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Jacques

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Immaturité scientifique de l'institution psychiatrique.
* le: 23 octobre 2006, 06:59:38 *
* Modifié: 25 octobre 2006, 10:24:22 par Jacques *
Une nosographie de laquais au service de la puissance politique
(avant de passer au service de l'industrie pharmaceutique)


Nous ignorions encore à quel point la nosographie psychiatrique disponible nous égarait. Ouvrez un DSM IV (Diagnostic and Statistics Manuel for Mental Diseases), ou la CIM-10 française, et cherchez partout où pourraient bien être définis et décrits la perversité narcissique, le sadisme organisé, et la passion avaricieuse. Rien, rien de rien... Circulez ! Y  a rien à voir ! Evidemment qu'il y a un gros biais d'adressage : avez vous jamais vu quelqu'un allez consulter un psychiatre pour se plaindre de son propre sadisme ? Ou que son sadisme est en panne ? ou se plaindre qu'il a une difficulté à suicider son bouc émissaire du jour, que le souffre-douleur attitré se met à lui résister efficacement ? Ou se plaindre que les ruses d'avaricieux qu'il emploie pour martyriser son entourage, commencent à le gêner et le martyriser lui-même ? Redescendons sur Terre : aucun de ces gens-là ne consulte jamais.
Vous ne trouvez aucun mot comme "pervers" ou "perversité" dans l'index du gros manuel de psychopathologie de Durand et Barlow, traduit chez De Boeck. Vous trouverez deux paragraphes sur "sadisme sexuel", mais jamais rien sur "sadisme" tout court. Encore moins sur d'autres formes de prédation à grande échelle, pouvant aller jusqu'à l'organisation de génocides. Le psychiatre semble considérer que tout ceci ne le concerne pas, et cela jusqu'à ce que ce soit son tour, à lui aussi, de se retrouver en camp de la mort. Il sera trop tard pour lui aussi, alors...
Un peu plus de recherche dans ces textes de référence nous révèle que la lâcheté sociale est un des grands principes organisateurs du DSM, comme du reste de la majorité des manuels de psychiatrie. Prenons l'exemple des troubles de conversion (encore appelés hystérie), pages 531 à 538 dans la traduction Masson du DSM. Pages 533-534 : "Il ne faut pas porter un diagnostic de Trouble de conversion si le symptôme correspond en tous points à un comportement ou à une expérience culturellement déterminés. Ainsi des "visions" ou des "envoûtements", comme il en existe dans certains rituels religieux, où ces comportements sont encouragés et attendus, ne justifient pas un diagnostic de Trouble de conversion, sauf si le symptôme va nettement au-delà de ce qui est attendu dans ce contexte... Dans l'hystérie épidémique, un groupe limité d'individus partage les mêmes symptômes après exposition à un facteur précipitant commun."

En clair : n'est malade qu'un isolé social. Tout groupe malade, ayant la puissance des groupes de pression au Congrès, et la puissance des fusils à lunettes, cesse automatiquement d'être considéré comme malade. Groupez une secte ou une église autour de vous, et vous cessez automatiquement d'être malade mental : vous devenez une puissance avec qui il faut compter... Si vous élaborez un délire qui vous est personnel, voire une recherche qui est minoritaire, ou qui dérange le Prince, alors vous êtes fou. Tandis que si vous empruntez un délire prêt à porter,  alors vous êtes juste "adapté", voire "normal"... Ainsi fonctionne la lâcheté sociale du carriériste.

Soyez toute une secte de féministes victimaires accusant tous vos hommes de perversité, d'autoritarisme, de viols, d'incestes, de violences, d'immaturité, d'ivrognerie, etc. etc. etc. et aussitôt vous cessez d'être des malades mentales : le nombre et la puissance du lobby vous ont sanctifiées. Vous obtiendrez mort d'homme facilement, et en toute impunité. Avec le seul DSM, vous aurez de même toutes les peines du monde à diagnostiquer John Edgar Hoover, directeur du FBI de 1924 jusqu'à sa mort, l'une des plus grandes ordures et des plus grands criminels du 20e siècle. Il était aussi derrière l'assassinat de J.F. Kennedy. Aussi... Il était évidemment l'homme qui manipulait le sénateur McCarthy poussé au premier plan, et fut directement responsable de l'exécution de quantité d'innocents, notamment par la confection de quantités de fausses pièces soit pour la justice, soit pour les média. Il était l'homme qui intoxiquait James Forrestal de nouvelles biaisées. Jusqu'à ce qu'il le lâche et le fasse exécuter (par défenestration).
Il était l'homme de la Mafia, à la tête du FBI. Hoover ne se résigna à agir, mollement, contre la Mafia que sur l'insistance de l'Attorney général, Robert Kennedy. Bien sûr, Hoover se débarrassa bientôt de Bob Kennedy, par assassinat.

Toujours pour la même raison (flagornerie envers les puissants), le concept d'aliénation tout court est inconnu du DSM. Bin oui, les Etats Unis sont un pays où "In God we trust"... Et en connaissez-vous une seule, de religion ou de secte, qui ne soit fondée sur l'aliénation ?

Dès 1852, Charles Lasègue publiait un livre "Le délire de persécution", qui fera date, suivi de "La folie à deux ou folie communiquée", avec Jules Falret. Mais il faudra attendre plus de cent trente ans, les années 1990, pour voir enfin apparaître des études sur la persécution organisée bien réelle, au moins au travail, puis ultérieurement sur la persécution organisée, en famille. Plus de cent trente ans de décalage, un déni remarquablement obstiné...
 

Ce déni de réalité a une structure, qui est connaissable. Une persécution organisée n'était prise en considération que si un enquêteur étranger à la victime en démontrait les détails. Dans tous les autres cas, c'est la cible de la persécution qui est étiquetée comme "délire de la persécution", et retirée de la vie civile sans autre forme de procès. C'est encore vrai de nos jours : dans "Mobbing", Heinz Leymann donne de nombreux cas de psychiatres qui, prisonniers de leurs routines de disqualification et de mépris condescendant de l'autre, ont joué le jeu des mobsters contre les persécutés. Si certains psychologues et certains psychiatres en ont donc pris connaissance, ce fut dans la stricte mesure où ils étaient assez courageux et honnêtes pour changer de camp : pour renier la mission de larbins des super-prédateurs, et de créateurs de racisme à apparence scientifique, qui leur était assignée par la puissance publique et par les possédants depuis Louis-Philippe. Il y aura fallu plus d'un siècle, pour se débarrasser de la phrénologie des suppliciés, de l'ethnologie des criminels, et autres pédantismes de laquais diplomés. Attention ! Je n'ai pas écrit que la situation ancienne a cessé d'exister ! Les calomniateurs à gages en costume-cravate existent toujours, et vivent richement, merci pour eux ; leur marché est toujours prospère.  Je suis personnellement témoin de MorzilManche et de Caillou de la Taupinière, calomniateurs à gages au service d'un rectorat, qui n'hésitaient pas à composer des discours apocryphes, conformément aux ordres reçus. Sans parler bien sûr de toutes les escroqueries au quantificateur, grand classique des calomniateurs et des polémistes.
La différence historique est que ces laquais de la corruption, et de la perversité organisée, ne sont plus les maîtres de toute la boutique. Peut-être qu'un jour leur corruption pourra être dénoncée au grand jour ?

 
C'est la fortune des armes et de la politique, qui détermine la nosographie psychiatrique.

Et quel est donc l'événement dirimant, qui a fait qu'une partie de la profession a commencé à se démarquer de certaines fautes professionnelles originelles, et seulement à partir des années 1980 ?

