'opinion
publique. Paradoxalement, il est également admis par la plupart des gens
que les hommes ont un rôle spécifique à jouer. Et cela est sans cesse
rappelé aux hommes dans les stéréotypes que véhiculent: le sport, les
images publicitaires, le cinéma ou les médias. Il devient alors
compliqué pour un homme de sortir de ce schéma, il passera plutôt pour
un inadapté que pour un progressiste. D'où la création des «Mâles
barrés». En constituant ce groupe, nous voulions nous donner d'autres
possibilités collectives d'appréhender les rapports femmes/hommes.
L'idéologie machiste doit être détournés non seulement par la présence
des femmes dans des lieux essentiellement masculins, mais aussi par le
changement des modes de fonctionnement. Ainsi la relative féminisation
des salles de rédaction ne sera un vrai pas pour l'égalité que si les
médias adoptent une manière moins sexiste de gérer leur fonctionnement
et de relater les affaires du monde.

Un homme peut-il être féministe?
- Je peux me dire féministe dans le sens où c'est un projet de société
qui est positif pour les femmes et les hommes. On pourrait alors être
homme féministe comme on peut aujourd'hui être blanc anti-colonialiste.
Dans le groupe des «Mâles barrés», nous avons préféré nous dire
pro-féministes. Les femmes doivent mener leur émancipation elles-mêmes
et les hommes peuvent valoriser leur propre travail d'émancipation en
espérant qu'un jour ces différences deviennent caduques. Etre un homme
et se dire féministe est présomptueux puisqu'on n'a pas accès à toute
une sphère de vécu féminin. Cela a mené à des dérives où des hommes
s'affichent publiquement féministes tout en restant profondément
machistes dans leur action. En se disant pro-féministe ou anti-sexiste
on évite de faire ce que les hommes savent si bien faire: tirer la
couverture à eux et récupérer un mouvement.

************************************

Bien que sa signature n'apparaisse dans ce tronçon, pour cause de troncature, il s'agit toujours du message d'Hélène Palma.
Titre: Re : En Hélène Palma dans le texte (4) :
Posté par: Jacques le 12 juillet 2006, 02:11:16
http://forum.aceboard.net/60786-1802-6172-0-PALMA-Helene.htm suite

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  Posté le 27/03/2005 14:01:19   
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Bonjour,

Je me suis régulièrement tenue informée des
messages qui paraissaient sur le forum de sos
papa depuis la diffusion de la soirée thema du 22
mars 2005.
Amusée au début par l'extrême violence des propos
qui s'y tenaient, je me dois à présent
d'intervenir pour clarifier les choses.
Dans les derniers messages que j'ai pu lire, je
constate en effet que sos papa s'obnubile
maintenant sur la présence de mon nom, à la fin
du générique du second documentaire, dans la
partie "remerciements". Sos papa y voit la
"preuve" que je serais le "cerveau" de cette
enquête et en profite au passage pour
m'égratigner.

Je rappelle donc pour commencer qui je suis.
Universitaire, agrégée et docteure ès lettres, je
n'ai aucune preuve à fournir ni de ma compétence
intellectuelle, ni de mon recul analytique (ce
dont aucun membre de sos papa ne peut
manifestement se targuer). Militante de terrain,
j'ai été au contact plusieurs années de suite
auprès de femmes (et souvent d'enfants) victimes
de violences domestiques : je bénéficie donc
d'une expérience qui me donne la capacité de
penser en termes sociologiques, assortie d'une
connaissance des données scientifiques
disponibles sur les violences domestiques,
incestueuses, etc.
J'en ai d'ailleurs fait la preuve en écrivant un
article avec Martin Dufresne ("autorité
parentale: le retour de la loi du père") paru
dans une revue scientifique de sociologie (les
Nouvelles Questions Féministes, dont le comité de
lecture est composé de chercheurs et chercheuses
renommés parmi lesquels Annick Houel de
l'Université Lyon 2, Patricia Roux de
l'Université de Lausanne, Christine Delphy,
chercheuse en sociologie au CNRS).
Sos papa n'a rien d'autre comme légitimité que sa
"virilité" (mais il y a longtemps que cela n'est
plus une légitimité, et ça les fait enrager
d'ailleurs!) à opposer au travail de recherche
que nous menons.

Je voudrais ensuite clarifier ceci : j'ai été
contactée par email par une équipe indépendante
de réalisateurs de documentaires franco-allemands
en septembre 2003 : cette équipe avait lu en
ligne l'article que j'ai écrit avec Martin
Dufresne et l'avait trouvé très intéressant.
Ayant eu mon email, ils me demandaient
l'autorisation de s'en servir comme base d'un
travail de recherche journalistique. J'ai trouvé
l'idée excellente et l'ai encouragée. Je n'ai
cependant pas accepté d'être interviewée et j'ai
conseillé aux membres de cette équipe de faire
une enquête seuls afin de voir par eux-mêmes ce
qu'ils découvriraient. Ils ont donc fait ceci. En
surfant sur internet, ils ont trouvé les sites
orduriers que créent ces associations de pères,
la négation des violences domestiques, les
chiffres délirants sur les "fausses allégations",
le SAP, et  les autres élucubrations qu'on peut y
lire. Ensuite, ils sont allés les voir sur pied,
eux et leurs victimes. Et ils n'ont pas été déçus
comme le montrent leurs documentaires. Je ne suis
pas intervenue dans leur travail. A aucun moment.
On peut juste dire qu'en effet, l'article que
j'ai co-écrit et donc j'assume chaque virgule, a
pu leur ouvrir les yeux. Mais comme tout citoyen
je bénéficie de la liberté d'expression et en
l'occurrence, l'expression, à travers un article
documenté, d'un point de vue mûri et illustré par
des données sociologiques (ce qu'on ne trouve
jamais chez les groupes de pères militants: car
ces pères-là ne sauraient être considérés comme
la représentation fidèle de ce que sont les pères
aujourd'hui).
Sos papa préfèrerait sans doute que la revue NQF
et les articles qu'elle peut contenir soient
purement et simplement censurés: cela en dit long
sur l'appartenance politique qu'ils peuvent
avoir. Ils sont tout simplement ce qu'il convient
d'appeler des réactionnaires, nostaliques d'un
temps où les hommes avaient tous les pouvoirs
(celui de battre épouse et enfants, de répudier
l'épouse, de lui prendre biens, dot et enfants
sans qu'elle ait contre cela le moindre recours
possible. Vous aviez oublié? C'est dans le Code
Civil de Napoléon et symétriquement, dans la
législation britannique au même moment...).



Cordialement,


hélène palma.
Titre: Re : En Hélène Palma dans le texte (5) :
Posté par: Jacques le 12 juillet 2006, 02:14:13
http://forum.aceboard.net/60786-1802-6172-0-PALMA-Helene.htm suite encore

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  Posté le 30/04/2005 22:32:15   
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Bonjour,
voici ce qu'on peut lire sur un site de groupe de pères divorcés belges.
L'écriture est parfois un peu confuse, mais l'essentiel est dit (voir passages en rouge) : ces hommes ne pensent pas, contrairement à Alain Lipietz, qui l'a clairement exprimé lors du documentaire diffusé le 22 mars 2005 sur Arte, que le corps des femmes étant le leur (et seulement le leur) c'est à elles seules que revient la décision de recourir ou non à une IVG.  Ces hommes-là pensent tout au contraire que l'autre parent a son mot à dire : comprenez en clair qu'ils veulent pouvoir imposer une grossesse à une femme qui n'en veut pas ou imposer un avortement à une femme qui se sent tout à fait prête à assumer seule un enfant.




Bienvenue au Moyen-âge.






Hélène.










***********








Les brèves parentales
L'essentiel de l'actualité parentale belge et internationale
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Age du père, fausses couches et infanticide (04/05) ab21
En France, l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) vient de publier une étude sur les fausses couches. Le nombre de fausses couches spontanées entre le 2e et le 4e mois d'une grossesse augmenterait de 30% quand le père est âgé de 35 ans ou plus. Etre père avant 35 ans diminue fortement le nombre de ces fausses couches.
Les chercheurs français ont détecté un lien entre la fréquence des anomalies chromosomiques dans les spermatozoïdes et l'âge du père. Ces anomalies provoquent la moitié des fausses couches spontanées. Le risque augmente progressivement de sorte qu'entre 20 et 50 ans, le risque est doublé.
Ces recherches ont été validées quel que soir l'âge de la femme. Lorsque la femme et l'homme sont plus âgés, les risques sont cumulés. Pour rappel, chez les femmes, l'effet de l'âge était connu depuis longtemps. Par exemple, une femme de 40 ans sera confronté à un risque de fausse couche trois fois plus élevé qu'à 20 ans.
Cette étude prouve, pour ceux et celles qui en doutent encore, tel le député européen vert français, Alain Lipiets, que l'embryon, sa santé, son bagage génétique ainsi que l'enfant à naître sont le fruit de deux êtres différents, un père et une mère et non uniquement celui de la mère. Si effectivement, c'est la mère qui porte l'enfant, que c'est son corps, il n 'en reste pas moins que ni mère ni père n'en sont le ou les propriétaires. Ils ont surtout des responsabilités dès qu'ils ont décidé de le garder.
La mère ayant le droit d'avorter si elle le choisit, en respect des législations nationales. Une fois le choix opéré et/ou les délais légaux dépassés, sauf circonstances médicales exceptionnelles, l'enfant " n'appartient " plus à la maman. L'avortement est donc un droit relatif (pas absolu) jusqu'à un certain âge de l'embryon selon les diverses cultures juridiques.
Il est relatif car il est lié à la volonté ou à la possibilité ou non de garder un enfant. Lorsque le choix est définitif, l'enfant à naître récupère sa personnalité ethico-juridique même s'il garde sa dépendance alimentaire (au sens juridique) et éducative vis-à-vis de ces deux parents.
Il n'est plus un embryon, ni un foetus, ni un possible, ni une excroissance ; il devient une réalité, un enfant à venir, un être à part entière parce qu'il a été choisi. Ni le père, ni la mère n'ont alors le droit de lui ôter la vie. Un certain nombre de femmes infanticides ne l'ont pas encore intégré, un certain nombre d'hommes démago-féministes non plus.

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  Posté le 06/05/2005 18:18:04   
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Pour info
******






Bonjour,




je viens de prendre connaissance de votre article intitulé "Enfants: les réacs de la famille ne baissent pas la garde" paru dans le Libération du 05/05/05, et je tiens à vous écrire pour vous faire part de mon point de vue.


Tout d'abord, je ne vois aucune signature à cet article et m'en étonne un peu : j'aurais aimé savoir à qui m'adresser.


Mais ce qui est le plus préoccupant dans cet article, est le fait que vous tentiez de stigmatiser comme "réacs", dans le but évident de les discréditer, TOUS les opposants à cette mesure rendue légale par la loi relative à l'autorité parentale de 2002 : l'imposition judiciaire de la résidence alternée quel que soit le contexte de la séparation.
Or, et vous le montrez vous-même, cette mesure est très loin de faire l'unanimité. Elle est même très controversée, pour différentes raisons, par des personnes et des professionnels très variés, des pédopsychiatres, l'Association Française de Psychiatrie (ce qui n'est quand même pas rien), autant que des sociologues, des philosophes, le plus souvent féministes.
Vous n'auriez rien perdu, avant de vous lancer à écrire cet article, à vous renseigner sur le contenu de la revue  Nouvelles Questions Féministes n°2 volume 21, dans lequel Christine Delphy, sociologue féministe, directrice de recherches au CNRS égratigne dans son éditorial la loi de mars 2002. Vous auriez aussi beaucoup appris en consultant le point de vue de Michèle Le Doeuff, philosophe, féministe, et professeure à l'EHESS (ce qu'elle pense de cette loi est notamment lisible dans un entretien paru dans l'ouvrage Intellectuelles, du genre en histoire des intellectuels Nicole Racine et Michel Trebisch, pp 293-308).
En voici une citation :


"Que s'est-il donc passé? On peut d'abord dire ceci : une cassure se fit sentir au tout début de 2002, quand le gouvernement proposa au Parlement une réforme de l'autorité parentale renforçant considérablement les droits des pères divorcés, même si le divorce est prononcé pour violences domestiques. Cela fut vécu par beaucoup comme un acte de collusion entre l'Etat et le patriarcat à l'état pur, car le patriarcat, c'est aussi l'appropriation des enfants par les pères, celle des femmes par les hommes pouvant être vue comme le moyen de cette appropriation fondamentale. ou peut-être convient-il de dire que ces deux facettes renvoient l'une à l'autre, les enfants pouvant être un mode d'appropriation de leur mère par leur père ("si tu me quittes, je les garde"). En tout cas, des associations et des intellectuelles exprimèrent leur désaccord vis-à-vis de la réforme de l'autorité parentale, mais en pure perte." Michèle Le Doeuff, p. 307, opus cité.


Plutôt que de vous évertuer à chercher chez "l'enfant d'abord", association honnête et travailleuse, les traces d'un esprit dit "réactionnaire", vous feriez peut-être mieux de vous pencher sur la prose des associations de pères divorcés : comme l'a montré la soirée thema du 22 mars 2005 (deux documentaires excellents: "Quand le père devient l'ennemi" et "in nomine patris"), ces groupes de pères ont tout lieu d'inquiéter, si l'on prête attention à leurs arguments violents, à leurs actions-choc et à leur accoutrement para-militaire (treillis, char d'assaut)... C'est plutôt là que je les vois, moi, les "réacs"....




Hélène Palma
Féministe
Professeure agrégée et docteure ès Lettres (Université Stendhal)
co-auteure de l'article "autorité parentale: le retour de la loi du père" paru dans les Nouvelles Questions Féministes volume 21 n° 2.

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  Posté le 05/09/2005 00:27:06   
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Reçu de H.PALMA

il y a 4 ans, à l'automne 2001, Martin Dufresne
et moi-même tentions de lancer une action pour
contrer la progression au Parlement d'une réforme
du Code Civil permettant l'imposition par la
justice, à des parents qui n'en voudraient pas,
de la résidence alternée de leurs enfants en cas
de divorce ou de séparation.

Martin Dufresne avait sous les yeux, au Canada,
d'innombrables exemples de femmes et d'enfants,
qui, victimes de violences psychologiques et/ou
physiques avant la séparation, voyaient leur
calvaire prolongé pendant des années à cause de
ce type de disposition légale. Nous avons donc
uni nos forces, bientôt rejoints par d'autres,
pour tenter de raisonner le gouvernement Jospin
de l'époque, et le ministre de la famille,
Ségolène Royal.
Ce fut en pure perte: nous avons en effet vite
constaté que des groupes de pères, et notamment
Sos Papa, avaient soigneusement préparé le
terrain, s'introduisant directement ou par voie
détournée, aux plus hauts niveaux de décisions,
faisant pression sur le Parlement, notamment lors
des réunions préalables à la préparation de cette
proposition de loi, ou encore auprès de nombreux
députés à titre individuel.
C'est dans ces conditions que le 21 février 2002,
lors de la dernière séance de l'assemblée
nationale avant fermeture de sa session, cette
proposition de loi était adoptée, à la hussarde,
et non sans faire l'objet de contestations de la
part de plusieurs groupes parlementaires de
divers bords politiques.
En mars 2002, cette réforme du Code Civil entrait
en vigueur et ce fut un déferlement de résidences
alternées autoritairement ordonnées par des juges
aux affaires familiales enthousiastes. Femmes
battues, femmes menacées de mort, enfants
victimes de brutalités de tous types: tout le
monde fut traité sur un pied "d'égalité".
On s'aperçut avec étonnement que même les bébés
n'échappaient pas à la règle cruelle du
"découpage en deux selon les pointillés": des
rythmes aussi farfelus qu'une demi-semaine par
parent furent ainsi imposés à des nourrissons.
Des médecins spécialistes de psychiatrie de
l'enfant, comme le Docteur Maurice Berger,
eurent, en conséquence directe de cette réforme
du Code Civil, à soigner des enfants atteints de
pathologies variées et sérieuses, certaines
n'ayant plus été observées dans de telles
proportions depuis la seconde guerre mondiale
(angoisses d'abandon notamment).
En 2003, des psychiatres membres de l'Association
Française de Psychiatrie firent connaître au
nouveau gouvernement leur grande inquiétude. Mais
là encore sans effet.

Aujourd'hui, le drame continue. Le caractère
autoritaire de cette réforme du Code Civil est
une absurdité: une résidence alternée doit être
un choix de vie concerté et librement accepté par
toutes les parties. Un tel mode d'hébergement des
enfants ne peut se pratiquer dans un contexte de
violences ou de conflits. Il ne peut se pratiquer
chez tous les enfants quel que soit leur âge,
leur psychologie, leur personnalité. Il ne doit
pas empêcher des parents chômeurs d'envisager un
déménagement pour trouver un emploi...
Autant de précautions que cette réforme du Code
Civil, et par conséquent la Justice, préfèrent
ignorer. Royalement.

Il est temps que la Justice laisse aux individus,
et notamment les plus vulnérables d'entre eux, le
choix de décider de leur existence.
Il est temps d'arrêter les dégâts.
...
Titre: Re : En Hélène Palma dans le texte (6) :
Posté par: Jacques le 12 juillet 2006, 02:16:54
http://forum.aceboard.net/60786-1802-6172-0-PALMA-Helene.htm fin provisoire pour cette source.
Citation
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  Posté le 04/10/2005 12:05:24   
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Bonjour,


l'association l'Enfant D'Abord organise un rassemblement le 19 novembre 2005 contre les résidences alternées imposées judiciairement.


Voici leur tract. Merci de diffuser.




Hélène Palma.




********


RASSEMBLEMENT AU TROCADERO


organisé par


L'ENFANT D'ABORD
8 rue de Turenne - 38000 Grenoble
T : 04 76 46 30 86
association@lenfantdabord.org
                       http://www.lenfantdabord.org

Sur le Parvis des Droits de l'Homme


Pour la journée des Droits de l'Enfant




SAMEDI 19 NOVEMBRE
De 14heures 30 à 17 heures
                                                 


             Pour dire NON aux résidences alternées IMPOSEES PAR LA JUSTICE

                                                           EN EFFET :

Lors des divorces ou séparations parentales, la loi de Mars 2002 permet aux juges aux affaires familiales d'imposer aux enfants des résidences alternées entre le père et la mère.

