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Jacques

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Parapluie japonais...
* le: 24 décembre 2006, 04:20:38 *
* Modifié: 24 décembre 2006, 04:21:49 par Jacques *
Parapluie japonais


Toto entend son père et son pote de régiment exploser d’un rire gras : « Hahah ! C’est vraiment comme l’histoire du parapluie japonais !
- Dis papa ! Qu’est-ce que c’est ? L’histoire du parapluie japonais ?
»
Et Toto reçoit une maîtresse claque, pour avoir osé écouter des conversations d’adultes, qui ne le regardent pas. D’un coup de pied, le père l’expulse dans sa chambre.  Quand le pote est reparti, et que la mère revient, Toto la questionne plein d’espoir :
« - Dis maman ! Qu’est-ce que c’est ? L’histoire du parapluie japonais ? »  Et Toto reçoit une maîtresse baffe !  A l’école, la maîtresse est très gentille. On ne fait jamais appel à elle en vain. Elle sait tout !
« - Dîtes madame ! Qu’est-ce que c’est ? L’histoire du parapluie japonais ? »  Et Toto est envoyé au coin, sous les gros yeux de la maîtresse indignée.
Toto grandit. Il fait encore d’autres tentatives, pour apprendre ce que c’est que l’histoire du parapluie japonais. Toujours en vain ! Chaque tentative ne lui rapporte que des horions, et de bien dures représailles, comme en famille.
Toto s’engage dans les fusiliers marins. Il va courir le monde. Sur chacun des bâtiments où il est affecté, à chaque escale, partout où son bataillon est envoyé, partout le même insuccès, et de nouveaux horions : personne ne veut lui raconter l’histoire du parapluie japonais. Et voici un rude engagement ! Le bataillon est accroché dans une embuscade. Toto est blessé. On l’évacue péniblement dans un hôpital de campagne. L’hygiène est précaire. Toto a perdu beaucoup de sang. Un soir, il n’en peut plus, il demande à l’infirmière : « Dîtes !  Mademoiselle ! Je vais mourir, je le sais. C’est quoi, l’histoire du parapluie japonais ? ». L’infirmière blêmit, se fige, puis s’éclipse. Après une nuit d’insomnie sous le dilemme, le lendemain, elle en parle au médecin, qui le soir en parle au médecin chef. Ils en discutent la moitié de la nuit, aidés par le café et le cognac. Puis le médecin-chef fait preuve d’un courage de chef : « Allez ! Il va mourir, ce pauvre Toto ! Demain matin, je vais lui raconter. Allons dormir un peu. »
Le lendemain matin, vers neuf heures, après avoir soigné et solennisé sa tenue, le médecin chef va dans la salle où gît et attend Toto. Toto était mort.













C’est ainsi que personne ne sut jamais l’histoire du parapluie japonais.