Ce fut évidemment l'URSS de Brejnev. Celui qui dès les années soixante (mais cela ne s'est pas su tout de suite) a incarcéré en hôpitaux psychiatriques dirigés par le KGB, des scientifiques dissidents, dont les plus illustres furent Vladimir Boukovski, le biologiste Jaurès Medvédev et le mathématicien Leonid Pliouchtch, en les taxant de "schizophrènes atteints d'un dédoublement de la personnalité", et en les torturant chimiquement, par exemple à la naloxone. L'URSS n'a évidemment pas suffi à elle seule. Qui, en dehors de quelques médecins et universitaires, sait la participation de médecins et de psychiatres à l'administration de la torture par les militaires au pouvoir dans les autres dictatures, celles d'Amérique du Sud (Argentine, Brésil, Chili, pour ne citer que les principales), ou centrale, ou en Grèce sous les colonels ? Non, pour ces autres dictatures, le pouvoir politique qui contrôle nos média ne tenait pas à faire grande publicité sur ces forfaitures dans la profession médicale, et le grand public n'est toujours pas au courant. De même que qui connaîtrait la corruption de l'église catholique romaine au 15e siècle, qui connaîtrait le génie littéraire de Martin Luther (1483-1546), si un prince d'Allemagne n'avait trouvé intérêt à soutenir Luther contre la papauté, pour se soustraire à l'impôt papal ? Sans cet Electeur rebelle à l'impôt pontifical, qui de nos jours saurait que "Si on réunissait et assemblait toutes les reliques prétendues être un morceau du prépuce du Christ, le rouge monterait au front de toute la chrétienté !" ? J'ai cité Luther de mémoire. Là aussi, ce n'est qu'à l'opposition radicale de nos pays à l'URSS, que l'on doit que toute l'opinion publique se soit émue de ces pratiques ignobles, de la participation de psychiatres soviétiques à la torture d'opposants politiques. Alors on a vu la communauté scientifique se mobiliser pour réclamer la libération et le passage à l'Ouest de ses membres taxés de "schizophrènie avec dédoublement de la personnalité" ; alors on a vu des psychiatres français réclamer des comptes à leurs aînés, et à leur silence coupable envers une telle trahison du serment d'Hippocrate. Bien évidemment que ces psychiatres ripoux d'URSS savaient qu'ils mentaient, ne cachaient pas à leurs prisonniers n'être que des laquais du pouvoir politique : "Votre maladie, ce sont vos idées politiques. Abjurez-les, et nous vous relâchons !". Et le métier de ripoux ne s'est pas éteint avec l'URSS. Leur seul critère moral demeure la certitude d'échapper à toute sanction.

A quoi tient donc ce timide début de correction des fautes professionnelles originelles, et le timide début d'une déontologie professionnelle !
A la fortune des armes et du pouvoir politique.

 

Bref : pas de psychopathologie sérieuse, sans compléter les plus graves lacunes des nosographies standards. Il est à notre charge de remédier à l'immaturité de l'institution psychiatrique, pour ne pas dire à la corruption de la partie de cette profession, qui couche dans le lit de la Justice. Et nous venons de voir que notre tâche est compliquée par le fait qu'il s'agit toujours de pathologies à plusieurs, avec division du travail dans la criminalité organisée. L'histrionique n'est rien du tout sans les autres, qu'il séduit et manipule, voire fait chanter. Le pervers est tout entier dans ses tactiques de parasitage d'autrui ; il est incapable de rien créer, sauf de nouvelles astuces pour escroquer, ou dépouiller, ou zigouiller son prochain, par exemple par de tenaces campagnes de calomnies.

  Le second point méthodologique, nous pouvons l'emprunter à Agatha Christie, et à son détective Hercule Poirot : le détective cherche d'abord à repérer qui ment. Puis il cherche à pénétrer le style de l'assassin. Le psychologisme est une faute professionnelle originelle de la profession de psychologue et de psychiatre. Le psychologisme est une astuce qui consiste à dénier la réalité des situations réelles des gens réels. On se dispense de toute espèce d’examen des faits extérieurs ; oui, la réalité c’est toujours trop compliqué, ça prend du temps et des efforts pour en prendre connaissance, et puis on ne serait pas assuré de garder sa position supérieure, on prendrait des risques de révéler sa naïveté et/ou son incompétence et/ou son obédience à telle ou telle idéologie sectaire, et/ou sa stratégie de mépris de classe ou de race, ou de genre sexué…

Donc, pour bien dominer son prochain par la procédure du psychologisme, il faut d’une part dénier tout examen des faits, d’autre part confronter à la grille des sentiments autorisés, les sentiments que la personne à inférioriser manifeste envers les dits faits. En règle générale, les gens éprouvent des sentiments non autorisés. C’est là dessus qu’il faut les coincer quand on est un fraudeur diplômé : ces sentiments non autorisés, c’est là la principale ressource de votre dossier à charge contre votre prochain.

Premier critère à retenir : qui ment ? Celui qui ne ment pas ni ne fabule quand il décrit un complot, n'est certainement pas le vrai paranoïaque, ni un "adepte de la théorie du complot". Sauf qu'évidemment, il faut se donner la peine d'enquêter sur les faits... Celui qui ment pour accuser son prochain n'est peut-être pas paranoïaque, n'est peut être que mythomane, ou calculateur, mais est à tous les coups un dangereux pervers. C'est par paresse, et calcul narcissique, que ce critère premier est bien trop négligé. Qui néglige ce critère premier, est un fraudeur.

Un second critère, qui ne suffit jamais à lui seul, mais est un bon indicateur : la présence de réflexivité et d'humour chez le suspect. D'abord parce qu'un authentique paranoïaque peut aussi être un authentique persécuté, dans sa situation présente, et on ne peut donc se dispenser de l'enquête factuelle. Ensuite parce que d'authentiques pervers peuvent présenter assez d'apparences d'humour et d'autodérision pour abuser bien des observateurs. Référons-nous au récit par Pierre Mendès-France de la prison de Clermont-Ferrand où il avait été visité par le procureur qui avait obtenu sa condamnation à mort au procès de Riom : "Je sais ce que vous pensez de moi !".  "En effet," poursuivit Pierre Mendès-France, "il était bien assez intelligent pour le savoir". Ce récit est dans le film de Harris et Sédouy : Le chagrin et la Pitié. La limite de lucidité sur eux-mêmes de ces pervers intelligents, porte sur les débuts de leur vie, sur les sentiments de détresse qu'ils conjurent en maltraitant leurs prochains.

 
Une trahison envers l'enseignement pasteurien.

On peut prétendre qu'il était peu grave, pour des médecins, de ne s'intéresser qu'aux personnes atteintes d'une incapacité, en particulier les schizophrènes et les dépressifs profonds, et de négliger totalement les personnes parasitaires qui les ont mises dans cet état d'incapacité, en leur pompant leur vitalité et leur goût de vivre. Mais un épidémiologiste qui agirait ainsi serait considéré comme un criminel diplômé. Tout épidémiologiste doit s'intéresser de très près aux réservoirs d'un virus ou d'un microbe pathogène. Par exemple le réservoir de la peste est principalement constitué de petits rongeurs. Un virus, un microbe, un onchocerque, ou un ténia échinocoque peuvent être portés par des animaux qui ne semblent pas malades, mais peuvent tuer des humains quand ils leur sont transmis depuis le réservoir sauvage non dépisté.
La psychopathologie a encore à faire sa révolution épidémiologique, où l'on suivra la propagation du mal, où l'on cherchera enfin le sadique qui manoeuvre pour contraindre son prochain, voire son propre enfant, au suicide. On cherchera enfin les porteurs et exportateurs de la pathologie, et non plus seulement ses victimes.

L'épreuve de réalité dirimante de la médecine demeure l'action préventive :
ou votre théorie est suffisamment juste pour être prédictive, et vous savez comment faire l'action de prévention en santé, il suffit que le Prince vous délègue l'autorité suffisante pour agir,
ou vous ne savez pas, vous êtes juste capable d'esbrouffer, plus ou moins discrètement.

Les pasteuriens ont vécu leur épopée d'hygiénistes et d'épidémiologistes aux colonies, avec un succès certain. Militaires ou civils, les administrateurs coloniaux avaient assez de pouvoir pour déléguer aux médecins des missions de service public, et exécuter leurs directives. Et les grandes maladies ont bel et bien reculé, spectaculairement.

Tandis qu'aussi longtemps que sa lâcheté sociale lui assigne la mission d'assister le triomphe de la fourberie et de la perversité, l'institution psychiatrique demeure en grand incapable de la moindre action préventive en matière de santé publique : elle n'en devine pas la théorie, et n'a le courage d'aucune action. Même si en détail, certains individus sauvent l'honneur.

