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Pacte de non-prolifération de la haine entre associations parentales

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Jacques:
Code de déontologie, pacte de non-prolifération de la haine entre associations parentales, et professions oeuvrant autour de la famille.
 

Projet provisoire, pour discussions.

Préambule
 
L'expérience courante nous démontre que nombre d'organisations agissant dans le domaine de la famille et des relations familiales, ont pris l'habitude de cultiver, voire encourager la haine. Il s'agit souvent d'attiser la haine sexiste envers l'autre genre sexué. Il peut s'agir de cas plus marginaux comme de saisir les occasions de haine raciste, de haine ethnique, de haines de classes, de haines culturelles, de haines individuelles, chasse aux boucs émissaires, etc. Au pire, il s'agit de criminalité organisée, avec accusations calomnieuses, soudoiement de faux témoins, afin d'obtenir des incarcérations et des suicides, pour s'emparer des biens et/ou des enfants des victimes.
 
Il a paru nécessaire aux fondateurs de ce pacte, de convenir au dessus de ces sombres mêlées, d'un code de déontologie, à respecter pour quiconque traite de familles. A fortiori pour les associations parentales, les avocats et les magistrats traitant d'affaires familiales, les médiateurs familiaux. Or nous avons eu l'occasion de constater qu'autour des tribunaux, à l'occasion des conflits conjugaux (plus ou moins artificiels et attisés de l'extérieur), se constituent nombre de dossiers frauduleux, contenant force attestations mensongères de complaisance, des dénonciations calomnieuses, des faux en écriture, et qu'en l'état d'engorgement et d'impuissance de l'administration judiciaire, ces fraudes obtiennent la garantie de leur impunité, sont même fréquemment récompensées. Cette délinquance organisée nous semble le contraire même d'un exemple à donner à des enfants.
 
Ce pacte multilatéral de déontologie familiale place au premier plan la loyauté : loyauté dans le couple, loyautés dans les deux sens entre les générations. En effet, vu la lenteur de la maturation de l'individu dans l'espèce humaine, le seul instinct sexuel, et le seul attrait sexuel sont impuissants à fonder un couple dans la durée, ni à lui fournir les raisons de rechange pour son évolution au cours de la maturation. Seules les loyautés donnent un socle et un cadre pour les négociations et la créativité en famille. Si c'est le sexe qui fonde les grossesses - et exclusivement le sexe hétérosexuel, du reste - seules les loyautés fondent les familles, et donnent aux individus la sécurité dont ils ont besoin pour leur évolution mentale au rythme requis par leur évolution biologique inexorable.
Vu cette même durée de la maturation affective et intellectuelle d'un enfant, jusqu'à devenir à son tour un adulte épanoui et fécond, il serait criminel de ne se reposer que sur les seuls comportements instinctifs de maternage et de protection des bébés, que nous partageons avec tous les autres mammifères. Dans l'espèce humaine, la parentalité est encore plus exigeante que chez les autres espèces, et demande un encadrement et un apprentissage, dans la solidarité et la loyauté : des loyautés verticales entre générations, des loyautés horizontales dans les fratries, et entre parents, entre adultes. Dans l'espèce humaine, non seulement il faut tout un village pour élever un enfant, mais encore plus pour élever des parents.


La méthodologie et les boussoles qui indiquent le Sud.

En affaires familiales, nous sommes tous simultanément juges et parties, et le statut épistémologique de nos affirmations - des vôtres aussi - est toujours délicat. Plus que tout autre, le domaine des affaires familiales est le royaume des autothéories combattantes, et du terrorisme intellectuel ; on n'échappe à la complaisance envers sa propre autothéorie qu'avec beaucoup de modestie et de discipline d'ouverture. L'impossibilité pratique des enquêtes psychosociologiques neutres sur de vastes cohortes de la population - durées incompatibles avec la gestion de carrière d'un chercheur, volatilisation des échantillons, absence d'accord sur les principes nosographiques et conceptuels, trous monumentaux dans les nosographies psychiatriques admises, présence dominante d'acteurs ayant intérêt au négationisme (à commencer par l'industrie pharmaceutique, qui fait fortune avec les antidépresseurs, et qui contrôle nombre de carrières de chercheurs), et enfin budgets introuvables - oblige le chercheur à se limiter à étudier des histoires individuelles et familiales, qu'il documente au mieux. Tel est le quotidien du psychothérapeute qui travaille avec les familles. Notre épreuve de réalité principale est de vérifier quelles sont les actions thérapeutiques qui réussissent, et cela impose d'analyser les échecs sans complaisance. A l'échelle nationale, l'analyse des échecs démontre que la France est un pays tragiquement retardataire dans le domaine de la thérapie familiale, et que l'un des puissants agents retardant est bien l'église freudienne, dont l'hégémonie sur la France impose leur culte de la passivité, de l'irresponsabilité et de l'amphigouris à beaucoup d'étudiants en psychologie. Ce culte est incompatible avec les besoins du développement de l'enfant en temps réel.