                                                                 MAIS


I - Cette loi ne précise rien :


Age de l'enfant :

Exemple : arrêt de l'allaitement au sein de bébés afin de leur imposer une résidence alternée de 8 jours chez la mère, 8 jours chez le père.

Distance des domiciles des parents:

Exemples : un enfant de 24 mois a passé, alternativement et pendant un an, un mois chez son père aux USA puis un mois chez sa mère dans le sud de la France, puis un mois chez son père aux USA puis un mois chez sa mère etc. etc  (durée voyages :18h, décalage horaire : 7h.)

Une petite fille de 5 ans vient de partir pour 1 an chez son père. L'année prochaine, à la rentrée, elle passera 1 an chez sa mère, puis elle repartira 1 an chez son père etcŠ Elle changera d'école ainsi chaque année !

Conflit entre les parents :

Exemple : des pères qui jettent le « doudou » de tous petits enfants parce qu'il vient de chez la mère ou qui changent les vêtements mis à l'enfant par la mèreŠ.


Violences conjugales :

Exemple : une jeune mère qui a été frappée violemment, certificat médical à l'appui et quinze jours d'ITT, s'est vue ordonner une résidence alternée de 8 jours/8 jours pour ses tous jeunes enfants.



II - Des juges maintiennent la résidence alternée alors que les enfants en sont malades :

Hurlements et réveils la nuit, crises d'angoisse, prostration, eczéma, asthme, vomissements, dépression, menace de fugue ou de suicide etc. 

III - Mais aussi de plus en plus souvent :

Des mères perdent la garde totale de leurs enfants encore très jeunes parce que :

Elles ont enfin trouvé du travail mais trop loin de chez le père !

Elles ont été mutées professionnellement !

Elles ont accepté une promotion qui leur permettait de mieux vivre, mais qui les éloignait du domicile paternel !

Elles ont repris des études et devaient faire un stage ailleurs qu'à l'endroit où habite le père !

IV- Enfin :

Des pères ne peuvent voir leur enfant qu'un week-end sur deux !


Nous demandons que cette maltraitance cesse.

Que les juges aient une grille de lecture de rythmes d'hébergement  qui préserve :


- L'équilibre de la mère
- L'équilibre du père
- Et surtout celui de l'ENFANT  en fonction de son âge et du contexte familial.

VENEZ NOMBREUX. NOUS DEVONS ETRE ENTENDUS.




L'ENFANT D'ABORD
8 rue de Turenne - 38000 Grenoble
T : 04 76 46 30 86
association@lenfantdabord.org
http://www.lenfantdabord.org

Titre: Et chez les .HyènesdeGuerre, on trouve aussi ceci :
Posté par: Jacques le 12 juillet 2006, 02:47:58
Et chez les .HyènesdeGuerre, on trouve aussi ceci :
http://www.chiennesdegarde.org/article.php3?id_article=387

Citation
soirée théma sur ARTE

jeudi 24 mars 2005

par Hélène Palma


Hélène Palma est co-auteure (avec Martin Dufresne) de l’article "Le retour de la loi du père" paru en septembre 2002 aux Nouvelles Questions Féministes (volume 21, n°2)


La soirée thema diffusée sur la chaîne arte le 22 mars 2005 à 20h30 présentait deux documentaires au cours desquels, pour la première fois, il était proposé d’observer d’une manière novatrice les effets concrets de la résidence alternée imposée sur les enfants et d’analyser ce qui se cache derrière les revendications des groupes de pères. On est en effet plus habitué à entendre et voir des pères (des adultes, donc) se lamenter sur leur sort après une séparation/un divorce en évitant le plus souvent de se renseigner sur les raisons de cette séparation ou de ce divorce. On est plus habitué à voir les mêmes pères se dire innocents quand ils ont été accusés de violences sur leurs ex-conjointes et parfois même sur leurs enfants.

Les chiffres sont disponibles, pourtant, et ils sont connus : on sait qu’environ 2 millions et demi de femmes sont victimes de violences de tous types en France dans le cadre privé. On sait que des enfants sont victimes de brutalités dans le cadre familial. On sait aussi que ces violences sont majoritairement masculines : même s’il existe des épouses et des mères violentes, les statistiques sont claires et il est même possible de leur donner une interprétation politique : en l’espèce, il est bien évident et reconnu que si ce sont des hommes qui battent des femmes, des hommes qui agressent des enfants, c’est parce que notre société ne s’est pas débarrassée de sa vieille hiérarchie sexiste.

Malgré cette connaissance des données tangibles mises au jour par des chercheurs et chercheuses, lorsqu’on en vient à discuter du divorce, tout le monde, au parlement comme dans les media semble étonnamment perdre la mémoire. C’est comme si la séparation remettait tout à plat, alors que ce sont précisément les femmes victimes de violences ou les femmes dont les enfants sont violentés qui cherchent les premières à fuir l’ambiance délétère de leur couple. Or que propose-t-on à ces femmes-là ? La perpétuation quasi-sadique des contacts avec celui qui les a terrorisées. Au nom d’un lien sacrosaint qui se devrait d’être maintenu entre les enfants et leur père (qui est en l’occurrence aussi l’agresseur de leur mère voire leur agresseur tout court).

Jusqu’ici, personne n’avait tourné la caméra dans cette nouvelle direction : celle du sort réservé aux victimes de violences lorsqu’elles doivent s’accommoder sans la moindre compassion des services sociaux ou judiciaires de dispositions aussi contraignantes qu’une résidence alternée.

On a donc pu voir Sabine, Nathalie, Martina, toutes victimes d’agressions (brutalités, cicatrice de césarienne ré-ouverte sous les coups, viols, insultes, dévalorisation, pression économique) expliquer combien la résidence alternée qui leur avait été imposée (comme le prévoit imprudemment la loi relative à l’autorité parentale votée en mars 2002) nuisait à leur bien-être et à celui de leurs enfants : Nathalie, agressée, doit laisser partir deux tout petits garçons même s’ils sont malades et se passer de leurs nouvelles (le père refuse d’en donner) pendant des semaines (5 semaines en été). Martina a elle aussi subi une résidence alternée alors qu’elle n’en voulait pas et alors que son ex-mari la battait et instrumentalise désormais leur fille.

Le documentaire était sobre, émaillé de très peu de commentaires : on nous a simplement donné à voir dans quelle terreur vivent ces femmes.

Le second documentaire se proposait lui de pousser un peu plus loin encore la réflexion et de se demander comment il a pu se faire qu’une loi aussi facile à pervertir que celle relative à l’autorité parentale de mars 2002 ait pu être votée en France. On s’est alors aperçu que la France n’est pas seule ni la première à avoir voté ce genre de texte, sous la pression d’associations de pères que les media nous présentent d’ordinaire comme des groupes de "victimes" absolument inoffensives. La réalité pourtant est bien plus préoccupante. Le milieu militant auquel j’appartiens sait cela depuis longtemps, à force de se contraindre à lire les élucubrations répugnantes accessibles sur les sites de ces associations ; mais pour la première fois, là encore, on a pu voir et surtout entendre les énormités qui se cachent derrière le discours que nous tiennent ces hommes.

L’intérêt des enfants leur importe peu : ils veulent "leur part", quoi qu’il en coûte à l’enfant. Surtout, ils ne supportent pas la liberté économique et idéologique qui permet désormais aux anciennes victimes de se défaire de l’emprise d’un agresseur. Ils ne savent plus comment rétablir leur domination (qui n’est pas aussi morte qu’ils essaient de nous le faire croire). Ils veulent même pouvoir intervenir sur une décision de poursuite ou d’interruption de grossesse alors que, faut-il le rappeler, l’affaire se passant dans le corps des femmes, et notre corps nous appartenant, la décision finale nous revient. Indiscutablement.

On a pu voir, ce soir-là, des hommes crispés sur leur désir de revanche, qui ont volé jusqu’à la couleur du féminisme (le violet) après avoir volé et vidé de son sens sa revendication à l’égalité : comment, en effet, un groupe économiquement et politiquement dominant peut-il avoir l’outrecuidance de demander l’ "égalité" ? Comment les défenseurs des intérêts masculins les plus réactionnaires ont-ils pu berner les media, les parlementaires, l’opinion publique pendant si longtemps ? Il aura fallu attendre le regard aiguisé de Myriam Tonelotto, de Marc Hansmann et de Claudia Déjà pour nous ouvrir (au moins pendant quelques heures) les yeux. Espérons que cela n’aura pas été en vain.


Alors comme cela, elle prétendait n'y être pour rien, dans la propagande féminazie faite par Arte le 22 mars 2005 ?
Titre: Hélène Palma sur France-Mail-Forum :
Posté par: Jacques le 12 juillet 2006, 02:51:48
Hélène Palma sur France-Mail-Forum :

http://www.france-mail-forum.de/fmf30/pol/30silker.htm
Citation

Bonjour,

j'ai été très choquée de découvrir l'ensemble d'articles que votre
rédaction a rédigés autour du nouvel ouvrage d'Elisabeth Badinter
"Fausse Route".

Je trouve bien peu crédibles, mais d'un impact dévastateur, ces
effets de manchette lapidaires du type "Féminisme: le 'J'accuse'
d'Elisabeth Badinter", "L'homme n'est pas l'ennemi à abattre".

Au cours de l'interview qu'elle vous a accordée, Elisabeth Badinter
accuse les féministes de tout et de n'importe quoi, tout en s'étant
bien gardée de faire quoi que ce soit pour nous aider à lutter. Bien
au contraire. Que dit-elle aujourd'hui? Que le féminisme "gonfle" les
chiffres des violences faites aux femmes, que les féministes ont en
fait pour intention de séparer les femmes des hommes, d'élever des
barrières entre les sexes, que le féminisme devient "puritain" parce
qu'il est vigilant aux violences sexuelles et sexistes. C'est le
discours le plus bassement misogyne et le plus ouvertement
antiféministe que servent les détracteurs du féminisme depuis des
années. Comment peut-elle encore se considérer comme féministe?

Marcela Iacub et Hervé Le Bras se permettent, eux, d'accuser de
partialité la première et seule enquête française à disposition en
matière de violences faites aux femmes: l'enquête ENVEFF. Rappelons
que cette évaluation faisait partie des recommandations formulées à
Pékin en 1995, et que la France était (est toujours puisque 96% des
plaintes de femmes victimes sont classées "sans suite" par les
Parquets) passablement en retard en matière de traitement des
violences des hommes sur les femmes.
Marcela Iacub et Hervé Le Bras reprochent à l'équipe de Maryse
Jaspard d'avoir évalué les violences domestiques contre les femmes en
ne distinguant pas les insultes des pressions psychologiques ni des
agressions physiques. Il faut donc comprendre que pour que ces deux
privilégiés s'émeuvent du sort d'une femme brimée par son compagnon,
il faut que celle-ci arbore au moins un nez cassé, un oeil au beurre
noir, enfin que-sais-je..qu'il y ait du sang, quoi..
Alors que les spécialistes des violences masculines domestiques
savent pertinemment qu'un homme qui se permet de mépriser sa
compagne, de l'insulter, de lui manquer de respect, deviendra
probablement son agresseur.
Alors qu'on sait que des années d'insultes brisent autant que des
coups. Alors qu'on sait, en prime, que toutes les femmes ne parlent
pas.
Marcela Iacub et Hervé Le Bras devraient prendre la peine de lire
l'excellent "Harcèlement moral" de Marie-France Hirigoyen.
Comment dès lors peut-on soutenir qu'une enquête de l'envergure et de
la qualité de l'enquête ENVEFF n'est pas fiable?
Surtout, comment se fait-il que des personnalités aussi peu crédibles
que Marcela Iacub et Hervé Le Bras soient précisément celles que vous
choisissez de consulter pour ce numéro de votre magazine qui se livre
là à un véritable procès du féminisme?
Il va de soi qu'il est de votre devoir d'accorder un droit de réponse
aux féministes.

Hélène Palma

 

Wi wi wi wi wi ! C'est ça, Hélène Palma est persécutée par Elisabeth Badinter, qui "fait des effets de manchettes lapidaires"...
Et l'homme reste bien l'ennemi à abattre, selon Hélène Palma.


Citation
Merci de vos réactions et de cet élan militant si encourageant.
Je pense qu'il faudrait exiger un droit de réponse à cette enquête
racoleuse (comme souvent) de l'Express.
Pourquoi pas un email à l'Express, en effet?

écrivez s'il vous plaît à courrier@lexpress.fr

Je crois d'une manière générale qu'il faut:

- défendre l'enquête ENVEFF, en précisant que nous avons toujours su
que cette enquête additionnait les violences tant verbales que
psychologiques et physiques/sexuelles, puisque les premières mènent
assez logiquement aux suivantes. Il existe un continuum des violences
faites aux femmes, et les critiques adressées à Maryse Jaspard dans
l'Express par Marcela Iacub et Hervé Le Bras, ont l'air de laisser
entendre qu'à moins d'avoir la mâchoire arrachée, une femme ne peut
se dire victime de violences. Or, il est fondé de se plaindre d'être
traitée insultée par son compagnon. Parce que cela AUSSI c'est de la
violence. Celui qui insulte sa compagne ne la respecte pas: à partir
de là, il peut tout se permettre. Et il se permettra tout. Tôt ou
tard.
Qui connaît Maryse Jaspard suffisamment, pour lui demander de monter
au créneau et défendre son enquête?

- dénoncer le backlash actuel organisé contre les féministes de
différentes manières: soit en insistant sur la "souffrance" des
hommes, (cf ELLE du 8 mars sur le "malaise" des hommes, ou le NOUVEL
OBS consacré à la paternité du mois de janvier), soit en nous
discréditant (on suggère que nous exagérons à dessein les chiffres de
la violence, que nous sommes devenues des puritaines à trop vouloir
définir et réprimer le harcèlement sexuel, que le féminisme est
incapable de combattre pour l'égalité, que le féminisme dresse des
barrières entre les sexes etc.).



Pour ce qui concerne l'affaire Le Bras, la jeune femme a été accusée
de tout et de n'importe quoi. Mais Le Bras est un ponte, et il peut
absolument TOUT contre cette jeune femme. Il n'est d'ailleurs pas
innocent qu'il fasse partie des détracteurs de l'enquête ENVEFF.



Hélène Palma

C'est lassant, hein, une si constante haine de l'autre sexe !
Titre: Chez les .HyènesdeGuerre encore ceci :
Posté par: Jacques le 12 juillet 2006, 03:17:38
Chez les .HyènesdeGuerre encore ceci :

http://www.chiennesdegarde.org/article.php3?id_article=231
ou http://chiennesdegarde.org/imprimersans.php3?id_article=231

Citation
   


Autorité parentale conjointe : le retour de la loi du père

mercredi 16 avril 2003

par  Hélène Palma , Martin Dufresne


Une nouvelle loi française relative à l’autorité parentale - élément d’une réforme plus globale du droit de la famille - est examinée à la lumière des droits des femmes et d’un processus de «  reconstruction patriarcale », où l’État et le lobby masculiniste ...
Etc. etc.
Titre: Suite des intimidations terroristement correctes :
Posté par: Jacques le 12 juillet 2006, 03:35:39
Suite des intimidations terroristement correctes, par Hélène Palma :

Citation
Une demande de contact a été formulée par e-mail via http://debats.caton-censeur.org de la part de
helene palma <h.palma@free.fr>


http://www.sos-divorce.org/paternet/salon/forum/viewtopic.php?p=14691

Cet url continue de diffuser des accusations diffamatoires me concernant et émanant de vous. Mon avocat et mon compagnon sont en train d'explorer les pages google se rapportant à moi au peigne fin : vous avez 48h pour terminer de faire disparaître ces propos scandaleux de l'espace public qu'est internet. Au-delà, je vous rappelle qu'une procédure pour diffamation sera lancée contre vous.

Hélène Palma.
Wi wi wi wi, c'est ça...
Il y a eu mort d'homme, obtenue par le gang à Hélène, dont elle donne les références plus haut :
Un des calomniés d'Outreau s'est suicidé, plusieurs années avant que les survivants soient acquittés.
Le gang auquel appartient Hélène a fini par perdre ce procès dont elles ont dirigé toute l'idéologie plusieurs années à l'avance, par calomnie systématique et préventive de l'autre sexe.

Et il y a eu bien d'autres morts obtenus en toute impunité, dont les média ne parlent jamais.
Apparemment, ce qui l'intéresse, c'est de pouvoir continuer à déployer toutes ses ruses d'assassins sans couteau, sans que les prochaines victimes ne décèlent d'où partent les coups.

L'extrême droite de Jean-Marie Le Pen avait utilisé la même stratégie, en commanditant la "thèse" de Faurisson. Puis JMLP de prétendre ensuite que "Les chambres à gaz n'ont jamais existé", et "Je constate que les historiens en débattent". Le but est le même, pouvoir reprendre les mêmes crimes dès le moment favorable, en bénéficiant à nouveau de l'effet de surprise, chez les victimes à trop courte mémoire.