La psychopathologie ne sert pas à grand chose tant qu'elle n'a pas de notions de psychopathogénie, et n'a pas d'actions contre les psychopathogènes. En médecine infectieuse, un médecin est un arbitre partial, qui intervient si le malade risque de perdre. Le médecin ose donc définir l'agent infectieux, l'identifier tant bien que mal, et lutter contre son invasion et son triomphe de nos défenses immunitaires. Tandis qu'en psychiatrie, le docte docteur refuse d'identifier l'agent pathogène, refuse d'identifier sa stratégie, refuse de limiter la puissance de l'agent pathogène, refuse d'aider la victime à organiser sa résistance. En clair : il agit comme complice du crime, comme corrompu.

Bien sûr il y a des exceptions, mais hélas, elles demeurent des exceptions.

Jacques

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Au service de l'industrie pharmaceutique...
* Réponse #1 le: 03 décembre 2006, 09:24:11 *
* Modifié: 22 novembre 2011, 01:33:08 par Jacques *
Vous savez qui font la plupart des études sur les médicaments et qui font la "bible" des Psy???

Évidemment des gens lié aux pharmaceutiques!!!


Citation
Psychiatric drugs fare favorably when companies pay for studies  
Posted 5/24/2006 11:37 PM ET
 
 SPONSOR INFLUENCES RESULTS
 
Study results for a drug depend on who is footing the bill. The percentage of studies with positive results:

 
Source: Igor Galynker of Beth Israel Medical Center in New York City

By Marilyn Elias, USA TODAY
Drug companies fund a growing number of the studies in leading psychiatric journals, and drugs fare much better in these company-funded studies than in trials done independently or by competitors, researchers reported Wednesday.
About 57% of published studies were paid for by drug companies in 2002, compared with 25% in 1992, says psychiatrist Igor Galynker of Beth Israel Medical Center in New York City.

His team looked at clinical research in four influential journals: American Journal of Psychiatry, Archives of General Psychiatry, Journal of Clinical Psychiatry and Journal of Clinical Psychopharmacology.

In the report, released at the American Psychiatric Association meeting in Toronto, reviewers did not know who paid for the studies they evaluated, Galynker says. There were favorable outcomes for a medication in about:

 


http://www.usatoday.com/news/health/2006-05-24-drug-studies_x.htm

Citation
Experts Defining Mental Disorders Are Linked to Drug Firms

By Shankar Vedantam
Washington Post Staff Writer
Thursday, April 20, 2006; Page A07

Every psychiatric expert involved in writing the standard diagnostic criteria for disorders such as depression and schizophrenia has had financial ties to drug companies that sell medications for those illnesses, a new analysis has found.

Of the 170 experts in all who contributed to the manual that defines disorders from personality problems to drug addiction, more than half had such ties, including 100 percent of the experts who served on work groups on mood disorders and psychotic disorders. The analysis did not reveal the extent of their relationships with industry or whether those ties preceded or followed their work on the manual.


"I don't think the public is aware of how egregious the financial ties are in the field of psychiatry," said Lisa Cosgrove, a clinical psychologist at the University of Massachusetts in Boston, who is publishing her analysis today in the peer-reviewed journal Psychotherapy and Psychosomatics.

The analysis comes at a time of growing debate over the rising use of medication as the primary or sole treatment for many psychiatric disorders, a trend driven in part by definitions of mental disorders in the psychiatric manual

Autres liens :
http://www.usatoday.com/news/health/2006-04-19-manuals-drugmakers_x.htm
http://www.usatoday.com/news/health/2009-06-02-psychiatry-drugs-conflicts_N.htm

http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2006/04/19/AR2006041902560.html[/size][/quote]


Liens originaux :

Abstract uniquement, il faut payer pour avoir l'article entier :
L'étude de Robert Kelly et al, qui vient d'être publiée :
http://pt.wkhealth.com/pt/re/pgme/abstract.00006826-200611000-00016.htm

L'étude de Lisa Cosgrove et al, dont on peut lire l'intégralité :
http://www.tufts.edu/~skrimsky/PDF/DSM%20COI.PDF
Financial Ties between DSM-IV Panel Members and the Pharmaceutical Industry

Voir aussi :
http://specialchildren.about.com/b/2006/04/21/is-the-dsm-controlled-by-drug-companies.htm
http://www.cchrint.org/cchr-issues/the-corrupt-alliance-of-the-psychiatric-pharmaceutical-industry/

Jacques

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Pourquoi j’ai refusé une invitation à un séminaire organisé par une firme pharmaceutique

http://www.formindep.org/spip.php?article141

article traduit du British Medical Journal
dimanche 28 octobre 2007
par Philippe FOUCRAS

Cette traduction par le Formindep d’un article du British Medical Journal paru le 27 octobre 2007 (2007 ;335:887) est le témoignage du Professeur Murad Moosa KHAN, médecin psychiatre pakistanais.

Ce texte bouleversant redit avec le langage du bon sens et de la simple humanité les enjeux universels de ce que le docteur KHAN appelle par son nom : corruption.

J’ai récemment été invité par une firme pharmaceutique à un séminaire dans un hôtel cinq étoiles au Pakistan, le pays où je vis et travaille. Le thème du séminaire portait sur la santé mentale, et la firme avait invité un “intervenant étranger” pour s’exprimer sur le sujet.

J’ai refusé cette invitation. Voici les raisons que j’ai données : « Merci de votre invitation que je suis amené à refuser pour des raisons éthiques. Je considère en effet comme non éthiques toutes les interactions entre les médecins et les firmes pharmaceutiques et sources de graves conflits d’intérêts. Je n’accepte non plus aucun cadeau, grand ou petit, de quelque nature, forme ou taille que ce soit, de la part d’une firme pharmaceutique. Je n’assiste à aucun séminaire sponsorisé par une firme pharmaceutique (tel que celui que vous organisez) et ne participe à aucun “lancement” de médicament, ni n’assiste à des conférences aux frais des firmes pharmaceutiques. Je considère en effet de telles activités comme une forme de corruption des médecins par les firmes pharmaceutiques.

Vous allez dépenser une énorme somme d’argent pour faire venir en avion votre "intervenant étranger" (probablement en classe affaires), l’héberger en hôtel cinq étoiles et lui verser de gros honoraires. Tout cela va coûter combien au total ? Et quel en sera le résultat ? Comment allez-vous récupérer ces dépenses ? Votre motivation est que les psychiatres prescrivent plus de vos médicaments et ainsi d’augmenter vos ventes, et de vous attribuer, à vous et à vos directeurs, des primes colossales.

Et qui va payer ces médicaments ? Les patients et leurs familles bien sûr, puisque la plupart des dépenses de santé au Pakistan viennent directement de leur poche.

Je condamne fermement toutes ces activités dont la raison principale n’est que de promouvoir vos médicaments et d’inciter des praticiens avides à en prescrire davantage. Je dis “avides” car la tentation de déjeuner et dîner dans un hôtel 5 étoiles est quelque chose auquel peu de médecins sauront résister. Pourquoi n’organisez-vous pas ce séminaire sous un “shamiana” (chapiteau) dans un “katchi abadi” (un bidonville ou un endroit défavorisé), là où résident la plupart des patients atteints de dépression et de schizophrénie ?

Et que connaît votre firme des questions de santé mentale au Pakistan ? Que savez-vous de la dépression et de la schizophrénie au Pakistan, et des graves problèmes liés à ces situations, tels que le dénuement, les degrés de pauvreté, la corruption, le manque d’accès à la justice et la condition particulièrement exposée des femmes dans notre société ? Que savez-vous de l’atroce organisation de la santé mentale de ce pays et de la façon dont elle affecte la prise en charge des maladies psychiatriques graves telles que la schizophrénie et la dépression ? Vous rendez-vous compte qu’il n’y a aucun budget pour la santé mentale au Pakistan ? Que de nombreuses familles sont contraintes de garder leur malade schizophrène enchaîné parce qu’elles ne peuvent pas se payer les médicaments de base ? Etes-vous conscients que de nombreux patients doivent parcourir des centaines de kilomètres depuis l’intérieur du pays, dans la chaleur et la poussière, pour consulter un psychiatre en ville ? Et que, à de rares exceptions près, la psychiatrie n’est ni enseignée ni évaluée comme discipline en tant que telle dans aucune école de médecine au Pakistan ? Et que des générations de médecins pakistanais ont accompli leurs études de médecine sans jamais avoir été confrontés aux questions de santé mentale ? »

« Pourquoi n’organisez-vous pas ce séminaire dans un katchi abadi (bidonville) où résident la plupart des patients atteints de dépression et de schizophrénie ? »

Signé : Murad Moosa Khan, professeur de psychiatrie, Aga Khan University, Karachi, Pakistan
ps :

Article original : "Why I declined an invitation to a drug company seminar"

Voir également l’Appel des 50 médecins généralistes au président de la République contre la corruption du corps médical.