On peut discourir à l'infini du concept d'aliénation, et l'article de l'Universalis qui lui est consacré en est un exemple dissuasif, mais il suffit d'observer la violence des réactions dans certaines familles contre celui de leurs membres qui cherche à se désaliéner, qui se désincarcère du rôle d'utilité qui lui était assigné par les autres, pour percevoir la violence instituée par les aliénateurs, par des familles perverses, ou par des sectes (liste non exaustive). Leurs réactions, leurs dénégations, sont pour le chercheur une boussole qui indique le Sud. Plus on lui oppose la violence d'un "Circulez ! Il n'y a rien à voir !", plus les intimidations et les insultes pleuvent, et plus le chercheur comprend que c'est bien là qu'il y a de l'inavouable à tirer au clair, plus il est confirmé qu'il est bien sur les lieux du crime, avec les acteurs du crime, où la structure des intimidations et des dénis est un guide en négatif. Il y a comme cela de certaines familles où l'amour maternel insoupçonnable fait coalition avec son gendre pour mieux abattre sa fille, la priver de tous contacts avec ses enfants ; et variante : coalition avec sa bru pour abattre et dépouiller son fils, le priver de tous contacts avec ses enfants et petits-enfants. Mais "Circulez hein ! Il n'y a rien à voir !"

Il y a comme cela des familles, voire des professions, où c'est la fourberie qui est la seule règle du jeu. C'est bien pourquoi nous vous proposons le présent pacte multilatéral :


Pacte

 
Le présent pacte engage les associations, professionnels et individuels signataires, à respecter et faire respecter chez eux et dans leur rayon d'action la déontologie suivante :
 

1 . S'interdire tout dénigrement de l'autre, toute attaque personnelle ou générique quelle qu'elle soit. Assumer ses obligations pédagogiques et d'exemple à ce sujet. Ceci ne vous interdit aucune critique de comportements que vous estimez blâmables, mais vous oblige à indiquer les voies d'amendement, et à faciliter ces amendements que vous prétendez souhaitables.

2 . Il est également interdit de contourner l'interdiction précédente, en déléguant les basses oeuvres, l'usage de la violence, les campagnes d'insultes et de calomnies, à des voyous protégés, a fortiori à ses propres enfants. Il est interdit de s'abriter derrière des prétextes comme la liberté d'expression, ou des allégations comme « Oh, mais ce sont des pogroms parfaitement spontanés ! Juste les couches saines de la Nation qui s'expriment ! »

3 . Reconnaître l'individualité de l'autre, ne se permettre aucune négation de l'identité de l'autre, aucune confusion générique avec quiconque d'autre.

4 . S'interdire toute attaque contre les liens de filiation. Maintenir et préserver les liens de filiation filiaux, maternels et paternels, grand-parentaux. On conserve le droit d'estimer qu'un ascendant est individuellement défaillant, mais cette estimation vous met dans l'obligation de tout faire pour sa réhabilitation. Il est interdit d'inférioriser ou d'éliminer aussi bien ascendants que descendants.

5 . Autoriser l'autre à critiquer vos comportements, lui donner les moyens d'exposer intégralement ses plaintes et ses griefs, ses demandes. Voire l'aider à rendre sa plainte opérationnelle, aboutissant à une négociation créative où chacun gagne. Les conduites de dénégation et de bafouement des besoins fondamentaux de l'autre, a fortiori de vos enfants, doivent vous conduire chez le psychothérapeute, et à un plan et un échéancier de résipiscence. La crise d'opposition et de négativisme des adolescents est certes éprouvante, mais c'est votre devoir d'adultes que de vous y préparer, de lui faire toute sa place et son cadre, de vous former à y être personnellement incassable.