D'autres auteurs de même farine, du même gang, sont regroupés dans ce forum, Musée des horreurs de la guerre sexiste : http://deonto-famille.info/index.php?board=23.0
Titre: Autres explications dans Parent-solo.fr
Posté par: Jacques le 12 juillet 2006, 05:21:35
à http://www.parent-solo.fr/modules/newbb/viewtopic.php?topic_id=747
le  23/04 00:05:11 , année non précisée, Geai citait un des textes du couple de plume Dufresne-Palma, déjà cité
Citation
un extrait d'un texte de héléne palma et martin dufresne

"Si le discours qui assimile l’intérêt de l’enfant aux droits du père est aujourd’hui devenu hégémonique (Théry, 1986; Boyd, 2002), il n’en présente pas moins plusieurs glissements et inversions omniprésents dans les justifications des réformes néo-patriarcales : comment des droits de l’enfant deviennent-ils des droits à l’enfant? Comment expliquer que l’on justifie au nom du “ consensus parental ” l’imposition aux femmes de la volonté des pères, des juges ou de l’État? Si l’intérêt de l’enfant est vraiment la finalité de la loi, pourquoi compromettre de façon aussi expéditive – à l’encontre des avis des experts consultés et, on le verra, des données empiriques – son droit à une résidence stable, ses ressources financières, sa protection efficace contre la violence d’un parent et les possibilités d’accès au tribunal pour le parent qui a la charge de l’enfant? (Bonnet, 1999; Collectif féministe contre le viol, 2000; Association « mères en lutte », 2000). Pourquoi une réforme censée favoriser l’investissement quotidien des hommes auprès de leurs enfants conduit-elle avant tout à aménager de nouvelles prérogatives pour le parent le moins impliqué : économie de la pension ou déductions fiscales, capacité de réclamer l’alternance de résidence dès la naissance, prérogatives d’allocations sociales accordées “ sur l’honneur ”, droit de veto sur toutes les décisions du parent soignant, tout en conservant la liberté de n’effectuer aucun partage de ce travail de soin aux enfants. Enfin, quelle est cette “ parité ” qui ne prévoit de sanctions que pour un des parents, celui ou plutôt celle à qui incombe ainsi le travail parental? Qui nie l’existenc e de ce travail? Qui force le parent qui s’en charge à le faire avec moins de ressources et sous surveillance accrue? ...
L’accès au travail salarié, au divorce, à la propriété, à la contraception, au statut de sujet en droit et à des soutiens sociaux comme les crèches ont graduellement permis à de plus en plus de mères d’échapper à des relations de couple insatisfaisantes et même d’élever des enfants conçus hors des liens du mariage. Il y a accélération du recours au divorce depuis les années 1960, et on observe un désintérêt croissant des pères pour le soin des enfants : le partage des tâches domestiques plafonne depuis longtemps[8] et en France, les demandes de garde par les pères au moment du divorce sont passées de 15% à 6% entre 1975 et 1989. De plus en plus de femmes se retrouvent donc en position d’ayant droit à l’autorité parentale et à un soutien matériel des pères et de l’État (pension alimentaire pour enfants, prestation compensatoire, allocations sociales).
Cette évolution donne lieu aujourd’hui à un backlash des hommes divorcés et, graduellement, de l’État, inquiet de voir de plus en plus de familles échapper à la norme maritale. Les rapports d’information déposés avec le projet de loi sur l’autorité parentale ont un ton particulièrement alarmiste au sujet du taux de divorces en France (une union sur trois) et de naissances hors-mariage (une sur deux), associés par la droite à tous les maux sociaux : délinquance, abandon scolaire, et tutti quanti....
Les données empiriques recueillies dans les territoires où la garde partagée est déjà préférée, imposée aux parents récalcitrants, ou même statutaire, témoignent que le travail de soin demeure très majoritairement effectué par celui des parents qui l’assumait avant la rupture et chez qui l’enfant continue habituellement d’habiter. La réalité ne correspond pas au message. “ La force de l’image projetée par la garde partagée n’est pas garante de sa justesse ”, écrit Denyse Côté (2000 : 12) ; “ Ce n’est pas nécessairement un mode de garde équitable : elle n’a pas la portée réelle que suggère son symbole ”. Côté a mené une enquête auprès de 12 “ unités de garde ” montréalaises vivant une résidence alternée à la fois librement choisie et symétrique, c’est-à-dire avec un partage égal des temps de garde des enfants. Or, même dans ces conditions apparemment idéales au plan de l’équité et du consensus, elle a constaté une profonde asymétrie entre pères et mères, tant au plan financier – aucune pension pour les enfants n’est versée pour compenser les inégalités de revenus, alors que les principaux coûts d’entretien incombent aux mères – qu’au plan du partage du temps de garde et des tâches[12].

suite, exemple des pays qui ont plus d'expériences que nous en la matière, les USA :
"En Amérique du Nord, des experts disconviennent maintenant des mérites de l’autorité parentale conjointe. Par exemple, la psychologue Judith Wallerstein, dont l’optimisme initial (1980) pour cette formule avait longtemps été exploité par le lobby des pères divorcés, jusqu’à ce qu’elle se dissocie explicitement, dans une lettre ouverte aux décideurs, de toute imposition ou présomption de garde partagée (joint custody), écrivait récemment : “Les enfants […] aux vies régies par des arrangements parentaux arrêtés devant un tribunal ou en médiation m’ont tous dit avoir eu l’impression de devenir des personnes de seconde classe, dépouillées des libertés que leurs pairs tenaient pour acquises. À leurs dires, plus ils avançaient en âge et en désir d’indépendance, moins ils avaient de droit de regard ou de contrôle sur leur horaire et sur la possibilité de décider du moment et du lieu où passer leur temps, notamment leur précieux temps de vacances. ” (Wallerstein, 2000 : 181-2).

Autre facteur crucial : la perpétuation des conflits entre parents – encouragée par le refus de réserver l’autorité parentale au parent gardien – a été qualifiée d’élément le plus nocif à l’intérêt des enfants par l’American Psychological Association (1995), dans un rapport synthétique sur les tenants et aboutissants de la violence domestique.

La législation californienne, souvent citée en exemple par le lobby des pères[13], a récusé en 1989 une présomption favorable à l’autorité parentale conjointe, après en avoir constaté les effets néfastes sur les enfants[14]. Les états du Colorado et du Maryland ont récemment fait de même. Ils l’ont fait en s'appuyant sur les résultats d’études empiriques comme celle de Mnookin et al. (1990), résumée par Côté (2000 : 33) : “ Les pères en situation de garde légale partagée ne cherchent pas à voir plus souvent leurs enfants que les pères non gardiens, ils ne communiquent pas davantage avec leurs ex-épouses et ne participent pas plus aux décisions concernant la vie de leurs enfants. ”. Elle cite deux études américaines concluant que moins de 25% des enfants censés être en résidence alternée vont dans les deux domiciles parentaux sur une base régulière. En 1994, au Canada, seulement 7% des enfants concernés par une ordonnance de garde partagée demeuraient autant chez leur père que chez leur mère (Gouvernement du Canada, 1999 : 22)."


Contribution du : 23/04 00:07:00

Et nicolasd92 lui donnait les précisions suivantes :
Citation
Réponse à Geai sur les fameux "héléne palma et martin dufresne".

Je ne veux pas faire trop long mais tout de même, ou-bien tu sais pourquoi ces 2 personnes travaillent, ou je te l'apprends.


Martin Dufresne est Secrétaire, Collectif masculin contre le sexisme -Canada-. Il est en fait traducteur et travaille pour des associations très marquées féministes, non pas du tout scientifiquement: associations très militantes dans une mouvance radicale-féministe au Canada et tenant elles aussi des positions très sexistes. Pour s'en convaincre, il faut lire ce qu'il écrit: Ontario Women Justice Network. Et quand j'écris radical, c'est Radical.

Hélène PALMA, professeure d'anglais et spécialiste garde parentale (d'après elle-même).

Le site Antipatriarcat est un site extrémiste, il est le siège d'édition de Martin Dufresne du "collectif masculin contre le sexisme". Le couple Martin Dufresne et Hélène PALMA (pour leur traduction commune) permettent le transfert du discours de combat entre la France et le Canada (voir comment H. Palma, animatrice du discours féministe web français, se fait passer pour expert psy dans l'émission d'Arte le 23 mars 2005).

- Plus comprendre le Féminisme au Canada -
Donc à force de lire les féministes français(es), on en vient très vite à lire des textes et des traductions de nos amis canadiens. Pour faire très simple dans l'explication de ce qui s'est produit au Canada (au Canada pourra dire le contraire):
(A) avant 1980, il y a le combat des femmes pour l'obtentions de droits égalitaires, qui se radicalise avec le rapport de Mmes Linda MacLeod et Andrée Cadieux annonçant 300,000 femmes batues
(B) en 1989, il se produit un cataclysme national causé par la catastrophe meurtrière de Lépine, avec 14 femmes tuées
(C) la question de la femme devient un enjeu de société au Canada, qui accorde dorénavanant aux universités et ministères des crédits très conséquents (LE CONSEIL DU STATUT DE LA FEMME ET LE SECRETARIAT A LA CONDITION FEMININE EN DANGER)
(D) pendant que le mouvement féministe français se disperse, le Canada devient le second souffle des féministes françaises en perte d'intérêt
(E) en 1994 la leader féministe Linda MacLeod admet avoir commis une erreur sur le nombre de femmes batues (voir l'article d'Elisabeth Badinter plus haut). Depuis, les instituts statistiques canadiens travaillent à corriger le tir
(F) de 2000 à 2005, les statistiques n'arrêtent pas de remettre en cause le travail de leurs ainés quelques années plus tôt. Ainsi les méthodes sont revues, les anciennes réfutées, et les chiffres sur les violences entre homme et femme ne peuvent plus devenir un argument de combat sexiste (gourvernement canadien)

Maintenant, il ne plus dire qu'on ne savait pas. Donc simplement si ce sujet t'interesse, je veux bien, mais faisons un autre "nouveau sujet sur ce theme", car c'est totalement décalé avec la simple de demande de pères de pouvoir le rester (père) par le biais de la garde alternée.

[edit Didier]idem[/edit]
Nicolasd92

.

Contribution du : 23/04 10:53:53
Titre: En Hélène Palma dans le texte, Broken Link :
Posté par: Jacques le 12 juillet 2006, 06:22:59
Continuons la récolte des preuves publiques de la haine sexiste de ladite dame :

http://www.richel.org/brokenlink/english/get_article.php3?id=3445

On le retrouve aussi en tête du fil
http://archives.forum.chiennesdegarde.org/index.php?lecture=103749&indexpage=8
cité par leirn chez les .HyènesdeGuerre.

Citation
Ces pauvres hommes quand même !!
ID: 3445
Location: 0
Author: Hélène Palma
Ref.: reactie op stuk in Elle, 2003
   Previous record Next record

Bonjour,

Pour la journée internationale de la femme, ELLE n'a rien trouvé de mieux que de publier une enquête consacrée aux hommes et à leur "mal-être" (ELLE n° 2984, 10 mars 2003). Je me suis procuré le corps du délit, bien que je ne "lise" ELLE que dans la salle d'attente du médecin...Et ça me suffit. J'ai donc lu l' "enquête". ELLE s'appuie sur une étude menée le 20 décembre 2002 auprès d'un échantillon restreint d'hommes: 48, dont les âges varient de 20 à 55 ans. La plupart appartient à des milieux aisés: "48 hommes ordinaires issus d'un milieu urbain et privilégié" p. 84.

Morceaux choisis.

* p. 84, l'article titre 'hommes au bord de la crise de nerfs'. Dorothée Werner, auteure de l'article, imagine un homme moderne qu'elle appelle Olivier et voici ce qu'Olivier nous dit:

" 'Elles sont passées d'un statut de servantes soumises à un modèle d'égoïsme, de carriérisme et de rivalité. Enterrée la domination de l'homme (maître, souverain, géniteur, banquier), place à des femmes de plus en plus exigeantes, complexes et paradoxales!'. Olivier regarde l'indépendance sexuelle et économique des femmes comme un 'violence'. 'Je suis l'héritier de cette violence, ajoute-t-il, que la société considère comme normale aujourd'hui'. Le grand ennemi d'Olivier, c'est évidemment le féminisme: 'Au nom de l'égalité des sexes, nous avons été déclarés coupables de toutes les fautes passées et dépossédés de tout. On nous a forcés à réprimer notre virilité en nous inhibant et en nous culpabilisant. On est coupables pour tous les errements des autres hommes, coupables de désir, de lâcheté, de machisme, de tout...'".

Les journalistes d' ELLE, même si elles concèdent que les femmes sont toujours très largement victimes de domination, n'en emboitent pas moins le pas à ces hommes. Avec force citations et déclarations complaisantes.

Les journalistes de ELLE ont donc divisé ces hommes en 4 grandes catégories d'âge.

* p. 86: les 45-55 ans Ils se disent 'dépossédés et déboussolés': "Pour ces quinquas, nous sommes des carriéristes revanchardes, vindicatives et frustrées. Et de moins en moins féminines avec ça. Des femmes-mecs qui, dopées par un discours politique et social favorable, carburent au désir de prendre tous les pouvoirs et d'entrer en compétition avec eux. Dans l'entreprise et à la maison, au boulot comme avec les enfants. Et à l'homme, que lui reste-t-il? Juste un ego en lambeaux. (....) Ce qui lui manque? La maman et la putain."

Des putes soumises, quoi...Tiens, c'est drôle, ça me rappelle le slogan de nos soeurs des banlieues. Leur slogan, mais le nôtre aussi. Nous sommes logées à la même enseigne.

* p. 90: les 35-45 ans. Ils sont 'blessés et amers'. Alors ELLE nous ressort le grand "drame" des pères: "Tant qu'on est mariés, ce sont nos enfants; une fois divorcés, ce sont leurs enfants".

"L'homme a toujours tort, il est sur un siège éjectable, la femme a le doigt sur le bouton."

"Demain ils s'imaginent en hommes-singes castrés, parqués comme des esclaves, entourés de femmes amazones, guerrières, lesbiennes... et-preuve suprême de notre domination (sic)- au volant de grosses voitures"

"Redevenir un homme, un vrai, c'est aussi se rabattre sur des étrangères soumises... Qu'on reconnaisse leur spécificité, qu'on les rassure sur leur virilité. Qu'on les laisse exprimer ce mélange de pouvoir et de fragilité! Souhaitons-nous autre chose?(sic!!)"

"Il faudra bien dire aux petites filles, un jour, que le prince charmant a des couilles (sic)" Nota: on le savait, merci!

Pour cette génération d'hommes-là, ELLE a interviewé Marcela Iacub, qui n'a pas peur d'affirmer que le droit fonctionne souvent en défaveur des hommes.... (je rappelle juste pour mémoire que seuls 4% des plaintes déposées par les femmes qui se font démonter le portrait par leur mec aboutissent. Mais en effet, nous sommes privilégiées. Pardon de déranger.) Marcela Iacub continue en disant que "la pension alimentaire est vécue comme une punition supplémentaire par les hommes". Rappelons quand même que Marcela Iacub est de celles qui méprisent le féminisme 'de la victime' comme elle dit: la loi sur le harcèlement sexuel l'agace beaucoup par exemple (article du Monde du lundi 10 mars 2003, p. 20). Marcela Iacub n'a sûrement jamais été touchée contre son gré, jamais été battue, ni violée, elle n'a sûrement jamais ressenti la révolte des femmes qui ont peur et mal. Elle a de la chance. Mais pas le droit, pour autant de ne pas regarder la réalité en face.

* p. 96: les 25-35 ans Ils sont 'résignés et inquiets'.
"Les femmes consomment du mec et abusent de lui sexuellement (sic!)".

* p. 100: les 20-25 ans
Ils sont 'subjugués et féminisés'.

* p. 106: une nouvelle donne
"Tordons le cou à ces clichés qui nous enferment, écrit ELLE, Non, nous ne sommes pas des Chiennes de Garde (sic!)lancées à vos trousses" p. 106. Merci pour le coup de sabot. ELLE a vraiment peur d'être catalogué du côté du combat pour le respect minimum dû aux femmes.

"Et si on divorce, on vous respectera comme père, on fera la différence entre lien conjugal et lien parental. Pour nous, c'est une évidence. Nous avons été le premier magazine féminin à dénoncer ces mères qui utilisent la pension alimentaire comme une arme antimec. Un des premiers aussi à vanter les mérites de la garde alternée". p. 112

Bravo mesdames. Quand on travaille chez ELLE, qu'on a un gros salaire et besoin de rien, sauf de coller ses gamins à Pierre et à Paul, tout ça c'est bien. Mais quand on a le RMI, ou au mieux le SMIC, qu'on vit en HLM et qu'on a un ex-mari violent auquel on a peur de laisser les enfants seuls, qu'est-ce qu'on fait? Et puis, vous les connaissez les effets de la garde alternée? Vous savez qu'elle peut être imposée dans n'importe quel contexte de divorce et séparation? Vous savez que les femmes ont du fait de la loi de mars 2002 toutes les peines à déménager? Vous pensez aux 2 millions de femmes battues qui doivent continuer à cotoyer leur agresseur? Redescendez sur terre: non, rien n'a changé. Et ce n'est pas d'écrire des articles comme ceux-là qui aidera les femmes. Au contraire.

J'ai pu lire partout dans cette enquête que l'ordre patriarcal était évoqué, non sans nostalgie, comme un système révolu: p. 108: "L'ordre patriarcal était injuste, bien-sûr, mais il instaurait la paix (sic!) entre les sexes." Pascal Bruckner, philosophe. p. 98: "Longtemps, il y eu un modèle, donné par le système patriarcal: le père était le chef de famille, détenteur de l'autorité". Denis Marquet, philosophe.

Je n'ai pas le sentiment que le Patriarcat ait vécu. Bien au contraire. Ce sont toutes les femmes, y compris les journalistes de ELLE, qui devraient se retrouver dans le slogan des filles dites 'de banlieue', qui ont à affronter exactement la même chose que nous toutes: la violence patriarcale.

S'apitoyer sur les conséquences que notre libération, nécessaire et vitale, peut avoir sur les hommes, est au mieux complaisant. Sinon suspect.

Hélène Palma membre de solidarité femmes grenoble (association de défense des femmes victimes de violences masculines) et de sos-sexisme.

Bien entendu, toute coïncidence avec les symptômes de la paranoïa de combat, ne saurait être que purement fortuite, et il serait prématuré de conclure...