Jacques

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Murky waters: the pharmaceutical industry and psychiatrists in developing countr
* Réponse #3 le: 03 novembre 2007, 08:14:17 *
* Modifié: 03 novembre 2007, 08:17:36 par Jacques *
Citation
Cath a laissé entendre :

>> Le Pr Murad M. Khan, psychiatre pakistanais, explique dans une lettre
>> publiée par le BMJ pourquoi il a refusé l'invitation d'une firme, à
>> titre d'"intervenant étranger", à un séminaire au Pakistan sur la
>> santé mentale La notion de soin psychiatrique ou d'urgence
>> médico-psychologique aborde une réalité tellement différente
>> selon qu'elle se déroule dans un pays riche ou dans un pays ravagé
>> par la pauvreté et la violence que son indignation peut se
>> comprendre.. Et sa réaction est d'autant plus méritoire que les revenus
>> d'un prof
>> intègre de l'Université de Karachi auraient pu laisser croire à la
>> firme organisatrice que son invitation allait être bien accueillie.
>> http://www.formindep.org/spip.php?article141


Bravo à ce confrère, et gloire au British Medical Journal, ce vieux
gentleman rigoureux et prestigieux dont on aimerait tellement avoir
l'équivalent en francophonie.

Murad Moosa Khan est chef du département de psychiatrie à l'université et à
l'hôpital privés "Aga Khan" de Karachi.

On doit cette structure hospitalo-universitaire, comme son nom l'indique, au
chef de la branche nizarite de la branche ismaélienne de la branche chiite
de l'islam, essentiellement représentée dans le sous-continent indien,
réputée pour sa modernité au sein des autres branches musulmanes (et mal vue
comme on s'en doute des extrémistes sunnites).

L'Aga Khan # IV est un multimilliardaire qui mène une vie de
multimilliardaire comme tous les multimilliardaires (sauf Warren Buffett),
et à côté de ça finance, comme tous les multimilliardaires et comme tous les
PDG d'une religion, un réseau humanitaire, l'Aga Khan Development Network,
dans plusieurs domaines dont celui de la santé.

L'Aga Khan University est la première université du Pakistan dans le domaine
de la santé, en terme de taille comme en terme de qualité. Le gouvernement
pakistanais peut donc difficilement lui créer des difficultés. C'est cette
indépendance statutaire et financière qui permet à Murad Moosa Khan de ne
pas mâcher ses mots tant vis vis des pouvoirs publics pakistanais que donc
de l'industrie pharmaceutique.

Tout le monde en prenait pour son grade dans cet article de 2006 publié dans
le Psychiatric Bulletin, publication britannique éditée par le Royal College
of Psychiatrists : http://pb.rcpsych.org/cgi/content/full/30/3/85
Il y épinglait notamment l'état de la psychiatrie au Pakistan, la part du
budget qui y est allouée, et le manque de professionnels. Murad Khan fait
état d'un ratio de 1 psychiatre qualifié pour... 1 million d'habitants. Ce
qui expliquerait la stratégie de séduction intensive de l'industrie
pharmaceutique envers les 150 ou 200 psychiatres pakistanais, qui sont de
facto des leaders d'opinion dans ce pays de 150 millions de consommateurs
potentiels, même si seule une petite fraction est solvable.

http://pb.rcpsych.org/cgi/content/full/30/3/85

Citation
Psychiatric Bulletin (2006) 30: 85-88
© 2006 The Royal College of Psychiatrists
Opinion & debate
Murky waters: the pharmaceutical industry and psychiatrists in developing countries
Murad Moosa Khan, Professor

Department of Psychiatry, Aga Khan University, Stadium Road, PO Box 3500, Karachi 74800, Pakistan, e-mail: murad.khan{at}aku.edu

Declaration of interest

None.

A multinational pharmaceutical company recently launched a drug for dementia in Pakistan and flew about 70 Pakistani doctors to Bangkok, Thailand for a 3-night all-expenses-paid trip (Khan, 2004). Pakistani doctors were part of a larger group that also included doctors from other countries. A conservative estimate of costs for the Pakistani doctors alone is about 7 million Pakistani rupees (Rs) (£70 000, US$120 000).

Although the company could justify it, questions linger about the rationale for spending this huge amount in a developing country (Pakistan) without a healthcare system and where all healthcare is out-of-pocket expenditure. The drug in question costs Rs320 (£3.20; US$5.40) per recommended daily maintenance dose - prohibitively expensive for the vast majority of Pakistani patients.

This article addresses the murky relationship between pharmaceutical companies and psychiatrists in developing countries, using Pakistan as an example.

Mental healthcare in Pakistan

Pakistan’s population of 150 million makes it the world’s sixth most populous country. Community-based prevalence studies for common mental disorders give high figures: 25-66% women and 10-40% men (Mumford et al, 2000). There are an estimated 3 million drug addicts in Pakistan. Suicide rates have increased dramatically in the last few years, from a few hundred to more than 3000 annually (Khan & Prince, 2003). Serious mental illnesses account for another 1-3% of the population.

Health spending is a pitiable 1% of the government’s annual budget and mental health does not have a separate budget. There is no health insurance and a poorly funded public health service is accessed by only the poorest. All healthcare costs are borne by patients themselves. Mental health services are almost non-existent and limited to either psychiatry departments of teaching hospitals or privately run clinics.

There are only 150-200 qualified psychiatrists in Pakistan, an alarming ratio of one psychiatrist to a million people. The majority of psychiatrists are urban-based, whereas 70% of the population is rural-based.

Except in a few instances, psychiatry is neither taught nor examined at undergraduate level, leaving most practising physicians with poor diagnostic and management skills for psychiatric disorders.

Sales of psychotropic drugs in Pakistan

The pharmaceutical market in Pakistan is enormous. Psychotropic drug sales for only 1 year (July 2003 to June 2004) were worth Rs2.76 billion (US$46.77 million) (IMS, 2004). Of these, antidepressants sales were worth Rs821.17 million (US$13.4 million) (an increase of 23% from the previous year), tranquillisers and hypnotics Rs1.36 billion (US$23.18 million) (an increase of 18% and 137% respectively from the previous year) and antipsychotics Rs377.02 million (US$6.39 million).

Interestingly, sales of drugs categorised as ‘nootropics’ (so-called brain stimulants) were worth Rs187.6 million (US$3.18 million). These drugs are largely of no benefit but continue to be prescribed for a variety of neurological and psychiatric disorders (mental retardation, post-stroke weakness, depression, etc.) in Pakistan.

To put the above figures in context, the Gross Domestic Product of Pakistan is approximately US$61.6 billion whereas the per capita income is US$440.

The situation is further compounded by poor regulation of psychotropic prescription and dispensing. In Pakistan, most medicines, including psychotropics, are available over the counter. Pharmacies are not staffed by trained or qualified personnel and are not regulated by any professional body. These ‘chemists’ are also important in influencing psychotropic sales (hypnotics and tranquillisers), as many patients present to them with their complaints.

There is good evidence that patients with common mental disorders often present with physical symptoms in Pakistan (Mumford et al, 1991; Hussain et al, 2004).With few psychiatrists in the country, large numbers of such patients are seen by physicians, including cardiologists, neurologists, gastroenterologists, general and family physicians. These frequently prescribe psychotropics and this is reflected in the psychotropic sales figures in Pakistan.

You scratch my back, I’ll scratch yours

Pharmaceutical companies and physicians have a well-established symbiotic relationship in Pakistan, not unlike that in many other countries. However, with little or no regulation of medical practice or drug prescribing and dispensing, companies and physicians are free to act as they deem fit. Malpractice litigation against doctors is unheard of.