6 . Les signataires du présent pacte s'interdisent toute forme de racket narcissique. L'autre n'est pas sur Terre pour vous combler de compliments, vous répéter que vous êtes le plus beau, le plus fort, le plus omniscient, etc. Si vous ressentez le besoin d'asservir vos proches en un « Club des fans », alors allez en parler avec un psychothérapeute, tel est votre engagement en signant ce pacte de déontologie. Vous avez le droit d'avoir reçu et de porter des blessures narcissiques, mais le devoir de les guérir.

7 . S'interdire la position conflictuelle de principe, dite Gagnant-Perdant en Analyse Transactionnelle, ou « Pile je gagne, face tu perds ». S'interdire les jeux à somme nulle, ou à somme négative, rechercher toujours avec les autres les jeux à somme positive, dits Gagnant-Gagnant.
(Explication de vocabulaire :
Jeu à somme nulle : Je ne peux gagner que ce que je te fais perdre.
Jeu à somme positive : Coopérons pour que chacun gagne plus.
Jeu à somme négative : Qu'importe que j'y perde, pourvu que tu y perdes bien davantage !)

8 . Avoir le courage d'aborder ceux avec qui on n'est pas d'accord, ou avec qui traînait un vieux contentieux et de leur demander quoi faire chacun pour éliminer le conflit, redevenir chacun gagnant-gagnant. S'astreindre à la discipline d'exposer fidèlement le point de vue de l'autre, qui est prié de faire l'exercice réciproque.

9 . Chercher d'abord à comprendre, et seulement ensuite à être compris : c'est vous qui êtes les adultes, en principe.

10 . Accueillir sans restrictions les contrôleurs chargés de surveiller que vous respectez bien le présent pacte, et d'instruire les plaintes concernant les manquements au pacte. S'engager à amender les défauts qu'ils auront pointés. L'Organisation du pacte de non-prolifération de la haine s'engage à publier les bonnes et les mauvaises notes, ainsi que les demandes d'évolution du présent pacte.



Résumé en deux phrases :

En fondant une famille, vous contractez une obligation de santé mentale. Tel est votre devoir envers les vôtres et envers vous-même.

 

Jacques:
Un document d'accompagnement est indispensable : des listes de critères concrets, point par point.

A vos claviers, amis lecteurs et contributeurs !

Un autre document promet hélas d'être volumineux : des contraventions flagrantes aux régles de déontologie familiale.

Isla:
Dénoncer ne suffit pas. Il faut aussi développer des alternatives, montrer qu'elles sont praticables, et montrer leur intérêt pour les auteurs des faits.

Je fais l'exercice sur quelques phrases.

"1 . S'interdire tout dénigrement de l'autre, toute attaque personnelle ou générique quelle qu'elle soit. Assumer ses obligations pédagogiques et d'exemple à ce sujet. Ceci ne vous interdit aucune critique de comportements que vous estimez blâmables, mais vous oblige à indiquer les voies d'amendement, et à faciliter ces amendements que vous prétendez souhaitables.

Les interdictions sont ici précises et nombreuses, mais les obligations sont minces et vagues. L'ensemble ne respecte pas le "principe de l'homme mort", qui dit qu'on ne doit pas demander aux gens des résultats qu'on obtiendrait par leur décès, mais bien formuler ses demandes et ses objectifs en termes de comportements.
    Le principe s'applique aussi à soi-même.
    Cesser de harceler, par exemple, n'est pas un objectif comportemental, puisque les morts ne harcèlent pas. Construire et entretenir des relations constructives à base d'échanges mutuellement agréables et valorisants, en revanche, est un objectif comportemental, puisqu'on peut facilement et objectivement évaluer s'il est atteint,
et qu'un mort ne peut pas y arriver.
    Attention: les demandes doivent être exprimées en termes de  comportement, mais cela ne suffit pas. Les objectifs comportementaux ne sont pas automatiquement acceptables. "Assassiner mes adversaires", par exemple, est un objectif inacceptable, même si un mort ne peut pas l'atteindre et même si sa réalisation est facile à constater !

Application: "S'interdire tout dénigrement de l'autre" pourrait donc devenir:
"Tout dénigrement, volontaire ou involontaire, doit être corrigé dès sa détection, et si possible avant d'être exprimé.
Les corrections acceptables sont:
+ la reformulation en termes acceptables,
+ l'analyse des frustrations qu'il révèle et la mise en place  de stratégies acceptables pour les réduire ou les gérer,
+ la recherche et la correction des structures de pensée qui ont conduit au dénigrement,
+ la recherche de modes de pensée qui permettent de gérer les mêmes problèmes sans recourir au dénigrement.