Parce que si la tentation me prenait de conclure cette exhibition de haine générique, et avec mon bagage universitaire de victimologie, j'en concluerais qu'Hélène Palma est une faussaire, quand elle prétend être une victime de la violence d'un mari violent. Sa prose n'est en rien celle d'une authentique victime, mais celle d'une authentique perverse et sadique, qui monte des coups de toutes pièces, par intérêt stratégique. Exactement comme Hitler fit préparer par Heydrich des prisonniers politiques avec des uniformes polonais, afin d'en disposer les cadavres dans une mise en scène pour prétendre à une attaque polonaise sur un poste frontière du Reich. Exactement au bon timing pour que les troupes préalablement massées à la frontière puissent se ruer dès le lendemain sur la proie suivante dans le calendrier stratégique. C'était l'opération "boîtes de conserves", non ? Corrigez-moi si ma mémoire est infidèle.

Quant au ton général chez les .HyènesdeGuerre, bin, regardez ceci par exemple :
http://archives.forum.chiennesdegarde.org/index.php?lecture=103490
Titre: Les jets d'insultes d'Hélène Palma à JFH, sur le site du CSA.
Posté par: Jacques le 12 juillet 2006, 06:31:26
Il est regrettable que le fil ne soit plus accessible que par le cache de Gougueule, mais on le trouve encore ainsi :

http://66.249.93.104/search?q=cache:OrcNP73Wn0AJ:www.csa.fr/outils
/forum/forum_detail.php%3FidD%3D23682+%22H%C3%A9l%C3%A8ne+Palma%22&hl=fr&gl=fr&ct=clnk&cd=26

(reconstituer cette ligne coupée en deux pour les besoins du format d'impression)

Citation
énième réponse à Monsieur Hogne alias le SAP

Auteur : Hélène Palma     
Adresse électronique : palmaln@wanadoo.fr
Date : 19 mai 2005

Cher Monsieur Hogne autrement surnommé le SAP, par référence à la théorie délirante du "syndrome d'aliénation parentale", inventée par Richard Gardner (qui s'est suicidé d'une bonne vingtaine de coups de couteau de boucher...)...

Je vois que votre logorrhée n'est pas en voie de guérison.
Mais j'ai juste une toute petite remarque à faire:

- l'agrégation est l'un des concours les plus difficiles de la fonction publique française (et l'agrégation dans june langue étrangère suppose de très olides connaissances) : donc, je suis certes une "simple agrégée" d'angalis, mais vous, qu'êtes-vous donc?

- Je suis aussi docteure de ma spécialité (à savoir l'histoire de la civilisation et de la pensée britanniques) : ce qui signifie que j'ai obtenu une thèse. On a beau dire que les titres ne changent rien à l'affaire, à vous lire, on se dit quand même que si...
Et si vous êtes réellement psychologue, il y a du souci à se faire pour les malheureus qui tombent entre vos mains!!

Désolée d'être aussi directe mais votre ton et votre absence d'arguments ne saurait susciter plus d'efforts...


Cordialement,


Hélène Palma.

Un bonjour à Jean-François au passage, confrère d'infortune, de la part d'un condamné à mort qui n'a sauvé que sa propre vie, et rien ni personne d'autre.


Maintenant que nous avons relu tout ce flot d'insultes, de mépris, et de haine sexiste, il faut se pencher surtout sur les deux derniers messages, celui contre Jean-François Hogne, et surtout celui contre tel numéro de Elle.

En effet, HP base toute sa campagne médiatique sur une mythique biographie de femme victime d'un homme violent. J'ai moi aussi étudié la victimologie, à l'université, et maintenant, je n'y crois plus du tout à cette biographie de "victime". A ce niveau de joie de nuire exhibée par HP, on n'est plus du tout une authentique victime : on est une authentique perverse qui monte des coups, de toutes pièces.

D'ailleurs, Adolf Hitler lui aussi, dans son Mein Kampf, avait falsifié de plus d'un an sa propre autobiographie, par opportunisme de marketing politique... Il a prétendu n'être arrivé à München qu'en 1913. Or les fiches de police ont prouvé qu'il y est arrivé en 1912, et ont révélé tous les logements qu'il y a occupé. La raison est simple à comprendre, et son mobile pour le dissimuler aussi : il fuyait le risque d'être mobilisé dans une guerre balkanique, vraisemblable en 1912. Et depuis 1918, il avait entamé une carrière de menteur professionnel dans la politique, spécialisé dans la haine de boucs émissaires. Fâcheux alors, et indésirable, d'avoir fui l'Autriche pour fuir le service militaire, pas très héros comme biographie...

Du coup, nous comprenons mieux la genèse de la paranoïa de HP, si hermétiquement verrouillée : elle n'est pas devenue paranoïaque de façon primaire, par persécution très jeune par un parent (selon le schéma janovien), mais de façon secondaire, par trouille que ses supercheries inavouables soient démasquées.

Elle a commis une faute tactique majeure en me couvrant de menaces : je ne m'occupais pas d'elle, et je ne perçais donc pas les supercheries de son autobiographie médiatique. Maintenant l'irréparable est fait : elle m'a menacé, et je suis tombé sur des preuves de sa supercherie constante.

On remarquera aussi la grande monotonie et la grande pauvreté des courriers d'insultes et de mépris, qu'ils me soient adressés, ou adressé à Jean-François Hogne. En effet l'auteure a toujours eu recours à l'emprunt culturel et à l'adhésion à une paranoïa collective, pour se confectionner une apparence de personnalité, dans le conformisme de sa secte.
Titre: Re : En Hélène Palma & Martin Dufresne dans le texte :
Posté par: Jacques le 30 mai 2007, 02:28:24
Citation
Malgré nos multiples mises en garde et protestations, France 2 a
décidé de diffuser, le jeudi 13 mars 2003, dans le cadre del'émission
Envoyé Spécial, un documentaire très orienté sur l'inceste intitulé
"Divorces: l'arme du soupçon".
Le journaliste auteur de ce documentaire, Michel Guétienne, n'a pas
hésité à affirmer que les "fausses allégations" seraient "fréquentes"
et en "constante augmentation"; citons cette phrase extraite du
reportage:
"les cas de ces pères sont loin d'être isolés: des centaines,
peut-être des milliers ont à se battre dans un silence de plus en
plus pesant".
Pourtant, AUCUN chiffre n'est venu étayer l'affirmation du journaliste.
Ce sont même NOS renseignements qui ont permis à la présentatrice,
Guilaine Chenu, de rectifier les informations du reportage en
rappelant, lors de son entretien avec le journaliste, qu'au moins 92%
des enfants disent la vérité quand ils se plaignent d'agressions
sexuelles, compris dans un contexte de séparation/divorce.
Les chiffres que nous avons communiqués à France 2 sont sérieux et
objectifs. Ils émanent de multiples études réalisées en France et aux
Etats-Unis:
- Le rapport 'Violences en Famille' de l'Institut des Hautes Etudes
de la Sécurité Intérieure, 1997.
- l'étude 'the extent, nature and validity of sexual abuse
allegations in custody/visitation disputes' Child Abuse and Neglect
14, 1990 (Thoenes, Tjaden).
- l'étude 'False Allegations of sexual abuse by children and
adolescents' J Am Acad Child Adolesc Psychiatry, 1989 (Emerson, Boat).
- l'étude 'Current trends in child abuse reporting and fatalities:
the result of the 1993 annual fifty survey', Chicago: NPCA 1994 (Mc
Curdy, Daro).

Ce reportage nous a donc présenté quatre pères qui se disent
innocents des faits qui leur ont été reprochés par leurs enfants.
Cependant, aucun n'a témoigné à visage découvert. Pour quelle raison?
Trois d'entre ces pères ne disposaient, pour prouver leur innocence,
que d'un 'non-lieu'. La rédaction de France 2 ignore-t-elle qu'un
non-lieu ne revient en aucun cas à innocenter le présumé coupable? Un
non-lieu signifie simplement qu'au terme de son enquête, le juge
d'instruction a estimé ne pas disposer de suffisamment d'éléments
pour renvoyer la personne devant une Cour Correctionnelle ou
d'Assises. Une instruction conclue par un non-lieu peut être
réouverte à l'occasion de la survenue d'un élément nouveau.
Nous connaissons de nombreux enfants victimes dont les dossiers
pourtant forts de preuves accablantes contre leur agresseur se
concluent par un non-lieu....
Quant au quatrième père, il venait d'être jugé en Correctionnelle (et
disposait cependant d'un droit de visite libre sur son enfant...).
Quand on sait combien les dossiers doivent être lourds pour ne pas
être frappés de non-lieu, on se dit qu'un dossier qui fait l'objet
d'un renvoi en Correctionnelle ne peut pas être vide. Quel sens
alors, accorder à cette relaxe?
Il existe pourtant des observateurs objectifs qui ont souligné les
carences flagrantes de la justice française en matière
d'inceste : l'ONU a dépéché en 2002 un Rapporteur spécial auprès de la
France, M. Juan Miguel Petit.
M. Petit a pu observer ce qui suit lors de sa visite en France:
"Dans un nombre croissant de cas, des parents séparés, généralement
la mère, choisissent d'emmener leur enfant à l'étranger plutôt que de
se plier à une décision de justice qui accorde des droits de visite
ou la garde de l'enfant au présumé agresseur, ce qui exposerait
l'enfant à de nouvelles atteintes sexuelles.Il s'est même trouvé des
juges et des avocats en France, qui, comprenant les carences du
système judiciaire français, ont officieusement conseillé à ces
parents de fuir. Ces parents s'exposent alors au risque de subir des
poursuites pénales, tant en France que dans le pays où ils se sont
réfugiés".
On ne peut être plus clair. Pourtant, le travail de M. Petit, que
nous avons pris soin de communiquer à l'équipe d'Envoyé Spécial en
début de semaine, n'a été que très brièvement évoqué par Guilaine
Chenu lors de son entretien avec le journaliste auteur du
documentaire.
Comment une équipe de journalistes traitant de la question de
l'inceste pouvait-elle ignorer le contenu d'un rapport aussi capital?

Le reportage a, à de nombreuses reprises présenté des éléments
choquants et invraisemblables:
- comment oser prétendre qu'une adolescente d'une douzaine d'années,
qui FUIT littéralement son père en le reconnaissant est "manipulée"
par sa mère. Pourquoi cette fillette ne serait-elle pas tout
simplement une victime? A AUCUN moment cette hypothèse n'a été
envisagée par les journalistes....
- comment oser nous faire croire que des policiers interviennent sur
simple appel téléphonique de la mère contre un père venu rôder autour
de l'école des enfants, SINON parce qu'ils ont une raison excellente
et surtout officielle de le faire?
- comment a-t-on osé nous présenter des témoins et des citations de
documents qui allaient tous absolument dans le même sens: celui de
la négation pure et simple de la parole de l'enfant?
Citons. Christine Gaillard, psychologue (qu'on nous a présentée comme
une psychiatre). Paul Bensussan, psychiatre, auteur d'un livre plus
que controversé "Inceste: le piège du soupçon". Marie-Lise Le
branchu, ex-garde des Sceaux, qui n'avait pas hésité à affirmer à
Bernard Valadon que la justice française fonctionne très bien (voir
Le Livre de la Honte, Laurence Beneux et Serge Garde, p. 210). Le
rapport Ministériel d'octobre 2001 'Abus sexuels sur mineurs dans un
contexte de séparation familiale', dont l'équipe de travail (l'un des
membres en était d'ailleurs Paul Bensussan) avait réservé un accueil
plus que distant au Collectif Féministe Contre le Viol, pourtant
détenteur de données absolument incontournables sur le sujet (voir Le
Livre de la Honte, p. 211)

Où étaient les experts de l'écoute de la parole des enfants? Où
étaient les docteurs Pierre Sabourin, Catherine Bonnet, Christian
Spitz?
Où étaient les associations de défense des enfants?

Nous sommes absolument indigné-e-s et choqué-e-s qu'une telle
entreprise de désinformation ait été tolérée dans le cadre d'une
émission du Service Public qui se veut sérieuse.
Nous entendons donner toute la publicité nécessaire à nos protestations.

Cordialement

Sonia Pizel présidente nationale de l'association "Sauver l'Enfance en Danger"
Fabienne Noble, vice-présidente nationale et présidente région
Rhône-Alpes de l'association
Hélène Palma, vice-présidente région Rhône-Alpes de l'association.

http://archives.forum.chiennesdegarde.org/index.php?lecture=103493&indexpage=4
Titre: Des professeurs de créationnisme, au Texas ?
Posté par: Jacques le 22 décembre 2007, 07:51:03
roger gonnet a écrit :
> EUROPE 1 / jeudi 20 décembre 2007
>
> http://www.europe1.fr/informations/articles/776196/le-creationnisme-bientot-reconnu-au-texas-?.html
>
>
> Le créationnisme bientôt reconnu au Texas ?
>
>
> Aux Etats-Unis, le Texas est à deux doigts de reconnaître le
> créationnisme comme discipline de travail susceptible de déboucher sur
> un diplôme. Le créationnisme est cette théorie entièrement fondée sur
> une lecture à la lettre de la Bible pour expliquer les origines du
> monde. Une commission d'inspecteurs de l'éducation de l'Etat vient de
> rendre un rapport en faveur d'une organisation chrétienne qui souhaite
> former des professeurs de science sur la base du créationnisme.
>
>
> Le Texas s'apprête à valider la demande d'une église : c'est à dire la
> mise en place d'un diplôme de créationnisme. C'est une nouvelle étape
> dans l'opposition avec le darwinisme, la théorie de l'évolution. Une
> organisation chrétienne demande officiellement que l'on forme des
> professeurs pour au final leur délivrer un diplôme de créationnisme.
>
> Une commission d'évaluation a donné son feu vert. La demande de
> certification a été déposée par l'Institut de Recherche sur la création,
> un organisme partenaire de plusieurs dizaines d'établissements scolaires
> chrétiens privés mais qui tient absolument à entrer sur le marché des
> écoles publiques. Les étudiants qui souhaitent rentrer dans cette
> Université doivent professer leur foi dans l'authenticité de la Création
> telle que la raconte la Genèse dans la Bible, autrement que Dieu a créé
> les animaux et les hommes tels qu'ils existent aujourd'hui, le tout en
> moins de 6 jours et il y a un peu moins de 10. 000 ans.
>

Cré vingt guioux ! On comprend mieux pourquoi le couple de plume Hélène Palma - Martin Dufresne chérit à ce point le système de pouvoir judiciaire au Texas :
http://deonto-famille.info/index.php?topic=25.0
Citation "Un projet de loi est actuellement à l'étude au Texas; le syndrome d' alienation parentale risque fort d'être définitivement écarté des tribunaux familiaux : parce qu'il ne repose sur aucune base scientifique.

Adaptation française: Martin Dufresne et Hélène Palma

******************************************

Projet de loi n° 1903, Assemblée législative du Texas, déposé en mars 2003 afin d'interdire toute référence au prétendu " syndrome d'aliénation parentale " (syndrome d' alienation parentale)"

Fin de citation.

Petit commentaire scientifique :
Là Richard Gardner avait travaillé comme un cochon, pour des raisons
hélas territoriales.
Il a voulu donner un baptême qui fasse professionnel et psychiatre,
mais qui éloigne l'entendement populaire, et qui déroute ces gens fort
incultes et fanatiques que sont les magistrats en affaires familiales.
Il suffisait de dire en termes de tous les jours : dressage des
enfants à servir d'aide-bourreaux contre un de leurs parents.

Là, même un juge n'aurait eu aucune difficulté pour saisir qu'il
s'agit d'une action criminelle, condamnée par les lois. Sans préjudice
de l'endommagement psychique majeur produit sur l'enfant par cette
corruption d'origine parentale.

Alors qu'en s'isolant sous un baptême à lui tout seul, Richard Gardner 
coupait les liens avec les autres modes d'aliénation sous direction
parentale, les autres invasions de l'enfant par des délires familiaux
ou parentaux, et avec les autres modes de contage de la maladie
mentale. Cette isolation faisait de la fausse science avec de bonnes
observations. On en est rendus au point où des paranoïaques rivales
dans des sectes rivales, se battent à coups de fausses sciences
rivales :
A ma gauche Olga Odinetz qui exige que l'Acalpa (Association contre
l'aliénation parentale) ne soit qu'au service de sa seule gloire, sous
direction autocrate et suspicieuse,
à ma droite les Hélène Palma, Jacqueline Phellip, Michèle Dayras, et
autres "L'enfant d'abord", qui font carrière politique dans la guerre
sexiste,  poursuivent leur guerre sexiste par tous moyens, et
exploitent jusqu'à la dernière goutte de sang, des enfants
janissaires dans leur guerre à mort contre les pères et la paternité.
Titre: Récidives. En Hélène Palma dans le texte :
Posté par: Jacques le 22 novembre 2008, 02:24:45
A l'audience, l'avocat de la dame Palma faisait valoir au tribunal que toutes les outrances sexistes de ladite dame appartenaient à son lointain passé militant, au temps où elle était une MB, mais que maintenant qu'elle avait un compagnon, elle était devenue une femme normale...

On ne s'étonnera pas qu'un avocat mente à l'audience : il est payé pour cela, et il jouit de l'immunité de plaidoirie, quelque fraude qu'il monte.

Voici la preuve qu'elle ne fait pas exception à la règle clinique qui constate que les paranoïaques ne guérissent jamais. Tout au plus peuvent-ils poser les armes temporairement, et par de purs calculs tactiques. Ils ne redeviennent jamais des gens normaux. Oui, aimeriez-vous objecter, mais l'expérience amoureuse et les orgasmes sont tellement efficaces pour nous faire évoluer, pour nous faire bouleverser nos habitudes et nos valeurs. C'est si visiblement étudié pour, par l'évolution !
Taratata ! Nous parlons ici de paranoïaques, de psychotiques perfectionnés et bunkerisés, et non pas de gens normo-névrosés.
S'il est un fait que j'ai durement appris, durant les dix-neuf dernières années et dix mois de mon mariage, qui comportait plus de trente-quatre ans, c'est que les paranoïaques baisent atrocement mal, ne jouissent pas, ont une terreur de la jouissance et de la perte du contrôle total qu'elle risque d'apporter, voire se consacrent à une comptabilité serrée afin d'être certaines de ne jamais accorder plus d'un cinquième des attentions qu'elles reçoivent. Elles jouent un jeu à somme négative : "Qu'importe combien j'y perds, pourvu qu'il y perde bien davantage !"