Although psychiatry is a relatively new specialty, it has benefited just as much from this relationship. Because there are few psychiatrists compared with patients, chances of overprescribing are huge. Pharmaceutical companies have therefore targeted psychiatrists aggressively. The traffic is bidirectional - psychiatrists are as demanding of favours as companies are of providing them.

Forms of inducements

Some of the many inducements on offer include: sponsoring attendance at conferences, underwriting symposia, all-expenses-paid trips for self and spouse for a drug launch abroad, free drug samples and expensive gifts (watches, air conditioners, briefcases, laptops, etc). Other methods include funding a physician’s family wedding, holidays and other events of this nature.

One of the latest incentives is for the pharmaceutical company to provide the physician with a down payment for a new car. All the physician has to do in return is write 200 prescriptions for the company’s expensive drug.

A pill for every ill?

Kawachi & Conrad (1996) describe medicalisation as a ‘process by which non-medical problems become defined and treated as medical problems, usually in terms of illnesses and disorders’, thus decontextualising human problems and turning attention from the social environment to the individual. They point out the negative consequences, chiefly the extension of the sick role and diversion from other solutions.

The medicalisation of human distress is proceeding at a rate faster than the development of new drugs. Pakistan has one of the highest number of common mental disorders in South Asia, with a third of the population living below the poverty line. Given the clear link between poverty, social deprivation and mental ill health (Patel & Kleinman, 2003), it is likely that in this population there are many who are psychologically distressed. The medicalisation of distress and treatment with psychotropics has boosted sales enormously.

Inappropriate medicalisation carries the dangers of unnecessary labelling, poor treatment decisions, iatrogenic illness and economic waste, as well as costs that result when resources are diverted from treating or preventing more serious disease (Moynihan et al, 2002). At a deeper level, it may help to feed unhealthy obsessions with health, obscure or mystify sociological or political explanations for health problems, and focus undue attention on pharmacological, individualised or privatised solutions (Pilgrim & Bentall, 1999).

The question is: At what point does an understandable response to distressing life events become an indication for drug treatment and a market opportunity?

The acute shortage of psychiatrists in Pakistan and the serious lack of exposure of physicians to psychiatry means that large numbers of patients with medically unexplained symptoms are misdiagnosed, undergo unnecessary and expensive investigations and are invariably prescribed a variety of medications, including psychotropics.

Patients are telling their stories. But is anyone listening?

As the emphasis on drug treatment becomes greater, psychiatrists are under increasing pressure to prescribe psychotropics - especially as newer psychotropics, such as selective serotonin reuptake inhibitors and atypical antipsychotics, are being marketed as panaceas for all mental disorders. It is not uncommon for a general practitioner practising in a low-income area in Pakistan to prescribe a third-generation antidepressant, such as venlafaxine, one of the most expensive antidepressants currently available in Pakistan. Since most doctors in Pakistan have neither exposure to psychiatry nor are obliged to participate in continuous professional development (CPD), prescribing practices reflect the influence of pharmaceutical companies.

This aggressive drug prescribing is not without its victims. What is lost, sadly, is the patient’s story and the listening skills of the physician. The danger is that the process may have gone so far that it may be virtually impossible to turn back. The skills of medicine and psychiatry are therefore undergoing a slow and painful death in developing countries such as Pakistan.

Motives of the pharmaceutical industry

Pharmaceutical companies are under intense pressure to garner and retain market share, leading to what the World Health Organization (1993) has called ‘an inherent conflict of interest between the legitimate business goals of manufacturers and the social, medical and economic needs of providers and the public to select and use drugs in the most rational way’. It has been shown that doctors with a greater reliance on favours (gifts, etc.) prescribe less appropriately (Wazana, 2000).

Healthcare professionals who think that drug companies’ activities are motivated by altruism should seriously reconsider. Promotional activity has a single intention: to increase market share by influencing prescribing habits (Williams, 2002). Today drug company representatives are highly skilled sales professionals whose training is generally company specific and more oriented to the art of selling than to therapeutics.

Drug manufacturers are in the business of selling products and are held accountable to shareholders who expect a return on their investment. Those who consider that there is any other motive behind these kinds of activities are deluding themselves.

The moral imperative

At the very least, accepting gifts or other inducements from drug companies constitutes a conflict of interest. However, there are other important issues to consider, such as probity and individual and institutional integrity. When a patient consults a physician they do so in the perceived knowledge that the physician will act in their best interest and be completely objective and impartial in prescribing any medication the physician deems fit. What the patient does not know (and has no way of knowing) is what may be influencing the physician’s prescribing practice. How would a patient feel if they were to know that the doctor’s prescribing habit is influenced by what gifts he has received?

Psychiatry: a unique specialty that is losing its way

Increasingly the global psychiatric agenda is being dictated and driven by pharmaceutical companies. However, the situation is of far greater concern in developing countries such as Pakistan. Here, adverse social conditions lead to high levels of psychological distress in the population and many people end up receiving primary and mental healthcare. The pressure to prescribe drugs that provide rapid but temporary relief of symptoms falls on the physician. This approach is at odds with the foundations of psychiatric teaching and what makes it the unique specialty it is.

This uniqueness lies in psychiatry’s humanistic, holistic and bio-psychosocial approach to human problems and the central importance of the patient’s narrative. If psychiatry is to retain this uniqueness then it will not be by medicalising human distress or prescribing psychotropics indiscriminately, but by building on and strengthening the very qualities that make it different from other medical specialties. These qualities include the use of communication skills, counselling, problem-solving therapies and support groups. There is now good evidence that many of these approaches are effective in developing countries (Ali et al, 2003; Bolton et al, 2003).

Cleansing murky waters: regaining integrity

Can the murky waters be cleansed, boundaries redrawn and integrity regained by psychiatrists in developing countries such as Pakistan? I believe they can, providing that there is a serious will to do so.

It is vital that no matter what the circumstances the interest of the patient remains paramount. Anything that compromises this must be identified and eliminated. This includes accepting any kind of inducement - large or small, in any form, shape or size - from pharmaceutical companies. Alternative ways of funding attendance at conferences must be found. This must be strengthened by strong institutional policies limiting direct contact with pharmaceutical sales representatives.

At undergraduate level, both psychiatric training (emphasising non-pharmacological methods of treatment) and a bioethics course (addressing issues of conflict of interest, probity and value ethics) would help in decreasing reliance on drug therapies as well as contribute to the ethical behaviour of physicians. Currently, only a few medical colleges in Pakistan teach and examine psychiatry, or include bioethics teaching at undergraduate level.

Conclusion

Today many developing countries such as Pakistan are facing a serious crisis in mental health, and resources - both manpower and fiscal - are severely lacking. Unfortunately at the level of government planning and policy-making, there is neither an understanding nor a political will to change this status quo. Under these circumstances, institutions and individual physicians assume a far more important role than in countries with well-developed healthcare systems. Both need to be cognisant of the enormous responsibility they carry in dealing with the poor, the ill and the distressed in these circumstances.

Above all, there is need to get away from the culture of greed and profit that has pervaded the psychiatric profession in Pakistan. The medical profession in general, but psychiatrists in particular, need to take a deep, hard look at themselves and ask why have they been so willing to bargain their integrity for a few thousand rupees. As Jung (2002) writes ‘once you have sold your soul, it can be a hard item to retrieve’.

A concerted effort to regain our integrity as a profession and specialty is urgently required.

References

ALI, B. S., RAHBAR, M. H., NAEEM, S., et al (2003) The effectiveness of counseling on anxiety and depression by minimally trained counselors. American Journal of Psychotherapy, 57, 324 -336.[Medline]

BOLTON, P., BASS, J., NEUGEBAUER, R., et al (2003) Group interpersonal psychotherapy for depression in rural Uganda: a randomized controlled trial. Journal of the American Medical Association, 289, 3117 -3124.[Abstract/Free Full Text]

HUSSAIN, N., CHAUDHRY, I., ASFAR, S., et al (2004) Psychological distress among patients attending a general medical outpatient clinic in Pakistan. General Hospital Psychiatry, 26, 277 -281.[CrossRef][Medline]

IMS (2004) Pakistan Pharmaceutical Index, pp. 520-532. Switzerland: IMS.