Interrompre ou bloquer la communication n'est pas une correction acceptable."

"[S'interdire] toute attaque personnelle" pourrait semblablement devenir:
"Toute attaque personnelle et toute tentation d'attaque personnelle, doit être condérée comme un dénigrement, et traitée en conséquence;
    les dénigrements et les attaques génériques doivent être précisés puis traités comme des dénigrements personnels"


Ce genre de reformulation pourrait éviter les problèmes suivants.


"Assumer ses obligations pédagogiques et d'exemple à ce sujet."
    Cela a l'air bien comme cela, l'idée d'enseigner et de montrer l'exemple. Mais comment "montrer qu'on s'interdit" un comportement sans amener ce comportement à la conscience, et sans manifester son propre désir d'y céder ? Montrer qu'on s'interdit un comportement ne revient-il pas, au fond, à en faire la promotion ? Ou même à l'enseigner à ceux qui ne l'avaient pas envisagé ?

"Ceci ne vous interdit aucune critique de comportements que vous estimez blâmables"
    Mais si, justement !  Les critiques basées sur le blâme sont interdites. De même que toutes celles qui s'expriment sans respecter les règles précitées.
    Il vaut mieux exprimer son incompréhension, évoquer des comportements alternatifs, exprimer des demandes claires et précises, avec des limites et des exigences claires et précises, pour permettre la discussion.
Et conduire éventuellement à la suspension pacifique des collaborations, si on constate que les exigences et les possibilités des uns et des autres ne s'accordent pas.

"mais vous oblige à indiquer les voies d'amendement"
    Cette formule implique un jugement de valeur et une position de supériorité. Ce n'est pas le meilleur départ pour une relation équitable, ni même pour une opération de persuasion.
    Il y a une manière "standard" de critiquer, qui consiste à exprimer clairement et simplement les faits (de quoi on parle), à faire connaître leurs conséquences, et à demander des corrections sans trop les préciser.
Ensuite, on évalue les propositions, et on propose ses propres idées ensuite, __si c'est nécessaire__ .

"et à faciliter ces amendements que vous prétendez souhaitables."
    Je comprends la logique: il y a des gens qui prétendent désirer tel ou tel changement, mais qui font tout pour en entraver la réalisation, comme s'ils voulaient en réalité tout autre chose. Et c'est d'ailleurs souvent le cas. Il est tellement rare que l'on sache exactement ce que l'on veut.
    Mais les communications ordinaires sont approximatives. C'est plus efficace dans des circonstances de collaboration normales: on épargne le temps nécessaire à une clarification complète, on évite de trop s'attacher à ses idées, on profite des réflexes critiques de ses partenaires, et on peut construire ensemble des solutions que chacun pourra accepter et défendre en tant que co-créateur.
    Exiger que toute critique soit élaborée jusqu'au comportement alternatif revient à bloquer la communication normale, et risque donc d'imposer des manières peu respectueuses et contre-productives.
    Finalement, l'ensemble ouvre la porte à des abus du même genre que ceux qu'on voulait éviter.


Les paragraphes suivants devraient être reformulés de même.
    Et quand tout serait reformulé positivement, il serait probablement nécessaire de refondre tout le texte, parce que les éléments à mettre en évidence dans une telle structure "positive" correspondent rarement à ceux qui s'imposaient dans la structure originale.

Il s'agit d'un travail considérable, et souvent décourageant. Il peut aussi susciter des émotions intenses et des remises en question désagréables. Je l'ai effectué quelques fois sur des thèmes moins émouvants, et je ne suis pas prêt à me relancer dans ce genre d'entreprise.
    Mais je ne regrette pas de l'avoir fait, et je le conseille encore de temps en temps aux autres. C'est un travail qui peut être mené à bien, qui rend les décisions plus simples et plus nettes et les argumentations plus percutantes.
    De plus, en pédagogie, c'est souvent un préalable à l'analyse des prérequis, elle même nécessaire avant la construction et la mise en place d'une stratégie d'enseignement, et d'une évaluation formative
http://perso.orange.fr/christian.enault/productique/enseigner/evaluation/evatheo.htm
.


A toi de voir si tu peux et si tu veux faire quelque chose de ces commentaires...

Bon travail

Isla

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