Mâles ou femelles, les paranoïaques sont incurables, en l'état actuel de la science en psychopathologie, et de l'art de la thérapie sous mandat. Certes les endorphines de l'amour et l'ocytocine des orgasmes font des miracles, mais les paranoïaques vivent sur un réglage de vie anocytocique. Les femmes paranoïaques ne se contentent pas d'être MB, elles prennent grand soin de n'être pas baisables.

La récidive de la dame Palma était donc hautement prévisible.
La voici : http://sisyphe.org/spip.php?article2941 (http://sisyphe.org/spip.php?article2941)
Haïr demeure son but de vie.

Citation
Lundi 5 mai 2008

La percée de la mouvance masculiniste en Occident

par Hélène Palma, maître de conférence en études anglophones

Avant de parler du masculinisme, il faudrait commencer par en donner une définition. Je vais l’emprunter à Michèle Le Doeuff, puisque c’est elle qui a créé ce terme.

Voici ce qu’elle nous dit : « Pour nommer ce particularisme, qui non seulement n’envisage que l’histoire ou la vie sociale des hommes, mais encore double cette limitation d’une affirmation (il n’y qu’eux qui comptent et leur point de vue), j’ai forgé le terme de masculinisme. » (1)

Ainsi, Michèle Le Doeuff considère comme masculiniste tout discours, toute pensée centrés sur les seuls hommes et leurs seuls intérêts.

Je dirais pour ma part que le masculinisme aujourd’hui en Occident, c’est une lame de fond, une idéologie rampante, un état d’esprit à l’égard des hommes et des femmes, qui tend à affirmer que les premiers sont victimes des « excès » des secondes. Les femmes, entend-on dire ici et là, auraient exagéré. Elles auraient obtenu « trop » de droits, de libertés et aujourd’hui, dit cette idéologie, elles seraient devenues incontrôlables. Le remède, entend-on encore murmurer, ce serait que les femmes soient rappelées à l’ordre.

Afin de donner une définition plus concrète, on pourra dire que cette idéologie, en fait très ancienne, (on peut affirmer que tout patriarcat est masculiniste) a pris, au cours des dernières décennies, la forme d’une mouvance d’une radicalité extrême dont l’objectif non avoué, mais évident, est d’entraver la liberté des femmes que les acteurs de cette mouvance ne considèrent pas comme leurs égales.

Je vais essayer d’être encore plus précise en désignant quelques groupes qui s’illustrent de manière très spectaculaire à l’intérieur de cette mouvance : à ma connaissance ce sont les groupes de défense des droits des pères, mais plus généralement les groupes d’hommes qui forment aujourd’hui le gros du bataillon masculiniste (mais comme nous le verrons, ce ne sont pas les seuls). Des hommes, des pères, donc, qui se lamentent sur la prétendue précarité de leur condition.

Or, à diplôme égal, ils sont mieux payés que les femmes à raison de 20% en moyenne dans le secteur privé, ils sont dotés d’emplois stables à responsabilité bien plus fréquemment que leurs collègues féminines, leur carrière n’est jamais entravée par d’inopportunes grossesses, ils sont peu sollicités pour le soin aux enfants qui n’occupe qu’une mince part de leur journée et ils contribuent encore faiblement aux tâches domestiques en général (2).

Sur le plan judiciaire ils sont encore trop peu poursuivis et trop souvent excusés lorsqu’ils se laissent aller à des violences domestiques, comme le rappellent les statistiques de classement sans suite des plaintes de femmes pour violences domestiques ainsi que des travaux de sociologie. (3).

En fait, le groupe le plus privilégié de notre société patriarcale prétend être gravement lésé et s’exprime dans ce sens depuis une quarantaine d’années. Ces hommes dénoncent le plus souvent le féminisme comme la cause première de leur mal-être et souhaitent ouvertement un retour en arrière.

1. Les conditions d’émergence de cette mouvance

      a. Pensions alimentaires

Les premiers regroupements d’hommes ont commencé à apparaître dans les années 1950 lorsque le divorce s’est développé aux Etats-Unis : un nombre croissant d’hommes divorcés s’est alors trouvé dans l’obligation de payer une prestation compensatoire à leur ex-femme et une part contributive à l’éducation des enfants. Barbara Ehrenreich fait explicitement allusion à cette contestation du paiement de la pension alimentaire par des hommes dès la moitié du XX° siècle dans son livre The Hearts of Men : American Dreams and the Flight from Commitment (1983) : « Why should a man give his ex-wife alimony and child-support when she is just as capable » (4).

      b. Droit d’accès aux enfants

Un peu plus tard, dans les années 1970-80, la rhétorique de ces regroupements d’hommes divorcés a sensiblement changé d’allure. Il n’était plus question seulement d’argent, un argument qui ne rendait pas leur cause très sympathique, mais de douleur d’être quitté, de chagrin de ne plus voir suffisamment leurs enfants, selon eux indûment laissés au soin exclusif de leurs mères. C’est en médiatisant cette souffrance face à des femmes qui, disent-ils, détruisent leur vie par égoïsme, afin de poursuivre leur carrière ou suivre un autre homme en emmenant avec elles leurs enfants, que les groupes de pères ont réussi à s’attirer la sympathie de la société. Susan Faludi montre combien le film Kramer contre Kramer, par exemple, est emblématique du discours qui a alors commencé à se développer autour des questions de garde d’enfant (5). Kramer contre Kramer met en effet en scène un couple qui divorce et souligne très pesamment la souffrance de ce père inquiet de perdre la garde de son fils. Plus récemment, on pourrait citer le très populaire Madame Doubtfire qui, mêlant humour et pathos, conduit le spectateur à plaindre de tout son cœur ce pauvre père victime d’un divorce et privé de l’affection de ses enfants.

Il est très important ici de souligner que les groupes de défense des droits des pères ne se sont jamais placés sur le plan de la réflexion constructive sur les problèmes de société qu’ils soulignent : ils ne se sont pas intéressés aux raisons profondes expliquant l’augmentation des divorces, ont très rarement abordé la notion de violence intra-familiale, celle de domination masculine ou encore celle de travail parental. Pour le dire autrement, il apparaît assez clairement que l’objectif de ces regroupements n’a jamais été la réflexion politique sur des questions de société mais la revendication pure et simple.

2. Le masculinisme qui est-ce ? Les acteurs en France, en Europe et ailleurs

Comme cela a été indiqué plus haut, ce sont bien les groupes de pères et les groupes d’hommes qui forment le gros des troupes masculinistes aujourd’hui mais leur discours est repris bien au-delà de la sphère de leurs seuls cercles associatifs et réseaux d’influence.

      a. Les groupes de défense des pères

Ce sont, comme leur nom l’indique souvent clairement, des associations dont le but est de lutter pour que les pères divorcés maintiennent un lien avec leurs enfants malgré la séparation ou le divorce. Martin Dufresne dirait que c’est la branche « paternelle » du mouvement masculiniste. On en trouve dans tous les pays du monde. Leur discours sont très souvent comparables, leurs revendications aussi.

En lançant sur Google une recherche à partir des mots « groupes de pères divorcés/divorced fathers’ groups », on obtient plusieurs centaines de réponses renvoyant pour la plupart vers les sites d’associations de défense des droits des pères. Pour la France, on compte environ une vingtaine d’associations de défense des pères divorcés ou séparés, toutes sont présentes sur internet. Les plus célèbres sont SOS Papa, qui possède différentes antennes régionales, le Mouvement de la Condition Paternelle ainsi que l’association dissidente du Nouveau Mouvement de la Condition Paternelle. Leurs noms peuvent parfois ne pas contenir de référence explicite à la paternité : SOS Divorce est dans ce cas mais il ne fait aucun doute, à lire les textes contenus sur le site de cette association, qu’il s’agit là encore d’un groupe de défense des droits de pères divorcés.

Ailleurs se sont formés des groupes plus ou moins originaux, plus ou moins provocateurs. Le groupe Fathers 4 Justice en Grande-Bretagne est spécialiste des coups d’éclat d’assez mauvais goût : des messieurs déguisés en batman ou en spiderman se promènent devant des monuments historiques ou sur des grues pour crier leur douleur tandis que leurs camarades aspergent de poudre violette (violette en référence à l’une (6) des couleurs choisies par les suffragettes lorsqu’elles menaient combat pour obtenir le droit de vote) des députés à la Chambre des Communes. Aux Etats-Unis et au Canada se trouvent sans doute les groupes au discours et aux actions les plus violents, avec des menaces explicites adressées aux politiques si leurs revendications ne sont pas satisfaites (7).

      b. Les groupes d’hommes

Ce sont des associations aux objectifs plus généraux, beaucoup moins spécialisées que les associations de pères. Elles ont cependant en commun avec ces dernières de revendiquer avec virulence des droits et, comme elles en ont l’outrecuidance, l’égalité.

C’est la Condition Masculine qui en France représente le mieux ce type d’associations. Le nom complet de cette association est toutefois « Condition masculine-soutien de l’enfance, sos divorce pour les pères », ce qui indique que ce groupe s’intéresse aussi beaucoup à la cause des pères divorcés.

Ailleurs on trouve de nombreux regroupements d’hommes se disant contents d’appartenir au genre masculin : « content d’être un gars », déclare Yves Pageau, animateur du site internet garscontent.com, qui regorge d’injures à l’encontre des féministes et des juges. D’autres masculinistes légèrement plus subtils s’enorgueillisent de leurs titres universitaires mais signent tout de même des ouvrages au titre sans équivoque : « Homme et fier de l’être » d’Yvon Dallaire, qui se définit comme psychologue, sexologue, auteur et conférencier.

Aux Etats-Unis on trouve encore le groupe d’hommes « Promise keepers », groupe d’hommes évangélistes qui promeuvent et revendiquent les valeurs patriarcales de chef de famille, de protecteur et de père.

      c. Retentissement du discours masculiniste au-delà de la sphère d’influence de ces associations

L’apitoiement sur la condition paternelle/masculine est devenu un thème classique de la presse depuis quelques années. Dans de nombreux medias, au cinéma, chez de nombreux auteurs, sociologues, philosophes, on retrouve ce même attendrissement sur le sort des hommes et plus particulièrement des pères, et, plus particulièrement encore, des pères divorcés.

Une rapide analyse de la presse permet de s’en rendre mieux compte : en 2003, pour le 8 mars, Elle consacre un dossier au malaise masculin (8) ; en janvier 2003, Le Nouvel Observateur sort un numéro hors-série consacré aux pères et intitulé « L’aventure de la paternité ». Les dérapages de manquent pas, depuis Jean Daniel s’interrogeant sur l’utilité du droit de vote aux femmes jusqu’à Dominique Youf contestant le droit d’accoucher sous X en passant par l’inévitable témoignage d’un père se disant victime de son ex-femme et des fausses allégations de leur fille.

La presse télévisée ne manque pas d’exemples non plus : en mars 2003, le magazine « Envoyé spécial » diffusait un reportage consacré à des pères prétendument victimes d’accusations mensongères d’inceste. Le reportage, « Divorces : l’arme du soupçon », n’envisageait à aucun moment la possibilité qu’un enfant se plaignant d’agressions puisse dire la vérité.

Chez les philosophes, Elisabeth Badinter s’intéresse depuis longtemps aux hommes, qu’elle plaint beaucoup, qu’elle qualifie de « sexe faible » dans XY et qu’elle décrit comme victimes des féministes dans Fausse route.

Chez les sociologues, les psychologues, les psychanalystes, depuis longtemps, la compassion à l’égard des hommes, des pères, et surtout des pères divorcés, est devenue une vieille habitude. Certains, comme Geneviève Delaisi de Parceval et Christine Castelain-Meunier, toutes deux auteures de livres consacrés à la paternité (9), ont longtemps fait partie du comité d’honneur de l’association SOS Papa.

Cet apitoiement généralisé pourrait être intéressant et constructif : les sociologues et les philosophes qui se penchent parfois en toute bonne foi sur la souffrance masculine pourraient en effet permettre d’entamer une réflexion sur le meilleur moyen d’aider à la fois les hommes et les femmes. L’ennui, c’est que sous le masque larmoyant qu’ils présentent à la société, qui émeut tant de journalistes, de philosophes et de sociologues, les masculinistes cachent un programme réactionnaire redoutable pour les droits fondamentaux des femmes.

3. Quel est leur discours ? Quelles sont leurs valeurs ?

      a. contestation des dispositions post-divorce relativement aux enfants et à l’argent

La revendication première des groupes d’homes et de pères, c’est de ne plus payer les pensions alimentaires et de voir leurs enfants plus souvent. Les arrangements de résidence alternée sont, de ce point de vue très intéressants, puisqu’ils permettent de fait la suppression du paiement de toute part contributive aux besoins des enfants. Cependant, la suppression de la pension alimentaire ne résout pas la question des écarts de salaire.

D’autre part, une résidence alternée, parce qu’elle est un mode de garde extrêmement contraignant, empêche tout déménagement : il devient donc impossible d’accepter un emploi loin de son domicile d’origine sous prétexte qu’on a un enfant en résidence alternée. Les femmes, dont la situation est plus souvent précaire que celle des hommes, sont donc professionnellement entravées par ce genre de dispositions.

      b. négation des violences domestiques/ contestation de statistiques sur ces violences/ affirmation que les hommes seraient aussi victimes

La plupart de ces groupes d’hommes, de pères et leurs relais sont toujours prêts à nier la réalité des violences commises à l’encontre des femmes. Beaucoup de groupes d’hommes/pères accusent les féministes de falsifier les chiffres des violences. Ainsi, le site internet du mouvement de la condition paternelle (10) ose titrer l’un de ses articles : « Les violences conjugales : une réalité largement maquillée » avec des petites phrases très intéressantes à souligner : « Lorsqu’il vous est annoncé des chiffres importants de violences conjugales, chacun trouve cela scandaleux et prend effectivement parti contre ces violences. Tout l’astuce de la propagande relève donc de ces chiffres. Or, dans les chiffres des violences conjugales, contrairement à ce que tout le monde imagine, il ne s’agit pas que de coups et blessures, mais aussi de tout ce que certaines femmes CONSIDERENT COMME VIOLENCE :
# Simples désaccords conjugaux sans aucun acte physique ou virulence verbale,
# Déceptions amoureuses,
# Contrariétés en tous genres,
# Simple non du mari à une dépense ou bien à une demande extravagante,
# Simple refus,
# "Violences" dites psychologiques
# Enfin tout ce qu’une femme peut ressentir comme une violence de près ou de loin parfois même de très loin...
Certains considèrent ceci comme des violences conjugales et contribuent à gonfler considérablement et artificiellement les chiffres. Il suffit donc de "présenter" ces chiffres avec un "savoir-faire typiquement féminin de la communication", ce en quoi les femmes sont passées expertes. On vous a donc manipulé, on vous a induit en erreurs ».

Une autre stratégie de ces groupes d’hommes consiste à prétendre que les hommes seraient autant battus que les femmes, sinon plus. Yvon Dallaire vantait en 2003 les mérites d’un livre intitulé L’homme battu, d’une certaine Sophie Torrent (11). La même année, en janvier, l’association SOS PAPA parvenait à intervenir dans une émission d’Yves Calvi, C’est dans l’air, sur la 5, consacrée à la violence conjugale et nous présentait quelques messieurs prétendument victimes de « coups de griffes » alors que des militantes du réseau Solidarité Femmes (12) étaient venues parler de meurtres de femmes.

On notera au passage que les interventions intempestives de Marcela Iacub et d’Hervé Le Bras, contre l’enquête ENVEFF en 2003, ainsi que le livre d’Elisabeth Badinter Fausse route la même année, s’inscrivent non seulement dans cet état d’esprit favorable aux hommes qui caractérise la société actuelle, mais ont également servi de caution morale et de soutien symbolique au discours developpé depuis des années par les groupes d’hommes et de pères.

Je souhaite enfin ajouter que cette négation générale des violences privées commises contre des femmes, des jeunes filles, des petites filles est puissamment appuyée et relayée par le discours tenu par certains psychologues, psychiatres, qui ne sont jamais à court d’imagination pour inventer de nouveaux concepts qu’ils présentent comme des « outils » permettant selon eux de distinguer les plaintes fondées des mensonges.

Richard Gardner est l’inventeur d’un concept parfaitement irrecevable (13) tant sur le plan scientifique que juridique (le SAP) qui consiste à invalider toute plainte d’inceste formulée par des enfants. Suicidé de plusieurs coups de couteau dans le ventre en 2003, Gardner continue pourtant à faire des ravages puisque son discours est largement repris et diffusé par des psychologues ou psychiatres tels que Ralph Underwager aux Etats-Unis, Hubert Van Gijseghem au Canada et en France ou encore Paul Ben Sussan en France.

      c. contestation du droit à l’avortement et à la contraception

Les groupes d’hommes réclament aussi le droit d’avoir un pouvoir de co-décision sur la poursuite ou non d’une grossesse, sur la décision d’avoir ou non des enfants (c’est-à-dire sur la liberté, pour une femme, de décider ou non d’avoir une contraception). Cet aspect de leur discours n’est pas toujours très aisé à déceler et c’est pourtant le plus dangereux. Dans le cadre de son enquête sur les milieux masculinistes, la réalisatrice Myriam Tonelotto est parvenue à obtenir les confidences de plusieurs masculinistes face à la caméra. Parmi eux, Lionel Palisse, d’une association masculiniste grenobloise, « La Condition Familiale et Parentale », déclare clairement que la co-décision doit prévaloir pour la poursuite ou l’arrêt d’une grossesse. Gilbert Claes, de l’association québécoise « L’après-rupture » déclare lui aussi qu’il est injuste que les femmes aient la haute main sur les questions liées à la procréation. Myriam Tonelotto a enfin montré qu’en dernier ressort, les hommes souhaitant interdire un avortement à une femme étaient capables de demander l’aide tactique et surtout juridique de groupes anti-avortement (14).

      d. remise en cause du droit au divorce

Beaucoup de représentants des groupes d’hommes et de pères expriment ouvertement cette idée : pour les hommes, le divorce est une catastrophe puisqu’ils se retrouvent du jour au lendemain à devoir assumer seuls des tâches domestiques et parentales qu’ils négligeaient jusque-là et à payer pension alimentaire et prestation compensatoire. Du point de vue financier, pratique et affectif, le divorce ne les arrange évidemment pas. Ces groupes sont donc activement à la recherche de moyens efficaces de l’empêcher. Parmi ces moyens figurent les conditions de la garde des enfants après le divorce : la résidence alternée, décriée par de nombreux médecins, contraignante, permettant un contrôle rapproché de l’ex-conjointe, est l’une des manières de dissuader les femmes de partir.