JUNG, P. (2002) No free lunch. Health Affairs, 21, 226 -231.[Free Full Text]

KAWACHI, I. & CONRAD, P. (1996) Medicalization and the pharmacological treatment of blood pressure. In Contested Ground. Public Purpose and Private Interests in the Regulation of Prescription Drugs (ed. P. Davis), pp. 26-41. New York: Oxford University Press.

KHAN, M. M. (2004) Pharmaceutical firms and doctors.The Dawn, 16 December 2004. http://www.dawn.com/2004/12/16/letted.htm#6

KHAN, M. M. & PRINCE, M. (2003) Beyond rates: the tragedy of suicide in Pakistan. Tropical Doctor, 331, 67-69.

MOYNIHAN, R., HEATH, I. & HENRY, D. (2002) Selling sickness: the pharmaceutical industry and disease mongering. BMJ, 324, 886 -891.[Free Full Text]

MUMFORD, D.B., BAVINGTON, J.T., BHATNAGAR, K. S., et al (1991) The Bradford Somatic Inventory. A multiethnic inventory of somatic symptoms reported by anxious and depressed patients in Britain and the Indo-Pakistan subcontinent. British Journal of Psychiatry, 158, 379 -386.[Abstract/Free Full Text]

MUMFORD, D. B., MINHAS, F. A., AKHTER, I., et al (2000) Stress and psychiatric disorder in urban Rawalpindi: Community survey. British Journal of Psychiatry, 177, 557 -562.[Abstract/Free Full Text]

PATEL, V. & KLEINMAN, A. (2003) Poverty and common mental disorders in developing countries. Bulletin of the World Health Organization, 81, 609 -615.[Medline]

PILGRIM, D. & BENTALL, R. (1999) The medicalisation of misery: a critical realist analysis of the concept of depression. Journal of Mental Health, 8, 261-274.

WAZANA, A. (2000) Physicians and the pharmaceutical industry. Is a gift ever just a gift? Journal of the American Medical Association, 283, 373 -380.[Abstract/Free Full Text]

WILLIAMS, R. (2002) Drug reps are marketers, period. Health Affairs, 21, 429 -4298.

WORLD HEALTH ORGANIZATION (1993) Clinical Pharmacological Evaluation in Drug Control. Copenhagen:WHO.

Texte en pdf :
http://pb.rcpsych.org/cgi/reprint/30/3/85

Jacques

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Une politique de prévention, c'est possible.
* Réponse #4 le: 24 décembre 2007, 06:59:37 *
* Modifié: 22 juin 2012, 12:45:44 par Jacques *
Pour la cohérence du fil, voici la copie de la partie consacrée aux conditions pour qu'une psychiatrie devienne préventive, extraite de notre lettre ouverte aux candidats à la présidentielle de 2007.


Une politique de prévention

Tous les deux ans, votre voiture passe au contrôle technique.

Mais jamais aucun magistrat, aucun avocat, aucun expert judiciaire, ni aucun parent ne passe au contrôle psychiatrique périodique. Ça ne vous choque pas ? Nous si, nous qui les avons vus à l'oeuvre.
Cadence nécessaire ? Tous les deux ans en temps calme, passer à tous les trois mois le temps d'une procédure conflictuelle de parents.

Et a-t-on les bonnes doctrines psychiatriques pour réussir de la prévention ? Non, même pas. La bourgeoisie est la seule classe sociale qui ait une stratégie judiciaire, seule depuis qu'elle a éliminé les tribunaux seigneuriaux, puis le roi.  Dès ses débuts sous Louis-Philippe, et la loi de 1838, la psychiatrie débutante s'est constituée comme une branche de cette stratégie judiciaire de la bourgeoisie, sous masque d'apparence médicale. Ecoutez le discours des experts judiciaires sur Arte : ils vous serinent que la catégorie "maladie mentale", c'est ce qui leur permet d'exempter quelqu'un des conséquences pénales de ses actes, virgule, quand le Ministère Public a déjà reçu des ordres en ce sens. Point. Et avec cela, peut-on détecter les pervers narcissiques et les pervers histrioniques qui organisent le malheur de leur entourage, de leur conjoint, de leurs enfants, de leurs collègues et subordonnés ? Pas du tout, cela n'a jamais été étudié ni pour les besoins médicaux, ni pour la prévention, mais pour soutirer de l'argent du justiciable et de l'Etat.

Fondations scientifiques de l'expertise judiciaire ? Epistémologie ? Pendant 70 ans, jusqu'en 1938, l'Université française a délivré un diplôme de 3e cycle de phrénologie, payant. Et quel était son débouché ? Pardi ! Devenir expert judiciaire agréé ! Pardi ! C'est que ça en rapporte, du pognon, de confirmer au magistrat-qui-vous-aime que le prévenu qu'il n'aime pas, a bien le front bas et les sourcils broussailleux du "criminel né"... Pascal Dazin, médecin, rapporte qu'à la demande de son association de défense des enfants et des pères, il a démonté plus de cent expertises psychiatriques toutes entachées de fraudes et de fautes professionnelles monumentales, toutes ordonnées lorsque le père osait résister aux exigences de la divorçante ("répudiante" serait plus exact. La répudiation n'existe pas en droit français, mais en fait judiciaire sexiste si, toujours en mains féminines). Telle est l'instrumentalisation du discours "qui fait savant", au service de l'hypocrisie.

Alors quelle est au moins sa déontologie ? "De toutes façons, je conclurai dans le sens demandé par le magistrat", se vantait oralement un "expert", certain de son impunité totale faute de preuves matérielles. Il avouait ainsi le fondement de la profession d'expert agréé : échanger flagornerie contre corruption.

Alors interrogez des psychiatres d'institution, et des infirmiers psychiatriques ? Leur définition de la maladie mentale est "ce qui invalide des gens au point qu'ils aient besoin de nous comme institution contenante, et si possible soignante". Telle est la dynamique d'institution : promouvoir ce qui justifie son existence. C'est nettement moins mal, mais peut-on mener une politique de prévention avec ça ?

Toujours pas.

Le troisième corrupteur historique à intervenir, c'est l'industrie pharmaceutique, qui dirige de plus en plus la nosographie psychiatrique. Pour ses intérêts, est telle variété de dépression ce qui réagit à telle molécule, que justement nous fabriquons dans notre firme... Comment font-ils ? En devenant le principal financier des travaux de recherches, et des carrières de chercheurs... Héhé !

Peut-on mener une politique de prévention avec ça ? Toujours pas.

Quelle est la faute méthodologique commune à ces trois suffisances ? La pensée juridique, celle qui est flagornée par l'expert judiciaire, est essentialiste, voire nominaliste ; qualifier ou disqualifier quelqu'un lui suffit : sujet + verbe d'état + attribut. C'est ainsi que l'expert judiciaire flagorne l'infirmité logique standardisée du magistrat qui le mande, en lui fournissant des étiquettes toutes posées sur le front des justiciables. Or il est impossible de faire du travail de santé mentale, et a fortiori de prévention, avec de l'essentialisme. Ça ne marche pas ; l'essentialisme a tout faux. De même, la propagande sexiste misandre à laquelle Madame Royal a souscrit lors de ses promesses électorales, est essentialiste, et est une source inépuisable de fautes professionnelles lourdes : selon elle, tout mâle est par essence violent, toute femme est par essence victime, ... et tout magistrat qui ose leur résister est par essence un membre d'un réseau pédophile, etc. etc.

Les pasteuriens ont remporté les premières grandes batailles de la médecine contre les grandes maladies, parce qu'ils avaient enfin une idée de l'agent pathogène : un microbe. Et enfin un outil : étudier la biologie de l'invasion d'un organisme par un microbe, et la biologie de la résistance à cet agent, d'où les premiers vaccins. Et les hygiénistes et épidémiologistes ont pu suivre avec succès, notamment dans les colonies. Tant que la psychiatrie refuse de rechercher des informations documentées et d'avoir des idées claires (développementales et relationnelles) sur les agents infectieux, par exemple ces parents qui rackettent leurs propres enfants au profit de leur narcissisme à eux qu'ils ont, et sur les processus pathogènes ou de redéveloppement, elle demeure infoutue de piloter une prévention. Ce n'était pas que ce fut difficile, mais ce n'était pas une priorité institutionnelle.

Alors quel est le cahier des charges ?

