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syndrome d'aliénation parentale... (SAP)

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rubicon630:
BONJOUR,



Je suis dans une telle situation depuis 5 ans...

Après une situation de couple insupportable (Mobbing, manipulations, ou j'avais le sentiment de vivre dans un secte, etc... etc...)

J'ai fini par demander le divorce, juste avant de m'écrouler définitivement.

Les enfants du couple étaient totalement de mon coté depuis leur naissance, et avaient eux aussi énormément de mal à supporter les excès permanents de la maman.

Malheureusement pour moi, je n'avais absolument pas prévu, ni imaginé la mise en place par le Maman d'un SAP... Dont je n'avait par ailleurs jamais entendu parler à l'époque.

Depuis 5 ans toutes mes tentatives de conciliations ont été des échecs, pire encore la maman les exploite pour justifier ses positions et me faire passer pour le bourreau.

Conclusion, depuis plusieurs années je souffre en silence, j'oppose une neutralité bienveillante, pour ne pas mettre de l'huile sur le feu.

Juridiquement rien n’est faisable, les enfants sont devenus des jeunes majeurs…

Par ailleurs, pour éviter que les marionnettes puissent un jour échapper au contrôle du marionnettiste, ce dernier, s’oppose à toute tentative d’autonomie, et à tout organisé (et pour longtemps) pour héberger ses descendants sous son toit …

Cela dit, que faire pour espérer (ou avoir une petite chance) qu'un jour les marionnettes reprennent leurs fils en main ???

Faut-il être totalement passif, et laisser passer des décennies dans l’espoir que … ?

Ou y a t’il quelque chose à faire pour tenter d’accélérer la normalisation de la situation ?

MERCI DE VOS CONSEILS ECLAIREES....




Jacques:
Dans ce domaine de la violence sournoise et organisée, la toute première analyse est celle des forces et faiblesses en présence. Eric Berne commençait ses groupes thérapeutiques, en faisant travailler les gens sur ce que l'on peut faire, sans que des autorités mettent fin à l'expérience de groupe, ou un fou, ou un incendiaire, ou un assassin. La première qualité testée chez un thérapeute, par ceux qui vont peut-être lui faire confiance, c'est sa puissance. Au sens politique et managérial, bien sûr, pas au sens sexuel : sa puissance protectrice, disponible et vigilante pour protéger les changements et le cadre du changement. Son éthique, sa loyauté exemplaire, son habileté technique et son empathie ne sont testées qu'ensuite.

Vos enfants aussi, comme tous les pervers, ne sont sensibles qu'à votre faiblesse ou à votre puissance. Vous devez absolument devenir une puissance incassable, avec qui ils devront compter.

Je crois que le titre du film, passé en télévision voici environ 3 ans, était "Les voies du paradis". Milieu : des cheminots syndicalistes et anciens résistants, du temps de la vapeur, début années cinquante. Comment le fiston est amené à se réconcilier avec son père après le décès accidentel de la mère ? Par une ruse des camarades syndicalistes, qui en organisent l'éloge - d'ancien résistant notamment, et de futur responsable local  - en faisant mine de ne pas savoir que le gamin les écoute secrètement, depuis le grenier.

Face à cette guerre à mort contre ton existence de père, tu dois ne plus être seul, t'organiser avec d'autres victimes et d'autres témoins, pour devenir collectivement forts et exemplaires, une puissance culturelle et morale avec qui il faut compter. Et si de plus, tu devenais une puissance économique et juridique avec qui il faut compter, ce n'en serait que mieux.


J'oubliais : de toutes façons, tu seras affreusement déçu par leur avenir, par les infirmes logiques et affectifs que la corruption acceptée a fait d'eux. L'aliénatrice les a amputés d'une majeure partie de leur humanité, et il est très improbable qu'ils en guérissent. Ce sera un grand malheur pour leurs conjoints, et pour leurs enfants éventuels, qui paieront le prix fort.
Mes propres enfants étaient stupéfiants d'indépendance d'esprit, et de curiosité, aussi longtemps qu'il étaient protégés en ce sens par leurs deux parents. L'indépendance d'esprit, cela s'enseigne par l'exemple. Mes enfants sont progressivement devenus des larves, à mesure qu'ils étaient compromis dans la mission parricide que leurs assignaient conjointement ma mère, mon épouse, et la perverse manipulatrice et histrionique lisible par ailleurs sous la signature de "Alie Boron". Le courage, il n'y en a plus, le discernement, il n'y en a plus, l'éthique et la loyauté, il n'y en a plus, la maturation a foutu son camp avec. Le mobster fait le plus gros des dégâts dans son cheptel de complices. Sa guerre civile contre un bouc émissaire, lui sert de ciment pour sa secte : un lien pervers et sadique. Bien qu'on finisse tardivement par s'inquiéter de l'aspect criminel des agissements du mobster en chef, on n'a pas encore pris conscience qu'il est un criminel envers l'humanité de ses enfants et subalternes.

Voici quelques siècles, c'étaient les maladies qui tuaient nombre de nos enfants, et la médecine du temps était impuissante. Quand j'étais en Algérois voici 29 ans, la mortalité infantile y était encore élevée, on enterrait un enfant dans le cimetière devant lequel je passais à pieds, aux environs de Bouchaoui. Tu dois faire le deuil de cette paternité là, assassinée pour des raisons modernisées. Tâche de te refaire une vie de famille heureuse et créative sans eux, de les rendre tellement jaloux de ton bonheur reconstitué, qu'il chercheront à surprendre ton secret.

rubicon630:



Merci beaucoup Jacques, pour cette réponse  claire et pertinente …

J’avoue humblement que la clarté avec laquelle la situation est exprimée, m’inquiète un un peu, et ne m’arrange pas trop...