4. Quelles sont leurs stratégies ?

      a. réseautage sur internet

Ces groupes, fortement présents sur internet, sont reliés les uns aux autres par ce mode de communication. Cela leur permet d’échanger des idées et de se développer plus rapidement.

      b. lobbying auprès des organes législatifs des pays dans lesquels ils vivent

Les groupes de pères ont des stratégies de lobbying redoutables consistant à multiplier les antennes associatives locales, à harceler les députés de visites, courriers et courriels, à conquérir des hommes et des femmes politiques.

      c. noyautage d’instances para-judiciaires

De très nombreuses instances para-judiciaires ont été investies depuis très longtemps par des groupes de pères ou des associations proches d’eux ou plus simplement encore sensibles à leur discours.

Les lieux de rencontre « parents-enfants » dits « neutres » sont, par exemple, tout acquis à la cause des droits-intangibles-des-pères-quoi-qu’ils-aient-fait : ils participent ainsi activement au processus de revendication de « droits » pour les pères. Ils sont également en partie responsables du processus de décrédibilisation de la parole des femmes victimes de violences domestiques puisqu’à leurs yeux, même les hommes violents doivent pouvoir bénéficier de droits parentaux intacts (15).

Les lieux de médiation familiale participent eux aussi à ce processus de négation des violences puisque l’idée-maîtresse de la médiation familiale est qu’il faut absolument bannir tout ce qui pourrait alimenter le « conflit ». Une femme victime de violences, qui se plaint, devient systématiquement, aux yeux des médiateurs, une personne gênante et ennuyeuse.

      d. médiatisation extrême

La rhétorique des groupes d’hommes et de pères occupe le devant de la scène médiatique depuis de très nombreuses années. On ne compte plus les reportages au journal de 13h consacrés à de pauvres hommes victimes de séparations douloureuses, de fausses allégations de violences domestiques, d’inceste etc.

      e. intimidation, violence et calomnie

C’est sans doute l’aspect de leur stratégie qui permet le mieux de les situer. Tout est bon pour faire parler d’eux et pour faire taire leurs opposants.

Le groupe Fathers 4 Justice avait en 2006 programmé l’enlèvement, heureusement déjoué à temps, de Leo Blair, fils benjamin du Premier Ministre de l’époque. D’après Yannick Demers, du Collectif Masculin Contre le Sexisme, des groupes d’hommes vêtus de chemises noires (les « black shirts ») agressent des femmes repérées comme mères divorcées, mères célibataires (16). Mon exemple personnel mérite aussi d’être cité. Quelques masculinistes au verbe haut ont plusieurs fois tenté de me faire taire en lançant contre moi des campagnes de calomnie.

5. Résultats de leurs luttes et conséquences pour les femmes

      a. Modifications légales rapides

Les réformes du Code civil votées en moins de deux décennies en France (1987-2002) vont dans le sens souhaité par les groupes de pères. En 1987 est en effet instaurée la notion d’autorité parentale conjointe, en 2002 celle de résidence alternée des enfants, insidieusement et hypocritement étiquetée "résidence paritaire" tant par les groupes de pères que les partis politiques qui les ont soutenus (le PS en 2001-2002). Cela donne à penser que leur discours est manifestement porté jusque dans les plus hautes sphères du pouvoir.

      b. Moindre mobilité géographique pour les femmes divorcées, difficultés grandissantes à se protéger d’un conjoint violent

La loi relative à l’autorité parentale votée en février 2002 à la hâte par une assemblée nationale pressée de fermer sa session avant les élections législatives est un véritable piège pour les femmes : en instaurant le régime de la résidence alternée autoritaire (17) des enfants en cas de séparation des parents, le législateur condamne les femmes qui se séparent, d’une part à renoncer à toute mutation/promotion professionnelle ou simplement offre d’emploi ailleurs que dans le lieu de résidence de l’enfant, d’autre part à rester à la merci d’un conjoint violent.

      c. Impossibilité quasi-totale de protéger les enfants de la violence d’un conjoint, responsabilité pénale engagée pour toute personne essayant de secourir femmes et enfants victimes de maltraitances (procès de l’association SEDIRE)

L’affaire, jugée cet été, qui impliquait une mère victime de violences domestiques et l’association dunkerquoise SEDIRE, membre du réseau national Solidarité Femmes, est emblématique de ce qui attend de nombreuses femmes victimes et ceux qui souhaitent leur venir en aide.

“Prison avec sursis pour une mère battue hébergée avec ses enfants par une association” ... titrait Le Monde après le verdict du tribunal correctionnel de Dunkerque rendu le 26 juillet 2007. Cette femme, victime de violences domestiques, s’était réfugiée auprès de l’association SEDIRE avec ses enfants, à l’insu de son mari. Elle a été condamnée à trois mois de prison avec sursis, à 800 euros de dommages et intérêts au profit de son époux, ainsi qu’à 1000 euros, toujours au profit de son époux, au titre du remboursement des frais de procédure (article 475-1).

L’association a été relaxée cette fois-ci mais à l’avenir, toute militante qui prendra l’initiative de venir en aide à une victime de violences et à ses enfants, sera passible de poursuites. En effet, comme l’ont déclaré les militantes de SEDIRE, “Il est important de dire que le Tribunal a bien précisé que l’association ne peut être poursuivie pour des faits antérieurs à janvier 2006, ce qui a pour conséquence directe que de mêmes faits postérieurs à janvier 2006 peuvent être poursuivis... Une telle décision met en difficulté toutes les femmes et toutes les associations.” (18)

Conclusion : la boucle est-elle bouclée ?

La description de l’avancée du mouvement masculiniste fait peur. On a bien le sentiment d’entrer dans une ère très difficile pour les femmes et pour les filles.

Il semble évident qu’à l’heure actuelle, divorcer ou se séparer deviennent des démarches de plus en plus complexes ; surtout si la séparation est demandée par la femme pour mettre fin à une situation de violence. A long terme, on peut prédire que les femmes risquent de se heurter à des difficultés grandissantes pour pratiquer un avortement sans demander son avis au futur père. Nos filles devront peut-être un jour obtenir l’accord de leur conjoint pour se faire prescrire une pilule contraceptive ou la pose d’un stérilet.

Ainsi, parce que l’opinion répandue est que les femmes ont obtenu tout ce qu’elles voulaient et même au-delà, voici que nous amorçons une période de régression (19).

* Ce texte est tiré d’une communication lue en octobre 2007 à l’Espace Femmes International de Genève (EFIGE), dans la revue duquel il a été publié.

Notes

1. Le Doeuff, Michèle,L’étude et le rouet, volume 1, 15).
Selon une dépêche de l’AFP duvendredi 20 juillet 2007 : devenir mère est toujours un frein à la carrière professionnelle pour les jeunes femmes, contrairement à leurs compagnons, qui pâtissent beaucoup moins de leur paternité, selon une étude du Centre d’étude et de recherche sur les qualifications (Céreq) publiée vendredi. Selon cette enquête, réalisée auprès de 16.000 jeunes sept ans après leur entrée sur le marché du travail, 32% des femmes déclarent que la naissance de leur premier enfant a eu une incidence sur leur emploi.Après cette première maternité, 17% des jeunes femmes passent ainsi à temps partiel, 11% changent de poste ou acceptent une mutation, 7% démissionnent de leur emploi et 4% prennent un congé parental à temps complet. Après un deuxième enfant, l’impact sur la carrière est encore plus fort, avec 35% des femmes qui réduisent leur temps de travail et 16% qui prennent un congé parental à temps complet. Chez les hommes, par contre, "être père ne semble pas avoir de conséquences sur leur situation professionnelle", souligne le Céreq, en constatant qu’enfants ou pas, "presque tous travaillent à temps plein au terme de leur septième année de vie active, et leur salaire ne varie guère en fonction du nombre d’enfants". 91% des pères déclarent ainsi que leur situation professionnelle n’a en rien été affectée par la naissance de leur premier enfant et, lorsque le deuxième arrive, 96% ne déclarent aucun changement. La principale explication, souligne le Céreq, est que ce sont toujours les femmes qui assument encore l’essentiel des charges domestiques, et la "spécialisation vers des rôles conjugaux traditionnels" s’accentue même au fur et à mesure que la famille s’agrandit. Passer l’aspirateur, préparer le repas du soir et faire les courses : les jeunes femmes s’acquittentpratiquementquatrefoisplusde ces travaux que les hommes.
3. Crime passionnel, crime ordinaire, d’Annick Houel, Patricia Mercader et Helga Sobota. « A l’inverse d’une définition qui prendrait en compte la position du sujet meurtrier, dans le discours journalistique c’est l’amour, toujours l’amour, l’éternel coupable, et l’utilisation du mot participe au processus de déresponsabilisation du criminel » (p 132). « Exemple extrême, Libération, le 21 mai 1993 a titré ‘Une famille se suicide’ pour rendre compte du fait qu’un homme avait tué sa femme et ses enfants, puis s’était donné la mort » (p. 82).
4. Page 159.
5. Susan Faludi, Backlash, Paris : Des Femmes, 1993, 294.
6. Les deux autres étaient le vert et le blanc.
7. Dans un documentaire diffusé en 2005 sur Arte, In Nomine Patris, Myriam Tonelotto, réalisatrice, était parvenue à faire sortir Gilbert Claes, membre de l’Après-Rupture (groupe de pères divorcés québécois) de ses gonds. Ce dernier avait déclaré devant la caméra que si les pères n’obtenaient pas ce qu’ils souhaitaient, des choses graves, comme le meurtre d’un juge par exemple, se produiraient.
8. "Hommes au bord de la crise de nerfs"
"Elles sont passées d’un statut de servantes soumises à un modèle d’égoïsme, de carriérisme et de rivalité. Enterrée la domination de l’homme (maître, souverain, géniteur, banquier), place à des femmes de plus en plus exigeantes, complexes et paradoxales !". Olivier regarde l’indépendance sexuelle et économique des femmes comme un "violence". « Je suis l’héritier de cette violence », ajoute-t-il. « Au nom de l’égalité des sexes, nous avons été déclarés coupables de toutes les fautes passées et dépossédés de tout. On nous a forcés à réprimer notre virilité en nous inhibant et en nous culpabilisant. On est coupables pour tous les errements des autres hommes, coupables de désir, de lâcheté, de machisme, de tout... » (Elle, n° 2984, 8 mars 2003, p 84).
9. Geneviève Delaisi de Parceval, auteur de La part du père, Paris :Le Seuil, 1981 ; Christine Castelain-Meunier, auteur de Cramponnez-vous les pères , Paris : Albin Michel, 1992.
10. www.interpc.fr/
11. Dallaire a lui-même écrit un livre sur ce sujet qu’il a intitulé Les violences faites aux hommes, une réalité taboue et complexe, 2002. (toute ressemblance avec une étude française consacrée aux violences faites aux femmes est bien entendue fortuite).
12. Fédération Nationale Solidarité Femmes
13. Voir l’article de Jennifer Hoult, « The Evidentiary Admissibility of Parental Alienation Syndrome », Children’s Legal Journal, 2006, (1-62).
14. Affaire Steven Hone évoquée dans le documentaire de Myriam Tonelotto, « In Nomine Patris » diffusé en mars 2005 sur la chaîne franco-allemande Arte.
15. Le rapport du professeur Henrion et de son équipe remis au gouvernement Jospin en 2001 (intitulé « Les femmes victimes de violences conjugales, le rôle des professionnels de santé ») spécifie pourtant que la violence d’un homme à son domicile est aussi dangereuse pour la conjointe que pour les enfants et que le risque pour les enfants d’être à leur tour frappés est accru (chapitre « Pédiatrie », 17).
16. Interview de Yannick Demers par Myriam Tonelotto dans le cadre de son enquête sur les milieux masculinistes (Voir le documentaire "In Nomine Patris").
17. Une résidence alternée peut être imposée quand bien même l’un des parents n’en voudrait pas.
18. femininlemporte.canalblog.com.
19. « On se fait engueuler parce que les hommes ont peur. C’est tout de même épatant, et pour le moins moderne, un dominant qui vient chialer que le dominé n’y met pas assez du sien », Virgine Despentes, Elle (5 mars 2007, p 220).

Mis en ligne sur Sisyphe, le 18 mars 2008.

Hélène Palma, maître de conférence en études anglophones


Haïr demeure son but de vie.
Titre: Autre récidive d'Hélène Palma, fanatique de la guerre sexiste :
Posté par: Jacques le 04 décembre 2008, 05:53:18
Autre récidive d'Hélène Palma, toujours fanatique de la guerre sexiste :

http://www.politis.fr/Le-pedocriminel-se-cache-t-il-ou-l,3515.html

Ne cherchez plus : le pédocriminel désigné, est par définition le père. Donc il faut renforcer le despotisme maternel !

Citation

Le pédocriminel se cache-t-il où l’on croit ?
par Christine Delphy, Hélène Palma
jeudi 17 avril 2008
   
Christine Delphy et Hélène Palma* contestent ici le portrait classique du pédophile en « monstre » égaré dans notre société, pour rappeler que le pédocriminel le plus fréquent se trouve dans l’entourage de la victime.

La loi passée en février 2008 par le Parlement et instituant une « rétention de sûreté » après la fin d’une peine de prison pour certains crimes, en particulier les viols d’enfants, a créé des remous dans l’opposition et les milieux judiciaires. Ceux-ci ont demandé, avec raison, au Conseil constitutionnel : n’est-il pas contraire aux libertés fondamentales de maintenir en détention quelqu’un non pour quelque chose qu’il a fait, mais pour quelque chose qu’il pourrait faire ? Est-ce la seule question à poser ?

Il faut se souvenir que cette loi, proposée à la suite du viol du petit Enis en août 2007 par un multirécidiviste, Patrice Évrard, procède de l’intention de protéger les victimes potentielles. Mais quelles victimes potentielles ? Et quels agresseurs cible ce texte ? À quel type de criminel sexuel les Français pensent-ils lorsqu’ils se prononcent quasi unanimement pour l’application immédiate d’une telle loi ? La plupart ont en tête un sombre individu qui, caché dans un bois, saute sur un enfant qui ne le connaît ni d’Ève ni d’Adam. Mais ce violeur venu d’ailleurs n’est pas le violeur type. Le pédophile le plus fréquent, comme le violeur en général, se trouve dans l’entourage proche, familial ou parafamilial, de sa victime.

D’après l’Observatoire national de l’action sociale centralisée (Odas), sur 19 000 enfants signalés comme étant « en danger » par les services sociaux en 2006, 4 300 ont subi des violences sexuelles à l’intérieur de leur famille [1]. Selon le Service national d’accueil téléphonique pour l’enfance maltraitée (Snatem), l’inceste représente 75 % des agressions sexuelles sur enfants [2] . En 2006, le Collectif féministe contre le viol constate que 57 % des viols sur mineurs qui lui ont été signalés sont des viols par inceste [3]. Or, il est impossible pour un(e) enfant, et même pour un(e) adolescent(e), de se présenter seul(e) à un commissariat ou à une gendarmerie. La victime doit donc d’abord convaincre un(e) adulte de la réalité des faits, et c’est cet(te) adulte qui décide, ou non, de porter plainte ; ensuite, il faut que les policiers, gendarmes, procureurs, juges, le ou la croient...

Autant de difficultés qui portent à penser que le chiffre des plaintes ne reflète qu’une très petite partie des viols commis par des proches sur les mineurs(e)s, et que la prévalence du crime est très largement sous-estimée. Autant de difficultés qui font que le pédophile faisant partie de la famille ou des proches est rarement débusqué ; mais, même lorsqu’on le trouve, la justice ne paraît guère empressée d’instruire son cas, encore moins de le faire passer en jugement, encore moins de le condamner... ni même de l’empêcher de voir sa victime.

En 2003, la France a été sévèrement tancée au sujet du comportement de sa justice. L’ONU a diligenté un rapporteur spécial, Juan Miguel Petit, de la Commission des droits humains, afin qu’il enquête sur la situation française. Après avoir rencontré un grand nombre de représentants d’instances officielles, d’associations et de victimes, et examiné de nombreux dossiers d’agressions sexuelles incestueuses commises sur des mineurs(e)s non poursuivies par la Justice, M. Petit a rendu en 2002 et en 2003 un prérapport puis un rapport final, aux conclusions accablantes [4]. Celles-ci comportent des détails terrifiants sur les calvaires subis par des enfants abusés(e)s depuis l’âge de 3 ans, parfois depuis des années. Alors que ces sévices avaient été attestés par les expertises de médecins et de psychiatres, et que les mères des victimes avaient déposé de nombreux recours, les juges aux affaires familiales et les juges des enfants en charge de ces dossiers ont failli à protéger ces derniers. Ils ont refusé de suspendre les droits de visite des suspects, y compris dans les cas où ils faisaient l’objet d’une procédure pénale, ce qui aurait dû geler toutes les procédures civiles, dont les droits de garde et de visite [5].

Ce genre de révélations susciterait le scandale, s’agissant d’autres victimes ou d’autres agresseurs. Pourtant, la visite et les deux rapports de Juan Miguel Petit sont passés inaperçus en France alors que ses conclusions rejoignent les observations de nombreuses associations qui notent depuis longtemps la réticence de l’institution judiciaire à confondre non pas un agresseur sexuel inconnu mais un pédophile familier : un père, un grand-père, un frère, un cousin incestueux.