Lister les compétences qui doivent être atteintes, à quel âge, jusqu'aux compétences spécifiques de la vieillesse. Lister les transitions entre les âges de la vie, qui posent les problèmes majeurs. Lister les compétences parentales et leurs transformations, qui permettent à leurs enfants de franchir à leur tour avec succès ces âges de la vie. Avoir en mains les techniques qui remettent en état les individus pour ces transitions de leurs âges. Quel est le fait basique qui traverse tout cela ? Les obligations et les loyautés entre les générations, entre les conjoints. La seule appétence sexuelle peut fonder une grossesse, mais ce sont les loyautés qui fondent une famille. Seules les loyautés bidirectionnelles, notamment entre générations, donnent aux individus la base sûre pour prendre les risques d'évoluer autant que leur âge et les circonstances l'exigent.
Et il faut tout un village pour élever des parents. Sauf que le système marchand préfère les gens les plus isolés, les plus individualistes, les plus égoïstes et immatures possible, afin qu'ils soient sans défense devant les injonctions publicitaires. Sauf aussi que ce sont les publicitaires qui dirigent de fait les grands organes de presse. Ça arrange bien le système marchand, que les lecteurs et téléspectateurs soient des infirmes logiques, se contentant d'essentialisme, dans la plus grande sottise relationnelle. Comme ça arrange bien l'industrie pharmaceutique, que les prescripteurs médecins se contentent de prescrire des drogues psychotropes, sans prendre le temps de s'apercevoir des processus pathologiques à l'oeuvre, des processus relationnels.

Qui est déjà rompu à cela, élever des parents ? En France, une petite minorité de thérapeutes familiaux, ou systémistes. C'est une compétence qui fut inventée aux Etats Unis, et qui est bien plus développée en Italie qu'en France. Tant pis pour le cocorico : la France est retardataire. Il nous faut chercher le savoir-faire là où il est, pour la médiation familiale, et pour la thérapie des adultes sous mandat judiciaire. Pour pouvoir rendre la médiation obligatoire, il nous manque en France deux ou trois milliers de médiateurs familiaux, qui sachent respecter chaque membre d'une famille, qui respectent même les mâles. Et on n'a pas forcément sous la main les universitaires nécessaires à leur formation. On n'a pas forcément non plus les magistrats capables de tenir leur rôle de superviseur dans une équipe thérapeutique avec contrainte. Sauf une toute petite minorité de personnalités exceptionnelles, il faut les former, et les superviser, avec une éthique rigoureuse. Et cette fois avec des outils méthodologiquement corrects et efficaces, en prise sur les dialectiques relationnelles sur lesquelles intervenir.

A l'heure actuelle, nous constatons au quotidien que les professionnels qui oeuvrent autour de la famille, surtout autour des tribunaux, n'ont aucune déontologie. Par tradition de caste d'une part, par calcul de maximisation des profits d'autre part, ils privilégient les calculs les plus pervers et les plus fourbes. Il ne faut pas s'ébahir du résultat... Dissimulation de jugements, escamotages de pièces nécessaires à la cause de leur client. Tout leur est bon du moment que ça maximise le gain et/ou la puissance de leur réseau d'influences. Le monde juridique, notamment le monopole d'avocats, est le pire qui soit pour s'occuper de familles et d'enfants.
C'est bien pourquoi nous avions rédigé et publié un projet de Code de déontologie pour la famille. Il est lisible aux adresses :
http://www.unaf.fr/forums/viewtopic.php?t=59 ou
http://deonto-famille.info/index.php?topic=7.0 ou
http://debats.caton-censeur.org/index.php?option=com_content&task=view&id=19&Itemid=9

Avec ces compétences là, et la prévention qui en découle, oui, on peut diminuer la violence dans les familles et autour des familles. Mais certainement pas avec les avocates du lobby misandre à qui on a prêté l'oreille jusqu'à présent. Tout ce qu'elles savent faire, c'est désigner des boucs émissaires. Exactement comme lors de l'occupation nazie de Paris, sitôt finie la frénésie du pillage individuel, un des premiers gestes culturels de l'occupant fut de faire projeter "Le juif Süss" dans les cinémas parisiens : la calomnie industrialisée qui justifie d'avance les exactions et les meurtres.

Une politique de prévention, c'est possible, mais justement pas avec les groupes de pression actuellement dominants dans les allées du pouvoir, qui déshonorent les idéaux républicains, et qui bafouent les principes de la République. Une politique de prévention, c'est possible, mais il faut changer judicieusement d'alliés, en choisir qui veulent servir le bien public, et non se servir de la puissance publique, quitter les idées toutes faites, adopter une démarche éthique, scientifique et managériale, à l'opposé des slogans électoraux vite faits mal faits.

Jacques

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Un trou dans la nosographie : les charlatan(e)s et leur évolution psychotique.
* Réponse #5 le: 07 mars 2008, 01:58:18 *
* Modifié: 22 mai 2014, 06:53:51 par Jacques *
Un trou dans la nosographie psychiatrique. Hé oui ! Encore un trou, dû au biais d'adressage ! Ce sont les hurlements de triomphe hors de tout propos, d'un charlatan professionnel - on les consultera au Staunisier : http://deonto-ethics.org/impostures/index.php/board,16.0.html - qui nous ont mis en face de l'évidence.

Prisonniers de leur biais d'adressage, les psychiatres de cabinets n'ont jamais pensé à en dresser la catégorie psychiatrique : jamais les charlatans ne consultent spontanément. Si d'aventure on les capture, c'est presque toujours dans un cadre judiciaire correctionnel, et non criminel, et il n'y a pas d'expertise psychiatrique demandée.

Exception : Jean-Claude Romand, parce qu'il a conclu sa mythomanie par cinq meurtres, ou six meurtres si l'on inclut le meurtre de son beau-père (la justice a renoncé, mais ça ne trompe personne).
Prisonnier de son bluff, le charlatan n'a aucune profondeur stratégique : il ne peut plus jamais reculer, il doit se cramponner à sa façade. Toute son emprise repose sur sa façade, et il ne peut vivre s'il n'a emprise sur des crédules.
J'ai eu le sombre privilège, au cours de ma carrière, de fréquenter d'assez près toute une brochette d'escrocs et de charlatans, détails à
http://jacques.lavau.perso.sfr.fr/Stargil_en_galerie_d_escrocs.pdf
Un témoin, du ministère de l'Industrie, raconte : "J'ai vu au fil des mois l'évolution pathologique de Michel L. A chaque réunion, la discussion technique s'arrêtait toujours plus tôt, les apéritifs arrivaient toujours plus vite, la cour empressée remplissait le verre de Michel L. à mesure qu'il le vidait..."
Jusqu'à ce que Michel L. s'enfuie en hélicoptère, laissant derrière lui un trou d'environ cinquante millions de francs. Un flou demeure sur le montant réel du détournement, car pour sauvegarder leur réputation de banquiers infaillibles, les principaux intéressés ont étouffé l'affaire, qui n'est jamais allée en justice.

Il est futile de se demander si le charlatan croit à ses mensonges, ou s'il est prisonnier d'une illusion initiale, ou s'il se contente de mentir cyniquement aux gogos, parce que cela lui rapporte du pognon et du pouvoir. Les deux mobiles s'entrelacent toujours plus intimement au cours de la carrière du charlatan. De toutes façons, il suffit de regarder les choses du point du vue de l'épidémiologiste, préoccupé de contage en maladie mentale, pour voir l'académisme futile de la question : de toutes façons, le charlatan est d'autant plus dangereux et nocif qu'il a de pouvoir et d'audience, ou qu'il agit en réseau de charlatans, qui se donnent l'un à l'autre une aura d'audience et de respectabilité.

Le charlatan s'écarte de la définition standard du psychotique, en ce sens qu'il garde une prise sur la réalité, une seule du reste : il sait comment manipuler les gens pour ne pas se faire pincer, pour continuer d'entretenir l'illusion et l'emprise, au moins chez les plus naïfs, les plus convaincus d'avance. De ce point de vue, feu ma mère était maladroite dans le charlatanisme, car ses manipulations étaient cousues d'assez de fils blancs, pour bientôt attirer les quolibets et le mépris.