Cela dit, j’ai bien conscience que le « gourou » utilise des armes, contre lesquelles je n’ai aucune parade. Seul l’éloignement, la non implication, la neutralité de ma part me permettent de me protéger (à minima pour l’instant.)

Ne pas être atteint, à défaut de pouvoir se défendre.
Comme disait mon grand-père, loin du front il est possible d’espérer devenir un vieux soldat…

En conclusion, selon vous, il est impensable que les « manipulés » puissent un jour, au fil du temps qui passe, de l’apparition d’une certaine sagesse liée à l’âge, ainsi que de la remémoration inévitable de quelques excellents souvenirs de leur enfance, être tentés de se faire leur propre idée de la situation dans laquelle ils ont été plongés, malgrés-eux… ???

Cordialement

rubicon630:
Second message à jacques…

Pardon, mais dans mon message précédent j’ai omis de poser une question, pourtant cruciale.

Il m’arrive en de très rares occasions, une à deux fois l’an au maximum, de croiser dans un cadre professionnel un de mes enfants sous le coup du SAP.

Je passe les détails de telles rencontres, difficiles délicates, immense gène des deux parties, crispations réciproques, mais je m’efforce toujours de conserver un calme olympien, un sourire, et  il m’arrive...  de pouvoir... parfois... d’exprimer quelques mots…

Voici mes questions :

1) Que dire (en de telles situations) pour ne pas en dire trop et ne surtout pas envenimer la situation ?

2) Que faut-il absolument et impérativement éviter de dire  pour les mêmes raisons ?

Merci pour tout

Cordialement

Jacques:

--- Citation de: rubicon630 le 30 janvier 2008, 01:30:14 ---
Il m’arrive en de très rares occasions, une à deux fois l’an au maximum, de croiser dans un cadre professionnel un de mes enfants sous le coup du SAP.

Je passe les détails de telles rencontres, difficiles délicates, immense gène des deux parties, crispations réciproques, mais je m’efforce toujours de conserver un calme olympien, un sourire, et  il m’arrive...  de pouvoir... parfois... d’exprimer quelques mots…

Voici mes questions :

1) Que dire (en de telles situations) pour ne pas en dire trop et ne surtout pas envenimer la situation ?

2) Que faut-il absolument et impérativement éviter de dire  pour les mêmes raisons ?

--- Fin de citation ---

Là je crains fort d'être la dernière personne qui puisse donner un conseil valide. Mon propre échec est total.
Voir déjà l'analyse des forces en présence : qui as-tu qui soit dans ton camp, dans le camp de la continuité de la famille et de la paternité ?

Une des raisons de mon propre échec total, est que dans ma famille d'origine, les deux séniors étaient en dessous de tout, toutes deux pas 100% inutiles, mais aussi franchement nuisibles, irresponsables et mi-fourbe, mi-avides de façade honorable et d'apparence de beau rôle. C'est bien parce que tant ma mère que ma soeur, voire de vieux amis, étaient d'avance acquises aux deux tueuses, que j'ai été acculé à redécouvrir les procédés d'exposition ironique, ceux par lesquels au 18e siècle Jonathan Swift, Montesquieu et Voltaire firent chacun oeuvre historique. Exposer mon propre point de vue sur la préparation d'assassinat (août 1997) était garanti d'échec, d'avance. J'ai donc exposé le point de vue des tueuses, impatientes d'écarter tous témoins gênants. La suite est moins brillante, car mon avocate aussi, était acquise à la criminalité organisée... Guerre sexiste oblige. Solidarité entre avocates aussi.

Que peux tu en retenir, à transposer à tes besoins ?
Non pas exposer ton point de vue, mais un autre, qui éclaire la scène sous un jour inattendu, qui surprenne.

Une suggestion possible : exposer leur point de vue, à la façon dont Voltaire fait l'éloge de la guerre, ou Montesquieu l'éloge de l'esclavage. Par exemple leur point de vue plus tard, quand eux mêmes dépasseront la quarantaine, et seront à leur tour visés par un complot. Ou eux mêmes, quand en esprits, ils écouteront les gens qui regarderont passer leur cercueil, commenter le bilan de leurs vies.

Aucune attaque frontale vers le trou de mémoire imposé par leur mère ne peut réussir, elle te vaudrait au contraire un surcroît de haine, et provoquerait une aggravation de leur état. Ce qui reste possible, est de mettre implicitement en perspective ce trou de mémoire, dans un travail de prospective, de projection vers l'avenir à l'échelle de toute leur vie. Comment feront-ils lorsqu'un de leurs adolescents se droguera, ou se suicidera ? Comment réagiront-ils si un accident fait de leur conjoint un ou une paraplégique ? Ou si c'est eux-mêmes à qui ce malheur arrive, et qu'ils ont justement pris l'habitude de maltraiter le conjoint dont ils sont désormais dépendants ? Où trouveront-ils la force de résister durant des années, si leur tombe dessus une accusation mensongère comme celles d'Outreau, ou comme celles qui me sont tombées sur le dos ?

Ce ne sont pas des épreuves pour des poules mouillées... Or si j'ai bien compris, ils sont devenus des poules mouillées. J'ai bon ?

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