Dans son rapport, le Collectif féministe contre le viol, parmi les nombreuses agressions sexuelles familiales contre des mineurs(e)s qui lui ont été signalées, a choisi d’en suivre un certain nombre entre 1996 et 2000. Sa recherche montre que, sur 190 cas, 130 ont fait l’objet d’une plainte ; mais entre classement sans suite par le parquet, non-lieu à la suite de l’instruction et relaxe au procès, une seule condamnation a été prononcée. Malgré cela, même dans ces conditions d’extrême indulgence, le viol par inceste représente le cinquième des procès d’assises (chiffres du ministère de la Justice pour 1999) [6].

La réponse officielle faite par l’État français à M. Petit et à la Commission des droits humains de l’ONU est révélatrice du fond idéologique avec lequel fonctionne toute la justice et plus largement l’État : la France a soutenu que « la crédibilité des allégations faites par les mères concernant les abus sexuels commis contre leurs enfants était contestable du fait qu’elles étaient invariablement émises au cours de procédures de divorce [7] ». Pourquoi les allégations des pères sont-elles estimées plus crédibles par les juges ? Et comment les enfants et les femmes pourront-ils être protégé(e)s si on continue de partir de l’idée que les victimes de violence sexuelle mentent ?

Pourquoi la pédophilie continue-t-elle à susciter deux types de réaction selon qu’elle est le fait d’un proche de la victime ou d’un total étranger ? Cette loi votée, et heureusement inopérante pour le moment, vise-t-elle tous les violeurs d’enfants, y compris le papa, le tonton et l’ami de la famille, ou seulement les pédophiles « de rue » ? Voilà les questions dérangeantes qui n’ont pas été posées. On a voté une loi féroce qui, si elle s’appliquait, priverait une minorité de délinquants des protections ordinaires de la loi ; pendant que ­ pour que ? ­ la majorité des délinquants sexuels continuent à sévir en toute impunité. S’il s’agit de protéger les victimes d’agressions sexuelles, il serait plus simple, plus raisonnable et plus efficace, de commencer par les écouter.
Notes

[1] Odas, Protection de l’enfance, lettre de novembre2007, www.odas.net.

[2] Se reporter aux chiffres du Snatem de 1999 à 2002. Voir aussi : www.doctissimo.fr/html/sexualite/ma....

[3] Rapport agressions sexuelles incestueuses dans un contexte de séparation des parents ? : dénis de justice, 1999, Collectif féministe contre le viol. Numéro vert Viols femmes informations : 0800059595.

[4] Prérapport : http://193.194.138.190/Huridocda/Hu.... ; rapport final : http://193.194.138.190/Huridocda/Hu....

[5] Rapport final de M. Petit, p.14.

[6] www.cfvi.fr/modules/news/article.ph....

[7] Violences intrafamiliales sur enfants : le rapporteur de l’ONU en France, par Léo Thiers-Vidal et Hélène Palma, http://sisyphe.org/article.php3?id_....
* respectivement sociologue, directrice de « Nouvelles Questions féministes », et maîtresse de conférences à l’université de Provence.
   
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Oui, mais j'ai en mains la preuve que le mythe fondateur de la carrière politique de la dite Hélène Palma, selon lequel "Hélène Palma, "Ancienne victime de violences domestiques, ayant eu peur pour ma vie, et encore aujourd'hui pour celle de l'enfant que je suis obligée de laisser voir à l'homme qui m'a brutalisée", est un mensonge éhonté, un coup monté par elle et sa mère pour réaliser ni plus ni moins qu'un vol d'enfant.

Les couples mère-fille ont en commun avec les couples de lesbiennes, qu'ils sont stériles. Pour disposer néanmoins d'un cheptel d'enfants à leur guise, docilement façonnables comme janissaires de leur guerre sexiste, il leur faut voler les enfants d'un couple hétérosexuel, fertile.
Le couple infertile mère-fille se consacre à briser le couple conjugal fertile, donc le mari s'il ose résister. Non pas que le couple mère-fille s'aime, mais elles ont besoin l'une de l'autre pour exercer le pouvoir absolu, et pour voler les enfants du couple hétérosexuel, fertile.

Bien sûr, si la dame Palma était amendable, il faudrait lui laisser toutes ses chances, pour prendre un jour le chemin de la résipiscence... Les deux récidives ci-dessus démontrent que la guerre sexiste demeure sa raison de vivre, qu'elle ne cessera que lorsqu'il ne restera plus qu'un ou deux mâles sur Terre (et dans quel état ?). Aussi je prends soin que cette casserole de la fraude fondatrice de sa carrière politique reste une casserole bien attachée à sa queue, la plus bruyante possible.
Titre: Re : En Hélène Palma & Martin Dufresne dans le texte :
Posté par: Jacques le 13 novembre 2012, 02:14:29
La mégalomane des forums se répandait en insultes contre Jean-François Hogne, dans les courriers du CSA :

http://aristeides.info/resources/Hogne_palma.htm

Avec l'accusation systématique et récurrente de "logorrhée délirante" contre tout opposant à sa dictature.
Titre: Re : En Hélène Palma & Martin Dufresne dans le texte :
Posté par: Jacques le 15 mars 2014, 12:18:08
Autre récidive d'Hélène Palma, toujours fanatique de la guerre sexiste, 18 décembre 2009  :
http://lagitation.free.fr/?article50 ou à
http://www.cahiersdusocialisme.org/2010/09/05/la-percee-de-la-mouvance-masculiniste-en-occident/
Citation
La percée de la mouvance masculiniste en Occident
par Hélène Palma, 18 décembre 2009


"La description de l’avancée du mouvement masculiniste fait peur. On a bien le sentiment d’entrer dans une ère très difficile pour les femmes et pour les filles. [...] Ainsi, parce que l’opinion répandue est que les femmes ont obtenu tout ce qu’elles voulaient et même au-delà, voici que nous amorçons une période de régression."

Avant de parler du masculinisme, il faudrait commencer par en donner une définition. Je vais l’emprunter à Michèle Le Doeuff, puisque c’est elle qui a créé ce terme.

Voici ce qu’elle nous dit : « Pour nommer ce particularisme, qui non seulement n’envisage que l’histoire ou la vie sociale des hommes, mais encore double cette limitation d’une affirmation (il n’y qu’eux qui comptent et leur point de vue), j’ai forgé le terme de masculinisme. » [1]
Ainsi, Michèle Le Doeuff considère comme masculiniste tout discours, toute pensée centrés sur les seuls hommes et leurs seuls intérêts.

Je dirais pour ma part que le masculinisme aujourd’hui en Occident, c’est une lame de fond, une idéologie rampante, un état d’esprit à l’égard des hommes et des femmes, qui tend à affirmer que les premiers sont victimes des « excès » des secondes. Les femmes, entend-on dire ici et là, auraient exagéré. Elles auraient obtenu « trop » de droits, de libertés et aujourd’hui, dit cette idéologie, elles seraient devenues incontrôlables. Le remède, entend-on encore murmurer, ce serait que les femmes soient rappelées à l’ordre.

Afin de donner une définition plus concrète, on pourra dire que cette idéologie, en fait très ancienne, (on peut affirmer que tout patriarcat est masculiniste) a pris, au cours des dernières décennies, la forme d’une mouvance d’une radicalité extrême dont l’objectif non avoué, mais évident, est d’entraver la liberté des femmes que les acteurs de cette mouvance ne considèrent pas comme leurs égales.

Je vais essayer d’être encore plus précise en désignant quelques groupes qui s’illustrent de manière très spectaculaire à l’intérieur de cette mouvance : à ma connaissance ce sont les groupes de défense des droits des pères, mais plus généralement les groupes d’hommes qui forment aujourd’hui le gros du bataillon masculiniste (mais comme nous le verrons, ce ne sont pas les seuls). Des hommes, des pères, donc, qui se lamentent sur la prétendue précarité de leur condition.

Or, à diplôme égal, ils sont mieux payés que les femmes à raison de 20% en moyenne dans le secteur privé, ils sont dotés d’emplois stables à responsabilité bien plus fréquemment que leurs collègues féminines, leur carrière n’est jamais entravée par d’inopportunes grossesses, ils sont peu sollicités pour le soin aux enfants qui n’occupe qu’une mince part de leur journée et ils contribuent encore faiblement aux tâches domestiques en général [2].

Sur le plan judiciaire ils sont encore trop peu poursuivis et trop souvent excusés lorsqu’ils se laissent aller à des violences domestiques, comme le rappellent les statistiques de classement sans suite des plaintes de femmes pour violences domestiques ainsi que des travaux de sociologie [3].

En fait, le groupe le plus privilégié de notre société patriarcale prétend être gravement lésé et s’exprime dans ce sens depuis une quarantaine d’années. Ces hommes dénoncent le plus souvent le féminisme comme la cause première de leur mal-être et souhaitent ouvertement un retour en arrière.



1. Les conditions d’émergence de cette mouvance

a. Pensions alimentaires

Les premiers regroupements d’hommes ont commencé à apparaître dans les années 1950 lorsque le divorce s’est développé aux Etats-Unis : un nombre croissant d’hommes divorcés s’est alors trouvé dans l’obligation de payer une prestation compensatoire à leur ex-femme et une part contributive à l’éducation des enfants. Barbara Ehrenreich fait explicitement allusion à cette contestation du paiement de la pension alimentaire par des hommes dès la moitié du XX° siècle dans son livre The Hearts of Men : American Dreams and the Flight from Commitment (1983) : « Why should a man give his ex-wife alimony and child-support when she is just as capable » [4] .


b. Droit d’accès aux enfants

Un peu plus tard, dans les années 1970-80, la rhétorique de ces regroupements d’hommes divorcés a sensiblement changé d’allure. Il n’était plus question seulement d’argent, un argument qui ne rendait pas leur cause très sympathique, mais de douleur d’être quitté, de chagrin de ne plus voir suffisamment leurs enfants, selon eux indûment laissés au soin exclusif de leurs mères. C’est en médiatisant cette souffrance face à des femmes qui, disent-ils, détruisent leur vie par égoïsme, afin de poursuivre leur carrière ou suivre un autre homme en emmenant avec elles leurs enfants, que les groupes de pères ont réussi à s’attirer la sympathie de la société. Susan Faludi montre combien le film Kramer contre Kramer, par exemple, est emblématique du discours qui a alors commencé à se développer autour des questions de garde d’enfant [5] . Kramer contre Kramer met en effet en scène un couple qui divorce et souligne très pesamment la souffrance de ce père inquiet de perdre la garde de son fils. Plus récemment, on pourrait citer le très populaire Madame Doubtfire qui, mêlant humour et pathos, conduit le spectateur à plaindre de tout son cœur ce pauvre père victime d’un divorce et privé de l’affection de ses enfants.

Il est très important ici de souligner que les groupes de défense des droits des pères ne se sont jamais placés sur le plan de la réflexion constructive sur les problèmes de société qu’ils soulignent : ils ne se sont pas intéressés aux raisons profondes expliquant l’augmentation des divorces, ont très rarement abordé la notion de violence intra-familiale, celle de domination masculine ou encore celle de travail parental. Pour le dire autrement, il apparaît assez clairement que l’objectif de ces regroupements n’a jamais été la réflexion politique sur des questions de société mais la revendication pure et simple.



2. Le masculinisme qui est-ce ?
Les acteurs en France, en Europe et ailleurs

Comme cela a été indiqué plus haut, ce sont bien les groupes de pères et les groupes d’hommes qui forment le gros des troupes masculinistes aujourd’hui mais leur discours est repris bien au-delà de la sphère de leurs seuls cercles associatifs et réseaux d’influence.


a. Les groupes de défense des pères

Ce sont, comme leur nom l’indique souvent clairement, des associations dont le but est de lutter pour que les pères divorcés maintiennent un lien avec leurs enfants malgré la séparation ou le divorce. Martin Dufresne dirait que c’est la branche « paternelle » du mouvement masculiniste. On en trouve dans tous les pays du monde. Leur discours sont très souvent comparables, leurs revendications aussi.

En lançant sur Google une recherche à partir des mots « groupes de pères divorcés/divorced fathers’ groups », on obtient plusieurs centaines de réponses renvoyant pour la plupart vers les sites d’associations de défense des droits des pères. Pour la France, on compte environ une vingtaine d’associations de défense des pères divorcés ou séparés, toutes sont présentes sur internet. Les plus célèbres sont SOS Papa, qui possède différentes antennes régionales, le Mouvement de la Condition Paternelle ainsi que l’association dissidente du Nouveau Mouvement de la Condition Paternelle. Leurs noms peuvent parfois ne pas contenir de référence explicite à la paternité : SOS Divorce est dans ce cas mais il ne fait aucun doute, à lire les textes contenus sur le site de cette association, qu’il s’agit là encore d’un groupe de défense des droits de pères divorcés.
Ailleurs se sont formés des groupes plus ou moins originaux, plus ou moins provocateurs. Le groupe Fathers 4 Justice en Grande-Bretagne est spécialiste des coups d’éclat d’assez mauvais goût : des messieurs déguisés en batman ou en spiderman se promènent devant des monuments historiques ou sur des grues pour crier leur douleur tandis que leurs camarades aspergent de poudre violette (violette en référence à l’une [6] des couleurs choisies par les suffragettes lorsqu’elles menaient combat pour obtenir le droit de vote) des députés à la Chambre des Communes. Aux Etats-Unis et au Canada se trouvent sans doute les groupes au discours et aux actions les plus violents, avec des menaces explicites adressées aux politiques si leurs revendications ne sont pas satisfaites [7] .


b. Les groupes d’hommes

Ce sont des associations aux objectifs plus généraux, beaucoup moins spécialisées que les associations de pères. Elles ont cependant en commun avec ces dernières de revendiquer avec virulence des droits et, comme elles en ont l’outrecuidance, l’égalité.

C’est la Condition Masculine qui en France représente le mieux ce type d’associations. Le nom complet de cette association est toutefois « Condition masculine-soutien de l’enfance, sos divorce pour les pères », ce qui indique que ce groupe s’intéresse aussi beaucoup à la cause des pères divorcés.

Ailleurs on trouve de nombreux regroupements d’hommes se disant contents d’appartenir au genre masculin : « content d’être un gars », déclare Yves Pageau, animateur du site internet garscontent.com, qui regorge d’injures à l’encontre des féministes et des juges. D’autres masculinistes légèrement plus subtils s’enorgueillisent de leurs titres universitaires mais signent tout de même des ouvrages au titre sans équivoque : « Homme et fier de l’être » d’Yvon Dallaire, qui se définit comme psychologue, sexologue, auteur et conférencier.
Aux Etats-Unis on trouve encore le groupe d’hommes « Promise keepers », groupe d’hommes évangélistes qui promeuvent et revendiquent les valeurs patriarcales de chef de famille, de protecteur et de père.


c. Retentissement du discours masculiniste au-delà de la sphère d’influence de ces associations

L’apitoiement sur la condition paternelle/masculine est devenu un thème classique de la presse depuis quelques années. Dans de nombreux medias, au cinéma, chez de nombreux auteurs, sociologues, philosophes, on retrouve ce même attendrissement sur le sort des hommes et plus particulièrement des pères, et, plus particulièrement encore, des pères divorcés.

Une rapide analyse de la presse permet de s’en rendre mieux compte : en 2003, pour le 8 mars, Elle consacre un dossier au malaise masculin [8] ; en janvier 2003, Le Nouvel Observateur sort un numéro hors-série consacré aux pères et intitulé « L’aventure de la paternité ». Les dérapages de manquent pas, depuis Jean Daniel s’interrogeant sur l’utilité du droit de vote aux femmes jusqu’à Dominique Youf contestant le droit d’accoucher sous X en passant par l’inévitable témoignage d’un père se disant victime de son ex-femme et des fausses allégations de leur fille.
La presse télévisée ne manque pas d’exemples non plus : en mars 2003, le magazine « Envoyé spécial » diffusait un reportage consacré à des pères prétendument victimes d’accusations mensongères d’inceste. Le reportage, « Divorces : l’arme du soupçon », n’envisageait à aucun moment la possibilité qu’un enfant se plaignant d’agressions puisse dire la vérité.

Chez les philosophes, Elisabeth Badinter s’intéresse depuis longtemps aux hommes, qu’elle plaint beaucoup, qu’elle qualifie de « sexe faible » dans XY et qu’elle décrit comme victimes des féministes dans Fausse route.
Chez les sociologues, les psychologues, les psychanalystes, depuis longtemps, la compassion à l’égard des hommes, des pères, et surtout des pères divorcés, est devenue une vieille habitude. Certains, comme Geneviève Delaisi de Parceval et Christine Castelain-Meunier, toutes deux auteures de livres consacrés à la paternité [9] , ont longtemps fait partie du comité d’honneur de l’association SOS Papa.

Cet apitoiement généralisé pourrait être intéressant et constructif : les sociologues et les philosophes qui se penchent parfois en toute bonne foi sur la souffrance masculine pourraient en effet permettre d’entamer une réflexion sur le meilleur moyen d’aider à la fois les hommes et les femmes. L’ennui, c’est que sous le masque larmoyant qu’ils présentent à la société, qui émeut tant de journalistes, de philosophes et de sociologues, les masculinistes cachent un programme réactionnaire redoutable pour les droits fondamentaux des femmes.



3. Quel est leur discours ? Quelles sont leurs valeurs ?

a. contestation des dispositions post-divorce relativement aux enfants et à l’argent

La revendication première des groupes d’hommes et de pères, c’est de ne plus payer les pensions alimentaires et de voir leurs enfants plus souvent. Les arrangements de résidence alternée sont, de ce point de vue très intéressants, puisqu’ils permettent de fait la suppression du paiement de toute part contributive aux besoins des enfants. Cependant, la suppression de la pension alimentaire ne résout pas la question des écarts de salaire.