Le charlatan se rend au fil du temps de plus en plus psychotique, en ce sens que le déni de réalité envahit peu à peu toute sa vie.

Les traits communs :
1. Ce sont tous des publicitaires. Ils ont le génie du mensonge et de l'illusion. S'ils n'ont pas le génie, du moins, c'est leur talent principal : hypnotiser leurs gogos.
2. Ils ont repéré une source de financement, dépourvue d'épreuve de réalité. Un astrologue exploite la crédulité et l'inculture du grand public. Un Jean Staune exploite la dinguerie fanatique de la John Templeton Foundation.
3. Ils sont tous despotiques et pervers, mais savent dissimuler leur mépris total envers leurs contemporains.
4. Ils ont repéré un domaine aveugle dans la culture environnante, où leur bluff peut passer pour du génie, car personne ou presque ne dispose de la culture générale et scientifique nécessaire pour les démasquer rapidement. Du moins personne, là où ils frappent.

Voici en revanche les zones d'ombre, où notre ignorance demande plus d'études :
- Epidémiologie amont : nous ne savons pas leur genèse. Nous ne savons pas les lois générales de ce qui produit de tels charlatans.
- Nous ne savons pas les traiter. Il n'y a pas d'études autres que rares et ponctuelles, sur la réhabilitation éventuelle des escrocs et charlatans (tout ce dont j'ai connaissance, est une étude du comportement de Jean-Claude Romand en prison, où il joue le prisonnier modèle). Il serait intéressant par exemple, d'avoir une description fiable et détaillée de la seconde carrière de Michel L. après sa fuite en Australie.

La seule constante dans leur genèse, que je constate sur les charlatans que je connais personnellement, notamment dans ma famille, est que ce sont des narcissiques vaniteux, qui prétendent très au dessus de leur compétence réelle.

Que la corruption ait joué un rôle important dans leur vie, ne semble pas être une constante, bien que ce soit fréquent.

Jacques

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Un exemple d'immaturité psychiatrique : le cas Gaillard-Canarelli.
* Réponse #6 le: 22 décembre 2012, 11:37:46 *
* Modifié: 04 juin 2015, 03:02:02 par Jacques *
Liens :
http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/11/14/a-marseille-une-psychiatre-sur-le-banc-des-prevenus_1790218_3224.html
http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/12/18/la-psychiatre-d-un-patient-meurtrier-condamnee-a-un-an-de-prison-avec-sursis_1807975_3224.html

La profession des psychiatres dans la salle faisait tout le raffut qu'elle pouvait, pour protester contre la mise en examen de Danièle Canarelli.
Ils ont raison sur un point : le préfet et la préfecture aussi sont coupables.

La psychiatre est demeurée prisonnière de ses émotions, de ses mobiles transféro-transférentiels : on néglige de se faire superviser, quand on sort de fac de médecine.
Citation
Le docteur Canarelli se refuse pourtant à poser ce diagnostic. Elle lève régulièrement les mesures d'hospitalisation d'office et lui accorde des permissions de sortie. Au président qui lui demande pourquoi elle n'a pas suivi les recommandations de ses confrères sur la nécessité de soumettre Joël Gaillard à un cadre psychiatrique plus contraignant, elle répond: "On ne peut pas toujours être dans la coercition." "Mais comment soigner un patient qui n'est pas consentant autrement que par la coercition?", intervient le président. "J'étais dans une relation de confiance avec lui. Il venait à tous les rendez-vous, ce qui est rare, et il n'y avait aucun incident de comportement pendant les hospitalisations. Le consentement du patient est essentiel si l'on veut engager une relation thérapeutique dans la durée."

Fabrice Castoldi plonge dans le dossier, en extrait un bout du rapport du docteur Archambault: "Au fil des années, le docteur Canarelli n'a pas tenu compte des avis des différents psychiatres et experts qui avaient formulé un diagnostic particulièrement clair. Il y a eu en quelque sorte un enfermement dans le déni, le déni de Joël Gaillard ayant entraîné un déni de l'équipe soignante." Elle répond: "C'était un patient plus compliqué que les autres. J'étais confrontée à une énigme. J'étais convaincue qu'il présentait une pathologie psychotique mais j'étais embarrassée par l'absence de symptômes."

Le président lui demande alors, abruptement: "Mais pourquoi n'avez-vous pas passé la main?

- Ce n'est pas si facile que ça de passer un patient à une autre équipe.
"

Pour Danièle Canarelli, la principale difficulté est à venir. En février2004, de nouveaux clignotants s'allument. La soeur de Joël Gaillard prévient le médecin que son frère est très agressif et qu'il profère des menaces de mort. Au même moment, le patient ne se présente pas à un rendez-vous avec sa psychiatre car il s'est blessé à la main et doit subir une opération. Les conditions de la blessure  - une coupure grave, à la suite d'une altercation à l'arme blanche - inquiètent le docteur Canarelli qui demande son transfert dans son service psychiatrique après l'opération. Lorsqu'il se présente quelques jours plus tard devant elle, elle lui annonce qu'elle va le réhospitaliser. L'entretien tourne court, Joël Gaillard se lève brutalement et quitte le pavillon où la médecin, qui est seule avec un infirmier, ne peut pas le retenir. "Nous n'avons pas tenté. Il était mal et aurait pu nous faire mal. Nous n'avons pas eu le temps de prévenir les renforts.

- Mais vous n'aviez pas imaginé l'hypothèse d'une fugue?

- Non, il était calme.
"

Elle attend trois heures pour signaler sa fuite à la police. "Mais ça veut dire qu'un patient part dans la cité alors que vous nous dites qu'il était mal et qu'il pouvait faire mal...", observe le président.

On sent que ses questions font monter l'indignation dans le public de professionnels massé au fond de la salle d'audience. "Il faudrait que les juges viennent faire un stage dans les hôpitaux psychiatriques", murmure une femme à sa voisine. Trois semaines plus tard, Joël Gaillard se présente devant le domicile de sa grand-mère et frappe à mort la tête de son compagnon, Germain Trabuc.

"Cette affaire, c'est la chronique d'une mort annoncée, relève Me Gérard Chemla, avocat du fils de la victime. On ne peut pas se laisser enfermer dans un raisonnement absurde selon lequel la justice n'a aucune compétence pour juger les malades mentaux et qu'il faut les remettre à l'institution psychiatrique. Une poursuite comme celle-ci est saine. Il y a un moment où la défense sociale doit passer avant le patient", conclut-il.

François Lelord a avoué avoir aussi laissé échapper un cyclothymique en pleine crise d'exaltation, parfaitement dangereux pour lui même et les autres, notamment son épouse.
Ça s'est bien terminé parce qu'il a été arrêté en excès de vitesse, s'est battu avec les flics, qui l'ont alors arrêté et interné. Sans cela...

Un commentaire de lectrice :
Citation de: Pascale Walter
Par ailleurs, créer une relation avec un malade ne donne pas forcément à cette relation un caractère thérapeutique, même si on est médecin.

De fait, devenir thérapeute, ça s'apprend, et pas forcément en fac de médecine.  Ne serait-ce qu'en raison d'une des règles de base de la psychothérapie : on se fait superviser. Or justement, prisonniers de leurs privilèges légaux et de leur complexe de supériorité, ceux qui sortent de médecine détestent se faire superviser. Leur transféro-transférentiel en reste volontiers au n'importe quoi. Il semble bien que la Danièle Canarelli était bien dans ce cas.

Le juge pour enfants Jean-Pierre Rosenzweig a raconté un cas similaire, où s'il se laissait gouverner par l'émotion, il restituait leurs enfants placés, à un couple qui lui semblait parfait. Il a la conscience d'ouvrir le dossier, et houla, houla, houla... Nombreuses violences envers ces enfants, des gens à double face.

Des psychothérapeutes romains ont eu aussi affaire à un piège à cons : un enfant schizophrène à double face, ange devant eux, démon en famille. Seul un des témoignages qu'ils auraient risqué de négliger, leur a donné la clé de l'énigme. Source ? Andolfi, Angelo, Nichilo Andolfi ? ESF.

S'occuper de psychotiques, ça n'est pas pour blancs-becs, esclaves de leurs émotions.


Un classique à consulter :
Jacques-Antoine Malarewicz. Supervision en thérapie Systémique. ESF.