D’autre part, une résidence alternée, parce qu’elle est un mode de garde extrêmement contraignant, empêche tout déménagement : il devient donc impossible d’accepter un emploi loin de son domicile d’origine sous prétexte qu’on a un enfant en résidence alternée. Les femmes, dont la situation est plus souvent précaire que celle des hommes, sont donc professionnellement entravées par ce genre de dispositions.


b. négation des violences domestiques/ contestation de statistiques sur ces violences/ affirmation que les hommes seraient aussi victimes

La plupart de ces groupes d’hommes, de pères et leurs relais sont toujours prêts à nier la réalité des violences commises à l’encontre des femmes. Beaucoup de groupes d’hommes/pères accusent les féministes de falsifier les chiffres des violences. Ainsi, le site internet du mouvement de la condition paternelle [10] ose titrer l’un de ses articles : « Les violences conjugales : une réalité largement maquillée » avec des petites phrases très intéressantes à souligner :

Lorsqu’il vous est annoncé des chiffres importants de violences conjugales, chacun trouve cela scandaleux et prend effectivement parti contre ces violences. Tout l’astuce de la propagande relève donc de ces chiffres. Or, dans les chiffres des violences conjugales, contrairement à ce que tout le monde imagine, il ne s’agit pas que de coups et blessures, mais aussi de tout ce que certaines femmes CONSIDERENT COMME VIOLENCE :
# Simples désaccords conjugaux sans aucun acte physique ou virulence verbale,
# Déceptions amoureuses,
# Contrariétés en tous genres,
# Simple non du mari à une dépense ou bien à une demande extravagante,
# Simple refus,
# "Violences" dites psychologiques
# Enfin tout ce qu’une femme peut ressentir comme une violence de près ou de loin parfois même de très loin...

Certains considèrent ceci comme des violences conjugales et contribuent à gonfler considérablement et artificiellement les chiffres. Il suffit donc de "présenter" ces chiffres avec un "savoir-faire typiquement féminin de la communication", ce en quoi les femmes sont passées expertes. On vous a donc manipulé, on vous a induit en erreurs ».

Une autre stratégie de ces groupes d’hommes consiste à prétendre que les hommes seraient autant battus que les femmes, sinon plus. Yvon Dallaire vantait en 2003 les mérites d’un livre intitulé L’homme battu, d’une certaine Sophie Torrent [11] . La même année, en janvier, l’association SOS PAPA parvenait à intervenir dans une émission d’Yves Calvi, C’est dans l’air, sur la 5, consacrée à la violence conjugale et nous présentait quelques messieurs prétendument victimes de « coups de griffes » alors que des militantes du réseau Solidarité Femmes [12] étaient venues parler de meurtres de femmes.

On notera au passage que les interventions intempestives de Marcela Iacub et d’Hervé Le Bras, contre l’enquête ENVEFF en 2003, ainsi que le livre d’Elisabeth Badinter Fausse route la même année, s’inscrivent non seulement dans cet état d’esprit favorable aux hommes qui caractérise la société actuelle, mais ont également servi de caution morale et de soutien symbolique au discours developpé depuis des années par les groupes d’hommes et de pères.

Je souhaite enfin ajouter que cette négation générale des violences privées commises contre des femmes, des jeunes filles, des petites filles est puissamment appuyée et relayée par le discours tenu par certains psychologues, psychiatres, qui ne sont jamais à court d’imagination pour inventer de nouveaux concepts qu’ils présentent comme des « outils » permettant selon eux de distinguer les plaintes fondées des mensonges.

Richard Gardner est l’inventeur d’un concept parfaitement irrecevable [13] tant sur le plan scientifique que juridique (le SAP) qui consiste à invalider toute plainte d’inceste formulée par des enfants. Suicidé de plusieurs coups de couteau dans le ventre en 2003, Gardner continue pourtant à faire des ravages puisque son discours est largement repris et diffusé par des psychologues ou psychiatres tels que Ralph Underwager aux Etats-Unis, Hubert Van Gijseghem au Canada et en France ou encore Paul Ben Sussan en France.


c. contestation du droit à l’avortement et à la contraception

Les groupes d’hommes réclament aussi le droit d’avoir un pouvoir de co-décision sur la poursuite ou non d’une grossesse, sur la décision d’avoir ou non des enfants (c’est-à-dire sur la liberté, pour une femme, de décider ou non d’avoir une contraception). Cet aspect de leur discours n’est pas toujours très aisé à déceler et c’est pourtant le plus dangereux. Dans le cadre de son enquête sur les milieux masculinistes, la réalisatrice Myriam Tonelotto est parvenue à obtenir les confidences de plusieurs masculinistes face à la caméra. Parmi eux, Lionel Palisse, d’une association masculiniste grenobloise, « La Condition Familiale et Parentale », déclare clairement que la co-décision doit prévaloir pour la poursuite ou l’arrêt d’une grossesse. Gilbert Claes, de l’association québécoise « L’après-rupture » déclare lui aussi qu’il est injuste que les femmes aient la haute main sur les questions liées à la procréation. Myriam Tonelotto a enfin montré qu’en dernier ressort, les hommes souhaitant interdire un avortement à une femme étaient capables de demander l’aide tactique et surtout juridique de groupes anti-avortement [14] .


d. remise en cause du droit au divorce

Beaucoup de représentants des groupes d’hommes et de pères expriment ouvertement cette idée : pour les hommes, le divorce est une catastrophe puisqu’ils se retrouvent du jour au lendemain à devoir assumer seuls des tâches domestiques et parentales qu’ils négligeaient jusque-là et à payer pension alimentaire et prestation compensatoire. Du point de vue financier, pratique et affectif, le divorce ne les arrange évidemment pas. Ces groupes sont donc activement à la recherche de moyens efficaces de l’empêcher. Parmi ces moyens figurent les conditions de la garde des enfants après le divorce : la résidence alternée, décriée par de nombreux médecins, contraignante, permettant un contrôle rapproché de l’ex-conjointe, est l’une des manières de dissuader les femmes de partir.



4. Quelles sont leurs stratégies ?

a. réseautage sur internet

Ces groupes, fortement présents sur internet, sont reliés les uns aux autres par ce mode de communication. Cela leur permet d’échanger des idées et de se développer plus rapidement.


b. lobbying auprès des organes législatifs des pays dans lesquels ils vivent

Les groupes de pères ont des stratégies de lobbying redoutables consistant à multiplier les antennes associatives locales, à harceler les députés de visites, courriers et courriels, à conquérir des hommes et des femmes politiques.


c. noyautage d’instances para-judiciaires

De très nombreuses instances para-judiciaires ont été investies depuis très longtemps par des groupes de pères ou des associations proches d’eux ou plus simplement encore sensibles à leur discours.

Les lieux de rencontre « parents-enfants » dits « neutres » sont, par exemple, tout acquis à la cause des droits-intangibles-des-pères-quoi-qu’ils-aient-fait : ils participent ainsi activement au processus de revendication de « droits » pour les pères. Ils sont également en partie responsables du processus de décrédibilisation de la parole des femmes victimes de violences domestiques puisqu’à leurs yeux, même les hommes violents doivent pouvoir bénéficier de droits parentaux intacts [15] .

Les lieux de médiation familiale participent eux aussi à ce processus de négation des violences puisque l’idée-maîtresse de la médiation familiale est qu’il faut absolument bannir tout ce qui pourrait alimenter le « conflit ». Une femme victime de violences, qui se plaint, devient systématiquement, aux yeux des médiateurs, une personne gênante et ennuyeuse.


d. médiatisation extrême

La rhétorique des groupes d’hommes et de pères occupe le devant de la scène médiatique depuis de très nombreuses années. On ne compte plus les reportages au journal de 13h consacrés à de pauvres hommes victimes de séparations douloureuses, de fausses allégations de violences domestiques, d’inceste etc.


e. intimidation, violence et calomnie

C’est sans doute l’aspect de leur stratégie qui permet le mieux de les situer. Tout est bon pour faire parler d’eux et pour faire taire leurs opposants.

Le groupe Fathers 4 Justice avait en 2006 programmé l’enlèvement, heureusement déjoué à temps, de Leo Blair, fils benjamin du Premier Ministre de l’époque. D’après Yannick Demers, du Collectif Masculin Contre le Sexisme, des groupes d’hommes vêtus de chemises noires (les « black shirts ») agressent des femmes repérées comme mères divorcées, mères célibataires [16] . Mon exemple personnel mérite aussi d’être cité. Quelques masculinistes au verbe haut ont plusieurs fois tenté de me faire taire en lançant contre moi des campagnes de calomnie.



5. Résultats de leurs luttes et conséquences pour les femmes

a. Modifications légales rapides

Les réformes du Code civil votées en moins de deux décennies en France (1987-2002) vont dans le sens souhaité par les groupes de pères. En 1987 est en effet instaurée la notion d’autorité parentale conjointe, en 2002 celle de résidence alternée des enfants, insidieusement et hypocritement étiquetée "résidence paritaire" tant par les groupes de pères que les partis politiques qui les ont soutenus (le PS en 2001-2002). Cela donne à penser que leur discours est manifestement porté jusque dans les plus hautes sphères du pouvoir.


b. Moindre mobilité géographique pour les femmes divorcées, difficultés grandissantes à se protéger d’un conjoint violent

La loi relative à l’autorité parentale votée en février 2002 à la hâte par une assemblée nationale pressée de fermer sa session avant les élections législatives est un véritable piège pour les femmes : en instaurant le régime de la résidence alternée autoritaire [17] des enfants en cas de séparation des parents, le législateur condamne les femmes qui se séparent, d’une part à renoncer à toute mutation/promotion professionnelle ou simplement offre d’emploi ailleurs que dans le lieu de résidence de l’enfant, d’autre part à rester à la merci d’un conjoint violent.


c. Impossibilité quasi-totale de protéger les enfants de la violence d’un conjoint, responsabilité pénale engagée pour toute personne essayant de secourir femmes et enfants victimes de maltraitances (procès de l’association SEDIRE)

L’affaire, jugée cet été, qui impliquait une mère victime de violences domestiques et l’association dunkerquoise SEDIRE, membre du réseau national Solidarité Femmes, est emblématique de ce qui attend de nombreuses femmes victimes et ceux qui souhaitent leur venir en aide.

“Prison avec sursis pour une mère battue hébergée avec ses enfants par une association” ... titrait Le Monde après le verdict du tribunal correctionnel de Dunkerque rendu le 26 juillet 2007. Cette femme, victime de violences domestiques, s’était réfugiée auprès de l’association SEDIRE avec ses enfants, à l’insu de son mari. Elle a été condamnée à trois mois de prison avec sursis, à 800 euros de dommages et intérêts au profit de son époux, ainsi qu’à 1000 euros, toujours au profit de son époux, au titre du remboursement des frais de procédure (article 475-1).

L’association a été relaxée cette fois-ci mais à l’avenir, toute militante qui prendra l’initiative de venir en aide à une victime de violences et à ses enfants, sera passible de poursuites. En effet, comme l’ont déclaré les militantes de SEDIRE, “Il est important de dire que le Tribunal a bien précisé que l’association ne peut être poursuivie pour des faits antérieurs à janvier 2006, ce qui a pour conséquence directe que de mêmes faits postérieurs à janvier 2006 peuvent être poursuivis... Une telle décision met en difficulté toutes les femmes et toutes les associations [18].



Conclusion : la boucle est-elle bouclée ?

La description de l’avancée du mouvement masculiniste fait peur. On a bien le sentiment d’entrer dans une ère très difficile pour les femmes et pour les filles.

Il semble évident qu’à l’heure actuelle, divorcer ou se séparer deviennent des démarches de plus en plus complexes ; surtout si la séparation est demandée par la femme pour mettre fin à une situation de violence. A long terme, on peut prédire que les femmes risquent de se heurter à des difficultés grandissantes pour pratiquer un avortement sans demander son avis au futur père. Nos filles devront peut-être un jour obtenir l’accord de leur conjoint pour se faire prescrire une pilule contraceptive ou la pose d’un stérilet.

Ainsi, parce que l’opinion répandue est que les femmes ont obtenu tout ce qu’elles voulaient et même au-delà, voici que nous amorçons une période de régression « [19].


* Ce texte est tiré d’une communication lue en octobre 2007 à l’Espace Femmes International de Genève (EFIGE), dans la revue duquel il a été publié.

[1] Le Doeuff, Michèle,L’étude et le rouet, volume 1, 15.

[2] Selon une dépêche de l’AFP du vendredi 20 juillet 2007 : devenir mère est toujours un frein à la carrière professionnelle pour les jeunes femmes, contrairement à leurs compagnons, qui pâtissent beaucoup moins de leur paternité, selon une étude du Centre d’étude et de recherche sur les qualifications (Céreq) publiée vendredi. Selon cette enquête, réalisée auprès de 16.000 jeunes sept ans après leur entrée sur le marché du travail, 32% des femmes déclarent que la naissance de leur premier enfant a eu une incidence sur leur emploi. Après cette première maternité, 17% des jeunes femmes passent ainsi à temps partiel, 11% changent de poste ou acceptent une mutation, 7% démissionnent de leur emploi et 4% prennent un congé parental à temps complet. Après un deuxième enfant, l’impact sur la carrière est encore plus fort, avec 35% des femmes qui réduisent leur temps de travail et 16% qui prennent un congé parental à temps complet. Chez les hommes, par contre, "être père ne semble pas avoir de conséquences sur leur situation professionnelle", souligne le Céreq, en constatant qu’enfants ou pas, "presque tous travaillent à temps plein au terme de leur septième année de vie active, et leur salaire ne varie guère en fonction du nombre d’enfants". 91% des pères déclarent ainsi que leur situation professionnelle n’a en rien été affectée par la naissance de leur premier enfant et, lorsque le deuxième arrive, 96% ne déclarent aucun changement. La principale explication, souligne le Céreq, est que ce sont toujours les femmes qui assument encore l’essentiel des charges domestiques, et la "spécialisation vers des rôles conjugaux traditionnels" s’accentue même au fur et à mesure que la famille s’agrandit. Passer l’aspirateur, préparer le repas du soir et faire les courses : les jeunes femmes s’acquittent pratiquement quatre fois plus de ces travaux que les hommes.

[3] Crime passionnel, crime ordinaire, d’Annick Houel, Patricia Mercader et Helga Sobota. « A l’inverse d’une définition qui prendrait en compte la position du sujet meurtrier, dans le discours journalistique c’est l’amour, toujours l’amour, l’éternel coupable, et l’utilisation du mot participe au processus de déresponsabilisation du criminel » (p 132). « Exemple extrême, Libération, le 21 mai 1993 a titré ‘Une famille se suicide’ pour rendre compte du fait qu’un homme avait tué sa femme et ses enfants, puis s’était donné la mort » (p. 82).

[4] Page 159.

[5] Susan Faludi, Backlash, Paris : Des Femmes, 1993, 294.

[6] Les deux autres étaient le vert et le blanc.

[7] Dans un documentaire diffusé en 2005 sur Arte, In Nomine Patris, Myriam Tonelotto, réalisatrice, était parvenue à faire sortir Gilbert Claes, membre de l’Après-Rupture (groupe de pères divorcés québécois) de ses gonds. Ce dernier avait déclaré devant la caméra que si les pères n’obtenaient pas ce qu’ils souhaitaient, des choses graves, comme le meurtre d’un juge par exemple, se produiraient.

[8] "Hommes au bord de la crise de nerfs"
"Elles sont passées d’un statut de servantes soumises à un modèle d’égoïsme, de carriérisme et de rivalité. Enterrée la domination de l’homme (maître, souverain, géniteur, banquier), place à des femmes de plus en plus exigeantes, complexes et paradoxales !". Olivier regarde l’indépendance sexuelle et économique des femmes comme un "violence". « Je suis l’héritier de cette violence », ajoute-t-il. « Au nom de l’égalité des sexes, nous avons été déclarés coupables de toutes les fautes passées et dépossédés de tout. On nous a forcés à réprimer notre virilité en nous inhibant et en nous culpabilisant. On est coupables pour tous les errements des autres hommes, coupables de désir, de lâcheté, de machisme, de tout... » (Elle, n° 2984, 8 mars 2003, p 84).

[9] Geneviève Delaisi de Parceval, auteur de La part du père, Paris :Le Seuil, 1981 ; Christine Castelain-Meunier, auteur de Cramponnez-vous les pères , Paris : Albin Michel, 1992.

[10] www.interpc.fr/

[11] Dallaire a lui-même écrit un livre sur ce sujet qu’il a intitulé Les violences faites aux hommes, une réalité taboue et complexe, 2002. (toute ressemblance avec une étude française consacrée aux violences faites aux femmes est bien entendue fortuite).

[12] Fédération Nationale Solidarité Femmes

[13] Voir l’article de Jennifer Hoult, « The Evidentiary Admissibility of Parental Alienation Syndrome », Children’s Legal Journal, 2006, (1-62).

[14] Affaire Steven Hone évoquée dans le documentaire de Myriam Tonelotto, « In Nomine Patris » diffusé en mars 2005 sur la chaîne franco-allemande Arte.

[15] Le rapport du professeur Henrion et de son équipe remis au gouvernement Jospin en 2001 (intitulé « Les femmes victimes de violences conjugales, le rôle des professionnels de santé ») spécifie pourtant que la violence d’un homme à son domicile est aussi dangereuse pour la conjointe que pour les enfants et que le risque pour les enfants d’être à leur tour frappés est accru (chapitre « Pédiatrie », 17).

[16] Interview de Yannick Demers par Myriam Tonelotto dans le cadre de son enquête sur les milieux masculinistes (Voir le documentaire "In Nomine Patris").

[17] Une résidence alternée peut être imposée quand bien même l’un des parents n’en voudrait pas.

[18] femininlemporte.canalblog.com

[19] On se fait engueuler parce que les hommes ont peur. C’est tout de même épatant, et pour le moins moderne, un dominant qui vient chialer que le dominé n’y met pas assez du sien », Virgine Despentes, Elle (5 mars 2007, p 220).



La percée de la mouvance masculiniste en Occident